Christ est pour nous tout ce que nous voulons qu'il soit. Je désire insister sur ce mot : TOUT. Pour certaines personnes, Jésus n'est qu'une « racine sortant d'une terre sèche », il n'y a en Lui, à leurs yeux, « ni forme, ni éclat ». Il n'est rien pour eux parce qu'ils n'ont pas besoin de Lui. Certains chrétiens même ont un Sauveur très amoindri. Ce n'est pas qu'il ne veuille être aussi grand et aussi puissant à leur égard qu'il l'est d'ordinaire ; c'est qu'ils ne veulent pas le recevoir dans sa plénitude et croire aux grandes choses qu'il peut faire.
Notre Sauveur est ce que nous le faisons.
La première chose que Christ a faite pour nous; c'est de nous sauver du péché. Quand l'ange descendit du ciel pour annoncer la prochaine naissance du Messie, vous savez qu'il dicta son nom : « Tu appelleras son nom JÉSUS (ou Sauveur), car il sauvera son peuple de ses péchés. » AVONS-NOUS ÉTÉ DÉLIVRÉS DU PÉCHÉ ? Il n'est point venu nous sauver dans nos péchés, mais bien de nos péchés.
Il y a seulement trois manières de connaître quelqu'un. Il y a des gens que vous ne connaissez que par ouï-dire; il y en a d'autres à qui vous n'avez été présenté qu'une seule fois, — vous les connaissez fort peu, de vue seulement ; il y en a d'autres enfin, que vous connaissez depuis des années, ce sont des amis intimes. De même, je crois qu'il y a trois classes de gens aujourd'hui dans l'Eglise chrétienne et en dehors d'elle : il y a ceux qui connaissent Christ par ouï-dire, pour, avoir lu l'Evangile ; ce sont ceux qui croient au Christ comme à un personnage historique ; il y a ceux qui ont de lui une connaissance très superficielle; et enfin, il y a ceux qui, comme saint Paul, désirent ardemment « le connaître, et l'efficace de sa résurrection ». Plus nous connaissons Christ, plus nous l'aimons, et mieux nous le servons.
Regardez-le, suspendu à la croix, regardez-le, ôtant le péché du monde. Il a été envoyé pour ôter nos péchés, et nous ne pouvons le connaître sans voir en Lui, tout d'abord, Celui qui nous sauve du péché. Vous vous souvenez de ce que disaient les anges aux bergers, dans les plaines de Bethléem : « Voici, je vous annonce une grande joie, qui sera pour tout le peuple, c'est qu'aujourd'hui, dans la ville de David, le Sauveur, qui est le Christ, le Seigneur vous est né. » (Luc 2.10-11.) Et dans le prophète Esaïe, qui écrivait 700 ans auparavant, vous trouvez ces paroles : « C'est moi, c'est moi, qui suis l'Eternel ; et il n'y a point d'autre Sauveur que moi. » (Esa 43.11)
Mais Christ n'est pas seulement un Sauveur. Je puis tirer cet homme de l'eau où il se noie, et l'arracher ainsi à une mort prématurée, et cependant ne pouvoir rien faire de plus qu'un Sauveur. Le sang placé sur la porté des Israélites les préserva de la destruction, mais il fallait qu'ils fussent aussi délivrés du joug des Egyptiens, et c'est ce que Dieu fit. Je ne puis admettre cette théorie que Dieu soit descendu pour nous sauver, et qu'il nous laisse en prison, esclaves de nos péchés favoris. Non, il est venu pour nous délivrer et nous donner la victoire sur nos mauvais
penchants, nos passions et nos convoitises. Y a-t-il ici un chrétien qui soit demeuré l'esclave de quelque péché secret ? Si vous voulez être victorieux de ce vice, de cette convoitise, cherchez à connaître Christ plus intimement.
« C'est lui qui nous a délivrés, qui nous délivre et qui nous délivrera encore. » (2Co 1.10).
