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Bible de Jérusalem

Siracide 44.1

2. DANS L’HISTOIRE

Éloge des Pères.n

44 Faisons l’éloge des hommes illustres,o
de nos ancêtres dans leur ordre de succession.

n Cet « Éloge des Pères », titre hébr. et grec, montre comment un juif pieux du IIe s. av. J.-C. comprenait l’histoire d’Israël, cf. 1 M 2.51-64.

o Cf. 44.10 où l’on a, dans l’hébr., la même expression homme de piété (hesed), qui a donné naissance au terme « Assidéens » (Hasidîm), cf. 1 M 2.42 ; 7.13), ces juifs qui à l’époque du soulèvement maccabéen se faisaient remarquer pour leur fidélité à Dieu et à la Loi. le traducteur n’a pas rendu exactement l’expression, c’est peut-être qu’il la trouvait, à son époque, chargée d’un sens trop précis.

Siracide 44.10-

10 Mais voici des hommes de bien
dont les bienfaits n’ont pas été oubliés.r

r L’hébr. de Masada (contre celui du Caire « leur espoir ») confirme le grec.

11 Dans leur descendance ils trouvent
un riche héritage, leur postérité.
12 Leur descendance reste fidèle aux commandements
et aussi, grâce à eux, leurs enfants.
13 Leur descendance demeurera à jamais,
leur gloire ne ternira point.
14 Leurs corps ont été ensevelis dans la paix
et leur nom est vivant pour des générations.
15 Les peuples proclameront leur sagesse,
l’assemblée célébrera leurs louanges.

Hénok.

16 Hénok plut au Seigneur et fut enlevé,
exemple pour la conversions des générations.

s C’est-à-dire motif de se convertir. La leçon de l’hébr. « exemple de science » fait peut-être allusion aux mystères dont Hénok fut le témoin et qu’il révéla aux hommes (« Livre des secrets d’Hénok »). Lat « pour porter la conversion aux nations ».

Noé.

17 Noé fut trouvé parfaitement juste,
au temps de la colère il fut le surgeon :
grâce à lui un reste demeura à la terret
lorsque se produisit le déluge.u

t « surgeon » d’après hébr. (terme incertain) ; « échange » grec ; « réconciliation » lat. — C’est, appliquée à l’histoire de Noé, la doctrine prophétique du « reste » d’où sortira le salut, cf. Isa 4.3.

u Hébr. « a cause de son alliance, le déluge cessa. »

18 Des alliances éternellesv furent établies avec lui,
afin qu’aucune chair ne fût plus anéantie par le déluge.

v Les alliances « noachiques » du code sacerdotal. Mais l’hébr. parle seulement de « signe éternel » (l’arc-en-ciel, Gn 9.12-13).

Abraham.

19 Abraham, illustre père d’une multitude de nations,
nul ne lui fut égal en gloire.w

w Hébr. « nul n’infligera de tache à sa gloire. »

20 Il observa la loi du Très-Haut
et entra en alliance avec lui.
Dans sa chair il établit cette alliance
et dans l’épreuve il fut trouvé fidèle.x

x Sur la foi d’Abraham, cf. Gn 12.1 ; 15.6 ; 22.1 ; Ga 3.6-14 ; Rm 4.1-25.

21 C’est pourquoi Dieu lui promit par serment
de bénir toutes les nations en sa descendance,
de le multiplier comme la poussière de la terre
et d’exalter sa postérité comme les étoiles,
de leur donner le pays en héritage,
d’une mer à l’autre,
depuis le Fleuve jusqu’aux extrémités de la terre.

Isaac et Jacob.

22 À Isaac il renouvela la promesse
à cause d’Abraham son père.
La bénédiction de tous les hommes et l’alliance,
23 il les fit reposer sur la tête de Jacob.
Il le confirma dans ses bénédictionsy
et lui donna le pays en héritage ;
il le divisa en lots
et le partagea entre les douze tribus.

Moïse.

Il fit sortir de lui un homme de bien,
qui trouva faveur aux yeux de tout le monde,z

y Hébr. « sur la tête d’Israël », cf. Gn 32.28. Une glose marginale remplace le mot « bénédiction » (berakah) par « droit d’aînesse » (bekorah), cf. Gn 25.29s ; 1 Ch 5.1 (où le mot « droit d’aînesse » de l’hébr. est lu « bénédiction » par le grec).

z Tels qu’ils sont conservés ici, ces deux vers s’appliquent bien à Moïse, mais on s’est demandé si, primitivement, ils ne se rapportaient pas à Joseph dont il n’est pas fait mention. Ils seraient alors le vestige d’un développement disparu.