Nous passons maintenant au sacrifice de prospérités. – Cette offrande nous est un type de la communion des Saints selon l’efficace du sacrifice avec Dieu, avec le sacrificateur qui l’offre pour eux et avec tout le corps de l’Église. Ce sacrifice vient après ceux qui nous représentent le Seigneur Jésus se dévouant à la mort figuré par l’holocauste, et dans son dévouement à la perfection de sa vie comme homme, typifié par l’offrande du gâteau, pour nous faire comprendre que la communion avec Dieu est uniquement basée sur la bonne odeur et la perfection de ce sacrifice. Non seulement parce qu’il était nécessaire, mais parce que Dieu y trouva ses délices.
J’ai déjà fait remarquer que lorsqu’un pécheur voulait s’approcher de Dieu, l’offrande pour le péché venait la première ; car, pour qu’il pût s’approcher, il fallait que son péché fût porté et ôté. Ainsi purifié et net, il venait dans la joie de l’offrande de Dieu, selon l’acceptation de Christ qui, n’ayant point, connu le péché, se consacra à Dieu dans un monde de péché, afin que Dieu fût parfaitement glorifié. Il donna même sa vie afin que la justice de Dieu fût glorifiée, – glorifiée par l’homme, et afin que la grâce découlât sur tous ceux qui s’approcheraient de Dieu par Lui. « C’est pour cela que le père m’aime parce que je laisse ma vie pour la reprendre. » Ici il ne dit pas parce que je l’ai donnée pour l’Église, – car c’était là plutôt l’offrande pour le péché ; mais à cause de l’excellence et de la valeur positive de ce sacrifice, car l’homme y accomplit toute perfection ; là toute la vérité et l’amour de Dieu furent infiniment glorifiés et trouvèrent leur place dans l’homme misérable et éloigné du Seigneur. « Maintenant le Fils de l’homme est glorifié en Lui. » « C’est par le moyen d’un homme qu’est la mort, c’est aussi par le moyen d’un homme qu’est la résurrection des morts. » Le mal que Satan avait fait était infiniment plus que réparé sur la scène même où il avait été introduit, et par l’instrument même qui l’avait opéré. Si d’un côté Dieu fut déshonoré dans l’homme et par l’homme, de l’autre, c’est à un homme (c’est-à-dire à Christ) qu’il est, dans un certain sens, redevable de sa plus grande gloire : car quoique tout cela soit un don gratuit de Dieu pour nous, cependant c’est Christ fait homme qui l’accomplit. – Christ, en tout ce qu’il était et tout ce qu’il fit, fut parfaitement accepté de Dieu, et c’est là la base de notre communion, et non le sacrifice pour le péché. C’est pourquoi le sacrifice de prospérités vient après l’holocauste et le gâteau, quoique le sacrifice pour le péché vînt le premier de tous quand il s’agissait d’application.