Parmi mes lecteurs qui gémissent aujourd'hui dans les ténèbres, il n'y en a pas un seul qui ne puisse trouver le chemin, s'il le veut : « Je suis le Chemin » ; a dit Jésus. Si nous le suivons, nous serons dans le bon chemin, nous aurons la vraie religion. Je vais vous dire comment vous pouvez savoir si, oui ou non, vous suivez Jésus-Christ. Si quelqu'un vous a calomnié, ou vous a mal jugé; agissez-vous à son égard comme votre Maître aurait fait ? Si vous ne supportez pas les offenses dans un esprit de douceur et de pardon, toutes les Eglises, tous les pasteurs du monde ne peuvent faire de vous un vrai disciple : « Si quelqu'un n'a point l'Esprit de Christ, celui-là n'est point à Lui. » (Rom 8.9) « Si quelqu'un est en Christ, il est une nouvelle créature, les choses vieilles ont passées; voici, toutes choses sont devenues nouvelles » (2Cor 5.17)
Christ n'est pas seulement le Chemin, il est la Lumière qui l'éclaire. Il a dit : « Je suis la Lumière du monde. » (Jean 8.12; 9.5; 12.46). Il dit encore : « Celui qui me suit ne marchera point dans les ténèbres, mais il aura la lumière de la vie. » Il est impossible à toute personne qui suit Jésus-Christ de marcher dans l'obscurité. S'il y a ici une âme dans les ténèbres, marchant à tâtons dans le brouillard de la terre, c'est qu'elle s'est écartée de la vraie lumière. Ah ! que ceux qui marchent dans les ténèbres spirituelles laissent Christ entrer dans leurs cœurs : il est la lumière.
Je me souviens d'un tableau que j'estimais beaucoup autrefois, mais que je ne voudrais plus suspendre maintenant dans ma maison, car il donne une fausse idée de Jésus-Christ. Christ y est représenté, debout devant une porte fermée. à laquelle il frappe, tandis que de l'autre main il tient une grande lanterne. Quelle dérision ! Vous feriez aussi bien de suspendre une lanterne au soleil que d'en mettre une aux mains de Jésus. Il est le Soleil de Justice, et nous avons ce privilège, d'être éclairés par un astre qui n'est jamais voilé.
Bien des gens cherchent la lumière, la paix, la joie. Ce ne sont pas ces choses-là que nous devons rechercher; si nous admettons Christ dans nos cœurs, elles y viendront d'elles-mêmes. Quand j'étais enfant, je m'amusais à courir après mon ombre. Un jour, en marchant au soleil, je vis en me retournant que mon ombre me suivait ; je pressai le pas, mais elle allait aussi vite que moi, je ne pouvais m'en débarrasser. Ainsi, quand notre visage sera tourné vers le Soleil de Justice, la paix et la joie nous suivront.
Quand Jésus-Christ expira sur la croix, la lumière du monde fut éteinte. Dieu avait envoyé son Fils pour être la lumière du monde ; mais les hommes n'aimèrent pas cette lumière parce qu'elle condamnait leurs péchés. Et lorsqu'ils étaient occupés à éteindre cette glorieuse clarté, que dit Jésus à ses disciples ? « Vous me servirez de témoins. » (Actes 1.8.) Il est monté là-haut pour intercéder pour nous, mais Il veut qu'ici-bas nous brillions à sa place : « Vous êtes la lumière du monde. » (Mat 5.14). Notre tâche, c'est donc de briller. La lune reflète le soleil, et nous autres chrétiens, nous tirons notre lumière du Soleil de Justice.
Ce qui fait le plus de mal à la cause de Christ, ce n'est pas l'incrédulité, le scepticisme du monde, mais c'est ce formalisme froid et mort, cette trop grande ressemblance avec le monde que l'on condamne, ce contraste entre la profession et la vie. Les yeux du monde sont sur nous.
Certaines personnes demandent : « Qu'est-ce que la vérité ? » Ecoutez : JE SUIS LA VÉRITÉ, dit Jésus-Christ. (Jean 14.6.) Si vous voulez connaître la vérité, connaissez Jésus-Christ. Bien des gens se plaignent aussi de n'avoir pas la vie. D'autres s'efforcent de se procurer par eux-mêmes la vie spirituelle. Vous pouvez vous galvaniser, vous électriser vous-même, si je puis ainsi parler; mais l'effet n'en sera pas long. Christ seul est l'auteur de la vie. Si vous voulez avoir une vraie vie spirituelle, cherchez à connaître Christ. Beaucoup s'imaginent qu'en assistant à beaucoup de réunions ils produisent en eux la vie spirituelle. Les réunions religieuses sont bonnes ; mais elles ne servent de rien, si nous ne nous mettons en contact avec le Christ vivant.
