Le servir dans sa présence

UN SERVICE CONSCIENT

Servez l’Eternel avec joie.

Psaumes 100.2

Servez l’Eternel de tout votre cœur.

Josué 22.5

Voudriez-vous réfléchir sur les questions suivantes ?

Autant de questions qui méritent réflexion et bonne réponse.

1. Et d’abord, peut-on servir Dieu sans en être conscient ? Je vous le demande : un ouvrier ébéniste qui bricole chez lui le samedi, peut-il ignorer qu’il travaille à l’atelier pour son patron durant les jours ouvrables ? Les expressions : servez l’Eternel avec joie, où : servez-le de tout votre cœur, ou encore : Quoi que vous fassiez en parole ou en œuvre faites tout au nom du Seigneur, en rendant par lui des actions de grâces à Dieu le Père (Colossiens 3.17) me paraissent fournir la réponse biblique recherchée. En effet, est-il possible d’éprouver de la joie à le servir de tout notre cœur si nous pensons à autre chose ? Enfin, peut-on accomplir une œuvre au nom du Seigneur avec actions de grâces sans être conscient de le servir ? Cette joie du service, ces actions de grâces qui l’accompagnent, la préoccupation de tout faire pour la gloire de Dieu prouvent éloquemment que nous sommes bien conscients de servir le Seigneur.

Sans doute certains lecteurs, en désaccord avec ce qui précède, ne manqueront-ils pas de me rappeler les réflexions étonnées des justes de la parabole de Matthieu 25.34-46 : Quand t’avons-nous vu avoir faim, ou avoir soif et t’avons-nous donné à boire ? Ces élus compatissants — il est vrai — ne savaient pas qu’en portant secours au prochain c’était en vérité au Christ lui-même qu’ils se donnaient. Loin d’infirmer ce que nous avons dit plus haut, ce récit apporte de l’eau à notre moulin. Après tout, pourquoi Jésus raconte-t-il cette parabole ? N’est-ce pas pour que nous sachions que nous sommes serviteurs du Seigneur lui-même chaque fois que nous allons au devant de celui qui souffre ?

Il m’est arrivé bien des fois d’entendre au téléphone une personne dépressive me lancer un S.O.S. d’une voix suppliante. Elle veut me rencontrer d’urgence, dans l’heure qui suit, ce qui généralement contrecarre mes plans et ne manque pas de m’indisposer. Toutefois, si je suis conscient que cette visite imprévue va me fournir l’occasion de servir mon Seigneur, alors mes dispositions de cœur à l’endroit du malade changent totalement ; l’accueil que je lui réserve est tout autre, ainsi que le long entretien qui vient après. Loin de me croire piégé par un importun, j’éprouve au contraire une réelle satisfaction de donner, comme serviteur de Dieu, un peu de mon temps à mon prochain, ce qui est pour moi un nouveau sujet de joie et de louange.

2. Fournir un travail bien fait, rendre un bon témoignage dans sa vie professionnelle, veiller sur ses faits et gestes pour donner le meilleur de soi, est-ce pour autant « servir le Seigneur » ? Pas nécessairement. Dans tous les corps de métier, il y a des artisans qui s’efforcent, avec passion, de produire un travail soigné, irréprochable, de grande qualité. Ces excellents ouvriers peuvent-ils servir le Maître aussi longtemps qu’ils l’ignorent et ne sont pas ses disciples ? Et puis, Dieu veut plus que de la bonne besogne ou qu’une conduite exemplaire puisque l’apôtre précise : Travaillez comme servant le Seigneur… Servez le Seigneur. Autrement dit, lorsque vous accomplissez votre tâche, soyez bien conscients de servir le Christ. Agissez comme s’il était votre employeur, comme si c’était sa gloire et non le salaire qui motive votre cœur à l’ouvrage. S’il en est ainsi tout changera dans vos paroles et dans vos actes, que vous soyez au bureau où à l’atelier, dans le foyer ou dans l’église !

