Ignace et Polycarpe

Aux Éphésiens

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Ἰγνάτιος, ὁ καὶ Θεοφόρος, τῇ εὐλογημένῃ ἐν μεγέθει θεοῦ πατρὸς πληρώματι, τῇ προωρισμένῃ πρὸ αἰώνων εἶναι διὰ παντὸς εἰς δόξαν παράμονον ἄτρεπτον, ἡνωμένῃ καὶ ἐκλελεγμένῃ ἐν πάθει ἀληθινῷ, ἐν θελήματι τοῦ πατρὸς καὶ Ἰησοῦ χριστοῦ τοῦ θεοῦ ἡμῶν, τῇ ἐκκλησίᾳ τῇ ἀξιομακαρίστῳ, τῇ οὔσῃ ἐν Ἐφέσῳ τῆς Ἀσίας, πλεῖστα ἐν Ἰησοῦ Χριστῷ καὶ ἐν ἀμώμῳ χαρᾷ χαίρειν.

Ignace, appelé aussi Théophore, à la noble (église) comblée de toutes les bénédictions par la pleine puissance de Dieu le Père, prédestinée avant les siècles à une gloire éternelle et à une inébranlable unité ; élue, grâce à la passion réelle (du Sauveur), par la volonté du Père et de Jésus-Christ, notre Dieu ; à la bienheureuse église d’Éphèse, en Asie : mille salutations et vœux de sainte allégresse en Jésus-Christ.

Notes

ἐν μεγέθει. — Il ne s’agit pas ici de la grandeur de Dieu, mais de la grandeur morale et spirituelle de l’église d’Éphèse : les bénédictions de Dieu l’ont faite grande et noble.

θεοῦ πατρὸς πληρώματι, — par la plénitude de Dieu le Père. Ici πλήρωμα est employé, comme chez saint Jean et saint Paul, dans un sens théologique, et signifie la totalité des attributs et des pouvoirs de Dieu (Jean.1.16 ; Éph.3.19).

ἀληθινῷ, la passion réelle, qui n’a pas été une simple apparence, mais une réalité : allusion au docétisme, qu’Ignace combat dans toutes ses épîtres.

Chapitre 1

1.1 Ἀποδεξάμενος ἐν θεῷ τὸ πολυαγάπητόν σου ὄνομα , ὃ κέκτησθε φύσει δικαίᾳ κατὰ πίστιν καὶ ἀγάπην ἐν Χριστῷ Ἰησοῦ, τῷ σωτῆρι ἡμῶν · μιμηταὶ ὄντες θεοῦ, ἀναζωπυρήσαντες ἐν αἵματι θεοῦ τὸ συγγενικὸν ἔργον τελείως ἀπηρτίσατε ·

J’ai accueilli en Dieu le nom bien-aimé que vous ont valu votre naturel vertueux, votre foi et votre charité dans le Christ Jésus, notre sauveur ; à l’exemple de Dieu, après vous être retrempés dans le sang de Dieu, vous avez accompli dans toute sa perfection l’œuvre charitable si conforme à votre nature :

1.2 ἀκούσαντες γὰρ δεδεμένον ἀπὸ Συρίας ὑπὲρ τοῦ κοινοῦ ὀνόματος καὶ ἐλπίδος, ἐλπίζοντα τῇ προσευχῇ ὑμῶν ἐπιτυχεῖν ἐν Ῥώμῃ θηριομαχῆσαι, ἵνα διὰ τοῦ ἐπιτυχεῖν δυνηθῶ μαθητὴς εἶναι, ἰδεῖν ἐσπουδάσατε ·

apprenant en effet que j’arrivais de Syrie, chargé de fers pour le nom et l’espérance qui sont notre commun bien et avec l’espoir d’obtenir, par vos prières, de combattre à Rome contre les bêtes féroces, pour devenir enfin, par ce moyen, un vrai disciple de (Jésus-Christ), vous vous êtes empressés de me rendre visite.

1.3 ἐπεὶ οὖν τὴν πολυπλήθειαν ὑμῶν ἐν ὀνόματι θεοῦ ἀπείληφα ἐν Ὀνησίμῳ, τῷ ἐν ἀγάπῃ ἀδιηγήτῳ, ὑμῶν δὲ ἐν σαρκὶ ἐπισκόπῳ, ὃν εὔχομαι κατὰ Ἰησοῦν Χριστὸν ὑμᾶς ἀγαπᾶν καὶ πάντας ὑμᾶς αὐτῷ ἐν ὁμοιότητι εἶναι. εὐλογητὸς γὰρ ὁ χαρισάμενος ὑμῖν ἀξίοις οὖσι τοιοῦτον ἐπίσκοπον κεκτῆσθαι.

Car c’est bien vous tous que j’ai reçus, au nom de Dieu, en la personne d’Onésime, cet homme d’une inexprimable charité, et votre évêque en chair. Puissiez-vous l’aimer en Jésus-Christ, et lui ressembler tous ! Béni soit Dieu de vous avoir donné un tel évêque ! Vous en êtes d’ailleurs bien dignes.

Notes

Ce chapitre 1 tout entier offre l’un des plus frappants exemples du désordre et du manque de suite qui règnent en beaucoup d’endroits, dans le style d’Ignace ; peut-être aussi le texte a-t-il subi ici des altérations qui auront encore ajouté à la confusion.

1.1 Ἀποδεξάμενος — Ignace a salué tous les chrétiens d’Éphèse dans la personne d’Onésime, leur évêque, qui est venu le visiter en leur nom. Pour Ignace, l’évêque est le représentant, et, pour ainsi dire, l’incarnation de l’église dont il est le chef.

ὀνομα — Nous avons donné de ce passage obscur une traduction presque littérale. Une glose, insérée en marge de la traduction latine, suppose qu’il y a ici un jeu de mots roulant sur le rapprochement de Ἐφέσιοι avec ἔφεσις, désir, en latin desiderium. Le nom même des Éphésiens serait ainsi, dans la pensée d’Ignace, synonyme de desiderati, desiderabiles, très aimés, très chers.

Mais le jeu de mots ne roulerait-il pas plutôt sur le nom de l’évêque d’Éphèse, Ὀνήσιμος, secourable ? Dans cette interprétation le πολυαγάπητόν σου ὀνομα le nom de l’évêque appliqué à l’église. La traduction serait alors celle-ci : Vous m’avez visité en la personne de votre évêque bien-aimé, dont le nom exprime avec tant de justesse votre naturel vertueux, etc. dans tous les cas, σου se rapporte à l’église.

συγγενικὸν, ici, ne signifie pas fraternel, mais conforme à votre nature, c’est une allusion à ὃ κέκτησθε φύσει : les Éphésiens, par leurs actes ont donné la mesure de leur naturel secourable.

1.2 ἐπιτυχεῖν : l’une des expressions qui reviennent le plus fréquemment chez Ignace ; elle est généralement jointe à Θεοῦ.

Chapitre 2

2.1 Περὶ δὲ τοῦ συνδούλου μου Βούρρου, τοῦ κατὰ θεὸν διακόνου ὑμῶν ἐν πᾶσιν εὐλογημένου, εὔχομαι παραμεῖναι αὐτὸν εἰς τιμὴν ὑμῶν καὶ τοῦ ἐπισκόπου · καὶ Κρόκος δέ, ὁ θεοῦ ἄξιος καὶ ὑμῶν, ὃν ἐξεμπλάριον τῆς ἀφ᾿ ὑμῶν ἀγάπης ἀπέλαβον, κατὰ πάντα με ἀνέπαυσεν, ὡς καὶ αὐτὸν ὁ πατὴρ Ἰησοῦ χριστοῦ ἀναψύξαι, ἅμα Ὀνησίμῳ καὶ Βούρρῳ καὶ Εὔπλῳ καὶ Φρόντωνι, δι᾿ ὧν πάντας ὑμᾶς κατὰ ἀγάπην εἶδον.

