21 Ils pénètrent à Capharnaüm. Et aussitôt, le jour du sabbat, étant entré dans la synagogue, il enseignait.
j Grâce à l’Esprit qu’il a reçu lors de son baptême, Jésus inaugure sa mission selon qu’elle lui a été prescrite par la voix céleste, 1.9. Il enseigne, comme le Serviteur d’Isa 42.1-4 ; en expulsant les esprits impurs, suppôts de Satan, il montre qu’il dépouille celui-ci de son pouvoir royal, cf. Lc 10.18-19 ; Jn 12.32 ; Ap 12.9-11.
23 Et aussitôt il y avait dans leur synagogue un homme possédé d’un esprit impur,k qui cria
k Le judaïsme, cf. Za 13.2, appelait ainsi les démons, étrangers et même hostiles à la pureté religieuse et morale qu’exige le service de Dieu ; voir encore 3.11, 30 ; Mt 10.1 ; 12.43 ; Lc 4.33, 36 ; etc.
l Littéralement « Qu’y a-t-il à nous et à toi ? » cf. Jn 2.4.
m Ces paroles reprennent celles que la veuve de Sarepta adresse à Élie, 1 R 17.18 ; Jésus est à nouveau comparé à ce prophète, 1.16.
n « Saint » signifie « consacré, mis à part ». L’esprit impur reconnaît en Jésus le prophète consacré par Dieu en vue de sa mission, Jr 1.5 ; Jn 6.69 ; 10.35-36, grâce à l’Esprit qu’il a reçu, Isa 61.1ss. Cf. Lc 1.35 ; Ac 2.27 ; 3.14 ; 4.27, 30 ; Ap 3.7.
29 Et aussitôt, sortant de la synagogue, il vinto dans la maison de Simon et d’André, avec Jacques et Jean.
o L’enseignement de Jésus et les miracles qu’il accomplit provoquent l’étonnement et obligent les spectateurs à se demander « Qui est ce Jésus de Nazareth ? » C’est la question qui revient tout au long de la première partie de l’évangile, 1.34 ; 2.12 ; 3.12 ; 4.41 ; 5.42 ; 6.2-3, 14-16 ; 7.37, cf. 1.25, 34 ; 3.11, et à laquelle Pierre donnera enfin la réponse Il est le Christ, 8.29.
32 Le soir venu, quand fut couché le soleil, on lui apportait tous les malades et les démoniaques,
p Var. « ils vinrent ».
35 Le matin, bien avant le jour, il se leva, sortit et s’en alla dans un lieu désert, et là il priait.
q Aux démons, 1.25, 34 ; 3.12, comme aux miraculés, 1.44 ; 5.43 ; 7.36 ; 8.26, et même aux apôtres, 8.30 ; 9.9, Jésus impose sur son identité messianique une consigne de silence qui ne sera levée qu’après sa mort, Mt 10.27. Le vulgaire se faisant alors du Messie une idée nationaliste et guerrière fort différente de celle que voulait incarner Jésus, il lui fallait user de beaucoup de prudence, du moins en terre d’Israël, cf. 5.19, pour éviter des méprises fâcheuses sur sa mission, cf. Jn 6.15 ; Mt 13.13. Cette consigne du « secret messianique » n’est pas une thèse artificielle inventée après coup par Mc, ainsi que certains l’ont prétendu ; elle répond à une attitude historique de Jésus, encore que Mc en ait fait un thème sur lequel il aime à insister. À part Mt 9.30, Mt et Lc n’ont cette consigne qu’en parallèle à Mc ; souvent même, ils l’omettent.
40 Un lépreux vient à lui, le supplie et, s’agenouillant, lui dit : « Si tu le veux, tu peux me purifier. »
r Sorti de Capharnaüm, v. 35, tel est le sens premier. Mais un autre sens plus profond pourrait viser la sortie de Jésus d’auprès de Dieu, Jn 8.42 ; 13.3 ; 16.27s, 30. Cf. Lc 4.43.
s Var. « Ému de compassion ». — Il est difficile d’expliquer pourquoi Jésus se met en colère ou pourquoi il rudoie le lépreux (v. 43) ; ces éléments peuvent être les traces d’un état plus ancien de la tradition.