Lors de la célébration du cinquantenaire de mon ministère (décembre 1912), les amis qui à cette occasion m’ont donné de touchants témoignages de leur bienveillance et de leur affection, m’ont demandé avec insistance de préparer la publication de deux volumes, dont l’un contiendrait des sermons et l’autre des essais ou travaux théologiques. Le premier de ces ouvrages a paru au commencement de 1913, sous le titre de « Sermons choisis ». Après un délai d’un an, j’offre au public le second. Il se compose exclusivement des leçons que, répondant a l’invitation, très honorable pour moi, de la Faculté de théologie de Montauban, j’ai données aux étudiants de cette Faculté, de 1907 à 1910, à assez longs intervalles par conséquent. Elles constituent une étude biblique sur la rédemption, ou plus exactement sur la valeur rédemptrice de la mort de Jésus-Christ. Comme je le rappelle plus d’une fois au cours des leçons elles-mêmes, on ne doit pas s’attendre à trouver ici ce que pourrait donner un théologien de profession, je veux dire l’exposé et l’appréciation des théories anciennes et modernes que cette doctrine centrale du christianisme a suscitées. Le seul intérêt de ces pages, c’est de faire connaître les réflexions d’un ministre de l’Evangile qui a passé plus de cinquante années de sa vie à étudier la Bible et qui s’est toujours efforcé de comprendre et de mettre en lumière la pensée des écrivains sacrés sans l’altérer au nom et au profit de quelque nature qu’elles soient.
Le contenu du présent volume est complètement inédit, mais j’ai pensé aussi et d’autres ont pensé avec moi, à des réimpressions. Au cours de ma longue carrière, j’ai publié dans divers journaux et revues un certain nombre d’articles que des juges compétents ont bien voulu honorer de quelque attention ; témoin les messages, aussi inattendus qu’obligeants, que m’ont adressés, à l’occasion de mon cinquantenaire, les Facultés de Montauban et de Genève. Je me suis efforcé de retrouver et de réunir ces anciennes productions de ma plume, et j’exprime ici toute ma reconnaissance aux directeurs de périodiques qui ont mis le plus fraternel empressement à les rechercher dans leurs archives et à me les envoyer. Mais il ne pouvait être question de les ajouter à mes leçons sur la Rédemption qui, à elles seules, forment un volume beaucoup plus fort que celui des « Sermons choisis ». J’ai donc entre les mains les matériaux à peu près complets d’un nouveau volume. Verra-t-il le jour ? Je ne sais, et j’en doute fort. Je ne voudrais entreprendre cette nouvelle publication que dans le cas où elle serait vraiment utile et je ne tiens nullement à occuper le public plus et plus longtemps qu’il ne convient de ma personne ou même de mes idées. Peut-être l’accueil qui sera fait à mon étude biblique sur la Rédemption m’aidera-t-il à résoudre la question dans un sens ou dans un autre.
Comme les « Sermons choisis », les leçons sur la Rédemption se vendent exclusivement au profit de la Société des Missions Évangéliques de Paris.