Le premier acte consistait à présenter la victime, à la tuer à la porte du Tabernacle d’assignation, et à faire aspersion du sang, ce qui était la base de toute offrande de bétail. Celui qui offrait le sacrifice s’identifiait avec la victime en posant les mains sur la tête de celle-ci [Il y a des exceptions à cette règle, – par exemple, les offrandes pour le péché au jour de l’expiation et la génisse rousse ; mais elles ne font que confirmer le grand principe, ou en éclaircir quelques détails.]. Puis toute la graisse, surtout celle des entrailles, était brûlée sur l’autel des holocaustes devant le Seigneur. – Il était défendu de manger le sang et la graisse ; le sang était la vie, et appartenait nécessairement à Dieu, car la vie venait de Lui d’une manière spéciale. La graisse aussi était brûlée en offrande à Dieu et ne devait point être mangée. La signification de ce symbole de la graisse s’explique suffisamment par ces paroles : – « Leur cœur est épaissi comme de la graisse ; Jesçurun s’est engraissé, et il a regimbé. » – « La graisse leur cache le visage, leur bouche parle avec fierté » (Ps. CXIX, 70 ; Deut. XXXII, 15 ; Ps. XVII, 10). – C’est l’énergie et la force de volonté ; l’intérieur d’un cœur d’homme. C’est pourquoi quand le Seigneur exprime son entière mortification, Il déclare qu’on pourrait compter tous ses os (Ps. XXII, 17), – et dans le Psaume CII : « Mes os sont attachés à ma chair à cause de la voix de mon gémissement. »
Dans le Seigneur Jésus, toute l’énergie et la force de sa nature, toutes ses entrailles, si l’on peut le dire, étaient un holocauste à Dieu, entièrement sacrifié et offert à l’Éternel comme une oblation de bonne odeur. – C’était là la viande de Dieu dans l’offrande, « la viande de l’offrande faite par feu à l’Éternel. » – L’Éternel y prit plaisir ; son âme s’y reposa, car c’était très-bon, – bon au milieu du mal, – bon par l’énergie du dévouement. L’œil de Dieu parcourant, comme le pigeon de Noé, cette terre balayée du péché par le déluge, ne pouvait, jusqu’à ce que Jésus y parut, trouver aucun lieu où se reposer avec complaisance. – Sur Jésus, les regards du Père purent s’arrêter avec bienveillance. Quels que fussent, dans le ciel, les conseils de Dieu, ce ciel était comme fermé, jusqu’à ce que Jésus, l’homme nouveau et parfait, le Saint, fût sur la terre où il venait s’offrir à Dieu pour faire sa volonté. Au moment où Jésus se présenta pour commencer son service, le ciel s’ouvrit, le Saint-Esprit descendit sur lui, comme sur l’unique lieu de son repos, – et la voix du Père, que rien ne pouvait arrêter, fit entendre du ciel cette déclaration : « c’est ici mon Fils bien-aimé en qui j’ai mis toute mon affection. »
Cet objet de l’amour du Père, trop grand, trop excellent pour que le silence du Ciel continuât, devait-il perdre son excellence et sa saveur au milieu d’un monde de péché ? Loin de là ! – C’était là, au contraire, que son excellence fut éprouvée et démontrée. S’il apprit l’obéissance par les choses qu’il a souffertes, il était vrai de lui que chaque mouvement de son cœur était consacré à Dieu. Il marchait dans sa communion, l’honorant dans sa vie et dans sa mort. L’Éternel trouva constamment en lui ses délices, c’était là la viande de l’offrande.
Tel est le grand principe, mais il y avait aussi la communion de nos âmes avec tout cela. La, graisse était brûlée comme un holocauste, ce qui exprimait que cette consécration à Dieu était entière, et parfaitement agréée de Dieu. Ensuite le reste était mangé, comme nous le verrons si nous examinons la loi des offrandes. – La poitrine était pour Aaron et ses fils, type de l’Église toute entière ; l’épaule droite, pour le sacrificateur qui faisait l’aspersion du sang, type plus spécial de Christ, Sacrificateur, qui offre le sang dans le ciel. Le reste de l’animal était mangé par celui qui le présentait et par ceux qu’il invitait. Ainsi il y avait identité et communion avec la gloire et le bon plaisir de Celui à qui l’offrande était faite, et aussi avec la sacrificature et l’autel, qui étaient les instruments et les moyens pour offrir le sacrifice. – La même pratique existait parmi les païens ; de