A propos de Burrhus, le compagnon de mes travaux et votre diacre selon Dieu, cet homme comblé de toutes les bénédictions, je voudrais bien le garder auprès de moi : il ferait honneur à vous et à votre évêque. Quant à Crocus, cet homme digne de Dieu et digne de vous, que vous m’avez envoyé comme un spécimen de votre charité, il m’a lui aussi, consolé dans toutes mes peines : puisse-t-il recevoir du Père de Jésus-Christ les mêmes consolations, ainsi qu’Onésime, Burrhus, Euplus et Fronton, par lesquels j’ai pu juger de votre charité à tous !

2.2 ὀναίμην ὑμῶν διὰ παντός, ἐάνπερ ἄξιος ὦ. πρέπον οὖν ἐστὶν κατὰ πάντα τρόπον δοξάζειν Ἰησοῦν Χριστὸν τὸν δοξάσαντα ὑμᾶς, ἵνα ἐν μιᾷ ὑποταγῇ κατηρτισμένοι, ὑποτασσόμενοι τῷ ἐπισκόπῳ καὶ τῷ πρεσβυτερίῳ, κατὰ πάντα ἦτε ἡγιασμένοι.

Puissé-je jouir à jamais de vous, si toutefois j’en suis digne ! Vous devez donc glorifier en toute manière Jésus-Christ, qui vous a glorifiés vous-mêmes, afin que, unis dans une même obéissance, soumis à l’évêque et au presbytérium, vous soyez pleinement sanctifiés.

Notes

2.1 συνδούλου : mon compagnon de service. — Il est remarquable qu’Ignace ne donne cette qualification qu’aux diacres, jamais aux presbytres ni aux évêques. C’est ce qui a suggéré à Ch. Bruston l’idée de faire d’Ignace, non un évêque, mais un diacre de l’église d’Antioche (article sur Ignace, diacre d’Antioche, dans Revue de Théologie, Montauban, 1893). Éd. Bruston a repris cette manière de voir et en a tiré des opinions paradoxales. — L’opinion de Ch. et d’Éd. Bruston se heurte à des difficultés insurmontables, dont l’une des principales est le ton d’autorité qu’Ignace, malgré ses protestations d’indignité, prend partout dans ses lettres ; comment un simple diacre, après avoir prêché aux autres une crainte révérentielle de l’évêque même jeune, oserait-il prendre avec l’évêque Polycarpe un ton aussi protecteur ?

ἐξεμπλάριον, latinisme. Les latinismes d’Ignace, δεσέρτωρ, δεπόσιτα, ἄκκεπτα, sont tous empruntés à la langue militaire ou juridique ; ce sont des termes que la domination romaine avait fait passer dans l’usage commun.

2.2 κατηρτισμένοι — Ne pas confondre avec ἀπηρτισμένοι. Ce dernier mot renferme l’idée de perfection, tandis que κατηρτισμένοι exprime l’idée d’union, de réunion. Nous retrouvons toujours ce mot au sens d’unir, dans Philad.8.1, Smyr.1.1.

πρεσβυτερίῳ, le collège des presbytres ou presbytérium. C’est à dessein que nous traduisons toujours πρεσβύτεροι non par prêtres mais par presbytres, les prêtres d’aujourd’hui ne correspondant pas exactement et de tout point aux πρεσβύτεροι de cette époque.

Chapitre 3

3.1 Οὐ διατάσσομαι ὑμῖν ὡς ὤν τις. εἰ γὰρ καὶ δέδεμαι ἐν τῷ ὀνόματι, οὔπω ἀπήρτισμαι ἐν Ἰησοῦ Χριστῷ · νῦν γὰρ ἀρχὴν ἔχω τοῦ μαθητεύεσθαι, καὶ προσλαλῶ ὑμῖν ὡς συνδιδασκαλίταις μου. ἐμὲ γὰρ ἔδει ὑφ᾿ ὑμῶν ὑπαλειφθῆναι πίστει, νουθεσίᾳ, ὑπομονῇ, μακροθυμία.

Je ne vous donne pas des ordres, comme si j’étais un personnage. Je suis bien, il est vrai, chargé de fers pour le nom (de chrétien), mais je n’ai pas encore atteint la perfection en Jésus-Christ. Je ne fais que débuter à son école, et, si je m’adresse à vous, c’est comme à mes condisciples. C’est moi plutôt qui aurais eu besoin d’être préparé au combat par votre foi, vos exhortations, votre patience, votre longanimité.

3.2 ἀλλ᾿ ἐπεὶ ἡ ἀγάπη οὐκ ἐᾷ με σιωπᾶν περὶ ὑμῶν, διὰ τοῦτο προέλαβον παρακαλεῖν ὑμᾶς, ὅπως συντρέχητε τῇ γνώμῃ τοῦ θεοῦ. καὶ γὰρ Ἰησοῦς Χριστός, τὸ ἀδιάκριτον ἡμῶν ζῆν, τοῦ πατρὸς ἡ γνώμη, ὡς καὶ οἱ ἐπίσκοποι, οἱ κατὰ τὰ πέρατα ὁρισθέντες, ἐν Ἰησοῦ χριστοῦ γνώμῃ εἰσίν.

Mais puisque la charité ne me permet pas de garder le silence à votre sujet, je prends les devants, et je vous exhorte à marcher d’accord avec l’esprit de Dieu. Car Jésus-Christ, l’inséparable principe de notre vie, est lui-même la pensée du Père, comme les évêques, établis jusqu’aux extrémités du monde, ne sont qu’un avec l’esprit de Jésus-Christ.

Notes

3.1 συνδιδασκαλίταις μου, mes condisciples. — συνδιδάσκαλος, un collègue dans l’enseignement ; mais συνδιδασκαλίτης, au contraire, signifie un condisciple. En effet, la terminaison ίτης s’applique généralement à celui qui a affaire à la personne ou à la chose désignée par le substantif radical : συνδιδασκαλίτης est donc celui qui, avec d’autres, a affaire au διδάσκαλος, par conséquent un condisciple ; de même que συμφύλαξ, celui qui garde avec un autre, le collègue d’un geôlier, tandis que συμφυλακίτης, au contraire, signifie un codétenu.

3.2 τῇ γνώμῃ τοῦ θεοῦ, l’une des expressions favorites de saint Ignace.

ἀδιάκριτον — Ce mot est employé par Ignace dans deux sens très différents ; quelquefois il signifie ferme, constant : ainsi Magn.15 et Trall.1.1 ; ici, il signifie inséparable.

Chapitre 4

4.1 Ὅθεν πρέπει ὑμῖν συντρέχειν τῇ τοῦ ἐπισκόπου γνώμῃ, ὅπερ καὶ ποιεῖτε. τὸ γὰρ ἀξιονόμαστον ὑμῶν πρεσβυτέριον, τοῦ θεοῦ ἄξιον, οὕτως συνήρμοσται τῷ ἐπισκόπῳ, ὡς χορδαὶ κιθάρᾳ. διὰ τοῦτο ἐν τῇ ὁμονοίᾳ ὑμῶν καὶ συμφώνῳ ἀγάπῃ Ἰησοῦς Χριστὸς ᾅδεται.

