Le disciple :
Seigneur, presque tous les hommes savent que c'est pécher que de désobéir à Dieu et de négliger le culte qui lui est dû. Le résultat terrible de cette impiété se manifeste clairement dans l'état actuel du monde. Mais ce qui me préoccupe c'est de savoir ce qu'est réellement le péché. Comment un principe pareil a-t-il pu apparaître dans la création, contrairement à la volonté du Dieu tout puissant, puisque ce Dieu était là ?
Le Seigneur :
Le péché, c'est le nom donné à l'action de rejeter la volonté de Dieu pour suivre la sienne propre, de rejeter ce qui est bien et droit pour choisir ce qui est mal et injuste. C'est encore satisfaire ses propres désirs, agir selon son bon plaisir ; et pourtant, de cette manière, aucune vraie satisfaction, aucune joie réelle ne peut être obtenue. Le péché n'a pas une existence propre, qui permette d'affirmer qu'il a été créé ; c'est plutôt un état. Pour donner la vie à toute la création, il n'y eut qu'un seul Créateur, qui est un Dieu bon. Un bon créateur ne peut pas créer quelque chose de mauvais ; ce serait contraire à sa nature. En dehors de ce créateur, Dieu bon, il n'en existe aucun autre qui puisse avoir créé le mal.
Satan ne peut que corrompre ce qui fut créé bon. Il n'a lui-même aucun pouvoir créateur. Par conséquent, le péché n'a pas été créé, n'a pas une existence propre. C'est uniquement un état dans lequel l'homme égaré détruit. La lumière existe, mais non pas l'obscurité, qui est simplement l'absence de lumière. De même, le mal et le péché n'ont aucune existence propre, mais l'opposition au bien ou son absence, voilà le mal. Ce sombre état de péché est des plus dangereux car, en raison même de cette obscurité, bien des âmes sont détournées du droit chemin. Après avoir fait naufrage sur les récifs de Satan, elles tombent dans le sombre gouffre de l'enfer et sont perdues. La raison pour laquelle moi, qui suis la lumière du monde, je suis descendu ici-bas, c'est que je veux délivrer de la puissance des ténèbres ceux qui se repentent et croient en moi. Je les fais aborder en sécurité à leur port désiré, au ciel, où il n'y a plus trace d'obscurité. (Ap. 21.23 ; 22.5)
2. Tu demandes comment fut amené ce triste état de péché, alors que le Dieu tout puissant était là de toute éternité. C'est que Satan et l'homme ont accompli leurs desseins mauvais de leur propre et libre volonté. Si maintenant tu demandes pourquoi Dieu n'a pas mis en l'homme l'incapacité de tomber dans cet état, je répondrai que, si l'homme avait été créé comme un simple instrument, une machine, ainsi que l'aurait exigé cet état d'incapacité, il n'aurait jamais eu non plus le privilège de cette vraie joie qui ne s'obtient que par le libre exercice d'une entière liberté, d'un libre arbitre. Adam et Eve furent trompés par Satan parce que, dans leur état d'innocence, ils ignoraient la fraude et le mensonge. Auparavant, Satan non plus ne connaissait pas l'orgueil, car ce sentiment n'avait jamais existé encore bien que, ensuite, il ait rempli le cœur de Satan comme celui de l'homme. Dès lors, la puissance de Dieu a aussi transformé et changé ce sentiment pour sa gloire. Grâce à mon incarnation et à l'expiation de la croix, l'amour sans bornes et si merveilleux de Dieu qui, sans cela serait demeuré inconnu, a été manifesté. D'un autre côté, ceux qui sont sauvés apprécient plus profondément la joie du paradis après avoir goûté l'amertume du péché, de même que la saveur délicieuse du miel est plus agréable lorsqu'elle est en contraste avec des aliments amers. Ainsi, ceux qui seront sauvés ne retourneront jamais à leur péché ; ils se consacreront avec humilité, obéissance et amour à l'adoration de Dieu leur Père et seront heureux en lui à jamais.