là le raisonnement de l’apôtre, quant aux choses offertes aux idoles. Faisant aussi allusion au sacrement de la cène du Seigneur, dont la signification est associée avec ce type, il dit : « Voyez Israël selon la chair ; ceux qui mangent les sacrifices n’ont-ils pas communion avec l’autel ? » (1 Cor. X, 18.) En effet, les festins s’alliaient tellement à un sacrifice, qu’au désert, où cela était faisable, personne ne ! devait manger de la chair d’un animal quelconque, à moins de l’avoir présenté devant le Tabernacle comme une offrande. – Pour nous, nous devons manger au nom du Seigneur Jésus, lui offrant nos sacrifices de louanges, c’est-à-dire, le fruit des lèvres qui confessent son Nom ; nous consacrons ainsi tout ce à quoi nous participons, et nous nous consacrons aussi nous-mêmes à Dieu en communion avec Celui qui nous le donne, et avec Celui qui nous en assure la jouissance. Mais ce qui nous occupe était un sacrifice proprement dit. Ainsi donc l’offrande de Christ, comme un holocauste, est agréable à Dieu ; Il y prend plaisir ; son âme y trouve ses délices et sa joie ; c’est une offrande de bonne odeur à l’Éternel. En présence du Seigneur, à sa table, pour ainsi dire, les adorateurs s’approchent en vertu de ce parfait sacrifice, ils s’en nourrissent ; ils ont communion avec Dieu dans ces mêmes délices ; cette même joie dans le sacrifice parfait de Jésus, qui s’est ainsi offert à Dieu. Dieu lui-même se réjouit de l’excellence de l’œuvre de la rédemption accomplie par Christ, et les adorateurs ont communion avec Dieu dans cette joie. – Comme il arrive que les parents se réjouissent d’une joie commune dans leurs enfants, joie qui est augmentée même par l’intérêt mutuel qu’ils y prennent, ainsi les adorateurs, étant remplis de l’Esprit et rachetés par le Christ, ont un même sentiment avec Dieu au sujet de Christ. Ils se réjouissent avec Dieu de l’excellence de ce parfait sacrifice. Et le sacrificateur qui l’a offert est-il seul exclu de cette joie ? Non. – Il y a aussi sa part. Celui qui l’a offert a aussi part à la joie de la rédemption.
Jésus, comme sacrificateur, se réjouit de la joie de cette communion qu’il a lui-même procurée entre Dieu et les Adorateurs, et dont il est lui-même l’objet. Car en quoi consiste la joie d’un Rédempteur, si non dans le bonheur, la communion et la joie de ses rachetés ? – Tel est donc tout vrai culte des Saints. Se réjouir en Dieu, par le moyen de la rédemption et de l’offrande de Jésus ; – avoir un même sentiment avec Dieu ; – se réjouir avec Lui de l’excellence de cette victime pure et sans tache, qui les a rachetés et réconciliés, et qui leur a donné cette communion, avec l’assurance que leur joie est la joie de Jésus Lui-même qui la leur a procurée. Cette joie du culte embrasse nécessairement le corps tout entier des rachetés envisagé dans les lieux célestes, soit ceux qui nous ont devancés, soit ceux qui sont encore sur la terre. Car Aaron et ses fils devaient aussi avoir leur part. Aaron et ses fils étaient toujours le type de l’Église, considérée comme un tout, ayant le droit d’entrer dans les lieux célestes, d’offrir l’encens, – étant faits sacrificateurs à Dieu. Car le Tabernacle et les ordonnances y relatives étaient des images des choses célestes, et l’Église est le corps des célestes sacrificateurs à Dieu. Tout culte à Dieu, tout vrai culte, doit donc embrasser tous les corps des vrais croyants, et ne peut s’en séparer. Je ne puis pas apporter mon sacrifice devant le Ta bernacle de Dieu, sans trouver là les sacrificateurs du Tabernacle. Sans le grand Sacrificateur, tout n’est rien ; – car qu’avons-nous sans Jésus ? – mais je ne puis le trouver séparé de son corps, – de son peuple manifesté ; Dieu, d’ailleurs, a ses sacrificateurs, et je ne puis m’approcher de lui que de la manière qu’il a ordonnée, associé à ceux qu’il a placés autour de sa maison et en les reconnaissant dans la place qu’il leur a assignée, savoir le corps entier de ceux qui sont sanctifiés en Christ. Tout ce qui ne marche pas dans cet esprit-là est en opposition avec l’ordonnance de Dieu ; – et ce n’est plus un vrai sacrifice de prospérité selon l’institution de Dieu.
