Dans la première épître aux Corinthiens, {1Co 3.1,2} l’apôtre Paul s’exprime ainsi : « Pour moi, frères, ce n’est pas comme à des hommes spirituels que j’ai pu vous parler, mais comme à des hommes charnels, comme à des enfants en Christ. Je vous ai donné du lait, non de la nourriture solide, car vous ne pouviez la supporter; et vous ne le pouvez pas même à présent, parce que vous êtes encore charnels. »
L’apôtre, au début de ce chapitre, indique aux Corinthiens qu’il y a deux stades dans l’expérience chrétienne. Certains chrétiens sont charnels, d’autres sont spirituels. Grâce au discernement que le Saint-Esprit accordait à l’apôtre, celui-ci voyait que les Corinthiens étaient charnels, et il voulait le leur dire. Dans les quatre premiers versets de ce chapitre, nous trouvons quatre fois le mot charnel.
L’apôtre sentait que sa prédication ne pourrait faire aucun bien, s’il parlait de choses spirituelles à des gens qui ne l’étaient pas.
Les Corinthiens étaient des chrétiens, de véritables chrétiens, des enfants en Christ ; mais ils avaient un défaut capital, ils étaient charnels. De sorte que l’apôtre semble leur dire : « Je ne puis vous enseigner des vérités spirituelles concernant la vie spirituelle, vous ne pourriez les comprendre. » Ce n’était pas. qu’ils fussent stupides. Ils étaient très intelligents, très instruits, mais ils étaient incapables de comprendre un enseignement spirituel. Ceci doit nous apprendre cette leçon, que le trouble qui se produit dans l’Eglise de Christ, parmi les chrétiens qui obtiennent une bénédiction pour la perdre ensuite, vient de ce que ces chrétiens sont charnels; tout ce dont nous avons ; besoin pour conserver une bénédiction que nous avons obtenue, c’est de devenir spirituels. Nous devons choisir quelle sorte de vie chrétienne nous voulons vivre : la vie charnelle ou la vie spirituelle. Choisissez la vie spirituelle, et Dieu vous l’accordera avec joie.
Si nous voulons comprendre les paroles de l’apôtre, il nous faut tout d’abord savoir exactement en quoi consiste cet état de « chrétien charnel ».
En premier lieu, un chrétien charnel est celui qui reste perpétuellement comme un enfant. Voici une personne qui est convertie depuis de longues années ; elle devrait avoir atteint l’âge adulte depuis longtemps, mais elle est restée semblable à un bébé. L’apôtre dit : « Je vous ai donné du lait, non de la nourriture solide, car vous ne pouviez la supporter. » Un bébé, c’est délicieux, il n’y a rien de plus ravissant qu’un petit bébé de six mois, avec ses joues vermeilles, son visage souriant, ses petits pieds qui gigotent et ses petites mains qui s’agitent. Mais supposez qu’après avoir admiré ce bébé, je revienne six mois plus tard et que je trouve l’enfant exactement pareil, les parents diraient : « Nous sommes inquiets au sujet de cet enfant ; il ne grandit pas. »
Et si je revenais au bout de trois ans et que je trouve l’enfant pareil à ce qu’il était quand il avait six mois, les parents seraient fort tristes. Ils me diraient : « Le docteur dit que notre enfant doit être malade ; il ne grandit pas. Le docteur pense que c’est extraordinaire qu’il soit encore en vie; et pourtant il vit. » Et supposez que je revienne au bout de dix ans et que je trouve que l’enfant est toujours un bébé !
Un bébé, c’est ravissant ; mais un enfant qui resterait toujours un bébé deviendrait pour ses parents un fardeau et une cause de chagrin. Eh bien, la plupart des chrétiens de Corinthe étaient dans cet état. Ils étaient restés des bébés. Qu’est-ce qui caractérise un bébé ? C’est qu’il ne peut rien faire par lui-même et qu’il ne peut rien faire pour les autres.
