Lire 2 Corinthiens 3
Il nous faut bien garder en tête que le principal but de ce qui est spirituel, c’est la lumière de la connaissance de la gloire de Dieu. Là est tout le sens de la création ; lorsque la lumière fut envoyée la première fois, c’était pour la gloire de Dieu ; Dans l’activité créatrice de Dieu, tout ce qui était subséquent à l’apparition de la lumière le fut pour la connaissance de la gloire de Dieu. Ainsi, dans la nouvelle création, la lumière qui brille dans nos cœurs est destinée à cette connaissance.
Le même objet, la même méthode et le même moyen de révélation de la vérité s’applique dans le chapitre 3 à la nouvelle alliance. Le ministère spirituel y est considéré comme le produit d’une telle connaissance.
La gloire de Dieu s’y révèle et ce qu’on trouve dans ce chapitre est un parallèle entre l’ancienne et la nouvelle alliance. Il nous est montré premièrement que les alliances sont les moyens de révéler la gloire de Dieu. Les instruments de cette révélation sont, dans un cas, Moïse, dans l’autre cas, Christ.
La nature de cette révélation est la perfection de l’Ordre Divin, et la gloire accompagne cette révélation.
Quatre points doivent être retenus :
Peut-être vous demandez vous ce que perfection de l’Ordre Divin veut dire… Avec tout ce que l’Éternel a dit à Moïse sur la montagne - et ce n’était pas rien - les Tables de la Loi furent l’élément capital , elles furent ensuite connues sous le nom de mémorial et de témoignage.
Les tables de la Loi, les dix commandements, ont conditionné toute la révélation donnée à Moïse sur la montagne ; on peut dire qu’ils concentraient toute cette révélation. Tout était lié à ces lois qui étaient au nombre de 10. Dix dans la Parole de Dieu est toujours le nombre de la perfection de l’ordre divin.
Ici, la pensée présentée est celle de l’incarnation, la somme totale pourrait-on dire de la révélation divine de l’Alliance. Il existe une grande différence entre l’ancienne et la nouvelle mais cette différence n’est pas en Dieu : en effet, l’alliance nouvelle ne change rien pour Dieu ; l’alliance qui nous a été donnée par la médiation du Seigneur Jésus, ne nous amène pas à un Dieu différent. La différence ne réside donc pas en Lui : sa nature et son modèle sont immuables ; ils restent toujours les mêmes.
La grâce n’a jamais fait descendre Dieu à un niveau inférieur. La grâce n’apporte rien de plus à la sainteté divine ou à Sa justice. La position divine demeure comme elle a toujours été, parfaite en sainteté et en justice.
La différence réside :
Nous abordons maintenant la Gloire et son effet.
La gloire était reliée à l’ancienne alliance. Lorsque nous voyons l’effet de terreur, de crainte et d’effroi provoqué par la gloire de Dieu sur les gens, on se demande si c’est réellement la gloire qui fait cet effet sur eux. Probablement les gens auraient timidement reconnu une révélation issue de cette gloire, mais s’ils avaient vraiment pu l’exprimer, ils l’auraient qualifiée d’horreur ou de terreur. Ils n’en auraient certainement pas parlé comme d’une gloire… et pourtant, c’était bien la gloire, comme une véritable révélation de Dieu le Père, car Il est au-delà de tout le Dieu de Gloire.
Pourtant, pour l’être humain, cette gloire fut terrible. La terreur n’avait cependant rien à voir avec Dieu.
En fait, la terreur, la crainte et l’effroi furent la conséquence de notre faiblesse humaine. La révélation de Dieu, de ce qu’Il est, de Sa perfection morale, de Son modèle d’excellence, font que, si ce modèle de perfection et d’excellence est accepté universellement par l’homme, il transfigure tout l’univers. Pensez au monde s’il était porté par ce modèle divin, qui était déjà révélé dans la Loi, à un monde qui aimerait le Seigneur son Dieu de tout son cœur, de toute son âme, de toute sa pensée, de toute sa force et qui aimerait son prochain comme lui-même. Cela seul transformerait profondément le monde.
Mais il y a bien plus que cela dans la Loi : Elle nous montre qui est Dieu, à quoi Il ressemble et il n’y a rien de repoussant là dedans. Si vous la contemplez telle quelle, il y a quelque chose de glorieux en elle.
Mais lorsqu’on s’oppose à cette révélation et qu’on découvre à quel point on est différent, même opposé à cela - non pas qu’on veuille être autrement, mais qu’on ne peut rien y faire, vous découvrez en même temps que Dieu n’a pas l’intention d’abaisser le niveau de ses standards, mais exige : « Tant que je n’obtiens pas cela, tu péris ! » Alors du fait de notre faiblesse humaine, la révélation de Dieu est quelque chose de terrible.