3. Les hommes aiment beaucoup à découvrir les taches du soleil, de la lune, ainsi que les éclipses, mais ils ne se préoccupent nullement des taches, des éclipses produites par le péché et dans lesquelles ils sont eux-mêmes entraînés. Ceci nous permet de comprendre jusqu'à un certain point combien seront grandes les ténèbres si la lumière qui est en l'homme devient ténèbres elle-même. Comme un corps atteint de la lèpre s'engourdit et souvent devient insensible, de même le cœur et la conscience de l'homme contaminé par la maladie du péché meurent en s'insensibilisant, tellement que le malade ne se rend plus compte de ce que son état a d'affreux et de répugnant. Le temps est proche où il comprendra en les réalisant les effets terribles de son péché, et alors il y aura des pleurs et des grincements de dents.
4. Ceux qui sont plongés dans le péché ne se rendent pas compte du lourd fardeau qu'ils portent, de même que ceux qui s'enfoncent dans la mer meurent asphyxiés sans avoir rien senti du poids énorme qui pèse sur leurs têtes. Au contraire, l'homme qui, sorti de l'eau, cherche à en emporter une quantité même très faible, en découvre immédiatement le poids. A tous ceux qui, s'apercevant du poids de leur péché, se repentent et viennent à moi, je donne le vrai repos, (Mat. 11.28) car c'est pour les chercher et les sauver que je suis venu. (Luc 19.10).
5. Pour que la mort survienne, il n'est pas nécessaire que tous les membres soient devenus faibles et inutiles. Non, mais il suffit que le cœur seul faiblisse ou que le cerveau soit atteint. Un accident peut aussi mettre fin à la vie de tout le corps, bien que ses membres soient en parfait état de santé. Un seul péché, qui empoisonne le cœur et la pensée, suffit aussi à ruiner la vie spirituelle et même à détruire une famille entière, une race, un pays, un monde, ainsi que le prouve abondamment les suites du péché d'Adam. Mais une parole de mes lèvres suffit aussi pour donner la vie éternelle ou pour ramener à la vie un mort comme Lazare.
6. Il est arrivé quelquefois qu'un animal ou un oiseau, qui retourne vers les siens après avoir vécu dans la société et l'intimité des hommes, au lieu d'être bien accueilli par ses anciens amis soit attaqué et tué par eux, tellement les habitudes et les manières des animaux qui ont été les compagnons de l'homme leur paraissent étranges et différentes des leurs. Si même des animaux ne peuvent plus supporter de vivre avec ceux de leurs semblables qui ont été associés à la vie de l'homme, comment les saints et les anges accueilleraient-ils dans le ciel des pécheurs qui ont vécu dans la société des méchants ? Cela n'implique pas qu'ils n'aient aucun amour pour les pécheurs, mais la sainteté du ciel paraîtra fort peu agréable à ceux-ci. Si, déjà dans ce monde, la compagnie des hommes bons et justes est odieuse aux pécheurs, comment pourraient-ils, dans le ciel, vivre éternellement en leur compagnie ? Un paradis tel que celui-là serait pour eux une sévère punition, l'enfer lui-même. N'allez donc pas croire que Dieu expulsera les pécheurs du ciel pour les jeter en enfer. Dieu, qui est amour, n'a jamais jeté personne en enfer et ne le fera jamais. C'est sa propre vie de péché qui conduira le pécheur en enfer.
Avant même que la vie d'ici-bas soit arrivée à son terme, avant d'aller au paradis ou en enfer, dès cette vie présente, le paradis ou l'enfer existent dans le cœur de l'homme, selon que ses actions sont bonnes ou mauvaises. En conséquence, celui qui veut échapper à l'enfer éternel dans la vie future doit se repentir véritablement de son péché et me donner son cœur afin que, par l'influence du Saint-Esprit qui habitera en lui, je puisse en faire un fils du Royaume de Dieu pour toujours.
7. L'homme rebelle à son gouvernement et à son roi peut trouver un refuge dans un pays étranger, mais celui qui se révolte contre Dieu, où pourra-t-il se cacher ? Où qu'il aille, au ciel comme dans le sépulcre, il se trouvera en présence de Dieu. (Ps. 139.7-8). C'est pour son propre bonheur qu'il doit se repentir et se jeter aux pieds du Seigneur.
8. Les feuilles du figuier ne suffirent pas à Adam et Eve pour se vêtir et se cacher ; il leur fallut des vêtements de peaux de bêtes. Les bonnes œuvres de l'homme sont comme les feuilles de figuier ; elles ne lui suffisent pas pour échapper à ma colère à venir. Il lui faut ma robe de justice.