Christ est encore notre GARDIEN. Beaucoup de nouveaux disciples craignent de ne pouvoir, persévérer : « Celui qui garde Israël ne dort ni ne sommeille ». (Ps 121.4) C'est l'œuvre du Christ de nous garder ; et, s'il nous garde, il n'y a pas de danger que nous tombions. Nous n'avons aucune force en nous-mêmes ; dans nos combats contre Satan ; la partie est trop inégale, car il a six mille ans d'expérience contre nous, mais heureusement, Celui qui ne dort ni ne sommeille jamais est notre gardien. Nous lisons dans le prophète Esaïe (Esa 12.10) : « Ne crains point, car je suis avec toi ; ne sois point éperdu, car je suis ton Dieu. Je t'ai fortifié, je t'ai même aidé et je t'ai maintenu par la main droite de ma justice. » Jude, au verset 24 de son épître, nous dit qu'« il (le Seigneur) peut nous préserver de toute chute »,
Mais Christ est plus encore. Il est notre BERGER. La tâche du berger consiste à prendre soin des brebis, à les nourrir et à les protéger : « Je suis le bon Berger. » « Mes brebis entendent ma voix. » « Je donne ma vie pour mes brebis. » Dans ce 10 me chapitre de l'Évangile. de Jean, si remarquable, Jésus-Christ emploie le pronom personnel jusqu'à 28 fois, pour déclarer ce qu'il est et ce qu'il veut faire, Au verset 28, il dit : « Mes brebis ne périront jamais, et nul ne les ravira de ma main. » Nul, cela veut dire, ni homme, ni démon, Dans un autre endroit, l'Écriture déclare que « notre vie est cachée avec Christ en Dieu, » (Col 3.3) Quelle sécurité!
« Mes brebis, dit Jésus, entendent ma voix et elles me suivent, » (Jean 10.27)
Un voyageur, en Orient, avait entendu parler d'un berger qui savait appeler chacune de ses brebis par un nom spécial. Il alla le voir et lui demanda si c'était vrai. Le berger le conduisit au pâturage, et, debout au milieu de son troupeau, prononça un nom. Une brebis leva aussitôt la tête et répondit à l'appel, tandis que les autres continuaient à paître. Il en fit autant pour une dizaine d'autres. « Mais, comment, dit l'étranger, faites-vous pour les distinguer ? Elles se ressemblent toutes à s'y méprendre. Croyez-vous ? répondit le berger. Regardez celle-là : elle boite légèrement ; celle-ci n'a pas les yeux droits ; cette autre a une tache noire ; cette autre enfin est écorchée à l'oreille. » L'homme connaissait ses brebis à leurs défauts, car dans tout le troupeau il n'y en avait pas une seule qui fût parfaite. J'imagine que c'est aussi par nos défauts que notre Berger nous reconnaît.
Un berger oriental affirmait un jour à un voyageur que ses brebis connaissaient si bien le son de sa voix, qu'aucun étranger ne pourrait les tromper. Le voyageur voulut s'en assurer ; il se revêtit du manteau et du turban du berger, prit son bâton et se plaça au milieu du troupeau. Il déguisa sa voix et essaya d'imiter la voix du pâtre ; mais pas une seule brebis ne voulut le suivre. — « Mais, est-ce que, dans aucun cas, vos brebis ne suivraient un étranger ? demanda-t-il, — Dans un seul cas, répondit-il, lorsqu'elles sont maladives. » Il en est de même de beaucoup de chrétiens; c'est lorsqu'ils sont maladifs et faibles dans la foi, qu'ils sont disposés à suivre le premier docteur venu; mais quand une âme se porte bien, elle ne se laissera pas séduire par l'erreur, Elle saura reconnaître si « la voix » dit la vérité. Il lui suffira pour cela d'être en communion avec Dieu: Quand Dieu envoie un de ses messagers, ses paroles trouvent aisément de l'écho dans les cœurs chrétiens.