La gloire devient, de ce fait, condamnation. Il est fort probable que c’était le cas des enfants d’Israël : chaque fois que la gloire de Dieu se manifestait à la porte de la Tente, ils disaient et pensaient instinctivement : « Quelque chose ne va pas ! » Cette gloire leur faisait ressentir que quelque chose n’allait pas, qu’il devait y avoir un problème. Quel était ce problème ? L’apparition de la gloire de Dieu était l’occasion de montrer l’erreur humaine, de faire en sorte que l’homme soit conscient du fait qu’il passait à côté du modèle de Dieu pour Ses enfants. C’était l’ancienne alliance, la gloire d’autrefois.
Cette Gloire est étroitement liée à la perfection de l’Ordre Divin. Chaque fois que l’Ordre Divin était violé, même sur un seul point, il se produisait un conflit avec la Gloire de Dieu, qui impliquait la prononciation d’un jugement. Mais l’Apôtre nous conduit à la dernière gloire, celle qui accompagne la Nouvelle Alliance. Nous ne descendrons pas à un niveau inférieur : Dieu maintient Sa position, sa proximité ; mais, c’est le point de départ d’un nouveau point : ce que Dieu est intrinsèquement, la perfection de l’Ordre Divin, sont intégrés dans le Médiateur Lui-même, qui est très contrasté par rapport à Moïse. En effet, le médiateur de l’ancienne alliance ne s’approchait pas Lui-même du modèle divin, puisqu’il devait offrir des sacrifices pour son propre péché.
Mais voila le Médiateur de la nouvelle alliance, qui n’agit pas simplement comme un symbole pour déclarer ce que Dieu est, mais qui est lui-même un archétype. Le Seigneur Jésus est l’incarnation de la perfection de l’ordre divin, même en tant qu’Homme. Dieu a donc, en cet Homme représentatif, un Médiateur entre Dieu et l’homme, qui est l’incarnation de l’expression de la perfection divine. Il satisfait totalement les exigences du modèle divin.
Il existe deux facettes de la médiation de Christ : d’un côté, Il nous représente ; Il prend notre position, notre place. On pourrait dire qu’Il prend la place symbolisée par Israël qui était tremblant de peur, terrifié, horrifié par la prise de conscience de sa faiblesse. C’est tout à fait nous. Il prend cette place, entrant dans notre faiblesse, notre faute, notre imperfection ; Il pénètre symboliquement dans tout ce que nous sommes, c’est-à-dire ce qui est contraire à ce que Dieu est. Celui qui n’a connu aucun péché est fait péché pour nous et est crucifié par notre faiblesse. Le Seigneur Jésus a intrinsèquement et de façon représentative pris nos infirmités, nos faiblesses et nos imperfections. C’est le premier aspect.
Et puis, il y a l’autre aspect où Il donne satisfaction à Dieu Son Père en répondant à toutes les exigences.En une Personne, Il réunit les deux aspects de la Médiation. En Lui est ôté de la présence de Dieu, toute notre faiblesse, notre imperfection, notre péché, notre incapacité à satisfaire les attentes de Dieu. En Lui, la mort a balayé tout cela et l’a soustrait au regard de Dieu. L’Homme parfait arrive et le fondement de faiblesse, de culpabilité et de condamnation est remplacé par Lui, de telle manière que Dieu ne voit plus l’être humain faible et limité, mais un Être parfait qui lui procure un immense plaisir.
Ainsi, Christ rassemble en Sa propre Personne deux créations, deux races, une ancienne et une nouvelle, puis écarte l’une par Sa mort expiatoire pour établir l’autre. Par conséquent, Il est le Médiateur d’une Alliance Nouvelle où la grâce de Dieu en Christ fait qu’une nouvelle humanité se lève devant Dieu.
C’est pourquoi, il nous est possible d’apprécier et de jouir de la gloire de Dieu en Christ. Il est le Fils bien-aimé en qui Dieu prend plaisir.
L’apôtre déclare ensuite que Christ, triomphant, satisfaction de Dieu, créant une nouvelle humanité abolissant la culpabilité, le désespoir, la faiblesse et la condamnation, ce Christ glorieux vit en nous en tant que Seigneur lorsque nous croyons, et que, par l’Esprit, Il met en valeur la satisfaction divine vis-à-vis de nous.
Nous avons besoin que cette base soit bien solide, dans notre vie, dans notre conscience. Nous ne parlons pas ici de notre salut, mais de notre ministère. C’est fondamental pour notre témoignage, notre ministère : croire en la pleine satisfaction divine qui est en nous par le Seigneur l’Esprit : « Christ en nous, l’espérance de la gloire. »
Nous en arrivons au pivot central de notre objectif : nous sommes appelés à regarder à Christ, c’est-à-dire une réflexion, une contemplation, un regard constant et délibéré vers Christ. Nous sommes appelés à fixer constamment nos regards sur Lui. Christ doit être l’unique objet de notre attention. Si ce n’est pas le cas, il n’y a pas de ministère.
En effet, l’apôtre rappelle constamment que le ministère est le résultat de la révélation intérieure de Christ qui nous occupe en permanence ; en d’autres termes, le ministère découle d’un engagement avec Christ dans notre cœur, sachant que c’est Christ en nous qui remplit de satisfaction et de plaisir notre Dieu.