Un bébé ne peut rien faire par lui-même. Beaucoup de chrétiens sont dans ce cas. Leur pasteur doit être pour eux une véritable nourrice. C’est une chose vraiment solennelle de penser que ces bébés, au point de vue spirituel, ont besoin d’être constamment nourris par leur pasteur et que celui-ci est obligé de s’occuper d’eux sans arrêt. Ils ne savent pas se nourrir eux-mêmes par la lecture de la Parole de Dieu, il faut que quelqu’un les nourrisse. Ils ne savent pas prier par eux-mêmes, il faut que quelqu’un prie pour eux. Ils ne savent pas ce que c’est que de vivre en s’appuyant sur Dieu, il faut toujours que quelqu’un s’occupe d’eux. Prenez garde de ne pas assister à des réunions dans ce but, pour être nourris spirituellement comme un bébé qui reçoit son biberon de sa nourrice. Que Dieu soit loué pour la prédication de l’Evangile et pour la communion fraternelle dont nous jouissons. Mais ne soyons pas comme des bébés. Vous savez que lorsqu’il y a un bébé dans une maison, il faut que quelqu’un s’occupe de lui. Très souvent, la maman ne peut pas sortir à cause de bébé, ou la bonne doit rester à la maison pour garder bébé, ou bien c’est la nourrice qui doit s’en occuper, mais il faut toujours quelqu’un pour s’occuper de bébé. On ne peut pas le laisser seul. Il y a des chrétiens qui sont comme des bébés; il faut que Je pasteur s’occupe d’eux continuellement, ils ont toujours besoin d’être aidés. Au lieu de devenir des hommes forts, ces chrétiens restent des bébés. Ils ne peuvent rien faire par eux-mêmes et ils ne peuvent pas. non plus aider les autres. C’est exactement ce que nous voyons dans l’épître aux Hébreux; nous y lisons ceci : « Vous, en effet, qui depuis longtemps devriez être des maîtres, vous avez encore besoin qu’on vous enseigne les première rudiments des oracles de Dieu, vous en êtes venus à avoir besoin de lait et non d’une nourriture solide. ». {Heb 5.12}
Qu’une personne nouvellement convertie soit, au point de vue spirituel, comme un bébé de quelques mois, qu’elle ne sache pas encore ce qu’est le péché, et qu’elle n’ait pas encore obtenu la victoire sur le péché, cela n’a rien de surprenant. Mais si, année après année, cette personne reste dans le même état, et qu’elle continue à être vaincue par le péché, c’est tout à fait anormal. Rien ne peut empêcher un enfant de grandir, sauf une grave maladie. Et si nous sommes obligés de dire continuellement : « Seigneur, je suis encore charnel », alors nous sommes obligés de dire : « Seigneur, mon âme est malade ; elle a besoin d’être guérie. »
Ce qui caractérise le chrétien charnel, c’est, en second lieu, que le péché domine sur lui. Quelle preuve l’apôtre Paul donne-t-il lorsqu’il dit que les chrétiens de Corinthe sont des chrétiens charnels ? Après avoir déclaré : « Vous êtes encore charnels », il ajoute : « En effet, puisqu’il y a parmi vous de la jalousie et des disputes, n’êtes-vous pas charnels ? » C’est absolument évident. Vous agissez comme les autres hommes; vous n’agissez pas comme des hommes transformés, renouvelés, qui vivent avec la puissance du Saint-Esprit et dont le cœur est rempli d’amour. Vous savez que le Dieu qui nous aime habite dans la lumière, et que l’amour est le plus grand commandement, et que la Croix de Christ est la plus grande preuve de l’amour de Dieu, et que le premier fruit de l’Esprit, c’est l’amour. L’Evangile de Jean tout entier proclame l’amour de Dieu. Et quand des personnes lâchent la bride à leur animosité, à leur orgueil, à leur envie et provoquent des querelles et des divisions; quand vous les entendez dire du mal des autres; quand un chrétien ne peut pas pardonner à un de ses frères qui lui a fait du tort ; quand une femme peut dire, en parlant de sa voisine : « Cette maudite femme ! », ou dire, en parlant d’une autre : « Oh ! comme je la déteste ! », tout cela ce sont les fruits de l’esprit charnel.
