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Bible de Jérusalem

Romains 6.3-

3 Ou bien ignorez-vous que, baptisés dans le Christ Jésus, c’est dans sa mort que tous nous avons été baptisés ? 4 Nous avons doncw été ensevelis avec lui par le baptême dans la mort,x afin que, comme le Christ est ressuscité des morts par la gloire du Père, nous vivions nous aussi dans une vie nouvelle.

w Var. : « car ».

x Le baptême ne s’oppose pas à la foi, mais l’accompagne, Ga 3.26s ; Ep 4.5 ; He 10.22 ; cf. Ac 8.12s, 37 ; 16.31-33 ; 18.8 ; 19.2-5, et l’exprime sur le plan sensible par le symbolisme efficace de son rite. Aussi Paul leur attribue-t-il les mêmes effets (comp. Ga 2.16-20 et 6.3-9). La « plongée » (sens étymologique de « baptiser ») par immersion dans l’eau ensevelit le pécheur dans la mort du Christ, Col 2.12 ; cf. Mc 10.38, d’où il sort par la résurrection avec lui, 8.11, comme « nouvelle créature », 2 Co 5.17, « homme nouveau », Ep 2.15, membre du Corps unique animé de l’Esprit unique, 1 Co 12.13 ; Ep 4.4s. Cette résurrection qui ne sera totale et définitive qu’à la fin des temps, 1 Co 15.12s (mais cf. Ep 2.6), se réalise dès à présent par une vie nouvelle selon l’Esprit, vv. 8-11, 13 ; 8.2s ; Ga 5.16-24. — Outre le symbolisme plus spécialement paulinien de mort et de résurrection, ce rite primordial de la vie chrétienne, He 6.2, est aussi présenté dans le NT comme un bain qui purifie, Ep 5.26 ; He 10.22 ; cf. 1 Co 6.11 ; Tt 3.5, comme une nouvelle naissance, Jn 3.5 ; Tt 3.5 ; cf. 1 P 1.3 ; 2.2, comme une illumination, He 6.4 ; 10.32 ; cf. Ep 5.14. Sur baptême d’eau et baptême d’Esprit, cf. Ac 1.5 : ces deux aspects de la consécration chrétienne paraissent être l’« onction » et le « sceau » de 2 Co 1.21s. D’après 1 P 3.21 l’arche de Noé fut un type de baptême.

5 Car si c’est un même être avec le Christ que nous sommes devenus par une mort semblable à la sienne, nous le serons aussi par une résurrection semblable ;

6 comprenons-le, notre vieil homme a été crucifié avec lui, pour que fût réduit à l’impuissance ce corps de péché, afin que nous cessions d’être asservis au péché. 7 Car celui qui est mort est affranchi du péché.y

y Le chrétien ayant perdu l’instrument même du péché, son « corps de péché », v. 6, n’étant plus « dans la chair », 8.9, il est de soi affranchi définitivement du péché, cf. 1 P 4.1. Pour d’autres il est quitte du péché, suivant l’axiome juridique : la mort d’un coupable éteint l’action judiciaire. Cf. 7.1.

8 Maisz si nous sommes morts avec le Christ, nous croyons que nous vivons aussi avec lui,

z Var. : « Car ».

9 sachant que le Christ une fois ressuscité des morts ne meurt plus, que la mort n’exerce plus de pouvoir sur lui. 10 Sa mort fut une mort au péché,a une fois pour toutes ; mais sa vie est une vie à Dieu.

a Sans être pécheur, 2 Co 5.21, le Christ, par son corps de chair semblable au nôtre, 8.3, appartenait à la sphère du péché : devenu « spirituel », 1 Co 15.45-46, il n’appartient plus qu’à la sphère divine. Ainsi le chrétien, bien qu’il demeure provisoirement dans la chair, vit déjà de l’Esprit.

11 Et vous de même, considérez que vous êtes morts au péché et vivants à Dieu dans le Christ Jésus.b

b Texte reçu et Vulg. : « le Christ Jésus notre Seigneur ». — Cf. 14.7s ; 1 Co 3.23 ; 2 Co 5.15 ; Ga 2.20 ; 1 P 2.24.

12 Que le péché ne règne donc plus dans votre corps mortelc de manière à vous plier à ses convoitises.

c Le baptême a détruit le péché dans l’homme, mais tant que son corps n’a pas « revêtu l’immortalité » 1 Co 15.54, le péché peut trouver en ce corps « mortel », siège de la concupiscence, le moyen de régner encore, cf. 7.14s.

13 Ne faites plus de vos membres des armes d’injustice au service du péché ; mais offrez-vous à Dieu comme des vivants revenus de la mort et faites de vos membres des armes de justice au service de Dieu. 14 Car le péché ne dominera pas sur vous : vous n’êtes pas sous la Loi, mais sous la grâce.

Le croyant au service de la justice.

