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Bible de Jérusalem

Romains 12.16-21

16 Pleins d’une égale complaisance pour tous, sans vous complaire dans l’orgueil, attirés plutôt par ce qui est humble, ne vous complaisez pas dans votre propre sagesse.

17 Sans rendre à personne le mal pour le mal, ayant à cœur ce qui est bien devant tous les hommes, 18 en paix avec tous si possible, autant qu’il dépend de vous, 19 sans vous faire justice à vous-mêmes, mes bien-aimés, laissez agir la colère ;l car il est écrit : C’est moi qui ferai justice, moi qui rétribuerai, dit le Seigneur.

l Sans doute la colère divine qui se réserve de punir le péché.

20 Bien plutôt, si ton ennemi a faim, donne-lui à manger ; s’il a soif, donne-lui à boire ; ce faisant, tu amasseras des charbons ardents sur sa tête.m

m Le chrétien « se venge » de ses ennemis en leur faisant du bien. L’image des charbons ardents, symbole d’une douleur cuisante, désigne le remords qui amènera le pécheur au repentir.

21 Ne te laisse pas vaincre par le mal, sois vainqueur du mal par le bien.

Romains 13.8-12

La charité, résumé de la Loi.

8 N’ayez de dettes envers personne, sinon celle de l’amour mutuel. Car celui qui aime autrui a de ce fait accompli la loi.q

q La loi en général, semble-t-il, et non pas seulement la Loi mosaïque.

9 En effet, le précepte : Tu ne commettras pas d’adultère, tu ne tueras pas, tu ne voleras pas,r tu ne convoiteras pas, et tous les autres se résument en cette formule : Tu aimeras ton prochains comme toi-même.

r Add. (Vulg.) : « tu ne diras pas de faux témoignage ».

s Le prochain n’est plus, comme dans Lv, le membre du même peuple, mais tout membre de la famille humaine, unifiée dans le Christ, Ga 3.28 ; Mt 25.40.

10 La charité ne fait point de tort au prochain. La charité est donc la Loi dans sa plénitude.

Le chrétien est enfant de lumière.

11 D’autant que vous savez en quel momentt nous vivons. C’est l’heure désormais de vous arracher au sommeil ; le salut est maintenant plus près de nous qu’au temps où nous avons cru.

t Cette considération est un des fondements de la morale paulinienne. Le « moment » (kairos), paraît désigner l’ère « eschatologique », celle que la Bible nommait « les derniers jours », inaugurée par la mort et la résurrection du Christ et cœxtensive au temps de l’Église militante, au temps du salut, 2 Co 6.2 ; cf. Ac 1.7 ; elle s’oppose à la période précédente moins par une simple succession temporelle que par une différence de nature. Le chrétien, dès maintenant « fils du jour », affranchi du monde mauvais, Ga 1.4, et de l’empire des ténèbres, a part au règne de Dieu et de son Fils, Col 1.13 ; il est déjà citoyen des cieux, Ph 3.20. Cette « situation » si nouvelle commande toute la morale, cf. 6.3s.

12 La nuit est avancée. Le jour est arrivé. Laissons làu les œuvres de ténèbres et revêtons les armes de lumière.

u « Laissons là »; litt. « Dépouillons »; var : « Rejetons ».