9. Le papillon ne songe pas au pouvoir destructif de la flamme ; fasciné par la lumière, il accourt et meurt. L'homme non plus ne songe jamais au pouvoir désastreux et empoisonné du péché ; il se laisse attirer par ses plaisirs fictifs et court ainsi à sa ruine et à sa destruction éternelle. Ma lumière seule petit sauver le pécheur de la mort pour lui donner une vie et une joie éternelles, car l'homme a été créé pour jouir des bienfaits de cette lumière véritable.
10. Le péché n'est pas une chose imaginaire ou illusoire. C'est un état d'obscurité spirituelle produit par la volonté mauvaise de l'homme. Les germes du mal et le ver rongeur du péché s'y sont développés et ont ruiné l'âme humaine pour toujours, exactement comme, parfois, en très peu de temps, la petite vérole défigure pour toujours les plus beaux visages. Dieu, qui n'a jamais créé la souffrance et la maladie, n'a jamais non plus créé le mal et le péché. Ce sont là les conséquences de la désobéissance de l'homme. La souffrance et la maladie ne sont pas davantage des créations de l'imagination, mais bien la conséquence, la forme manifeste et extérieure du péché, mal intérieur et invisible. La cause peut en être le propre péché de celui qui souffre ou le péché des autres, à quelque famille ou corporation humaine qu'il appartienne. Et quand tous les membres d'une famille humaine se repentent et s'unissent en moi, mon sang vivifiant circule en eux, guérissant tous leurs maux, intérieurs et extérieurs, pour leur accorder une santé parfaite à toujours. L'homme a été créé pour cela. C'est ainsi qu'il sera heureux à perpétuité, auprès de son Créateur et Maître.
Le disciple :
Seigneur, de nos jours certains savants considèrent comme sans valeur et insoutenable la notion du salut obtenu par ton sang et ton sacrifice expiatoire. Ils affirment que Christ n'est qu'un grand prédicateur, un exemple pour notre vie spirituelle et disent que le salut et la joie éternelle dépendent de nos efforts et de nos bonnes œuvres.
Le Seigneur :
1. Rappelle-toi que les choses spirituelles et la religion ont plus à faire avec le cœur qu'avec le cerveau. Le cœur est le temple de Dieu et quand ce cœur est rempli de la présence de Dieu, le cerveau aussi en est illuminé. Le cerveau et les yeux de l'intelligence sont aussi inutiles, sans la vraie lumière, que les yeux du corps ne le sont sans la lumière du jour. Dans l'obscurité, on prend souvent un serpent pour une corde ou une corde pour un serpent. C'est ainsi que les savants du monde égarent les âmes simples par une interprétation perverse des réalités spirituelles. Pour séduire Eve, Satan ne se servit pas d'une brebis ou d'une colombe, mais bien d'un serpent, le plus subtil de tous les animaux. Il se servit de cette subtilité comme d'une arme affilée. En ces temps-ci, Satan trouve dans l'esprit et la science des sages comme dans l'intelligence des savants, des outils bien aiguisés pour séduire et ruiner les croyants. Et il sait s'en servir. L'intelligence seule ne suffit pas ; il faut encore l'innocence de la colombe. C'est pourquoi j'ai dit : « Soyez prudents comme des serpents et simples comme des colombes ». (Mat. 10.16).
2. Ma croix et l'expiation ont le même effet pour ceux qui croient que le serpent d'airain pour les Israélites malades de la morsure des serpents. Quiconque le regardait avec foi était sauvé (Nom. 21.9 ; Jean 3.14-15). Les uns, qui ne le considéraient que comme un morceau d'airain, au lieu de croire, se mettaient à argumenter, disant : « Qu'y a-t-il donc dans ce morceau d'airain ? Le contempler est pure folie. Si Moïse commençait par nous donner un antidote, un remède ou une médecine capable de nous guérir de la morsure empoisonnée des serpents, alors il vaudrait la peine de croire. Mais quel spécifique contre le poison pourrait-il bien y avoir dans cette perche ? » Tous ceux qui raisonnèrent ainsi moururent. Les hommes qui, de nos jours, refusent de croire aux moyens de salut offerts par Dieu, seront perdus et mourront empoisonnés par leur propre péché.