Mais il y avait encore d’autres circonstances qu’il faut remarquer. D’abord, il n’y avait que ceux qui étaient nets qui pouvaient manger de ce sacrifice. Nous savons que la purification morale a pris la place de celle qui n’était que cérémonielle : « Vous êtes nets à cause de la Parole que je vous ai annoncée. » – Dieu « n’a point fait de différence entre nous et eux, ayant purifié leurs cœurs par la foi. » C’étaient donc des Israélites qui avaient part aux sacrifices de prospérités, et si un Israélite était souillé, par quoi que ce fût qui souillât selon la loi, il ne pouvait pas manger tant que durait cette souillure. Ce ne sont aussi que les chrétiens, dont les cœurs sont purifiés par la foi parce qu’ils ont reçu avec joie la Parole, qui peuvent en réalité adorer Dieu et avoir part à la communion des saints. – Si le cœur est souillé, cette communion est interrompue. Nul qui est manifestement souillé n’a le droit de prendre part au culte et à la communion de l’Église de Dieu. – C’était tout autre chose, remarquez-le bien, de n’être pas Israélite, ou de n’être pas net. – Celui qui n’était pas Israélite n’avait jamais part aux sacrifices de prospérités ; il ne pouvait pas même s’approcher du Tabernacle. N’être pas net ne prouvait pas qu’on n’était pas Israélite ; au contraire, cette discipline n’était exercée que sur ceux qui étaient Israélites ; mais la souillure rendait l’individu incapable de participer aux privilèges de la communion avec ceux qui étaient nets ; car, quoique les adorateurs en fussent participants, ces sacrifices de prospérités appartenaient au Seigneur (VII, 20,21). Ceux qui étaient souillés n’y avaient donc aucun droit. – « Les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité, car aussi le Père en cherche de tels qui l’adorent. » Si le culte et la communion sont par l’Esprit, il est évident que ceux-là seuls qui ont l’Esprit de Christ et qui ne l’ont pas contristé par des souillures qui rendent impossible la communion par l’Esprit, peuvent participer à ce culte.
Il y avait bien, il est vrai, un autre détail de ce type qui semblait contredire cela, – mais qui au fond ne fait que l’éclaircir encore davantage. Il était ordonné d’offrir du pain levé avec les offrandes qui accompagnaient ce sacrifice. Car, quoique ce qui est souillé (ce qui peut être reconnu comme souillé) doive être exclu, cependant il y a toujours un mélange de mal dans notre culte même. Le levain est là ; – car l’homme ne peut être sans levain ; – quand l’Esprit n’est pas contristé, il y en a peu peut-être, mais toujours y en a-t-il là où l’homme se trouve. – Il y avait aussi là le pain sans levain, – parce que Christ est là et que l’Esprit de Christ est en nous en qui le levain se trouve ; car l’homme est là.
On devait observer dans ce culte une direction très-importante. – Dans le cas d’un vœu, on pouvait manger du sacrifice le lendemain du jour où l’on avait brûlé la graisse, qui était la viande de Dieu dans l’offrande ; mais, dans le cas d’un sacrifice d’actions de grâces, la chair devait être mangée le jour même où elle était offerte : – « On n’en laissera rien jusqu’au matin. » La purification de l’adorateur était identifiée avec l’acte d’offrir la graisse à Dieu ; ainsi il est impossible de séparer le culte spirituel et vrai, la vraie communion, d’avec Christ s’offrant sans tache à Dieu. – Dès le moment que nous le perdons de vue, et que notre culte se sépare de Jésus, de l’efficace de son sacrifice et du sentiment de ce qu’il est pour nous auprès du Père, qui trouve en lui tout son bon plaisir, ce culte devient charnel, il revêt ou le formalisme ou la satisfaction de la chair. Si l’on mangeait le sacrifice de prospérité séparément de l’offrande de la graisse, ce n’était plus qu’une fête charnelle ou une simple forme du culte, qui n’avait plus rien de commun avec la chose dans laquelle Dieu trouvait ses délices et son bon plaisir ; et cet acte non-seulement ne lui était pas agréable mais devenait positivement mauvais.