Si d’aventure, nous détournons nos yeux de Lui en cherchant la satisfaction ailleurs qu’en Dieu, le plus souvent en nous-mêmes, alors c’est fatal pour l’espérance, fatal pour l’assurance, fatal pour la joie et le repos et la mort revient… ce qui est fatal pour le ministère et pour le témoignage. C’est là qu’est le nœud du problème dans le ministère d’une grande partie des enfants de Dieu : ils ne sont pas établis sur ce fondement : aucune exigence divine ne peut être satisfaite dans cet univers autrement que par le Seigneur Jésus pour nous. Tant que ce ne sera pas clairement le cas, Dieu ne pourra pas nous faire confiance pour un ministère spirituel.
Quelle est la puissance d’un ministère ? C’est le résultat spontané d’une compréhension de Christ, au centre de notre être, qui est la pleine satisfaction de Dieu pour nous et qui a pleinement répondu aux exigences de Dieu pour nous. C’est merveilleux de penser que dans cet instrument faible, coupable et imparfait que je suis et au sein de notre nature, Dieu peut voir tout ce qui Lui fait plaisir, alors qu’il est capable de distinguer la moindre trace d’iniquité ; C’est un salut complet, une satisfaction totale par Christ qui vit en nous. Les yeux de gloire de notre Dieu nous scrutent avec plaisir et délice, parce que Christ est en nous et que nous sommes en Christ. Voila ce qu’est l’alliance nouvelle par Son Sang, pas par le sang d’un autre, mais par Son propre Sang.
Tout d’abord, Jésus-Christ nous libère dans le Saint-Esprit. L’Apôtre nous dit : « Quand apparaît le Seigneur, le voile est ôté. Maintenant le Seigneur c’est l’Esprit et là où est l’Esprit du Seigneur, là est la liberté. » La liberté, par rapport à quoi ? Eh bien, si nous nous tournons vers le Seigneur et que nous sommes occupés avec Lui, le Saint-Esprit nous rend libres.
Vous pouvez faire tout ce que vous pouvez : lutter, combattre, prier, agir, intercéder, gémir, demander au Seigneur de vous libérer de l’esprit de crainte, de condamnation ? Que faîtes vous pour être libres ?
Il existe une manière simple et directe de s’occuper du Seigneur et de se tourner vers Lui. Voyez Christ comme la satisfaction, le plaisir, le délice de Dieu pour vous et cessez d’essayer de plaire à Dieu. Tout ce que Dieu demande, c’est la foi en Christ. Que ces paroles de Jésus étaient profondes : « Sans Moi, vous ne pouvez rien faire. » « Demeurez en Moi ; comme une branche ne peut porter du fruit si elle n’est pas attachée au tronc, vous ne le pouvez non plus si vous ne demeurez en Moi. » Ceci veut dire : Soyez occupés avec Lui, placez vos pensées en Lui, demeurez en Lui, reposez-vous sur Lui, qu’Il soit l’objet de vos préoccupations et de vos pensées… et l’Esprit vous rendra libres.
Plus que cela encore : Christ en permanence fait que le Saint-Esprit vous change progressivement à la ressemblance de Dieu : « Voici… vous êtes changés » Il n’est pas dit : « Voilà, on commence à se changer nous-mêmes… » Mais, nous nous embarquons dans une transformation avec toutes ses luttes, ses conflits, ses combats. Nous sommes changés « par le Seigneur l’Esprit » Soyez occupés par Christ, et l’Esprit aura à cœur de vous transformer à Son image. Préoccupez-vous de vous-mêmes, et vous verrez que la loi de conformité à une typologie va s’appliquer. Si vous êtes cette typologie, alors vous vous conformerez à cette image. Si Christ est la typologie, alors le Saint-Esprit vous conformera à Sa ressemblance.
Être occupé avec Christ implique que le Saint-Esprit nous donne une envergure suffisante comme ministres d’une alliance nouvelle. Je ne pense pas que ce ministère soit pénible après tout. Il nous faut revenir à la simplicité, à la spontanéité du ministère. Soyez occupés par Christ, et le Saint-Esprit vous montrera de plus en plus comment être occupé avec Christ et comme Il vous en montrera la réalité, vous aurez quelque chose à donner aux autres. Votre ministère ne sera peut-être pas un ministère sur une estrade, mais ce sera un ministère au service des autres. Qui veut plus que cela ? Oh, la conception sous-jacente de voir le ministère sur une estrade est faussée au point de croire que les autres personnes n’ont pas de ministère du tout.
Vous avez autant que les autres le privilège de représenter et de manifester Christ dans cet univers et vous pouvez tout autant partager ce que vous voyez en Christ chez les autres. Voici avec Lui nous sommes changés en la même image d’un degré de gloire à un autre. C’est la dernière gloire, la gloire de la nouvelle alliance ; Christ est la gloire de la nouvelle alliance ; La différence n’est pas en Dieu, mais entre les médiateurs, et la différence dans la position que nous occupons à cause du Médiateur ; nous sommes en Christ, le plaisir et la satisfaction de Dieu. Que le Seigneur nous donne le ministère qui émane d’une contemplation permanente et croissante de Cette plénitude en Christ.