3. Autre question : Est-il important de savoir que je sers mon Seigneur lorsque je me retire à l’écart, le matin, pour l’adorer et lui offrir mon culte avant de partir au travail ? Sans aucun doute. Dans un passé assez lointain, il me souvient d’avoir rencontré en Bretagne un chrétien qui s’enorgueillissait d’avoir été le cuisinier du président Poincaré au palais de l’Elysée. Pensez donc ! Il avait eu l’insigne honneur de mijoter des plats pour les grands de ce monde. Et pourtant, ce frère avait raison d’être plus fier encore d’avoir été admis définitivement au service du Rois des rois. C’est une immense faveur que Dieu accorde à tous les siens, à vous et à moi. Il importe donc que nous soyons conscients, d’une part, que nous servons le Seigneur des seigneurs chaque fois que nous cherchons sa face pour lui offrir notre culte et, d’autre part, que ces instants vécus « dans le secret » recevront plus tard une récompense éternelle : Le Père, qui voit dans le lieu secret, te le rendra (Matthieu 6.6). C’est pourquoi, en nous approchant de Dieu pour l’adorer, ne manquons pas de lui dire avec reconnaissance : « Seigneur, tu m’accordes maintenant le fabuleux privilège de te servir ; je le sais et je t’en bénis. Permets que je réponde pleinement à ton attente car je veux t’honorer de tout mon cœur. » Le Seigneur n’est pas un Maître qui me tienne à distance ; l’idée ne pourra m’effleurer si je sais qu’il me désire, qu’il m’attend et m’assure un libre accès en sa présence au moyen du sang de Jésus.

Maintenant, envisageons diverses situations :

Je suis secrétaire de direction, emploi que j’assume avec compétence, m’a-t-on dit. Et parce que je suis chrétienne, j’accomplis ma tâche avec application auprès d’un patron exigeant et pas toujours facile. Comment puis-je servir mon Dieu au bureau ?

Vous avez raison de veiller sur vous-même pour fournir un travail bien fait que vous accomplissez sans aucun doute dans un bon esprit. Comme nous l’avons dit, Dieu s’attend à ce que vous soyez à la fois à son service et au service de votre employeur… Naturellement, c’est « en votre esprit » seulement que vous pouvez être servante du Seigneur dans votre activité professionnelle. Un patron mécontent disait, en parlant de l’un de ses ouvriers, chrétien bavard qui avait constamment le nom de Dieu sur les lèvres : « Ce n’est pas un mauvais gars et il est doué pour faire un bon tisserand, mais il n’a pas encore appris que, lorsqu’il est au travail, sa religion devrait lui sortir des doigts et non de la bouche. »

C’est pourquoi efforcez-vous d’entrer dans le repos de Dieu (Hébreux 4.10-11) sans vous croire tenue de parler de lui à tout instant. Ainsi, lorsque vous taperez une lettre ou classerez des fiches, par exemple — ce que vous faites avec soin —, le Dieu présent en vous, vous rendra capable de le faire dans une atmosphère de paix et de reconnaissance ; puis, une fois le travail terminé, vous pourrez le bénir d’avoir pu accomplir au mieux votre tâche.

D’autre part, je reste persuadé que vous prierez pour vos collègues lesquels, sans doute intrigués par votre comportement, ne manqueront pas, un jour ou l’autre, de vous poser des questions. Alors, l’occasion vous sera donnée de leur parler de Celui qui a changé votre vie. Près du Seigneur, le travail abonde. Avez-vous noté que lorsque nous agissons en relation consciente avec le ciel nous sommes très présents dans ce que nous accomplissons ? Les rêveurs sont dans les nuages, jamais devant Dieu.

Mais, insisteront certains, est-il possible de s’appliquer à bien accomplir sa tâche et, en même temps, de servir le Seigneur, « en son esprit », par la louange et les actions de grâces ? Certainement. Un jeune homme, au volant de sa voiture, s’oblige naturellement à observer avec vigilance la route et les signaux qui la jalonnent. Cette attention soutenue ne l’empêche cependant pas de penser à sa fiancée ou de louer Dieu pour le bonheur qu’elle lui apporte. Un boulanger qui pétrit sa pâte peut fort bien prier, parler à son épouse, chanter un cantique tout en faisant cependant du bon travail.

Il m’a été demandé dans l’église un service précis : celui de glisser dans les boîtes aux lettres de mon quartier un tract ainsi que l’offre d’un calendrier évangélique. Je l’accomplis avec l’espoir que plusieurs personnes en recherche liront le message et se tourneront vers le Sauveur par le moyen de ces imprimés. Est-ce que je sers le Seigneur pour autant ?