Christ est un tendre berger. Peut-être quelques-uns de mes lecteurs ne partagent-ils pas cette opinion ; peut-être passez-vous sous les verges de l'affliction. Il est écrit : « Le Seigneur châtie celui qu'il aime, et il frappe de ses verges l'enfant qu'il reconnaît pour sien. » (Heb 12.6) L'épreuve que vous traversez ne prouve pas que Christ ne vous aime point.
Un de mes amis perdit tous ses enfants. Personne n'aimait les siens plus tendrement que lui, mais la fièvre scarlatine les lui enleva tous — il en avait quatre ou cinq — l'un après l'autre. Les pauvres parents, le cœur brisé, s'en allèrent voyager. Ils arrivèrent ainsi en Syrie. Un jour, ils virent un berger, au bord d'un ruisseau, se disposant à le franchir suivi de son troupeau. Les moutons s'approchèrent de la rive et regardèrent l'eau courante ; mais ils avaient peur, aucun d'eux ne voulait répondre à l'appel du berger. A la fin, celui-ci prit lui agneau et le mit sous son bras ; il en prit un autre et le mit sous l'autre bras et franchit ainsi le torrent. Les brebis ne s'arrêtèrent plus à regarder l'eau avec inquiétude; elles s'élancèrent à la suite de leurs petits, et tout le troupeau, entraîné par elles, se trouva bientôt de l'autre côte : le berger les rassembla de nouveau et les conduisit à de meilleurs pâturages. Le père et la mère désolés, témoins de cette scène; comprirent la leçon qu'elle renfermait pour eux. Ils ne murmurèrent plus de ce que le grand Berger avait porté leurs agneaux l'un après l'autre sur l'autre rive ; mais ils commencèrent à porter leurs yeux en haut et en avant, vers le pays où leurs enfants les attendent et vers le temps où ils les reverront. Si vos bien-aimés sont partis, souvenez-vous que le Berger vous appelle à « mettre votre affection dans les choses qui sont en haut. » (Col 3:2) Soyons-lui fidèles et suivons-le, tant que nous sommes de ce côté-ci de la tombe. Et si quelqu'un, parmi nos lecteurs, ne l'a pas encore pris pour son Berger, qu'il le fasse à ce moment même.
Christ n'est pas seulement tout ce que je viens de dire ; il est aussi notre médiateur, celui qui nous justifie et celui qui nous sanctifie. Il faudrait une journée entière pour dire ce qu'Il veut être pour chacun de nous. Voici une description de Christ que j'ai découverte quelque part sans que je puisse dire quel en est l'auteur :
Christ est notre chemin; nous marchons en Lui. Il est notre Vérité, et nous l'embrassons. Il est notre Vie ; nous vivons en Lui. Il est notre Seigneur ; nous le choisissons pour régner sur nous. Il est notre Maître, et nous le servons. Il est notre Docteur, nous instruisant dans les voies du salut. Il est notre Prophète, nous révélant l'avenir. Il est notre Prêtre, ayant offert pour nous le sacrifice d'expiation. Il est notre Avocat, toujours vivant pour intercéder pour nous. Il est notre Sauveur, et il sauve jusqu'aux extrémités de la terre. Il est notre Racine, nous croissons par Lui, Il est notre Pain, nous nous nourrissons de Lui. Il est notre Berger, nous conduisant en de verts pâturages. Il est le vrai
Cep, nous demeurons en Lui. Il est l'Eau vive qui nous désaltère. Il est le plus beau entre les fils des Hommes; nous l'admirons plus que tous les autres. Il est l'éclat de la gloire du Père, l'image empreinte de sa personne; nous nous efforçons de refléter son image. Il est le soutien de toutes choses ; nous nous reposons sur Lui. Il est notre Sagesse; nous sommes guidés par Lui. Il est notre Justice, nous mettons sur Lui toutes nos imperfections. Il est notre Sanctification; nous tirons de Lui toute notre force pour vivre saintement. Il est notre Rédemption, nous rachetant de toute iniquité. Il est notre Médecin, guérissant tontes nos maladies. Il est notre Ami, nous aidant dans tous nos besoins. Il est notre Frère, nous encourageant dans toutes nos détresses. »