Vous ne devez donc avoir avec votre évêque qu’une seule et même pensée ; c’est d’ailleurs ce que vous faites. Votre vénérable presbytérium, vraiment digne de Dieu, est uni à l’évêque comme les cordes à la lyre, et c’est ainsi que, du parfait accord de vos sentiments et de votre charité, s’élève vers Jésus-Christ un concert de louanges.

4.2 καὶ οἱ κατ᾿ ἄνδρα δὲ χορὸς γίνεσθε, ἵνα σύμφωνοι ὄντες ἐν ὁμονοίᾳ, χρῶμα θεοῦ λαβόντες ἐν ἑνότητι, ᾄδητε ἐν φωνῇ μιᾷ διὰ Ἰησοῦ χριστοῦ τῷ πατρί, ἵνα ὑμῶν καὶ ἀκούσῃ καὶ ἐπιγινώσκῃ, δι᾿ ὧν εὖ πράσσετε, μέλη ὄντας τοῦ υἱοῦ αὐτοῦ. χρήσιμον οὖν ἐστὶν ὑμᾶς ἐν ἀμώμῳ ἑνότητι εἶναι, ἵνα καὶ θεοῦ πάντοτε μετέχητε.

Que chacun de vous entre dans ce chœur alors, dans l’harmonie de la concorde, vous prendrez, par votre unité même, le ton de Dieu, et vous chanterez tous d’une seule voix, par (la bouche de) Jésus-Christ, les louanges du Père, qui vous entendra, et, à vos bonnes œuvres, vous reconnaîtra pour les membres de son Fils. C’est donc votre avantage de vous tenir dans une irréprochable unité : c’est par là que vous jouirez d’une constante union avec Dieu lui-même.

Notes

4.2 μέλν peut signifier membres ou chants. On peut donc traduire de deux manières : à vos bonnes œuvres, Dieu vous reconnaîtra pour les membres de son Fils ; ou : à vos bonnes œuvres, il reconnaîtra le chant de son Fils. Comme le passage entier n’est qu’une longue métaphore tirée de la musique, il paraîtrait assez naturel de traduire ici μέλν par chants. Mais, dans un autre passage, Trall.11.2, ὄντας μέλη αὐτοῦ doit se traduire certainement par membres ; c’est ce qui nous a fait préférer ici ce dernier sens.

Chapitre 5

5.1 Εἰ γὰρ ἐγὼ ἐν μικρῷ χρόνῳ τοιαύτην συνήθειαν ἔσχον πρὸς τὸν ἐπίσκοπον ὑμῶν, οὐκ ἀνθρωπίνην οὖσαν, ἀλλὰ πνευματικήν, πόσῳ μᾶλλον ὑμᾶς μακαρίζω τοὺς ἐγκεκραμένους οὕτως, ὡς ἡ ἐκκλησία Ἰησοῦ Χριστῷ, καὶ ὡς Ἰησοῦς Χριστὸς τῷ πατρί, ἵνα πάντα ἐν ἑνότητι σύμφωνα ᾖ ;

Si moi, en peu de temps, j’ai contacté avec votre évêque une liaison si intime, liaison qui n’a rien d’humain, mais qui est toute spirituelle, quel n’est pas votre bonheur, à vous, qui lui êtes étroitement unis, comme l’église l’est à Jésus-Christ, et Jésus-Christ à son Père, dans l’harmonie de l’universelle unité !

5.2 μηδεὶς πλανάσθω · ἐὰν μή τις ᾖ ἐντὸς τοῦ θυσιαστηρίου, ὑστερεῖται τοῦ ἄρτου τοῦ θεοῦ. εἰ γὰρ ἑνὸς καὶ δευτέρου προσευχὴ τοσαύτην ἰσχὺν ἔχει, πόσῳ μᾶλλον ἥ τε τοῦ ἐπισκόπου καὶ πάσης τῆς ἐκκλησίας ;

Que personne ne s’y trompe : s’éloigner de l’autel, c’est se priver du pain de Dieu. Si la prière de deux personnes réunies possède une telle efficacité, que ne pourra pas la prière de l’évêque unie à celle de l’église entière !

5.3 ὁ οὖν μὴ ἐρχόμενος ἐπί τὸ αὐτὸ οὗτος ἤδη ὑπερηφανεῖ καὶ ἑαυτὸν διέκρινεν. γέγραπται γάρ · Ὑπερηφάνοις ὁ θεὸς ἀντιτάσσεται, σπουδάσωμεν οὖν μὴ ἀντιτάσσεσθαι τῷ ἐπισκόπῳ, ἵνα ὦμεν θεῷ ὑποτασσόμενοι.

Ne pas venir à l’assemblée, c’est faire acte d’orgueil et s’excommunier soi-même ; car il est écrit : « Dieu résiste aux superbes… Gardons-nous donc de résister à l’évêque, si nous voulons rester soumis à Dieu.

Notes

5.2 θυσιαστηρίου, ici, de même que Trall.7.2, ne signifie pas proprement l’autel, mais l’enceinte dans laquelle s’élève l’autel et se réunit l’assemblée des fidèles.

Chapitre 6

6.1 Καὶ ὅσον βλέπει τις σιγῶντα ἐπίσκοπον, πλειόνως αὐτὸν φοβείσθω · πάντα γάρ, ὃν πέμπει ὁ οἰκοδεσπότης εἰς ἰδίαν οἰκονομίαν, οὕτως δεῖ ἡμᾶς αὐτὸν δέχεσθαι, ὡς αὐτὸν τὸν πέμψαντα. τὸν οὖν ἐπίσκοπον δῆλον ὅτι ὡς αὐτὸν κύριον δεῖ προσβλέπειν.

Plus on voit l’évêque garder le silence, plus on doit le révérer : car tout intendant, envoyé par le maître pour gouverner sa maison, doit être accueilli comme celui-la même qui l’a envoyé ; il faut donc, évidemment, regarder l’évêque comme le Seigneur lui-même.

6.2 αὐτὸς μὲν οὖν Ὀνήσιμος ὑπερεπαινεῖ ὑμῶν τὴν ἐν θεῷ εὐταξίαν, ὅτι πάντες κατὰ ἀλήθειαν ζῆτε καὶ ὅτι ἐν ὑμῖν οὐδεμία αἵρεσις κατοικεῖ · ἀλλ᾿ οὐδὲ ἀκούετέ τινος πλέον, εἴπερ Ἰησοῦ χριστοῦ λαλοῦντος ἐν ἀληθείᾳ.

Du reste Onésime ne tarit pas d’éloges sur votre religieux esprit de discipline : la vérité, dit-il, est la règle de votre vie à tous, et aucune hérésie n’a son siège chez vous ; vous ne prêtez même pas l’oreille aux discours des autres, du moment que c’est Jésus-Christ qui vous parle réellement.

Notes

6.2 κατοικεῖ, aucune hérésie n’a son siège permanent, n’habite à demeure chez vous ; ce qui n’empêche pas de rencontrer à Éphèse des hérétiques de passage.

εἴπερ Ἰησοῦ χριστοῦ — Nous avons traduit d’après la leçon G adoptée par Funk. Lightfoot propose de substituer ἢ περὶ, à εἴπερ : vous ne prêtez même pas l’oreille à celui qui vous parle d’autre chose que de Jésus-Christ. Cette seconde interprétation est peut-être préférable ; elle a pour elle l’analogie de Philad.6.1 et Trall.9.1.

Chapitre 7

7.1 Εἰώθασιν γάρ τινες δόλῳ πονηρῷ τὸ ὄνομα περιφέρειν, ἄλλα τινὰ πράσσοντες ἀνάξια θεοῦ · οὓς δεῖ ὑμᾶς ὡς θηρία ἐκκλίνειν, εἰσὶν γὰρ κύνες λυσσῶντες, λαθροδῆκται · οὓς δεῖ ὑμᾶς φυλάσσεσθαι ὄντας δυσθεραπεύτους.