Tout manque d’amour provient de la chair. Le mot charnel est un dérivé du mot chair. La chair est égoïste, orgueilleuse et sans amour; c’est pourquoi tout péché contre l’amour chrétien est une preuve que celui qui le commet est encore charnel.
Vous dites : « J’ai essayé de remporter la victoire, mais j’ai échoué. » Je désire vous faire comprendre qu’il est inutile d’essayer de porter des fruits spirituels, alors que vous êtes encore charnels. Vous devez, d’abord être remplis du Saint-Esprit. Alors l’esprit charnel sera vaincu et vous marcherez dans l’amour.
Et ceci n’est pas seulement vrai en ce qui concerne les péchés contre l’amour chrétien, mais en ce qui concerne toutes sortes de péchés. Prenez par exemple la mondanité, dont quelqu’un a dit qu’elle avait « englué l’église » ; prenez l’amour de l’argent ; prenez l’amour du gain qui conduit tant de gens à la poursuite de la richesse ; prenez la recherche du luxe et du plaisir, et des honneurs. Tout cela ne provient il pas de la chair ? C’est ce qui satisfait la chair, ce que le monde trouve désirable ; c’est là qu’il trouve son plaisir. Et si vous vivez comme les gens du monde, c’est la preuve que l’esprit du monde est en vous, et que vous êtes charnels. Car l’état charnel est prouvé par la puissance du péché.
Quelqu’un me demandait dernièrement : « Que pensez-vous du manque d’amour de la prière ? » Il désirait savoir comment on pouvait acquérir l’amour de la communion avec Dieu. Je lui dis : « Mon frère, vous ne pouvez obtenir cet amour de la prière avant d’avoir acquis la certitude qu’il ne peut venir de la chair. »
La chair ne peut se plaire aux choses de Dieu. C’est là que réside votre difficulté. Il ne s’agit pas de dire ou d’écrire dans votre journal : « Je prends la résolution de prier davantage. » Vous ne pouvez pas vous y forcer. Mais que la hache tranche la racine de l’arbre ; déracinez l’esprit charnel. Mais comment peut-il être déraciné ?
Vous ne pouvez pas le faire, mais laissez le Saint-Esprit venir et condamner le péché, et faire mourir la chair, et le Saint-Esprit viendra en vous. Et alors vous apprendrez à aimer la prière, à aimer Dieu et à aimer votre prochain, et vous serez rempli de l’esprit d’humilité, vos pensées se porteront vers les choses spirituelles et les choses célestes. L’état charnel est la racine de tous les péchés.
J’arrive maintenant au point suivant. Si nous désirons connaître exactement en quoi consiste cet état charnel, nous devons faire bien attention au fait que l’état charnel peut cœxister avec de grands dons spirituels.
Souvenez-vous qu’il existe une grande différence entre les dons spirituels et les grâces spirituelles. Beaucoup de gens ne comprennent pas cela. Ainsi, parmi les Corinthiens, il y avait des dons spirituels extraordinaires. Au chapitre premier de la première épître, Paul dit : « Je rends à Dieu de continuelles actions de grâces..., car en Lui vous avez été comblés de toutes les richesses qui concernent la parole et la connaissance. » C’était là une chose magnifique, pour laquelle il fallait remercier Dieu. Et, dans la seconde épître, Paul déclare: « Comme vous excellez en toutes choses..., faites en sorte d’exceller aussi dans cette œuvre de bienfaisance. » {2Co 8.7} Au treizième chapitre de la première épître, voyez comment l’apôtre parle du don de prophétie, et de la foi qui peut transporter les montagnes, et de la science de tous les mystères.
