Dans une réunion de Pentecôte vivante, on ne sait jamais ce qui peut arriver; c’est ce qui en fait le charme et les possibilités, mais aussi les périls continuels. Certainement le danger peut conduire certains à chercher le refuge dans les vieilles méthodes sans vie, des méthodes qui arrangent tous les détails de la réunion, mais la perte sera irréparable. Nous avons toujours désiré laisser agir le Saint-Esprit librement dans notre milieu (nous pouvons presque dire que nous avons combattu pour cela) depuis le commencement de notre mouvements désirant retourner au modèle du N.T. et nous pensons être entièrement en accord avec la pensée divine. Même notre conviction personnelle, c’est que Dieu a envoyé la "Pentecôte" pour cela.
Plutôt que de rejeter les risques d’une réunion libre, il vaut mieux affronter ces risques avec un enseignement et une manière de conduire qui corrigeront et guideront utilement. Paul fit des reproches à l’assemblée de Corinthe parce que lorsqu’ils s’assemblaient, ce n’était pas "pour devenir meilleurs, mais pour devenir pires" {1Co 11.17} mais il faisait ces reproches en enseignant la manière dont ils devaient se conduire "dans une assemblée de l’Eglise entière" et il prenait soin de donner l’exemple personnel d’une conduite digne "dans l’Eglise" {1Co 14.19,23}
Le but des réunions devrait être toujours "pour devenir meilleurs" chaque fois. Sa RÈGLE D’OR se trouve dans le verset 26: "Que tout se fasse pour l’édification" Non pour "briller," non pas pour une excitation et une satisfaction religieuse, non pas pour avoir des statistiques impressionnantes à présenter, mais "pour devenir meilleurs" véritablement.
Evidemment, c’est le Président de la réunion qui aura la plus grande influence sur l’esprit de la réunion, quel que soit son titre, officiel ou non. Il y a eu des périodes, et il peut y en avoir encore où les conducteurs semblent avoir été entièrement mis de côté par le Saint Esprit, comme dans le réveil au Pays de Galles et au début du mouvement de Pentecôte Mais il faut reconnaître clairement que c’est normal et vouloir abolir la présidence avec l’idée erronée de laisser Dieu agir librement, c’est laisser commencer une ère qui finira dans l’anarchie et la stérilité complète. La méthode normale, c’est que Dieu dirige et guide par des conducteurs choisis par lui, doués par Lui, pour cette tâche. {Eph 4.11}
L’essentiel, pour celui qui dirige une réunion c’est de rester personnellement dans une communion intime avec l’Esprit de Dieu. Ils recevront ainsi de Dieu le sens de la "pensée de Christ" à chaque moment et se trouveront en sympathie avec tout ce qui est de l’Esprit. Si un président n’est pas ainsi personnellement en contact avec Dieu il peut se trouver obligé d’arrêter une véritable manifestation de l’Esprit simplement parce qu’elle ne plaît pas à la raison naturelle.
Il faut toujours être sur le qui vive pour recevoir les indications et les directions de Dieu pour 1’occasion. Elles peuvent être révélées par des paroles directement inspirées au moyen d’un don spirituel? mais elles peuvent être aussi discernées par le ton des prières. On peut cultiver une sensibilité d’esprit qui peut "sentir" un fardeau spécial sur l’assemblée ou quelque note dominante sur le cœur de tous ceux qui sont présents.
La demande d’un certain cantique peut donner le ton à une réunion entière, mais il faut l’accepter avec prudence. Le choix continuel des cantiques par l’assemblée n’est pas recommandé; tant de gens sont guidés par simple sentiment ou par préférence d’une mélodie.. Le président d’une réunion est la plupart du temps tout à fait "dans l’esprit" lorsqu’il refuse, avec tact, un tel choix.
Bien qu’il cherche à imposer sa propre personnalité sur la réunion, aussi légèrement que possible, désirant seulement diriger ce qu’il croit être la pensée de l’Esprit dans les membres du corps dans son ensemble, le conducteur qualifié s’efforcera toujours d’avoir devant lui un programme clairement défini de ce qu’il considère sincère ment comme la pensée de Dieu et calculé en vue de l’édification.
Certaines réunions ont un but spécial en vue, par exemple: les réunions d’évangélisation ou pour la guérison divine, ou pour la recherche du baptême du Saint Esprit ou pour l’étude biblique sur des sujets annoncés d’avance ou des réunions missionnaires, ou des réunions d’affaires etc. Elles ont toutes leur place et en de telles occasions le programme doit être suivi fidèlement, excepté si on est clairement guidé à s’en écarter.
