retour

Bible de Jérusalem

Philippiens 2.7-

7 mais il s’est dépouillés
prenant la condition d’esclave.t
Devenant semblable aux hommesu
et reconnu à son aspect comme un hommev

s La formule est tirée d’Isa 53.12. Le pronom réfléchi, qui apparaît aussi au v. 7 (et cf. Ga 2.20), insiste sur le fait qu’il s’agit d’une décision du Christ. Il a choisi de mourir.

t Cette façon d’être, à la lumière de l’allusion à Isa 53.12, ne peut être que celle du Serviteur souffrant de Yahvé, qui est mort pour les autres, Isa 53.3, 5, 7. Noter le contraste avec le « Seigneur » du v. 11.

u Il n’y a aucune intention d’atténuer l’humanité de Jésus, Ga 4.4 ; Rm 1.3 ; 9.5 ; He 2.17. Mais s’il n’était différent, il ne pouvait nous sauver. Celui qui était « vivant », 2 Co 4.10-11, a relevé ceux qui étaient « morts », Rm 6.4 ; Col 2.13. Il n’avait pas besoin d’être réconcilié avec Dieu, 2 Co 8.9, tandis que tous les autres en avaient besoin, 2 Co 5.18-19.

v Bien que sa façon d’être soit différente, le Christ a en partage la nature humaine, commune à tous les hommes.

8 il s’est abaissé
devenant obéissant jusqu’à la mortw
à la mort sur une croix.x

w L’obéissance du Christ, Rm 5.19 ; 1 Co 15.27-28 ; He 5.8, correspond à l’envoi par Dieu de son Fils pour sauver l’humanité, Rm 8.3, 29-30 ; 2 Co 5.21.

x Alors que la tradition primitive insistait seulement sur l’effet salvifique de la mort du Christ, Rm 1.3-4 ; 4.25 ; 8.34 ; 10.8-9 ; 1 Co 15.3 ; Ga 1.3-4 ; 1 Th 1.10, Paul ne cesse d’insister sur la manière dont il est mort par le cruel châtiment de la crucifixion, 1 Co 1.23 ; 2.2, 8 ; 2 Co 13.4 ; Ga 3.1 ; 5.11 ; 6.12, 14 ; 3.18 ; Col 1.20.

9 C’est pourquoi Dieu l’a souverainement élevéy
et lui a conféré le nom qui est au-dessus de tout nomz

y Littéralement « sur-exalté ». Par la résurrection, Rm 1.4. Le préfixe comparatif est justifié par le fait que, tandis que tous les justes seront exaltés, Isa 52.13 ; Sg 3.8, le Christ leur est supérieur.

z Ce nom est celui de « Seigneur », comme le révèle le v. 11. C’est un terme purement fonctionnel, qui ne dit rien de la nature du Christ ; c’est un titre qui est mérité, Rm 14.9. En dépit de son usage quotidien et de sa fréquente application au Christ à travers tout le NT, il est décrit comme « au-dessus de tout nom » car le NT l’applique à Dieu.

10 afin qu’au nom de Jésus tout genou fléchissea
dans les cieux, sur la terre et sous la terreb

a L’humanité reconnaît la nouvelle dignité de Jésus comme il était prédit que les nations reconnaîtraient Yahvé, Isa 45.23 ; Rm 14.11. « Jésus » seul est utilisé délibérément, en contraste avec le v. 11, pour évoquer la figure souffrante et humiliée des vv. 6-8.

b Ces phrases, qui troublent une structure rigoureuse, ont probablement été ajoutées par Paul afin d’insister à la fois sur l’étendue illimitée de l’autorité du Christ, Col 1.16, et sur sa dépendance vis-à-vis de son Père, 1 Co 15.27-28.

11 et que toute langue proclame que le Seigneur c’est Jésus Christ
à la gloire de Dieu le Père.c

c C’est la profession de foi essentielle au christianisme, Rm 10.9 ; 1 Co 12.3 ; Col 2.6.

Travailler au salut.

12 Ainsi donc, mes bien-aimés, avec cette obéissance dont vous avez toujours fait preuve, et qui doit paraître, non seulement quand je suis là, mais bien plus encore maintenant que je suis absent, travaillez avec crainte et tremblement à accomplir votre salut : 13 aussi bien, Dieu est là qui opère en vous à la fois le vouloir et l’opération même, au profit de ses bienveillants desseins. 14 Agissez en tout sans murmures ni contestations, 15 afin de vous rendre irréprochables et purs, enfants de Dieu sans tache au sein d’une génération dévoyée et pervertie, d’un monde où vous brillez comme des foyers de lumière, 16 en lui présentant la Parole de vie. Vous me préparez ainsi un sujet de fierté pour le Jour du Christ, car ma course et ma peine n’auront pas été vaines. 17 Au fait, si mon sang même doit se répandre en libation sur le sacrifice et l’oblation de votre foi,d j’en suis heureux et m’en réjouis avec vous tous,

d Paul fait de l’usage (grec et juif) des libations répandues sur les victimes dans les sacrifices une application métaphorique au culte spirituel des temps nouveaux le sang versé dans sa condamnation à mort viendrait s’ajouter au sacrifice que constitue chez les chrétiens le service de la foi, cf. 3.3 ; 4.18 ; Rm 1.9.

18 comme vous devez, de votre côté, en être heureux et vous en réjouir avec moi.

Missions de Timothée et d’Épaphrodite.

19 J’espère du moins, dans le Seigneur Jésus, vous envoyer bientôt Timothée, afin d’être soulagé moi-même en obtenant de vos nouvelles. 20 Je n’ai vraiment personne qui saura comme lui s’intéresser d’un cœur sincère à votre situation : 21 tous recherchent leurs propres intérêts, non ceux de Jésus Christ.

22 Mais lui, vous savez qu’il a fait ses preuves : c’est comme un fils auprès de son père qu’il a servi avec moi la cause de l’Évangile. 23 C’est donc lui que je compte vous envoyer, dès que j’aurai vu clair dans mes affaires. 24 J’ai d’ailleurs bon espoir dans le Seigneur de venir bientôt moi-même.

25 Mais je crois nécessaire de vous renvoyer Épaphrodite, ce frère qui m’est un compagnon de travail et de combat, et que vous avez délégué pour assister mon indigence. 26 Car il languit après vous tous, et ne tient plus en place du fait que vous avez appris sa maladie. 27 C’est vrai qu’il a été malade, et bien près de la mort ; mais Dieu a eu pitié de lui, et pas seulement de lui, mais aussi bien de moi, m’épargnant d’avoir chagrin sur chagrin. 28 Aussi je m’empresse de vous le renvoyer, afin que sa vue vous remette en joie, et que j’aie moi-même moins de peine. 29 Accueillez-le donc dans le Seigneur en toute joie, et tenez en grande estime des gens tels que lui : 30 c’est pour l’œuvre du Christe qu’il a failli mourir, ayant risqué sa vie pour vous suppléer dans le service que vous ne pouviez me rendre vous-mêmes.

e Var. « l’œuvre du Seigneur » ou « l’œuvre ».