Mais il leur dit aussi que tout cela ne sert de rien s’ils n’ont pas l’amour. Ils se réjouissaient des dons qu’ils possédaient, et ne recherchaient point les grâces. Mais Paul leur montre « une voie par excellence » : apprendre à aimer Dieu et à être humble. L’amour est la plus grande chose, car l’amour est semblable à Dieu.
Nous devons nous rappeler—et c’est là une chose solennelle—qu’un homme peut avoir le don de prophétie, qu’un homme peut avoir du succès au service de Dieu dans une sphère particulière, et pourtant que par son esprit de jugement, son orgueil et d’autres choses encore, il peut donner la preuve que si ses dons spirituels sont remarquables, il ne possède pas les grâces spirituelles.
Prenons bien garde que Satan ne nous leurre avec cette idée : « Mais je travaille pour Dieu, et Dieu me bénit, et les autres me considèrent, et je suis en aide à bien des gens. » Bien-aimés frères en Christ, le fait qu’un homme charnel puisse posséder des dons spirituels est une chose extrêmement solennelle ; et l’homme le plus zélé, celui qui remporte le plus de succès dans l’œuvre du Seigneur, peut avoir à s’agenouiller devant Dieu et à se poser cette question : « Est-ce que moi-même, malgré les dons que le Saint-Esprit m’a accordés, je ne pèche pas par manque d’humilité, ou d’amour, ou de pureté, ou de sainteté ? » Que Dieu nous sonde et nous éprouve !
Considérons maintenant le point suivant : l’état charnel empêche l’homme de recevoir la vérité spirituelle. Vous voyez des centaines de chrétiens qui ont faim de la parole de Dieu, ils l’écoutent avec plaisir et ils disent : « Quelles magnifiques vérités ! Quelles belles doctrines ! Comme ce prédicateur expose bien l’Evangile ! » Mais cela ne les aide pas du tout ! Ou bien, cela les aide pendant deux ou trois semaines, et ensuite la bénédiction s’efface. Quelle en est la raison ? Le mal est à la racine même ; c’est l’état charnel qui empêche la vérité spirituelle de faire son œuvre dans les cœurs.
Je crains que dans nos églises nous ne fassions souvent une terrible erreur. Nous prêchons à des chrétiens charnels, ce qui ne convient qu’à des hommes spirituels, et ils trouvent cela admirable, et ils en jouissent, et ils disent : « C’est magnifique ! Comme ce prédicateur parle bien ! Quelle connaissance profonde des vérités évangéliques ! » Mais leurs vies ne sont pas transformées ; ils sont charnels, malgré l’enseignement spirituel qu’ils reçoivent. S’il y a une chose que nous devions demander à Dieu, c’est celle-ci : « Seigneur, fais que je ne reçoive pas des enseignements spirituels dans un esprit charnel. » La seule chose qui puisse vous prouver que vous avez reçu une bénédiction, c’est que vous vous trouviez transporté de l’état charnel à l’état spirituel. Dieu désire faire cette œuvre en nous ; demandons-lui donc de l’accomplir, croyons qu’il l’accomplira.
Maintenant, une question très importante et très solennelle se pose : Est-il possible de passer de l’état charnel à l’état spirituel ? Et comment est-ce possible ?
Je crois qu’en premier lieu il est nécessaire d’avoir une vision exacte de la vie spirituelle et d’y croire. Le fond de nos cœurs est tellement rempli d’incrédulité, sans que nous nous en rendions compte, que nous avons de la peine à accepter l’idée que nous pouvons devenir des hommes spirituels immédiatement. Nous ne le croyons pas.