3. Un jeune homme tomba dans un précipice et se blessa si grièvement que, ayant perdu beaucoup de sang, il était en danger de mort. Son Frère le conduisit à un docteur qui dit : « La vie est dans le sang. Ce jeune homme a perdu tellement de sang qu'il ne vivra que si quelqu'un consent à donner son propre sang, sa propre vie pour lui. Faute de quoi, il mourra d'ici à peu de temps ». Le père, dans son immense amour, s'offrit immédiatement et le sang du père, infusé dans les veines du fils, lui rendit la vie. Ainsi l'homme, tombé du roc de la sainteté, a été blessé par son propre péché et se trouve en danger de mort, ayant perdu la vie intérieure de l'esprit. A ceux qui se repentent et croient en moi, je donne mon propre sang, afin qu'échappant à la destruction, ils obtiennent la vie éternelle. C'est dans ce but que je suis venu sur la terre, afin qu'ils aient la vie, qu'ils l'aient avec abondance et puissent vivre à jamais. (Jean 10.10).
4. Autrefois, il était interdit de consommer le sang des animaux et de manger la chair de certaines bêtes, pour échapper à diverses maladies, et afin que l'homme qui commença par avoir un corps animal, ne développe pas ses instincts cruels et matériels en mangeant cette viande et en buvant ce sang. Il fut ainsi préservé de bien des maux. Mais maintenant « ma chair est vraiment une nourriture et mon sang est véritablement un breuvage, » (Jean 6.55) car une vie spirituelle inépuisable en découle, procurant la santé parfaite, avec la paix et la joie éternelle.
5. Avoir obtenu le pardon de son péché n'est pas le salut complet. La plénitude du salut, c'est l'entière délivrance du péché. Celui qui a obtenu le pardon de ses péchés peut néanmoins mourir de son péché. Un homme, depuis longtemps malade, avait fini par avoir le cerveau détraqué, si bien qu'un jour il attaqua et tua un de ses amis. Condamné à être pendu, il fut grâcié à la requête de sa famille qui prouva au juge que seule sa folie était la cause de ce meurtre. Et voilà que, avant que ses parents eussent pu aller lui annoncer la bonne nouvelle du pardon, on vint leur dire qu'il était mort des suites de sa maladie mentale, celle même qui l'avait rendu meurtrier. Demandez-vous donc quel était maintenant l'avantage du pardon accordé à cet homme ? Sa seule sécurité était dans la guérison de son mal ; alors il aurait pu se réjouir pleinement du pardon reçu.
Je suis venu en chair précisément pour être le rédempteur de tous ceux qui se repentent et croient, en les délivrant à la fois de la cause et de l'effet du péché, de la maladie, du châtiment et de la mort. Ceux-là ne mourront pas dans leur péché, car je les en délivre (Mat. 1.21). Ils surmontent la mort et héritent la vie éternelle.
6. La vie de beaucoup d'hommes est en danger comme celle de ce chasseur qui, se trouvant dans la forêt, au bord d'une rivière, vit un rayon de miel dans un arbre et monta aussitôt dans l'arbre pour manger le miel. Il ne se doutait pas qu'à ce moment sa vie était menacée de trois côtés à la fois et qu'il était vraiment dans les griffes de la mort. Sous l'arbre, dans la rivière, un alligator attendait, la gueule ouverte, le moment de l'avaler ; derrière lui, des loups étaient aux aguets dans la forêt ; enfin, les racines même de l'arbre étaient toutes rongées par les vers. Qu'arriva-t-il ? L'arbre déraciné tomba dans la rivière et le chasseur devint la proie de l'alligator. De même, attaché à ce corps mortel, l'esprit goûte pour un peu de temps la saveur trompeuse du péché. Il se tient, indifférent et léger, dans cette dangereuse forêt du monde où Satan rôde, cherchant à le faire périr. Il ne se doute pas que l'enfer attend le moment de l'engloutir, ni que les vers invisibles et subtils du péché ont déjà rongé les racines de sa vie, si bien que son âme y tombera et en sera la victime pour toujours. Au contraire, celui qui vient à moi sera sauvé du péché, de Satan et de l'enfer. Je lui donnerai la vie éternelle que nul ne pourra lui ravir. (Jean 10.28 et 29).
