V. 1 – 4 : Il me fit voir Josué, le souverain sacrificateur, debout devant l'ange de l’Éternel, et Satan qui se tenait à sa droite pour l'accuser. L’Éternel dit à Satan : Que l’Éternel te réprime, Satan ! Que l’Éternel te réprime, lui qui a choisi Jérusalem ! N'est-ce pas là un tison arraché du feu ? Or Josué était couvert de vêtements sales, et il se tenait debout devant l'ange. L'ange, prenant la parole, dit à ceux qui étaient devant lui : Ôtez-lui les vêtements sales ! Puis il dit à Josué : vois, je t'enlève ton iniquité, et je te revêts d'habits de fête.
C’est probablement Dieu qui montre à Zacharie Josué le grand sacrificateur, debout devant l’Ange de l’Éternel, et Satan qui ne cesse d’accuser les hommes qui sont agréables à Dieu. L’histoire de Job, est très révélatrice à ce sujet. Satan s’acharne dans l’accusation, allant chaque fois un cran plus loin, espérant détruire celui que Dieu considère comme fidèle. Mais heureusement, Dieu intervient au moment choisi par lui et stoppe Satan dans son œuvre d’accusateur et de destructeur. Il en va de même pour Josué, ce grand sacrificateur, revenu d’exil pour la reconstruction du Temple. Certainement que les arguments ne manquaient pas à Satan, mais il est arrêté net dans ses accusations. L’Éternel dit à Satan : « Que l’Éternel te réprime ! » (Il s’agit certainement de l’Ange de l’Éternel, puisque Lui et le Père sont tous les deux Dieu). Lui qui a choisi Jérusalem, vraiment « un tison arraché du feu ». Combien de fois envahie par les puissances du Nord et du Sud qui se sont toujours livrées à des guerres pour la suprématie sur tout le Moyen-Orient, Israël et donc Jérusalem, étant entre les deux, était systématiquement occupée par l’une ou l’autre de ces grandes puissances.
Jérusalem, plusieurs fois rasée, mais toujours reconstruite… et déjà à l’époque de Zacharie, Dieu indique que c’est à Lui que la ville appartient, et c’est là, qu’Il résidera sur la terre. Le prophète a cette vision extraordinaire du grand sacrificateur de son époque, se tenant devant Dieu avec des vêtements repoussants de saleté. Et ce qui est plus extraordinaire encore, c’est que l’acte qui suit, symbolise l’œuvre salvatrice de Jésus. C’est Lui, l’Ange qui parle et qui dit à ceux qui sont devant Lui : « Ôtez-lui les vêtements sales » et à l’adresse de Josué : « Vois, j’enlève ton iniquité ». Toute la Bible nous enseigne que cela ne peut être accompli que par le sang de Christ versé à la croix du Calvaire ! Cela nous prouve que Dieu connaît à l’avance ceux qui accepteront ce salut, ou le refuseront, car cette œuvre de rédemption n’aura lieu qu’environ cinq siècles plus tard. De plus, Il rajoute : « et je te revêts d’habits de fêtes ». Cela nous fait évidemment penser à la parabole de Matthieu 22, où le roi fait un festin pour les noces de son fils, et lorsque la salle est pleine, il découvre un homme qui s’était introduit sans avoir d’ « habits de noces ». Ces habits sont les vêtements de justice, accordés par la foi dans le sacrifice de Christ. C’est le vêtement blanc que Jésus offre aux rachetés, comme nous pouvons le lire dans Apocalypse 3.4 – 5, 18.
V. 5 : Je dis : Qu'on mette sur sa tête un turban pur ! Et ils mirent un turban pur sur sa tête, et ils lui mirent des vêtements. L'ange de l’Éternel était là.
« Qu’on mette sur sa tête un turban pur » : Josué étant grand sacrificateur, cela nous fait penser à la tiare du souverain sacrificateur, décrite dans Exode 28.37, sur laquelle était fixée une lame d’or portant l’inscription « Sainteté à l’Éternel ».
V. 6 – 8 : L'ange de l’Éternel fit à Josué cette déclaration : Ainsi parle l’Éternel des armées : Si tu marches dans mes voies et si tu observes mes ordres, tu jugeras ma maison et tu garderas mes parvis, et je te donnerai libre accès parmi ceux qui sont ici. Écoute donc, Josué, souverain sacrificateur, toi et tes compagnons qui sont assis devant toi ! Car ce sont des hommes qui serviront de signes.
L’Ange de l’Éternel fait à Josué, cette déclaration : si tu es fidèle, « tu jugeras ma maison et tu garderas mes parvis. ». Cela s’applique premièrement au Temple en cours de construction, mais l’implication va bien au-delà, puisque Josué et les hommes qui sont devant lui, doivent servir de signe pour un temps qui sera celui de la restauration du pays et du reste du peuple qui entrera dans le millénium.