J’ai entendu un jour une histoire très intéressante. Je parlais avec un chrétien très expérimenté au sujet de mon prochain voyage en Angleterre et je lui dis : « Dites-moi, quel est l’état d’esprit des chrétiens en Angleterre ? Vous avez travaillé parmi eux et vous les connaissez bien ? » Il me répondit : « Je crois que la pire chose, parmi les chrétiens de ce pays, c’est l’incrédulité. » Et il se mit à me raconter l’histoire d’un jeune homme qui travaillait dans l’œuvre de Dieu en Angleterre. Ce jeune homme possédait des dons remarquables et mon. ami ne pourrait comprendre pourquoi, avec de tels dons, il n’obtenait pas davantage de bénédictions. Tous deux passèrent une journée entière à chercher quel pouvait être l’obstacle qui empêchait ce jeune homme d’être béni, dans son travail pour Dieu. Peu à peu, ils découvrirent que le motif véritable c’était l’incrédulité. Ce jeune homme ne croyait pas qu’il fût possible d’avoir une vie consacrée. Il n’avait pas la certitude que Dieu était prêt à lui accorder la bénédiction demandée. Ce soir-là, ce jeune homme devait faire une réunion. Mais son ami lui dit : « Je ferai la réunion à votre place. Rentrez chez vous et revenez me voir demain matin à neuf heures. » Le jeune homme revint le jour suivant, et ils recommencèrent à parler ensemble et à prier, et dans le cours de la journée, le jeune homme saisit ce que c’était que de croire en la puissance de Dieu pour une vie d’entière consécration.
Dieu lui accorda la bénédiction qu’il recherchait, et par la suite son ministère fut dix fois plus fécond qu’auparavant. Oh ! croyez que si vous êtes prêt à recevoir cette bénédiction et si vous désirez la recevoir, Dieu peut faire de vous un homme spirituel. Essayez seulement; tout d’abord, tâchez d’avoir une claire vision de ce qu’est la vie spirituelle.
En quoi consiste cette vision ? Vous savez que l’Ecriture parle de deux puissances de vie, la chair et l’Esprit : la chair, c’est-à-dire la vie sous la puissance du péché ; l’Esprit, c’est-à-dire la vie de Dieu venant prendre la place de notre vie. Ce dont nous avons besoin, et ce que la Bible nous dit, c’est de donner notre vie tout entière, de mourir avec Christ, de devenir comme rien et de recevoir la vie de Christ et la vie de l’Esprit qui agiront pour nous. Croyez que cela peut être.
Vous dites : « C’est une chose si haute, si sainte et si glorieuse, je ne crois pas que je puisse l’atteindre ! » Non, vous ne le pouvez pas. Mais Dieu vous l’enverra. Atteindre par vous-même, c’est un grand danger; vous ne pouvez y atteindre, mais si vous croyez que Dieu désire, à cause de son amour éternel, vous accorder du haut du ciel, et d’une façon surnaturelle, la puissance du Saint-Esprit, alors Dieu vous accordera plus que tout ce que vous pouvez demander ou penser.
Je crois qu’il est possible de vivre chaque jour conduit par le Saint-Esprit. J’ai lu, dans la Parole de Dieu, que Dieu répand son amour dans nos cœurs par le Saint-Esprit. J’ai lu, dans la Parole de Dieu, que tous ceux qui sont conduits par l’Esprit de Dieu sont fils de Dieu. J’ai lu, dans la Parole de Dieu, que si nous sommes nés de nouveau, nous marchons par l’Esprit, ou dans l’Esprit. Chers amis, c’est possible; c’est là la vie à laquelle Dieu nous appelle, et pour laquelle Christ nous a rachetés. Dès qu’il eut versé son sang, Christ monta au ciel pour envoyer le Saint-Esprit à son peuple. Dès qu’il fut glorifié, Sa première action fut de donner le Saint-Esprit. Si vous croyez que le sang de Christ vous purifie de tout péché, et que le Christ glorifié a la puissance de répandre le Saint-Esprit dans votre cœur, vous avez fait le premier pas dans la bonne direction.
Si misérable que vous puissiez vous sentir, attachez-vous à Jésus. Il peut vous remplir du Saint-Esprit, car Il vous a donné ce commandement : « Soyez remplis de l’Esprit. »
En second lieu, ce n’est pas suffisant d’avoir une vision exacte de cette vie spirituelle qui doit être vécue ; il est aussi très utile d’être réellement convaincu de notre état charnel. C’est là une leçon difficile à apprendre, mais utile.
