Les prières de la Bible... et les nôtres

DÉDICACE

Au printemps 1861, une jeune femme en deuil débarquait à Maennedorf, bourgade fleurie des bords du lac de Zurich. Là, Dorothée Trudel, qu'on aimait à appeler « Mutterli » (petite mère), avait reçu du Seigneur le don de faire revivre par sa prière l'efficace de la parole :

« Venez à moi vous tous qui êtes travaillés et chargés et je vous soulagerai. » La jeune femme avait perdu coup sur coup quatre fils au berceau, et elle se disposait à éloigner dès sa naissance celui qu'elle attendait.

« Pourquoi m'attacher à lui pour le perdre ensuite, comme les autres ! »

Dorothée s'entretint longtemps avec elle, pria, puis, suivant un usage qui lui était familier et dont Charles Secrétan a écrit qu'il était « plus facile de le critiquer que de se soustraire à l'effet de certaines coïncidences », elle glissa sa main fluette dans une grande boîte rempli de versets de la Bible : « Voyons, dit-elle, ce que Dieu répond à votre angoisse. » Le billet plié qu'elle retira portait une simple mention : Jér. 31.15-17.

« On entend des cris à Rama, des lamentations, Rachel pleure ses enfants et refuse d'être consolée, car ils ne sont plus ! Ainsi parle l'Éternel : Sèche tes larmes ; car il y aura un salaire pour tes oeuvres..., de l'espérance pour ton avenir ; tes enfants reviendront. »

Alors Dorothée, plongeant son regard limpide dans les yeux de son interlocutrice, lui dit : « L'enfant vivra. »

L'enfant a vécu. Et c'est lui qui dédie aujourd'hui à la mémoire de « Mutterli » ce petit livre sur la prière.

Puissent les notes qui suivent et dont l'intention est toute de reconnaissance, aider ceux qui cherchent, à trouver, ceux qui demandent, à recevoir, ceux qui heurtent, à franchir le seuil des « portes éternelles ».

Paris, 1° juillet 1937.

Alex. W.

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