V. 9 – 10 : Voici je ferai venir mon serviteur, le germe. Car voici, pour ce qui est de la pierre que j'ai placée devant Josué, il y a sept yeux sur cette seule pierre ; voici, je graverai moi-même ce qui doit y être gravé, dit l’Éternel des armées ; et j'enlèverai l'iniquité de ce pays, en un jour. En ce jour-là, dit l’Éternel des armées, vous vous inviterez les uns les autres sous la vigne et sous le figuier.
« Voici, je ferai venir mon serviteur, le germe » : nous avons là le double titre du Seigneur Jésus ! Il est d’une part le seul serviteur parfait, qui a accompli toute l’œuvre que le Père lui a confiée. Il est aussi « le germe ». Cela nous rappelle que pour qu’une plante puisse germer, il faut d’abord qu’elle meure puis elle germe et ensuite porte du fruit.
C’est ce que Jésus a fait pour l’Église, et c’est cette abondance de fruit qui nous est rappelée dans Apocalypse 5.9 – 10 : « Car tu as été immolé et tu as racheté pour Dieu, par ton sang des hommes de toute tribu, de toute langue, de tout peuple et de toute nation ; tu as fait d’eux un royaume et des sacrificateurs pour notre Dieu, et ils régneront sur la terre ».
Pour en revenir à la pierre placée devant Josué, il peut s’agir soit de la pierre de fondation, ou de la pierre d’angle, ou même de la pierre du faîte, mais les « sept yeux » qui sont sur cette pierre, montrent l’omniprésence de Dieu qui voit tout, à qui rien n’échappe, Celui qui sonde les cœurs et les pensées.
« Je graverai moi-même ce qui doit y être gravé dit l’Éternel des armées » : cela se rapporte à la période où en un seul jour (celui où Jésus reviendra), l’Éternel des armées enlèvera l’iniquité du pays. Le grand jour du salut et de la restauration du reste d’Israël, qui aura reconnu Jésus comme le Messie. Alors, la paix régnera sur la terre. Plus besoin d’armes pour se défendre et les gens s’inviteront « les uns les autres sous la vigne et sous le figuier ». Ce sera alors une réalité physique. Pour la vigne, on peut supposer des treilles, encore que pendant le millénium, la taille des vignes pourra être telle que les gens pourront s’abriter sous leur ombre.
Dans la Bible, Israël est souvent symbolisé par « La vigne de L’Éternel », et le « figuier » dans la vigne, représente certainement Jérusalem.
Dans Matthieu 24.32 – 34, Jésus nous invite à nous instruire d’une comparaison tirée du figuier : « Dès que ses branches deviennent tendres et que les feuilles poussent, vous connaissez que l’été est proche. De même quand vous verrez toutes ces choses, sachez que le Fils de l’homme est proche, à la porte ».
La comparaison que nous pouvons faire est que Jérusalem est redevenue la capitale d’Israël, depuis 1967, et malgré l’opposition des nations, elle s’affermit de plus en plus comme telle, même si elle est encore disputée. L’État d’Israël a été lui-même en partie annexé par la Jordanie en 1949, et peu à peu cette annexion a été reconnue par le monde entier, et la Cisjordanie est considérée comme territoire palestinien. Mais malgré tout cela, on peut dire que la vigne existe bel et bien, et que le figuier commence à bourgeonner.
A propos du figuier (= Jérusalem), le Seigneur Jésus lors de sa première venue donne une parabole merveilleuse à ce sujet. Elle se trouve dans Luc 13.6 – 9 : « Un homme avait un figuier, planté dans sa vigne. Il vint pour chercher du fruit mais n’en trouva point. Il dit au vigneron, cela fait trois ans que je viens chercher du fruit et n’en trouve point ». Il ne fait aucun doute que les trois ans ne sont pas cités par hasard, mais correspondent aux trois années de ministère du Seigneur, qui vont d’ailleurs se terminer trois jours plus tard, comme Il l’indique Lui-même aux versets 32 et 33 de ce même chapitre. Mais en attendant, Il dit au vigneron : « pourquoi occupe-t-il la terre inutilement ? coupe-le » : Le vigneron demande un délai, « laisse-le encore cette année, je creuserai tout autour, j'y mettrai du fumier, et peut-être à l’avenir donnera-t-il du fruit, sinon tu le couperas. »
L’Éternel a effectivement accordé un délai, puisque Jésus a été crucifié, probablement en l’an 32, et Jérusalem (le figuier) n’a été détruite qu’en l’an 70. Certes, dans ce laps de temps, il y a eu du fruit… mais les chrétiens ont été soumis à de terribles persécutions par les chefs du peuple qui n’ont rien voulu savoir. Ainsi, le figuier a fini par être coupé, et la vigne elle-même a été ravagée pendant des siècles. Mais voilà que ce chapitre 3 de Zacharie se termine par cette merveilleuse promesse : « Les uns les autres s’inviteront sous la vigne et le figuier ».