Il y a des hommes, d’une hypocrisie scélérate, qui vont partout faire étalage du nom de Dieu, tout en le déshonorant par leurs œuvres : fuyez-les comme des bêtes féroces. Ce sont des chiens enragés qui mordent traîtreusement. Évitez-les : ils sont difficiles à guérir.

7.2 εἷς ἰατρός ἐστιν, σαρκικὸς καὶ πνευματικός, γεννητὸς καὶ ἀγέννητος, ἐν ἀνθρώπῳ θεός, ἐν θανάτῳ ζωὴ ἀληθινή, καὶ ἐκ Μαρίας καὶ ἐκ θεοῦ, πρῶτον παθητὸς καὶ τότε ἀπαθής, Ἰησοῦς Χριστὸς ὁ κύριος ἡμῶν.

Il n’y a qu’un seul médecin, à la fois chair et esprit, engendré et non engendré, Dieu fait chair, vraie vie au sein de la mort, né de Marie et de Dieu, d’abord passible et maintenant impassible : Jésus-Christ notre Seigneur.

Notes

7.1 δυσθεραπεύτους — Ce ne sont pas seulement ces chiens enragés qui sont difficiles à guérir, mais aussi ceux auxquels ils ont communiqué la maladie par leur morsure, et c’est pour cela qu’il faut les fuir. Le principal sens est donc celui-ci : leur morsure est difficile à guérir.

Chapitre 8

8.1 Μὴ οὖν τις ὑμᾶς ἐξαπατάτω, ὥσπερ οὐδὲ ἐξαπατᾶσθε, ὅλοι ὄντες θεοῦ. ὅταν γὰρ μηδεμία ἔρις ἐνήρεισται ἐν ὑμῖν ἡ δυναμένη ὑμᾶς βασανίσαι, ἄρα κατὰ θεὸν ζῆτε. περίψημα ὑμῶν καὶ ἁγνίζομαι ὑμῶν Ἐφεσίων, ἐκκλησίας τῆς διαβοήτου τοῖς αἰῶσιν.

Ne vous laissez jamais séduire par personne ; c’est d’ailleurs ce que vous faites : car vous vous êtes donnés tout entiers à Dieu. Quand aucune dispute n’est venue jeter en vous le trouble et le tourment, c’est alors vraiment que vous vivez selon Dieu. Je suis votre humble victime, Éphésiens, et je m’offre en sacrifice pour votre église à jamais fameuse.

8.2 οἱ σαρκικοὶ τὰ πνευματικὰ πράσσειν οὐ δύναται, οὐδὲ οἱ πνευματικοὶ τὰ σαρκικά, ὥσπερ οὐδὲ ἡ πίστις τὰ τῆς ἀπιστίας οὐδὲ ἡ ἀπιστία τὰ τῆς πίστεως. ἃ δὲ καὶ κατὰ σάρκα πράσσετε, ταῦτα πνευματικά ἐστιν · ἐν Ἰησοῦ γὰρ Χριστῷ πάντα πράσσετε.

Les hommes charnels sont incapables des œuvres de l’esprit, et les hommes spirituels des œuvres de la chair, de même que la foi ne peut accomplir les œuvres de l’infidélité, ni l’infidélité celles de la foi. Mais les choses mêmes que vous faites selon la chair sont des œuvres spirituelles ; car c’est en Jésus-Christ que vous faites tout.

Notes

8.1 περίψημα ὑμῶν — Au sens propre, περίψημα signifie crasse, ordure. Au figuré, on l’appliquait à ces criminels, généralement les plus vils de leur espèce, qu’on immolait pour détourner de la nation la colère des dieux. Au moment de précipiter le malheureux dans la mer, on lui disait : Περίψημα ἡμῶν γενοῦ, sois notre rançon, notre salut. Ce mot renferme donc une double idée : celle d’abaissement et celle de sacrifice. Nous retrouvons ici ce double sens ; περίψημα ὑμῶν veut dire : 1° Je suis le plus petit, le dernier d’entre vous, et 2° je sacrifie ma vie pour vous, c’est-à-dire, je suis votre pauvre victime, votre humble victime. (1 Corinthiens 4.13). — A partir du iiie siècle après J. C, ce mot en perdant de sa force était devenu d’un usage courant dans les formules de politesse, mais gardait toujours sa double idée d’humilité et de sacrifice ; περίψημά σου voulait dire : Je suis votre humble et dévoué serviteur.

Chapitre 9

9.1 Ἔγνων δὲ παροδεύσαντάς τινας ἐκεῖθεν, ἔχοντας κακὴν διδαχήν · οὓς οὐκ εἰάσατε σπεῖραι εἰς ὑμᾶς, βύσαντες τὰ ὦτα, εἰς τὸ μὴ παραδέξασθαι τὰ σπειρόμενα ὑπ᾿ αὐτῶν, ὡς ὄντες λίθοι ναοῦ πατρός, ἡτοιμασμένοι εἰς οἰκοδομὴν θεοῦ πατρός, ἀναφερόμενοι εἰς τὰ ὕψη διὰ τῆς μηχανῆς Ἰησοῦ χριστοῦ, ὅς ἐστιν σταυρός, σχοινίῳ χρώμενοι τῷ πνεύματι τῷ ἁγίῳ · ἡ δὲ πίστις ὑμῶν ἀναγωγεὺς ὑμῶν, ἡ δὲ ἀγάπη ὁδὸς ἡ ἀναφέρουσα εἰς θεόν.

J’ai appris qu’il a passé par Éphèse, venant de là-bas, des hommes imbus d’une pernicieuse doctrine ; mais, je le sais, vous ne les avez pas laissés la répandre parmi vous, et vous vous êtes bouché les oreilles, pour ne pas recevoir le (mauvais) grain qu’ils sèment : vous souvenant que vous êtes les pierres du temple du Père, destinées à l’édifice que construit Dieu le Père, élevées jusqu’au faîte par la machine de Jésus-Christ, qui est sa croix, avec le Saint-Esprit pour câble ; votre foi est votre treuil, et votre charité est la voie qui vous conduit à Dieu.

9.2 ἐστὲ οὖν καὶ σύνοδοι πάντες, θεοφόροι καὶ ναοφόροι, χριστοφόροι, ἁγιοφόροι, κατὰ πάντα κεκοσμημένοι ἐντολαῖς Ἰησοῦ χριστοῦ · οἷς καὶ ἀγαλλιώμενος ἠξιώθην δι᾿ ὧν γράφω προσομιλῆσαι ὑμῖν καὶ συγχαρῆναι, ὅτι κατ᾿ ἄλλον βίον οὐδὲν ἀγαπᾶτε εἰ μὴ μόνον τὸν θεόν.

Vous êtes donc aussi tous compagnons de route, portant votre Dieu et son temple, le Christ, les objets sacrés, et n’ayant d’autre parure que les préceptes de Jésus-Christ. Moi aussi, je prends part à votre allégresse, ayant été jugé digne de m’entretenir avec vous par lettre et de vous féliciter de n’avoir, en raison de l’autre vie, d’amour que pour Dieu seul.

Notes

9.1 παροδεύσαντάς : ces hérétiques n’ont fait que traverser Éphèse, où ils ont été mal reçus ; l’hérésie n’a pu s’établir à demeure dans cette ville (6.2). D’où venaient ces maîtres d’erreur ? ἐκεῖθεν, de là-bas, ce qui est fort vague. En réalité, Ignace veut taire leur lieu d’origine par la même discrétion qui, dans Smyrniotes.5.3, lui fait passer sous silence les noms des personnes.