15 Quoi donc ? Allons-nous pécher parce que nous ne sommes pas sous la Loi, mais sous la grâce ? Certes non !d

d Le Christ a libéré l’homme du Mal pour le rendre à Dieu. À côté du thème biblique de la « rédemption » 3.24, et de celui de la libération par la mort, 7.1, Paul recourt volontiers, pour exprimer cette idée, à l’image, si parlante à son époque, de l’esclave racheté et affranchi, qui ne peut plus être remis en esclavage, mais se doit de servir fidèlement son nouveau maître. En nous rachetant au prix de son sang, 1 Co 6.20 ; 7.23 ; Ga 3.13 ; 4.5, le Christ nous a affranchis et appelés à la liberté, Ga 5.1, 13. Désormais libéré de ses anciens maîtres, le péché, 6.18-22, la Loi, 6.14 ; 8.2 ; Ga 3.13 ; 4.5 ; cf. 7.1, avec ses observances matérielles, Ga 2.4, les « éléments du monde », Ga 4.3, 8 ; cf. Col 2.20-22, la corruption, 8.21-23, le chrétien ne doit plus retomber sous leur esclavage, Ga 2.4s ; 4.9 ; 5.1. Il est libre, 1 Co 9.1, fils de la femme libre, la Jérusalem d’en haut, Ga 4.26, 31. Cette liberté ne signifie cependant pas libertinage, Ga 5.13 ; cf. 1 P 2.16 ; 2 P 2.19. Elle doit être un service du nouveau maître, Dieu, 6.22 ; cf. 1 Th 1.9 ; 1 P 2.16, le Christ Kyrios, 1.1, etc. ; Jc 1.1 ; 2 P 1.1 ; Jude 1 ; 14.18 ; 16.18, etc., auquel le fidèle appartient désormais, 1 Co 6.19 ; 3.23, et pour qui il vit et meurt, 7.1 ; service qui se fait dans l’obéissance de la foi pour la justice et la sainteté, 6.16-19. Cette liberté des fils, Ga 4.7, affranchis par la « loi de l’Esprit », 8.2 ; cf. 7.6 ; 8.14s ; 2 Co 3.17 (et comp. Jc 1.25 ; 2.12), peut même avoir à sacrifier ses franchises légitimes pour devenir un service du prochain si la charité, Ga 5.13 ; cf. 2 Co 4.5, et le respect des autres consciences le demandent, 1 Co 10.23-33 ; 14 ; cf. 1 Co 6.12-13 ; 1 Co 9.19. Quant au régime social de l’esclavage, s’il peut encore être toléré dans ce monde qui passe, 1 Co 7.20-24, 31, il n’a plus du moins aucune valeur dans l’ordre nouveau instauré par le Christ, 1 Co 12.13 ; Ga 3.28 ; Col 3.11 : l’esclave chrétien est un affranchi du Seigneur, lui et son maître sont également des serviteurs du Christ, 1 Co 7.22 ; cf. Ep 6.5-9 ; Col 3.22—4.1 ; Phm 16.

16 Ne savez-vous pas qu’en vous offrant à quelqu’un comme esclaves pour obéir, vous devenez les esclaves du maître à qui vous obéissez, soit du péché pour la mort, soit de l’obéissance pour la justice ?

17 Mais grâces soient rendues à Dieu ; jadis esclaves du péché, vous vous êtes soumis cordialement à la règle de doctrine à laquelle vous avez été confiés,

18 et, affranchis du péché, vous avez été asservis à la justice. — 19 J’emploie une comparaison humaine en raison de votre faiblesse naturelle. — Car si vous avez jadis offert vos membres comme esclaves à l’impureté et au désordre de manière à vous désordonner, offrez-les de même aujourd’hui à la justice pour vous sanctifier.e

e La sainteté propre à Dieu, Lv 17.1, qu’il communiquait à son peuple, Ex 19.6, il la communique aussi à ceux qui croient au Christ, Ac 9.13 ; Col 1.12. Elle perd toutefois son aspect rituel pour garder son intériorité : elle consiste à imiter le Christ, 2 Th 3.7, Saint de Dieu, Mc 1.24. Celui qui est saint parce que justifié et, par son appartenance au peuple saint, habité par l’Esprit Saint, 5.5, doit encore mettre en œuvre cette sainteté qui lui est donnée et progresser dans la sanctification, v. 22 ; 1 Th 4.3-7 ; 2 Th 2.13.

20 Quand vous étiez esclaves du péché, vous étiez libres à l’égard de la justice.

21 Quel fruit recueilliez-vous alors d’actions dont aujourd’hui vous rougissez ?f Car leur aboutissement, c’est la mort.

f Ou : « Quel fruit en recueilliez-vous alors ? Des œuvres dont aujourd’hui vous rougissez. »

22 Mais aujourd’hui, libérés du péché et asservis à Dieu, vous fructifiez pour la sainteté, et l’aboutissement, c’est la vie éternelle. 23 Car le salaire du péché, c’est la mort ; mais le don gratuit de Dieu, c’est la vie éternelle dans le Christ Jésus notre Seigneur.