Quand le Saint-Esprit nous fait entrer dans le vrai culte spirituel, il nous fait entrer en communion avec Dieu en la présence de Dieu, et alors tout ce qu’est à ses yeux le sacrifice de Christ, est nécessairement présent à notre esprit. Il est l’offrande agréée de Dieu. Nous y sommes associés ; le sentiment du bon plaisir que Dieu prend à cette offrande forme une partie intégrante et indispensable de notre communion et de notre culte. Nous ne pouvons être en la présence de Dieu dans sa communion, sans y trouver cette offrande. – Si nous sommes acceptés de Dieu, si nous jouissons de sa communion, c’est à cause de l’offrande de Christ qui en est le fondement. Sans cela notre culte dégénère et devient charnel ; nos prières ne sont plus qu’une forme, qu’on appelle quelquefois un don de prière et qui est souvent une fort triste chose, c’est-à-dire, une répétition, un flux de vérités et de principes reconnus, à la place de la vraie communion et de l’expression de nos besoins dans l’onction du Saint-Esprit. – Nos chants ne sont plus qu’une jouissance pour l’oreille, que le goût de la musique ou l’expression de quelques idées avec lesquelles nous sympathisons ; – c’est encore la chair sous une autre forme, et non la communion de l’Esprit. – Tout cela est mal ; – l’Esprit de Dieu ne reconnaît pas un tel culte ; – il n’est pas offert en esprit et en vérité ; – c’est un vrai péché.
Dans le cas d’un vœu, on pouvait manger du sacrifice le lendemain ; – dans le cas d’un sacrifice d’actions de grâces, on ne pouvait en manger que le jour même où il était offert. Il y avait en cela la différence de l’énergie spirituelle. En effet, lorsque notre culte est le fruit d’un dévouement simple et sincère, étant rempli de l’Esprit, il peut se soutenir plus longtemps dans la réalité de la communion. La saveur du sacrifice demeure ainsi plus longtemps devant Dieu en communion avec la joie de son peuple, – car l’énergie de l’Esprit soutient cette joie de communion. – Lorsque, au contraire, ce culte est la conséquence naturelle d’une bénédiction déjà reçue, il est agréable à Dieu, – il lui est dû, mais l’énergie de communion n’est pas la même. On est en communion avec le Seigneur en lui offrant le sacrifice d’actions de grâces ; mais une fois offert, cette communion passe.
Il faut remarquer aussi que, dans le culte, on peut commencer par l’Esprit et finir par la chair. Si je continue à chanter plus longtemps que l’Esprit de Dieu ne m’y porte, ce qui n’arrive que trop souvent, mon chant, qui au commencement était une vraie mélodie du cœur au Seigneur, finit par n’être que de la musique et une puissance de la chair. L’adorateur vraiment spirituel s’en apercevra tout de suite chaque fois que cela arrivera. – C’est une chose qui affaiblit toujours l’âme et qui bientôt l’habitue à un culte formaliste, à la faiblesse spirituelle, – et alors le mal s’introduit facilement, par la puissance de l’Adversaire, au milieu des adorateurs. Que le Seigneur nous garde bien près de lui, pour juger de toute chose en sa présence, car hors de sa présence nous ne pouvons juger de rien.