μηχανῆς : ce passage n’est qu’une longue métaphore empruntée à l’art de bâtir : cette μηχανή, qui est la croix de J. C, est l’échafaudage de bois qui sert à monter les matériaux ; ἀναγωγεὺς : une machine à élever les pierres.

9.2 σύνοδοι — D’après un procédé qui lui est habituel, Ignace saute brusquement d’une comparaison à une autre toute différente, ici de l’art de bâtir à une procession religieuse, telle qu’il s’en faisait à Éphèse en l’honneur de la grande Artémis. Les fidèles font tous partie de la même procession, σύνοδοι ; comme dans les pompes païennes, ils portent l’un son dieu, θεοφόροι, l’autre sa chasse ou temple portatif, ναοφόροι, l’autre le Christ, χριστοφόροι ; l’autre les objets sacrés, ἁγιοφόροι qu’on appelait en latin divinarium bajuli cæremonarium. Tous sont parés (κεκοσμημένοι) de ces beaux habits de fête que l’on réservait pour ces occasions, et cette parure, c’est la pratique des commandements.

κατ᾽ ἄλλον βίον — Cette autre vie est la vie chrétienne différente de la vie naturelle. — On peut encore traduire : je vous félicite de n’aimer rien de ce qu’aiment les autres hommes, mais de porter votre amour sur Dieu seul. C’est ce dernier sens que donne la correction proposée par Lightfoot : κατ᾽ ἄλλον ἀνθρώπων βίον.

Chapitre 10

10.1 Καὶ ὑπὲρ τῶν ἄλλων δὲ ἀνθρώπων ἀδιαλείπτως προσεύχεσθε, ἔστιν γὰρ ἐν αὐτοῖς ἐλπὶς μετανοίας, ἵνα θεοῦ τύχωσιν. ἐπιτρέψατε οὖν αὐτοῖς κἂν ἐκ τῶν ἔργων ὑμῖν μαθητευθῆναι.

« Priez aussi sans cesse » pour les autres hommes : car on peut espérer les voir arriver à Dieu par la pénitence. Donnez-leur au moins la leçon de vos exemples :

10.2 πρὸς τὰς ὀργὰς αὐτῶν ὑμεῖς πραεῖς, πρὸς τὰς μεγαλορημοσύνας αὐτῶν ὑμεῖς ταπεινόφρονες, πρὸς τὰς βλασφημίας αὐτῶν ὑμεῖς τὰς προσευχάς, πρὸς τὴν πλάνην αὐτῶν ὑμεῖς ἑδραῖοι τῇ πίστει, πρὸς τὸ ἄγριον αὐτῶν ὑμεῖς ἥμεροι, μὴ σπουδάζοντες ἀντιμιμήσασθαι αὐτούς.

à leurs emportements opposez la douceur ; à leur jactance, l’humilité ; à leurs blasphèmes, la prière ; à leurs erreurs, la fermeté dans la foi ; à leur caractère farouche, l’humanité, sans jamais chercher à leur rendre le mal qu’ils vous font.

10.3 ἀδελφοὶ αὐτῶν εὑρεθῶμεν τῇ ἐπιεικείᾳ · μιμηταὶ δὲ τοῦ κυρίου σπουδάζωμεν εἶναι, τίς πλέον ἀδικηθῇ, τίς ἀποστερηθῇ, τίς ἀθετηθῇ · ἵνα μὴ τοῦ διαβόλου βοτάνη τις εὑρεθῇ ἐν ὑμῖν, ἀλλ᾿ ἐν πάσῃ ἁγνείᾳ καὶ σωφροσύνῃ μένητε ἐν Ἰησοῦ Χριστῷ σαρκικῶς καὶ πνευματικῶς.

Montrons-nous vraiment leurs frères par notre bonté. Efforçons-nous d’imiter le Seigneur, en rivalisant à qui souffrira davantage l’injustice, le dépouillement et le mépris. Qu’aucune herbe du diable ne se trouve parmi vous ; mais, en union avec Jésus-Christ persévérez dans une entière pureté et une parfaite tempérance de corps et d’âme.

Notes

10.3 τίς πλέον ἀδικηθῇ… On peut encore traduire : Qui donc a souffert plus que lui l’injustice, le dépouillement et le mépris ?

Chapitre 11

11.1 Ἔσχατοι καιροί. λοιπὸν αἰσχυνθῶμεν, φοβηθῶμεν τὴν μακροθυμίαν τοῦ θεοῦ, ἵνα μὴ ἡμῖν εἰς κρίμα γένηται. ἢ γὰρ τὴν μέλλουσαν ὀργὴν φοβηθῶμεν, ἢ τὴν ἐνεστῶσαν χάριν ἀγαπήσωμεν, ἓν τῶν δύο · μόνον ἐν Χριστῷ Ἰησοῦ εὑρεθῆναι εἰς τὸ ἀληθινὸν ζῆν.

Voici les derniers temps. Que désormais la longue patience de Dieu ne nous inspire plus que crainte et confusion, si nous ne voulons pas qu’elle nous condamne. De deux choses l’une en effet : ou redoutons la colère à venir, ou aimons la grâce présente. L’essentiel, c’est d’être trouvés, par notre union avec le Christ Jésus, dignes de la véritable vie.

11.2 χωρὶς τούτου ἐταπεινοφρονεῖτε ὑμῖν πρεπέτω, ἐν ᾧ τὰ δεσμὰ περιφέρω, τοὺς πνευματικοὺς μαργαρίτας, ἐν οἷς γένοιτό μοι ἀναστῆναι τῇ προσευχῇ ὑμῶν, ἧς γένοιτό μοι ἀεὶ μέτοχον εἶναι, ἵνα ἐν κλήρῳ Ἐφεσίων εὑρεθῶ τῶν Χριστιανῶν, οἳ καὶ τοῖς ἀποστόλοις πάντοτε συνῄνεσαν ἐν δυνάμει Ἰησοῦ χριστοῦ.

N’aimez rien en dehors de lui : c’est pour lui que je promène mes chaînes, qui sont mes perles spirituelles. Puissé-je ressusciter avec elles, grâce à vos prières ! je vous y demande toujours une place, pour avoir part, moi aussi, à l’héritage des chrétiens d’Éphèse, qui, par la vertu de Jésus-Christ, furent toujours unis de cœur avec les Apôtres.

Chapitre 12

12.1 Οἶδα, τίς εἰμι καὶ τίσιν γράφω. ἐγὼ κατάκριτος, ὑμεῖς ἠλεημένοι · ἐγὼ ὑπὸ κίνδυνον, ὑμεῖς ἐστηριγμένοι ·

Je sais qui je suis et à qui j’écris : moi je suis un condamné, et vous, vous avez trouvé miséricorde ; je suis en danger, et vous en sécurité.

12.2 πάροδός ἐστε τῶν εἰς θεὸν ἀναιρουμένων, Παύλου συμμύσται τοῦ ἡγιασμένου, τοῦ μεμαρτυρημένου, ἀξιομακαρίστου, οὗ γένοιτό μοι ὑπὸ τὰ ἴχνη εὑρεθῆναι, ὅταν θεοῦ ἐπιτύχω, ὃς ἐν πάσῃ ἐπιστολῇ μνημονεύει ὑμῶν ἐν Χριστῷ Ἰησοῦ.

