Ce n’est qu’après une longue hésitation que je me suis décidé à publier les quelques pages qu’on va lire. Elles contiennent en effet l’expression d’un sentiment vif et sincère, bien plutôt que le résultat de l’érudition et des recherches profondes que demanderait le sujet qui y est abordé.
Tel qu’il est, néanmoins, ce court Essai résume pour moi les méditations de plusieurs années. Il soulève, je le sens, bien des questions sur lesquelles il resterait beaucoup à dire. Au cas où je le visse honoré de critiques sérieuses, je me ferais un devoir, ou bien de renoncer aux erreurs dont elles m’auraient convaincu, ou bien de répondre aux nouvelles objections dont elles se seraient faites les organes.
N’eut-il cependant d’autre résultat que celui d’attirer l’attention d’un seul lecteur sérieux sur les sujets qui y sont touchés, ce travail ne me semblerait pas inutile.
Je prie Dieu que les erreurs qu’il pourrait contenir ne trouvent d’écho nulle part, et je regarderais comme une grâce signalée de sa bonté s’il se servait, fût-ce même d’une façon négative, de tel ou tel mot sorti de ma plume pour avancer, chez qui que ce soit, cette cause de la vérité qui est aussi celle de la vie éternelle de l’âme, et à laquelle nous nous devons tous.
Genève, décembre 1862.
C. Malan fils