Il y a une grande différence—je vous prie de le noter—entre les péchés d’un inconverti et les péchés d’un croyant. Un inconverti doit avoir d’abord la conviction du péché, et ensuite il doit confesser son péché ; vous admettez tous cela. Mais de quoi avez-vous été convaincu tout d’abord ? De la grandeur de votre péché, de l’étendue de votre culpabilité et du châtiment qui vous attendait. Mais à ce moment-là vous n’avez pas pensé aux péchés intérieurs, aux péchés spirituels. Vous ne saviez même pas que cela existait. Dieu n’accorde pas toujours le sentiment de cette sorte de culpabilité au moment de la conversion. Comment donc peut-on être délivré de ces deux choses : les péchés les plus secrets et les péchés intérieurs ? Nous pouvons en être délivrés de la façon suivante : après notre conversion, le Saint-Esprit nous montre notre état charnel, et alors nous commençons à gémir, à être honteux de cet état charnel, et nous nous écrions, comme l’apôtre Paul : « Misérable que je suis ! Qui me délivrera de ce corps de mort ? » Nous commençons alors à chercher qui peut nous venir en aide et à nous demander : « Où pourrai-je obtenir la délivrance ? » Nous cherchons à obtenir cette délivrance de différentes manières, en luttant et en prenant de bonnes résolutions ; mais c’est seulement en nous jetant aux pieds de Jésus que nous pouvons l’obtenir. N’oubliez pas, si vous désirez devenir un homme spirituel, si vous désirez être rempli du Saint-Esprit, que cette œuvre ne peut être accomplie que par Dieu lui-même. Dieu seul peut le faire. Combien notre vie, nos prières, notre prédication seraient différentes, si la présence du Dieu saint qui remplit l’Univers et l’Eternité nous était révélée! Dans ce but, Dieu veut nous amener à mourir à nous-même. Quelqu’un me disait un jour : « C’est terrible, cet appel à mourir ! » Oui, ce serait terrible, si vous aviez à le faire par vos propres forces. Mais si vous vouliez comprendre que Dieu a livré Jésus à la mort, et que Dieu désire que vous, deveniez une même plante avec Lui en Sa mort, afin que vous puissiez être délivré de la puissance maudite de la chair. Oh ! croyez que c’est une bénédiction d’être entièrement brisé et plongé dans le désespoir, afin d’apprendre à se confier en Dieu seul.
Voilà le point auquel vous devez arriver : « La chair prévaut et triomphe en moi, et je ne puis la vaincre. O Dieu, aie pitié de moi ! Seigneur, viens à mon aide ! » Et Dieu exaucera votre prière. Oh ! inclinez-vous devant Dieu et confessez-Lui votre faiblesse.
Et maintenant, considérons le troisième point : il faut croire qu’on peut passer de l’état charnel à l’état spirituel en quelques instants. Les gens veulent croître spirituellement et passer ainsi de l’état charnel à l’état spirituel, et ils ne peuvent y parvenir. Ils recherchent les réunions et les études bibliques, et pensent qu’ils parviendront, par ce moyen, à croître spirituellement et à passer de l’état charnel à l’état spirituel. L’état charnel est un état maladif, et la croissance ne peut venir qu’après la guérison. Le chrétien charnel est un bébé en Christ. C’est un enfant de Dieu, Paul le dit, mais il est atteint d’une terrible maladie qui l’empêche de grandir. Comment la guérison peut-elle venir ?
Elle ne peut venir que de Dieu, et Dieu désire vous l’accorder immédiatement.
D’autre part, sachez qu’un chrétien qui devient un homme spirituel n’a pas encore atteint la maturité spirituelle. Il ne faut pas attendre d’un nouveau converti, qui a obtenu la plénitude du Saint-Esprit, ce qu’on peut attendre d’un chrétien d’expérience qui possède la plénitude du Saint-Esprit depuis vingt ans. Dans la vie spirituelle, il y a divers degrés de croissance et de maturité. Mais auparavant, il y a un pas à faire : vous devez changer de position et, au lieu de rester dans la vie charnelle, entrer dans la vie spirituelle.
