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Bible de Jérusalem

Lévitique 18

Interdictions sexuelles.y

18 Yahvé parla à Moïse et dit :

y Après une introduction, vv. 1-5, le noyau de ce chap., vv. 6-18, interdit les unions entre consanguins, et définit ainsi les limites de la famille. Les vv. 19-23 ajoutent des interdictions variées ; les vv. 24-30 forment une exhortation finale. Le chap. présente donc une certaine unité. Il est plus proche du Dt que le reste de la loi de sainteté.

2 Parle aux Israélites ; tu leur diras :

Je suis Yahvé votre Dieu.z

z Cette affirmation, sous sa forme complète ou sous sa forme abrégée, « je suis Yahvé », revient comme un refrain dans ce chap. et les suivants. Elle donne son sens à toute la loi de sainteté Yahvé est le Dieu d’Israël qu’il a fait sortir d’Égypte, 19.36 ; 22.33, il est le Dieu saint, 19.1 ; 20.26 ; 21.8, qui sanctifie son peuple, 20.8 ; 21.8, 15 ; 22.9, 32 ; cf. 20.7.

3 Vous n’agirez point comme on fait au pays d’Égypte où vous avez habité ; vous n’agirez point comme on fait au pays de Canaan où moi je vous mène. Vous ne suivrez point leurs lois, 4 ce sont mes coutumes que vous appliquerez et mes lois que vous garderez, c’est d’après elles que vous vous conduirez.

Je suis Yahvé votre Dieu. 5 Vous garderez mes lois et mes coutumes : qui les accomplira y trouvera la vie.

Je suis Yahvé.

6 Aucun de vous ne s’approchera de sa proche parentea pour en découvrir la nudité.b Je suis Yahvé.

a Littéralement « de la chair de son propre corps ». La parenté s’exprime en hébreu par l’image d’une identité de sang, de chair, voire d’os (Jg 9.2), identité qui se trouve réalisée éminemment dans l’union de l’homme et de la femme. Ainsi les interdits qui suivent, qu’ils résultent de la parenté naturelle ou de la parenté par alliance (vv. 8, 14, 16), se ramènent tous à la prohibition de l’inceste une chair ne se féconde pas elle-même.

b Désignation des rapports sexuels.

7 Tu ne découvriras pas la nudité de ton père ni la nudité de ta mère. C’est ta mère, tu ne découvriras pas sa nudité.

8 Tu ne découvriras pas la nudité de la femme de ton père, c’est la nudité même de ton père.

9 Tu ne découvriras pas la nudité de ta sœur, qu’elle soit fille de ton père ou fille de ta mère. Qu’elle soit née à la maison, qu’elle soit née au-dehors, tu n’en découvriras pas la nudité.

10 Tu ne découvriras pas la nudité de la fille de ton fils ; ni celle de la fille de ta fille. Car leur nudité, c’est ta propre nudité.

11 Tu ne découvriras pasc la nudité de la fille de la femme de ton père, née de ton père. C’est ta sœur, tu ne dois pas en découvrir la nudité.

c « Tu ne découvriras pas » grec ; omis par hébr.

12 Tu ne découvriras pas la nudité de la sœur de ton père, car c’est la chair de ton père.

13 Tu ne découvriras pas la nudité de la sœur de ta mère, car c’est la chair même de ta mère.

14 Tu ne découvriras pas la nudité du frère de ton père ; tu ne t’approcheras donc pas de son épouse, car c’est la femme de ton oncle.

15 Tu ne découvriras pas la nudité de ta belle-fille. C’est la femme de ton fils, tu n’en découvriras pas la nudité.

16 Tu ne découvriras pas la nudité de la femme de ton frère, car c’est la nudité même de ton frère.

17 Tu ne découvriras pas la nudité d’une femme et celle de sa fille ; tu ne prendras pas la fille de son fils ni la fille de sa fille pour en découvrir la nudité. Elles sont ta propre chair,d ce serait un inceste.

d « ta chair » grec ; « son reste » (?) hébr.

18 Tu ne prendras pas pour ton harem une femme en même temps que sa sœur en découvrant la nudité de celle-ci du vivant de sa sœur.

19 Tu ne t’approcheras pas, pour découvrir sa nudité, d’une femme souillée par ses règles.

20 À la femme de ton compatriote tu ne donneras pas ton lit conjugal, tu en deviendrais impur.e

e L’adultère est ici condamné sous l’aspect de l’impureté rituelle.

21 Tu ne livreras pas de tes enfants à faire passer à Molek,f et tu ne profaneras pas ainsi le nom de ton Dieu. Je suis Yahvé.

f Ces sacrifices d’enfants que l’on « faisait passer » par le feu, c’est-à-dire qu’on brûlait, sont un rite cananéen condamné par la Loi, 20.2-5 ; Dt 12.31 ; 18.10. Ce rite s’était introduit en Israël, spécialement à Jérusalem, au brûloir de la vallée de Ben-Hinnom (la « Géhenne »), 2 R 16.3 ; 21.6 ; 23.10 ; Isa 30.33 ; Jr 7.31 ; 19.5s ; 32.35 ; Ez 16.21. — L’origine du mot Molek est phénicienne il désigne un type de sacrifice ; il fut d’ailleurs divinisé à Ugarit, où le nom paraît dans la liste des dieux. En Israël il a été compris comme un vocable divin, et un certain nombre de textes parlent de sacrifices offerts au dieu Molek (c’est-à-dire Melek , « le roi », vocalisé comme boshet , « la honte »).

22 Tu ne coucheras pas avec un homme comme on couche avec une femme. C’est une abomination.

23 Tu ne donneras ta couche à aucune bête ; tu en deviendrais impur. Une femme ne s’offrira pas à un animal pour s’accoupler à lui. Ce serait une souillure.

24 Ne vous rendez impurs par aucune de ces pratiques : c’est par elles que se sont rendues impures les nations que je chasse devant vous. 25 Le pays est devenu impur, j’ai sanctionné sa faute et le pays a dû vomir ses habitants. 26 Mais vous, vous garderez mes lois et mes coutumes, vous ne commettrez aucune de ces abominations, pas plus le citoyen que l’étranger qui réside parmi vous. 27 Car toutes ces abominations-là, les hommes qui ont habité ce pays avant vous les ont commises et le pays en a été rendu impur. 28 Si vous le rendez impur, ne vous vomira-t-il pas comme il a vomi la nation qui vous a précédés ? 29 Oui, quiconque commet l’une de ces abominations, quelle qu’elle soit, tous les êtres qui les commettent, ceux-là seront retranchés de leur peuple. 30 Gardez mes observances sans mettre en pratique ces lois abominables que l’on appliquait avant vous ; ainsi ne vous rendront-elles pas impurs. Je suis Yahvé, votre Dieu.