7. Par des paroles enjôleuses et des appâts trompeurs, Satan attire les hommes et les engloutit, exactement comme un serpent, par son regard fascinateur, attire les oiseaux qu'il convoite. Ceux qui croient en moi sont sauvés de la fascination de ce vieux serpent et de l'attraction de ce monde. Comme l'oiseau, en dépit de la forte attraction de la terre et malgré les lois de la gravitation, s'envole en liberté dans l'air pur, ainsi le croyant, attiré par mon amour et s'envolant sur les ailes de la prière, arrive au port en sûreté et y goûte l'éternelle félicité.
8. Aux yeux d'un homme atteint de la cataracte tout prend une teinte sombre ; ainsi un génie lui-même apparaît sous un jour différent à l'ignorant ou au savant, selon le développement de chacun d'eux. Ne trouvez pas cela extraordinaire puisque, allant plus loin encore, ils me considèrent comme un simple pêcheur pareil à eux.
Ce que je veux, c'est donner aux hommes le salut, et ce salut ne dépend pas de l'opinion du monde car la vie des croyants en démontre la constante réalité. Comme Lévi qui, dès les reins d'Abraham a payé la dîme bien qu'il ne fût pas né, ainsi les croyants de toutes les générations ont obtenu sur la croix l'expiation et la rémission de leurs péchés, bien que n'étant pas nés à ce moment-là, car le salut est pour toutes les races dans le monde entier. (Héb. 7.9-10).
9. Prétendre qu'un homme peut obtenir le salut par ses propres efforts et ses bonnes œuvres, c'est un non-sens. Ceux qui gouvernent le monde et les professeurs de morale disent : « Devenez bons en faisant le bien. » Mais moi je vous dis : « Soyez bons vous-mêmes avant de faire le bien, alors vous accomplirez spontanément de bonnes œuvres, parce que votre vie aura été renouvelée et sera devenue bonne. Seul un insensé pourrait prétendre que les fruits amers d'un arbre sauvage deviendront bons pourvu que cet arbre continue pendant assez longtemps à en produire. La vérité, c'est qu'un arbre sauvage ne donnera de bons fruits qu'à la condition d'être greffé avec un bon arbre ; ainsi, ce qu'il y a en lui d'amer mourra peu à peu, à mesure que la vie du bon arbre pénétrera en lui et ses fruits prendront la saveur de ceux de l'autre arbre. C'est ce que nous appelons une nouvelle création. De bonnes œuvres sont alors le fruit de cette vie nouvelle née du salut, et ce fruit demeure éternellement.
10. Beaucoup savent par leur propre expérience que la bonté naturelle de l'homme ne peut ni procurer la vraie paix de l'âme ni donner l'assurance de la vie éternelle ou du salut. Cela se voit dans le cas du jeune homme riche qui vint m'interroger sur cette question là. Il me demandait ce qu'il faut faire pour devenir bon et avoir la vie éternelle (Mat. 19.16-22). Tout d'abord, il n'avait aucune idée juste sur ce que j'étais, de même qu'un grand nombre des hommes d'aujourd'hui, instruits selon le monde, mais pas selon Dieu. Il pensait que j'étais un de ces docteurs dont la vie ressemblait à un sépulcre blanchi et qui n'avaient pas un atome de bonté vraie à leur crédit. Je lui dis donc : « Pourquoi m'interroges-tu au sujet de ce qui est bon ? Il n'y a pas de bon que Dieu seul. » Il ne sut pas reconnaître en moi le seul bon, celui qui donne la vie et, lorsque je m'efforçai de le faire entrer dans ma communion, pour faire de lui un homme vraiment bon et lui donner la vie, il s'en alla tout triste. Une chose ressort clairement de son exemple, c'est que son obéissance aux commandements et ses efforts pour devenir bon n'ont pas suffi à combler ses besoins ou à lui donner l'assurance de la vie éternelle. Si ses bonnes œuvres lui avaient procuré la paix, il ne serait pas venu m'interroger ou, s'il était venu néanmoins, il ne serait pas parti tout triste mais, après avoir entendu mes paroles, il s'en serait allé plein de joie. Paul, au contraire, qui me comprit parfaitement, atteignit aussitôt son but car, au lieu de devenir triste, il laissa tout et me suivit (Phil. 3.6-13). C'est ainsi qu'à ceux qui renoncent à se confier en leur propre justice pour me suivre, je donne la vraie joie et la vie qui demeure à jamais.