Etre au service de son église n’est pas nécessairement être au service du Seigneur, même si le but poursuivi est louable. En effet, je puis distribuer ces imprimés comme le ferait un facteur si je l’en chargeais. D’ailleurs, que ce soit le facteur ou moi-même, le Seigneur peut fort bien atteindre un incroyant par ce moyen puisqu’il consent même à utiliser un évangile annoncé pour de mauvais motifs (Philippiens 1.15-18). Toutefois, si vous êtes en communion vivante avec Dieu, tout en glissant les prospectus dans les boîtes aux lettres, vous aurez la joie d’intercéder pour les inconnus à qui vous destinez ces messages (en les nommant chaque fois puisque leurs noms sont inscrits sur ces boîtes). Comme Paul, vous pourrez dire en usant de la même formule : « Dieu que je sers en mon esprit lorsque je distribue des imprimés »…

Est-ce que je sers mon Dieu lorsque je me rends à l’église le mercredi soir, pour participer à la soirée biblique ?

Pour vous répondre, je dois vous interroger : Pour quels motifs irez-vous à l’église ? Pour parfaire vos connaissances bibliques seulement ? Parce qu’il faut encourager le pasteur qui fait de si riches exposés ? Pour y rencontrer les amis chrétiens ? Par habitude ? Parce que ça vous fait du bien ? En tout cas, soyez sûr que tout changera si vous êtes vraiment en relation d’amour avec votre Seigneur. Heureux dans sa présence, vous bénirez Dieu pour sa Parole, pour l’occasion qu’il vous offre de sonder les Ecritures. Dans la joie de vous trouver parmi les frères et sœurs en la foi, vous rendrez grâces à Dieu pour la famille chrétienne et porterez devant lui celui qui est chargé de présenter l’étude. Que sais-je encore ? Peut-être serez-vous attristé de voir le peu d’intérêt que montrent la plupart des membres de l’église. Cette constatation vous incitera à prier pour certains de vos amis qui désertent ces rencontres si enrichissantes. Ainsi, vous ne serez pas un simple auditeur mais un auditeur au service du Seigneur. Croyez-le, Dieu vous donnera beaucoup à faire, même dans les réunions où l’on est généralement passif. Tout change quand on est près de lui.

Surtout, que les lignes ci-dessus ne vous accablent pas au point de soupirer : « Malheur ! Tout mon service n’a été que de la paille et il n’en restera rien au jour du jugement… ». Halte-là ! Ce n’est pas à vous de jauger la qualité de votre service. Laissez votre passé à Dieu et n’y revenez pas puisque vous ne pouvez le changer. Plutôt que de vous culpabiliser, reconnaissez une fois pour toutes devant Dieu que vous avez été jusqu’ici, où dans telle circonstance, un piètre serviteur ; puis accrochez-vous à lui, émerveillé à la pensée que sa miséricorde et sa fidélité ne font jamais défaut. Ce que vous n’avez pas fait dans le passé, vous pouvez le faire maintenant. Donc, en avant. Donnez du prix à une vraie communion avec Dieu. C’est lui qui fera de vous un serviteur qui bâtit avec de l’or et des perles précieuses. Pas de relâche. Quoi qu’il en soit, refusez le découragement si les progrès sont lents, et tenez bon. Que vos yeux restent fixés sur Jésus. Celui qui vous a appelés est fidèle et c’est lui qui le fera (1 Thessaloniciens 5.24).

On me reprochera peut-être de parler de communion avec démesure dans le présent livre ; d’insister avec excès sur la nécessité et la valeur d’une relation d’amour avec Dieu. Mais m’est-il possible de servir Dieu si je vis hors de sa communion, si je l’oublie des heures durant et n’ai aucune pensée pour lui ? Trop de chrétiens s’accommodent d’un Dieu lointain, théorique, qui ne joue aucun rôle dans leur quotidien. C’est le Seigneur seul, présent et agissant en nous par le Saint-Esprit, qui est le moteur et l’inspirateur de toute action accomplie pour lui. La valeur de notre service dépend de l’état de nos relations avec Lui.

QUESTIONS

  1. Etes-vous résolu à servir le Seigneur tout au long de vos journées ? Croyez-vous que Dieu puisse vous en rendre capable ? Si oui, sur quelle parole de l’Ecriture votre foi s’appuie-t-elle ?
  2. Avez-vous compris que le service est lié à une vie de vraie communion avec le Seigneur ? Désirez-vous la connaître ?
  3. En pensant à votre activité, comment devriez-vous désormais poursuivre votre vie professionnelle ?

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