Il est bon de se souvenir toujours de cette expression, « qui appartient à l’Éternel » (VII, 21). Le culte, ce qui se passe en nos cœurs dans le culte, n’est pas à nous – mais à l’Éternel. Le Seigneur l’a mis là pour notre joie, afin que nous eussions part à l’offrande de Christ, à sa joie en Christ ; mais dès que nous voulons nous approprier ce culte, nous le profanons. C’est pourquoi ce qui restait du sacrifice était brûlé au feu ; et ceux qui étaient souillés ne pouvaient en manger. C’est pour la même raison qu’il était nécessaire de l’associer avec la graisse brûlée à l’Éternel, afin que ce fût réellement Christ en nous et par conséquent la communion véritable, la présentation, faite par nos âmes à Dieu, de Christ dont nous nous nourrissons. – Rappelons-nous que tout notre culte appartient à Dieu, – qu’il est l’expression de l’excellence de Christ en nous, et que de cette manière il devient notre joie avec Dieu, – comme par un seul esprit. – « Je suis en mon Père, – vous êtes en moi, je suis en vous, » dit le Seigneur. C’est là l’union merveilleuse qui existe dans la grâce comme dans la gloire. Notre culte, c’est la jouissance de cette union dans le cœur par Christ. De même quand le Seigneur exerce le ministère de ce culte, il dit encore : « J’annoncerai ton nom à mes frères, je te louerai au milieu de l’assemblée. » – Puissions-nous accompagner de nos voix et de nos cœurs notre chantre céleste ; ainsi nos chants seront bien conduits et nos sacrifices de louanges seront assurément agréables au Père. Ses oreilles seront attentives lorsqu’il entendra cette voix qui nous conduit. Celui qui, dans l’œuvre de la rédemption, fit tout selon le cœur du Père, a dû avoir une expérience profonde de ce qui lui était agréable. – Le cœur de Jésus est l’expression de tout ce qui est agréable au Père, et nous sommes enseignés par lui en ces choses, quoique la connaissance que nous en avons soit faible et imparfaite. – Nous avons toutefois l’intention de Christ ; – et le fruit de nos lèvres est l’expression du même Esprit par lequel nous offrons nos corps en sacrifice vivant, saint et agréable à Dieu, éprouvant en cela quelle est cette volonté de Dieu, bonne, agréable et parfaite. Tel est notre culte, – tel est notre service, – Car, dans un certain sens, notre service doit être notre culte.
Il était encore donné un autre commande ment touchant ce sacrifice, – c’est-à-dire de ne manger ni de la graisse, ni du sang. – Ceci trouve bien sa place ici, en tant que les sacrifices de prospérités étaient des sacrifices dont les adorateurs mangeaient la plus grande partie. Mais la signification en est très-évidente d’après ce que nous avons déjà dit. – La vie et toute l’énergie de l’homme intérieur, du cœur, appartenaient à Dieu. La vie appartenait à Dieu seul et devait lui être consacrée. – Ôter la vie d’un autre était un crime de haute trahison contre les droits de Dieu. La graisse, qui signifiait les mouvements, non d’un membre ou quelque autre chose semblable, mais l’énergie de tout l’homme intérieur, la graisse appartenait exclusivement à Dieu. C’est Christ seul qui s’est ainsi consacré à Dieu ; parce que c’est lui seul qui a offert à Dieu ce qui lui était dû, et par conséquent l’acte de brûler la graisse, dans ce sacrifice et dans d’autres, représentait le Seigneur Jésus s’offrant lui-même en sacrifice de bonne odeur à l’Éternel. Il n’en est pas moins vrai que tout appartenait à Dieu et appartient à Dieu ; l’homme ne pouvait rien s’en approprier pour son usage. – Seulement dans le cas d’une bête qui mourait d’elle-même, ou qui était déchirée, on pouvait s’en servir ; – mais toutes les fois qu’un homme, de sa propre volonté, ôtait la vie à une bête, il fallait qu’il reconnût les droits de Dieu sur cette vie et soumît sa volonté à celle de Dieu, à qui seul le droit appartient.