Vous êtes le chemin de passage de ceux qui vont à Dieu par le martyre, vous, les confidents des révélations de Paul, cet homme d’une sainteté éprouvée et reconnue, ce bienheureux sur les traces duquel je voudrais avoir marché, quand j’arriverai devant Dieu, et qui, dans toutes ses épîtres, fait mention de vous dans le Christ Jésus.

Notes

12.1 ὑπὸ κίνδυνον : Le danger qu’Ignace redoute, ce n’est pas la mort ; c’est de céder aux tourments ou aux attraits du monde.

12.2 : Παύλου συμμύσται. — συμμύσται, au sens propre, désigne ceux qui sont initiés aux mêmes mystères. — A rapprocher de saint Paul, Eph.3.3 : κατὰ ἀποκάλυψιν ἐγνώρισέν μοι τὸ μυστήριον, καθὼς προέγραψα ἐν ὀλίγῳ.

μεμαρτυρημένου : à qui il a été rendu témoignage (par l’Église et par Dieu), et non pas qui a souffert le martyre. Etre martyr ne s’exprime jamais en grec par μαρτυρεῖσθαι, mais par μαρτυρεῖν.

Chapitre 13

13.1 Σπουδάζετε οὖν πυκνότερον συνέρχεσθαι εἰς εὐχαριστίαν θεοῦ καὶ εἰς δόξαν. ὅταν γὰρ πυκνῶς ἐπὶ τὸ αὐτὸ γίνεσθε, καθαιροῦνται αἱ δυνάμεις τοῦ Σατανᾶ, καὶ λύεται ὁ ὄλεθρος αὐτοῦ ἐν τῇ ὁμονοίᾳ ὑμῶν τῆς πίστεως.

Ayez donc soin de tenir des réunions plus fréquentes, pour offrir à Dieu votre Eucharistie et vos louanges. Car, en vous assemblant souvent, vous anéantissez les forces de Satan, et sa pernicieuse puissance se dissipe devant l’unanimité de votre foi.

13.2 οὐδέν ἐστιν ἄμεινον εἰρήνης, ἐν ᾗ πᾶς πόλεμος καταργεῖται ἐπουρανίων καὶ ἐπιγείων.

Quoi de meilleur que la paix, cette paix qui désarme tous nos ennemis spirituels et charnels ?

Notes

13.1 εὐχαριστίαν semble pris à la fois dans le sens général d’actions de grâces et dans le sens propre d’Eucharistie : l’Eucharistie est en effet l’action de grâces par excellence, et le principal objet de la célébration des assemblées.

13.2 ἐπουρανίων καὶ ἐπιγείων : ἐπουράνοι désigne ici les ennemis spirituels du chrétien, ces puissances du mal, τὰ πνευματικὰ τῆς πονηρίας, dont parle saint Paul Éph.6.12 ; et ἐπίγειοι ses ennemis terrestres, corporels, charnels. On ne doit donc pas traduire : cette paix qui fait cesser toute guerre au ciel et sur la terre, mais qui met fin aux attaques de tous nos ennemis, tant spirituels que charnels.

Chapitre 14

14.1 Ὧν οὐδὲν λανθάνει ὑμᾶς, ἐὰν τελείως εἰς Ἰησοῦν Χριστὸν ἔχητε τὴν πίστιν καὶ τήν ἀγάπην, ἥτις ἐστὶν ἀρχὴ ζωῆς καὶ τέλος · ἀρχὴ μὲν πίστις, τέλος δὲ ἀγάπη. τὰ δὲ δύο ἐν ἑνότητι γενόμενα θεός ἐστιν, τὰ δὲ ἄλλα πάντα εἰς καλοκἀγαθίαν ἀκόλουθά ἐστιν.

Vous n’ignorez aucune de ces vérités, si vous avez pour Jésus-Christ une foi et une charité parfaites. Ces deux vertus sont le principe et la fin de la vie : la foi en est le principe, la charité en est la perfection ; l’union des deux, c’est Dieu même ; toutes les autres vertus leur font cortège pour conduire l’homme à la perfection.

14.2 οὐδεὶς πίστιν ἐπαγγελλόμενος ἁμαρτάνει, οὐδὲ ἀγάπην κεκτημένος μισεῖ. φανερὸν τὸ δένδρον ἀπὸ τοῦ καρποῦ αὐτοῦ. οὕτως οἱ ἐπαγγελλόμενοι χριστοῦ εἶναι δι᾿ ὧν πράσσουσιν ὀφθήσονται. οὐ γὰρ νῦν ἐπαγγελίας τὸ ἔργον, ἀλλ᾿ ἐν δυνάμει πίστεως ἐάν τις εὑρεθῇ εἰς τέλος.

La profession de la foi est incompatible avec le péché, et la charité avec la haine. « C’est aux fruits qu’on reconnaît l’arbre » : de même c’est à leurs œuvres qu’on reconnaîtra ceux qui font profession d’appartenir au Christ. Car en ce moment il ne s’agit pas pour nous de faire simplement profession de la foi mais de la mettre effectivement en pratique avec persévérance jusqu’à la fin.

Notes

14.2 τὸ ἔργον est employé ici absolument, pour désigner l’œuvre par excellence, c-à-d la pratique et la prédication de l’Évangile. Le sens est celui-ci : par les temps mauvais que nous traversons, l’œuvre qui nous est proposée ne consiste pas dans une vaine profession de foi, mais dans la pratique effective et persévérante de cette vertu.

Chapitre 15

15.1 Ἄμεινόν ἐστιν σιωπᾶν καὶ εἶναι, ἢ λαλοῦντα μὴ εἶναι. καλὸν τὸ διδάσκειν, ἐὰν ὁ λέγων ποιῇ. εἷς οὖν διδάσκαλος, ὃς εἶπεν, καὶ ἐγένετο · καὶ ἃ σιγῶν δὲ πεποίηκεν ἄξια τοῦ πατρός ἐστιν.

Mieux vaut être (chrétien) sans le dire que de le dire sans l’être. C’est très bien d’enseigner, à condition de pratiquer ce qu’on enseigne. Nous n’avons donc qu’un seul maître, celui qui « a dit, et (tout) a été fait » ; les œuvres mêmes qu’il a accomplies en silence sont dignes du Père.

15.2 ὁ λόγον Ἰησοῦ κεκτημένος ἀληθῶς δύναται καὶ τῆς ἡσυχίας αὐτοῦ ἀκούειν, ἵνα τέλειος ᾖ, ἵνα δι᾿ ὧν λαλεῖ πράσσῃ καὶ δι᾿ ὧν σιγᾷ γινώσκηται.

Celui qui comprend véritablement la parole de Jésus, celui-là peut entendre son silence même ; c’est alors qu’il sera parfait : il agira par sa parole, et se manifestera par son silence.

15.3 οὐδὲν λανθάνει τὸν κύριον, ἀλλὰ καὶ τὰ κρυπτὰ ἡμῶν ἐγγὺς αὐτῷ ἐστιν, πάντα οὖν ποιῶμεν ὡς αὐτοῦ ἐν ἡμῖν κατοικοῦντος, ἵνα ὦμεν αὐτοῦ ναοὶ καὶ αὐτὸς ἐν ἡμῖν θεὸς ἡμῶν · ὅπερ καὶ ἔστιν καὶ φανήσεται πρὸ προσώπου ἡμῶν, ἐξ ὧν δικαίως ἀγαπῶμεν αὐτόν.

Rien n’échappe au Seigneur ; nos secrets mêmes sont dans sa main. Faisons donc toutes nos actions avec la pensée qu’il habite en nous : nous serons ainsi ses temples, et lui-même sera notre Dieu résidant en nous. C’est bien ce qu’il est en réalité et ce qu’il apparaîtra clairement à nos yeux par le juste amour que nous lui porterons.