Dans cette étude nous avons spécialement présent à l’esprit ces réunions du troupeau de Dieu pour la communion et le culte. De telles réunions sont une partie essentielle de la vie de chaque assemblée et si nous désirons maintenir un ESPRIT vraiment de "PENTECÔTE" dans nos assemblées, nous devons avoir une liberté entière dans certaines réunions.
Un conducteur s’apercevra que l’assemblée doit être aidée dans l’une ou l’autre des deux directions opposées:
a) Il y a de la retenue et de la raideur dans le culte public, et il faut aider à retrouver la liberté spirituelle.
b) Il y a une tendance à l’indiscipline et il faut ramener le sens de l’ordre divin. Le but d’un berger sage devrait être de mettre le poids de sa personnalité du côté où il est le plus utile.
S’il y a dans une réunion, de la retenue et de la raideur, il cherchera, (et tous ceux qui ont à cœur le succès de la réunion chercheront avec lui) à être libre par la Grâce de Dieu, afin que la liberté de son propre esprit puisse se répandre autour de lui. La liberté spirituelle est glorieusement contagieuse. Alléluia! Il devra choisir des cantiques ou des chœurs qui encouragent la liberté; il sera prêt à prier, peut-être à lire quelques psaumes ou passages appropriés en les commentant un peu pour donner de la vie. Parfois, quelques paroles de témoignage personnel auront un heureux effet.
D’autre part, l’assemblée peut être en danger de tourner au désordre et de perdre ordre et contrôle dans l’exercice des dons spirituels. L’élément émotionnel d’abord animé par le Saint Esprit commence à dégénérer en laisser aller charnel et en extravagance. C’est alors que le berger sage guette une occasion de ramener les choses sur un terrain "plus pur et plus sûr" Il faut le faire adroitement cependant, où l’esprit de la réunion serait compromis. Une action trop rapide "d’autorité" jettera le pendule de l’autre côté et produira une raideur glacés qui peut subsister plusieurs semaines. Enfin ceux qui ont à cœur le succès de la réunion doivent rechercher la Grâce d’être sympathiques, mais "stables" dans leur propre esprit; la stabilité se propage. Nous pouvons sympathiser avec les émotions qui agitent les autres profondément, mais nous SENTIE tout à fait comme eux sans nous laisser entraîner et sans participer à la manifestation de ce sentiment.
Une prière publique sincère du conducteur "avec l’intelligence aussi," un hymne ou ton chœur choisi sagement, d’un caractère de stabilité peuvent faire des merveilles. Retournez à la parole aussitôt que possible, mais NOURRISSEZ, ne "fouettez" pas.
L’expérience nous a enseigné que certains détails gâtent souvent de bonnes réunions; les remèdes conseillés ne sont que des suggestions, rien de plus. Chaque berger doit trouver la meilleure manière d’agir.
a) Manque de ponctualité: Ne laissez pas gagner du terrain à l’idée que les cantiques d’introduction servent à attendre les retardataires. Il est bien quelquefois de commencer immédiatement par un moment de prière et les portes ne seront ouvertes qu’au chant du cantique. Les retardataires habituels devront être repris d’abord avec tact en leur montrant qu’ils perdent une partie précieuse de la réunion et qu’ils la gâtent pour les autres, le retard habituel est entièrement de la faute du Pasteur; il est inutile de compter sur la ponctualité des autres s’ils trouvent qu’elle n’est pas nécessaire. Si on commence promptement, tous en tiendront compte. Commencez à l’heure exacte s’il y a seulement trois présences.
b) Les bavardages: Ils commencent souvent par un manque de formalisme dans les réunions de Pentecôte et sont la réaction de l’atmosphère glacée de la plupart des lieux de cuite. Il est bon pour les gens de se sentir "chez eux," mais un bourdonnement bruyant de conversations peut devenir une pierre d’achoppement. Il vaut mieux passer le temps à chanter des chœurs, puis après un moment de liberté, la prière silencieuse peut être appropriée.