Remarquez la raison pour laquelle on emploie ces deux expressions. Dans l’homme charnel, il y a cependant une vie spirituelle ; mais vous savez que les choses sont nommées d’après ce qui constitue leur caractère principal. Un objet peut être employé à plusieurs usages, mais on le nomme d’après son usage principal. Une chose peut avoir plusieurs caractéristiques, mais on la nomme d’après la caractéristique la plus frappante. Ainsi, Paul dit aux Corinthiens, en d’autres termes : « Vous n’êtes pas des hommes spirituels, mais des hommes charnels, des enfants en Christ. En effet, puisqu’il y a parmi vous de la jalousie et des disputes, n’êtes-vous pas charnels, et ne marchez-vous pas selon l’homme ? »
Toutefois, l’homme spirituel n’a pas encore atteint la perfection finale ; il doit encore croître. Mais si vous l’observez, vous voyez que ce qui est le plus frappant, dans sa personne et sa conduite, c’est qu’il est vraiment consacré à Dieu. Il n’est pas parfait, mais c’est un homme qui a pris une position juste et qui a dit : « Seigneur, je me suis donné à Toi pour être conduit par Ton Esprit. Tu m’as accepté et Tu m’as béni, et maintenant je suis conduit par le Saint-Esprit. » Emparons-nous de cette certitude que, avec l’aide de Dieu, nous pouvons abandonner notre position actuelle et prendre une nouvelle position.
Un serviteur de Dieu visitait un malade âgé de soixante-dix ans; il lui parla du sang de Christ et le malade lui répondit : « Oh ! oui, je sais que le sang de Jésus peut nous sauver, et je sais que si Dieu ne nous pardonne pas, nous ne pourrons pas entrer au ciel. » Mais le pasteur voyait que le vieillard n’avait pas du tout la conviction du péché. Il répondait toujours « oui », mais sans aucune conviction. Le pasteur commençait à désespérer. Il se mit à prier, demandant à Dieu de l’aider à faire comprendre à cet homme son état de péché. Tout à coup, une idée lui vint. Le soi de la chambre du malade était couvert de sable ; le pasteur traça une ligne sur le sol avec sa canne ; d’un côté, il écrivit les mots : Péché—Mort—Enfer et, de l’autre côté : Christ—Vie—Ciel. Le vieillard lui demanda : « Que faites-vous ? » Le pasteur répondit : « Regardez. Croyez-vous qu’une seule lettre d’un des mots qui se trouvent à gauche de la ligne puisse changer de place et passer par-dessus la ligne ?—Bien sûr que non. »
Alors le pasteur dit d’un ton solennel: « Un pécheur ne peut pas non plus passer du mauvais côté au bon côté. Cette ligne partage l’humanité en deux : ceux qui sont sauvés sont ceux qui se trouvent à droite, et ceux qui ne sont pas sauvés sont ceux qui se trouvent à gauche. Seul Christ peut nous faire passer du côté gauche au côté droit. De quel côté êtes-vous ? »
Le malade ne répondit rien. Le pasteur pria avec lui et rentra à la maison en demandant à Dieu de bénir son message. Le lendemain, il revint voir le malade et lui posa de nouveau la question :
« De quel côté êtes-vous ? » Le malade soupira et répondit : « Du mauvais côté. »
Mais peu de temps après il accepta l’Evangile et se donna à Christ.