Notes

15.1 ἃ σιγῶν δὲ πεποίηκεν ἄξια… Il ne s’agit pas ici du silence du Christ avant son incarnation, mais de son silence devant ses accusateurs, de sa vie retirée et cachée.

Chapitre 16

16.1 Μὴ πλανᾶσθε, ἀδελφοί μου · οἱ οἰκοφθόροι βασιλείαν θεοῦ οὐ κληρονομήσουσιν.

Ne vous y trompez pas, mes frères : ceux qui portent le déshonneur dans les familles « n’hériteront pas du royaume de Dieu ».

16.2 εἰ οὖν οἱ κατὰ σάρκα ταῦτα πράσσοντες ἀπέθανον, πόσῳ μᾶλλον, ἐὰν πίστιν θεοῦ ἐν κακῇ διδασκαλίᾳ φθείρῃ, ὑπὲρ ἧς Ἰησοῦς Χριστὸς ἐσταυρώθη ; ὁ τοιοῦτος ῥυπαρὸς γενόμενος, εἰς τὸ πῦρ τὸ ἄσβεστον χωρήσει, ὁμοίως καὶ ὁ ἀκούων αὐτοῦ.

Si donc ceux qui se rendaient coupables de ce crime au point de vue charnel étaient punis de mort, quel ne sera pas le châtiment de celui qui, par ses pernicieuses doctrines, aura corrompu la foi divine, cette foi pour laquelle Jésus-Christ a été crucifié ? L’homme souillé d’un tel forfait ira au feu éternel, lui et celui qui l’écoute.

Notes

16.2 ἀπέθανον : allusion à la loi de Moïse ordonnant de lapider les adultères (Lévitique 20.10). Rapprocher tout ce passage de 1 Corinthiens 3.16-17 ; 6.9-10, 19.

Chapitre 17

17.1 Διὰ τοῦτο μύρον ἔλαβεν ἐπὶ τῆς κεφαλῆς αὐτοῦ ὁ κύριος, ἵνα πνέῃ τῇ ἐκκλησίᾳ ἀφθαρσίαν. μὴ ἀλείφεσθε δυσωδίαν τῆς διδασκαλίας τοῦ ἄρχοντος τοῦ αἰῶνος τούτου, μὴ αἰχμαλωτίσῃ ὑμᾶς ἐκ τοῦ προκειμένου ζῆν.

Si le Seigneur s’est laissé répandre un parfum sur la tête, c’est pour communiquer à l’église l’incorruptibilité. Gardez-vous des onguents empestés du prince de ce monde (je veux dire) de ses doctrines ! Il vous entraînerait en captivité, loin de la vie qui vous est offerte.

17.2 διὰ τί δὲ οὐ πάντες φρόνιμοι γινόμεθα λαβόντες θεοῦ γνῶσιν, ὅ ἐστιν Ἰησοῦς Χριστός ; τί μωρῶς ἀπολλύμεθα, ἀγνοοῦντες τὸ χάρισμα, ὃ πέπομφεν ἀληθῶς ὁ κύριος ;

Pourquoi donc n’acquérons-nous pas tous la sagesse en recevant la connaissance de Dieu c’est-à-dire Jésus-Christ. Pourquoi courir follement à notre perte par notre ignorance du don que le Seigneur nous a véritablement envoyé ?

Notes

17.1 μύρον ἔλαβεν : Allusion à l’incident rapporté dans les Évangiles : Matthieu 26.7 ; Marc 14.3 ; Luc 7.37 ; Jean 11.2 ; 12.3.

Chapitre 18

18.1 Περίψημα τὸ ἐμὸν πνεῦμα τοῦ σταυροῦ, ὅ ἐστιν σκάνδαλον τοῖς ἀπιστοῦσιν, ἡμῖν δὲ σωτηρία καὶ ζωὴ αἰώνιος. ποῦ σοφός ; ποῦ συζητητής ; ποῦ καύχησις τῶν λεγομένων συνετῶν ;

Mon esprit est l’humble victime de la croix, de cette croix qui est un scandale pour les incrédules, mais pour nous le salut et la vie éternelle. « Où est le sage ? où est l’esprit curieux ? » où est la vanité des prétendus savants ?

18.2 ὁ γὰρ θεὸς ἡμῶν Ἰησοῦς ὁ Χριστὸς ἐκυοφορήθη ὑπὸ Μαρίας κατ᾿ οἰκονομίαν θεοῦ ἐκ σπέρματος μὲν Δαυείδ, πνεύματος δὲ ἁγίου · ὃς ἐγεννήθη καὶ ἐβαπτίσθη, ἵνα τῷ πάθει τὸ ὕδωρ καθαρίσῃ.

Notre Dieu, Jésus-Christ, a été, selon le plan divin, porté dans le sein de Marie ; « issu du sang de David » et aussi du Saint-Esprit, il est né et a été baptisé, pour purifier l’eau par sa passion.

Notes

18.1 Περίψημα — Ici encore, comme plus haut (8.1), ce mot contient à la fois l’idée d’abaissement et celle de sacrifice. Le sens est celui-ci : Je voudrais m’anéantir et me sacrifier pour cette croix, qui, à d’autres, n’est qu’un sujet de scandale.

18.2 κατ᾽ οἰκονομίαν, selon le plan divin. Οἰκονομία, chez les Pères, a des acceptions très diverses, dont l’une des plus fréquentes est celle de plan divin relatif à l’incarnation. C’est ici le sens.

Chapitre 19

19.1 Καὶ ἔλαθεν τὸν ἄρχοντα τοῦ αἰῶνος τούτου ἡ παρθενία Μαρίας καὶ ὁ τοκετὸς αὐτῆς, ὁμοίως καὶ ὁ θάνατος τοῦ κυρίου · τρία μυστήρια κραυγῆς, ἅτινα ἐν ἡσυχίᾳ θεοῦ ἐπράχθη.

Le prince de ce monde n’eut connaissance ni de la virginité de Marie, ni de son enfantement, ni de la mort du Seigneur : trois mystères éclatants, que Dieu opéra dans le silence.

19.2 πῶς οὖν ἐφανερώθη τοῖς αἰῶσιν ; ἀστὴρ ἐν οὐρανῷ ἔλαμψεν ὑπὲρ πάντας τοὺς ἀστέρας, καὶ τὸ φῶς αὐτοῦ ἀνεκλάλητον ἦν καὶ ξενισμὸν παρεῖχεν ἡ καινότης αὐτοῦ, τὰ δὲ λοιπὰ πάντα ἄστρα ἅμα ἡλίῳ καὶ σελήνῃ χορὸς ἐγένετο τῷ ἀστέρι, αὐτὸς δὲ ἦν ὑπερβάλλων τὸ φῶς αὐτοῦ ὑπὲρ πάντα · ταραχή τε ἦν, πόθεν ἡ καινότης ἡ ἀνόμοιος αὐτοῖς.

Comment donc furent-ils manifestés aux siècles ? On vit briller dans le ciel une étoile qui fit pâlir toutes les autres : son éclat était inexprimable, sa nouveauté causait la stupeur ; tous les autres astres, avec le soleil et la lune, lui faisaient cortège, mais sa splendeur effaçait celle de tous les astres réunis ; ils se demandaient dans leur trouble d’où venait cette étoile étrange, si différente d’eux-mêmes.