c) Le choix des cantiques: Cela n’est pas une question sans importance; mais elle joue un grand rôle dans le succès ou l’insuccès d’une réunion grande ou petite. Le bon conducteur se familiarisera et familiarisera son assemblée avec le contenu des livres de cantiques. Il sera ainsi prêt à indiquer un cantique adapté à l’esprit de la réunion, au besoin au moment ou au ton du message. Il est bien, parfois, de prendre note d’avance de quelques cantiques, mais il faut toujours être prêt à changer si cela est nécessaire. Tendez à faire du chant une part vitale du culte non un simple bouche-trou. Veillez à ce que, par quelque moyen, les gens soient conduits à PENSER ce qu’ils chantent; occasionnellement, lisez un verset d’avance et commentez-le employez cette méthode rarement car elle deviendrait vite ennuyeuse Les gens sont là pour CHANTER des cantiques, non pour entendre des discours sur les cantiques.
d) Longues prières: La plupart des assemblées connaissent la difficulté créée par un ou deux membres qui prient toujours si la réunion est libre, mais dont les prières sont malheureusement sans aucun élan spirituel ou sont devenues insipides à force d’être entendues. De telles personnes tuent la liberté spirituelle, mais il est indélicat d’y remédier. Il est quelquefois bien d’encourager en privé ceux qui peuvent être en bénédiction à tous par leur prière à être prêt chaque fois que l’occasion est donnée. Ceux qui se plaignent des prières longues et desséchantes ne réalisent pas toujours qu’ils en sont responsables par leur lenteur à prendre eux-mêmes une part active. Si quelque longue et ennuyeuse prière refroidit l’esprit de la réunion, le conducteur fera mieux de préparer quelque chœur vivant ou une prière personnelle pleine d’entrain, afin de ramener immédiatement la réunion dans l’Esprit.
e) Annonces et offrandes: — Elles peuvent être des moyens de bénédiction spirituelle. Les annonces doivent être faites clairement, gaiement, avec enthousiasme. Il faut essayer de choisir une occasion appropriée et être aussi bref que possible.
f) Distractions: — On ne peut pas souvent empêcher les bruits du dehors, mais il faut éviter autant que possible les distractions intérieures. Les enfants sont parfois une difficulté mais un conducteur loyal envers l’Esprit de Christ ne désire pas repousser les petits, ni leurs parents. Toutefois, il n’est pas juste qu’une assemblée entière soit gênée. Ceux qui gardent les enfants devraient s’asseoir au fond ou près d’une porte afin de se glisser dehors s’il est nécessaire avec un minimum de bruit, Il faut éviter soigneusement de déranger l’auditoire pendant la prédication de l’Evangile qui est une affaire de VIE et de MORT. Il nous semble presque criminel de créer une distraction quelconque pendant un appel; nous avons été rempli d’étonnement par la manière d’agir irréfléchie de certaines personnes qui se vantent d’être remplies du Saint Esprit. La ventilation doit être surveillée car si le physique est réduit à un état de fatigue et de torpeur par le mauvais air, un miracle est presque nécessaire pour que le spirituel prenne la première place.
g) Comment terminer? — Les réunions devraient finir promptement dès que leur objet a été réalisé. Les occasions de rester dans la présence de Dieu sont précieuses et doivent être laissées pour les croyants qui n’ont pas la tranquillité chez eux. Il peut être parfois bon pour l’assemblée de se rendre compte que l’heure de clôture ne sera pas strictement observée, mais les réunions ordinaires ne doivent pas ainsi traîner en longueur. Les gens occupés se demandent s’ils pourront se rendre à temps à leurs occupations et peuvent finir par ne plus venir du tout. Si une réunion d’attente doit suivre immédiatement la première, il doit y avoir un arrêt pour permettre à ceux qui le désirent de s’en aller. On doit se séparer au moment le plus béni, et éviter de traîner en longueur jusqu’à la dépression.
"COMME UN CERF ALTERE BRAME" Il y a au fond de chaque cœur une soif de Dieu. Un tableau représentant la Cène attire surtout l’attention sur la coupe magnifiquement ciselée, et non sur la Personne du Seigneur. Il en est de même d’une réunion qui laisse l’impression dominante sur autre chose que sur la rencontre, avec Dieu. C’est un échec.
Même, les incrédules devraient s’en aller avec le témoignage que "Dieu est réellement au milieu de vous". {1Co 14.25}
Ce qui devrait tout dominer dans la réunion, c’est le sentiment de la présence de Celui qui a dit: "là où deux ou trois sont assemblés en MON NOM, je suis au milieux d’eux." Ce sentiment devrait absolument remplir celui qui dirige et pénétrer l’auditoire entier. Lorsque cela est réalisé, la bonne tenue n’a rien d’affecté; mais elle vient du sentiment de la présence de Dieu.
Une réunion de Pentecôte idéale n’est rien moins que l’antichambre du ciel. Pourquoi n’en aurions-nous pas plus?