J’aimerais pouvoir, de la même façon, tracer une ligne sur le sol et demander à ceux d’entre vous qui croient que Dieu leur a donné Son Saint-Esprit pour les conduire, et qui connaissent la joie qu’apporte la plénitude du Saint-Esprit, de se placer à droite de cette ligne. Ensuite, je demanderais à ceux qui se sentent encore charnels de se placer à gauche et de dire : « O Dieu, je dois confesser que ma vie chrétienne est en grande partie une vie charnelle, et que je suis sous la puissance de la chair. » Et alors, je plaiderais avec ceux-là et je. leur dirais qu’ils ne peuvent pas vaincre par eux-mêmes la puissance de la chair, ni en être délivrés par leurs propres efforts, mais qu’il leur faut venir à Christ pour être délivrés, car Lui seul peut les faire entrer dans cette vie nouvelle. Vous êtes à Christ et Christ est à vous; tout ce que vous avez à faire est de vous confier en Lui, et Il vous révélera la puissance de la Croix et vous donnera la victoire sur la chair. Jetez-vous aux pieds du Seigneur, confessez-Lui votre péché et votre incapacité. Et Il vous donnera la délivrance. Nous arrivons maintenant au dernier point.
Nous avons: vu, en premier lieu, qu’il était nécessaire d’avoir une claire vision de la vie spirituelle ; en second lieu, qu’il était nécessaire d’être convaincu de notre état charnel ; en troisième lieu, qu’il n’y avait qu’un pas à faire pour passer de l’état charnel à l’état spirituel ; et maintenant, nous arrivons au dernier point : il est nécessaire de faire le pas décisif en croyant que Christ a le pouvoir de nous garder. Ce n’est pas une simple perspective, ce n’est pas une consécration que nous pouvons obtenir par nos propres forces, ce n’est pas une expérience que nous pouvons faire par la puissance de notre volonté. Non. Tous ces éléments peuvent être présents, mais le principal, c’est de regarder à Christ et de croire qu’il a la puissance de nous garder demain, après-demain, toujours; nous devons avoir la vie de Dieu en nous. Nous avons besoin d’une vie qui peut résister à toutes les tentations, une vie qui ne durera pas seulement jusqu’à la prochaine « réunion de consécration », mais qui durera jusqu’à la mort. Nous voulons, par la grâce de Dieu, faire l’expérience de ce que la Toute-Puissance de Christ habitant en nous peut accomplir, et de tout ce que Dieu peut faire par nous.
Dieu attend, Christ attend, le Saint-Esprit attend. Ne voyez-vous pas en quoi vous avez eu tort, et pourquoi vous avez erré si longtemps dans le désert ? Ne voyez-vous pas le bon pays, le pays de la promesse, où Dieu veut vous introduire, vous garder et vous bénir ? Rappelez-vous l’histoire de Josué et Caleb et des espions envoyés à Canaan. Dix des espions dirent, au retour : Nous ne pourrons pas vaincre ces gens-là. Mais Caleb et Josué dirent : Nous les vaincrons, car Dieu l’a promis. Saisissez aujourd’hui les promesses de Dieu. Ecoutez Sa Parole : « La loi de l’Esprit de vie en Jésus-Christ m’a affranchi, de la loi du, péché et de la mort. ». {Ro 8.2} Emparez-vous de cette promesse et demandez à Dieu d’accomplir en vous par Son Saint-Esprit ce qu’il a offert.
Approchez-vous de Dieu maintenant. Ne vous inquiétez pas de ne rien éprouver, aucune sensation, aucune excitation, aucune illumination. Venez et appuyez-vous sur la Parole de Dieu, de l’Eternel.
Dieu a promis, comme Père, d’accorder le Saint-Esprit à chacun de ses enfants affamés {1}. Comment ne vous-le donnerait-Il pas ? Comment ne donnerait-Il pas le Saint-Esprit à ceux qui le lui demandent ? Comment n’accomplirait-Il pas Sa promesse ? Aussi vrai que Christ fut donné pour vous sur le calvaire; aussi vrai que vous avez cru à la puissance du sang de Christ, le Saint-Esprit a été donné pour vous et moi. Ouvrez vos cœurs et soyez « remplis du Saint-Esprit ». Venez, et croyez que le sang de Christ peut vous purifier. Confessez votre état charnel et vous serez lavés par le Sang ; puis, confiez-vous dans le Christ vivant pour recevoir la bénédiction du Saint-Esprit.
{1} Lu 11.11-13.