19.3 ὅθεν ἐλύετο πᾶσα μαγεία καὶ πᾶς δεσμὸς ἠφανίζετο κακίας · ἄγνοια καθῃρεῖτο, παλαιὰ βασιλεία διεφθείρετο θεοῦ ἀνθρωπίνως φανερουμένου εἰς καινότητα ἀϊδίου ζωῆς · ἀρχὴν δὲ ἐλάμβανεν τὸ παρὰ θεῷ ἀπηρτισμένον. ἔνθεν τὰ πάντα συνεκινεῖτο διὰ τὸ μελετᾶσθαι θανάτου κατάλυσιν.

Dès lors toute magie fut confondue, tout lien d’iniquité brisé, l’ignorance détruite, l’antique royauté renversée : Dieu se manifestait sous une forme humaine, pour réaliser l’ordre nouveau, qui est la vie éternelle ; le plan arrêté dans les desseins de Dieu recevait un commencement d’exécution. De là ce bouleversement universel : car l’abolition de la mort se préparait.

Notes

19.1 ἔλαθεν. — Dans ce passage, Ignace a sans doute en 1 Corinthiens 2.7 et suiv. Cette idée, que Dieu a caché au démon les mystères relatifs à l’Incarnation, se retrouve souvent chez les anciens Pères. Cf. Grégoire de Nysse, Discours catéchétique 26.4 : « Le trompeur est trompé, lui aussi, par l’homme qu’on lui présente en appât, lui qui avait le premier trompé l’homme par l’amorce du plaisir. » — Du reste, les Pères ne veulent pas dire que le démon ignorait les faits matériels de la naissance et de la mort de Jésus, mais seulement qu’il en ignorait la portée et les effets : il fut l’instigateur de la mort de Christ, sans savoir que cette mort était la condition du salut pour l’humanité ; c’est en cela que le trompeur fut trompé.

μυστήρια κραυγῆςΚραυγή s’oppose ici à ἡσυχία, comme la révélation au mystère ; μυστήρια κραυγῆς signifie des mystères destinés à être publiés bien haut.

19.2 ἀστὴρ — Cf. Protévangile de Jacques, 21, et Clément d’Alexandrie, Excerpta ex scriptis Theodoti, etc.

19.3 παλαιὰ βασιλεία l’antique royauté de Satan.

Chapitre 20

20.1 Ἐάν με καταξιώσῃ Ἰησοῦς Χριστὸς ἐν τῇ προσευχῇ ὑμῶν καὶ θέλημα ᾖ, ἐν τῷ δευτέρῳ βιβλιδίῳ, ὃ μέλλω γράφειν ὑμῖν, προσδηλώσω ὑμῖν, ἧς ἠρξάμην οἰκονομίας εἰς τὸν καινὸν ἄνθρωπον Ἰησοῦν Χριστόν, ἐν τῇ αὐτοῦ πίστει καὶ ἐν τῇ αὐτοῦ ἀγάπῃ, ἐν πάθει αὐτοῦ καὶ ἀναστάσει ·

Si vos prières m’obtiennent de Jésus-Christ cette grâce, et si c’est sa volonté, je continuerai, dans le second petit écrit que j’ai l’intention de vous adresser, l’explication, que je n’ai qu’ébauchée, du plan divin relatif à l’homme nouveau, Jésus-Christ, à la foi et à l’amour que nous devons avoir pour lui, à sa passion et à sa résurrection ;

20.2 μάλιστα ἐὰν ὁ κύριός μοι ἀποκαλύψῃ, ὅτι οἱ κατ᾿ ἄνδρα κοινῇ πάντες ἐν χάριτι ἐξ ὀνόματος συνέρχεσθε ἐν μιᾷ πίστει καὶ ἐν Ἰησοῦ Χριστῷ, τῷ κατὰ σάρκα ἐκ γένους Δαυείδ, τῷ υἱῷ ἀνθρώπου καὶ υἱῷ θεοῦ, εἰς τὸ ὑπακούειν ὑμᾶς τῷ ἐπισκόπῳ καὶ τῷ πρεσβυτερίῳ ἀπερισπάστῳ διανοίᾳ, ἕνα ἄρτον κλῶντες, ὅς ἐστιν φάρμακον ἀθανασίας, ἀντίδοτος τοῦ μὴ ἀποθανεῖν, ἀλλὰ ζῆν ἐν Ἰησοῦ Χριστῷ διὰ παντός.

surtout si le Seigneur me fait savoir que, chacun en particulier et tous ensemble, soutenus par la grâce, animés par une même foi, et ne faisant qu’un avec Jésus-Christ, « fils de David selon la chair … à la fois fils de l’homme et fils de Dieu, vous êtes unis de cœur dans une inébranlable soumission à l’évêque et au presbytérium, rompant tous un même pain, ce pain qui est un remède d’immortalité, un antidote destiné à nous préserver de la mort et à nous assurer pour toujours la vie en Jésus-Christ.

Notes

20.2 ἀποκαλύψῃ, ὅτι ; Zahn : ἀποκαλύψῃ τι. Le sens est totalement différent selon qu’on adopte l’une ou l’autre leçon : ἀποκαλύψῃ, ὅτι : je vous écrirai ce second traité, surtout si le Seigneur me fait savoir que vous êtes tous bien unis à votre évêque. ἀποκαλύψῃ τι : Je vous écrirai ce second traité, surtout si le Seigneur me révèle quelque chose de nouveau. C’est ce second sens qu’a adopté Lightfoot, tout en maintenant ὅτι, qu’il traduit par car.

Chapitre 21

21.1 Ἀντίψυχον ὑμῶν ἐγὼ καὶ ὧν ἐπέμψατε εἰς θεοῦ τιμὴν εἰς Σμύρναν, ὅθεν καὶ γράφω ὑμῖν, εὐχαριστῶν τῷ κυρίῳ, ἀγαπῶν Πολύκαρπον ὡς καὶ ὑμᾶς · μνημονεύετέ μου, ὡς καὶ ὑμῶν Ἰησοῦς Χριστός.

Je suis prêt à donner ma vie pour vous et pour ceux que, à la gloire de Dieu, vous avez envoyés à Smyrne. C’est de cette ville que je vous écris, rendant grâces au Seigneur, et aimant Polycarpe comme je vous aime vous-mêmes. Souvenez-vous de moi, comme Jésus-Christ se souvient de vous.

21.2 προσεύχεσθε ὑπὲρ τῆς ἐκκλησίας τῆς ἐν Συρίᾳ, ὅθεν δεδεμένος εἰς Ῥώμην ἀπάγομαι, ἔσχατος ὢν τῶν ἐκεῖ πιστῶν, ὥσπερ ἠξιώθην εἰς τιμὴν θεοῦ εὑρεθῆναι. ἔρρωσθε ἐν θεῷ πατρὶ καὶ ἐν Ἰησοῦ Χριστῷ, τῇ κοινῇ ἐλπίδι ἡμῶν.

Priez pour l’église de Syrie, à laquelle on m’a arraché pour me traîner à Rome chargé de chaînes : car, bien que je sois le dernier des fidèles d’Antioche, Dieu a daigné me choisir pour le glorifier. Je vous salue en Dieu le Père et en Jésus-Christ, notre commune espérance.

Notes

21.1 Ἀντίψυχον, je suis votre rançon. Ce mot, qui se retrouve Smyrn.10.2 ; Polyc.2.3 ; 6.1, est à rapprocher de περίψημα et d’ἀντίλυτρον ; le sens est celui-ci : Je suis prêt à donner ma vie pour vous, je vous suis dévoué jusqu’à la mort.

21.2 ἔρρωσθε. — C’était la formule ordinaire de salutation à la fin des lettres, comme χαίρειν au commencement.

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