Les coups de l'épée de l'Esprit ne visent qu'à la conscience, mais le tranchant est oint d'un baume qui guérit toutes les blessures que cette épée a faites. Dr J. Harris.
Toute pensée vaine, toute parole inutile et tout acte coupable, sont des gouttes qui éteignent l'Esprit de Dieu. Les uns l'éteignent au moyen des convoitises de la chair, d'autres avec leurs inquiétudes, d'autres par leurs longs délais; au lieu de suivre son impulsion, on laisse les mauvaises pensées se mettre en travers des bonnes, et on fait ce que l'Esprit ne dit pas de faire. — Cet Esprit est souvent contristé avant d'être éteint. H. Smith.
Autrefois on employait le roulement des tambours pour couvrir la voix des martyrs, afin que le témoignage qu'ils adressaient à la foule de dessus le bûcher ne fût pas entendu. Bien des personnes étouffent de la même manière la voix de leur conscience, en essayant de réduire ainsi au silence le Saint-Esprit quand il leur dit la vérité. Arnot.
Le peuple juif limita le saint d'Israël ; il irrita, contrista l'Esprit et se révolta contre son autorité. (Ps 28.41 ; Esa 63.10.) Mais on peut commettre un péché spécial contre lui que nous allons considérer de près. C'est dans Mat 12.22, qu'il est mentionné pour la première fois.
« Cet homme chasse les démons par le prince des démons ! » s'écrièrent les pharisiens après que Jésus eut guéri le démoniaque aveugle et muet. Le Seigneur termina son argumentation contre eux par cette parole :
« Tout péché et tout blasphème sera pardonné aux hommes, mais le blasphème contre l'Esprit ne leur sera point pardonné. »
Lisons maintenant dans Marc 3.22 :
« Il est possédé de Belzébul, et il chasse les démons par le prince des démons. »
Le mot Béelzébul désignait le prince des esprits immondes. Ainsi les scribes accusaient le Seigneur non seulement d'être possédé par un mauvais esprit ; mais par un esprit immonde. Le Sauveur leur explique par le moyen d'une parabole que Satan ne peut chasser Satan, et il termine en disant : « Je vous dis en vérité que toutes sortes de péchés seront pardonnés aux enfants des hommes, et toutes sortes de blasphèmes par lesquels ils auront blasphémé; mais quiconque aura blasphémé contre le Saint-Esprit, il n'en obtiendra jamais le pardon, mais il sera sujet à une condamnation éternelle. »
Si la Parole ne nous donnait pas d'autres explications à ce sujet, bien des ténèbres l'envelopperaient peut-être encore, et nous ne comprendrions pas ce qu'est le péché contre le Saint-Esprit. Mais le verset qui suit jette une pleine lumière sur ce qui précède. « Jésus parla ainsi parce ce qu'ils disaient : Il est possédé d'un esprit immonde.
J'ai rencontré en ma vie bien des athées, des sceptiques, des déistes et des incrédules, mais jamais nulle part un homme ou une femme qui m'ait dit que Jésus-Christ était possédé d'un esprit immonde. En avez-vous trouvé ? Je ne le pense pas. Plusieurs m'ont dit des choses révoltantes contre le Christ, mais je n'ai jamais vu personne se lever et affirmer qu'il était possédé du démon, ou qu'il chassait les démons par la puissance du démon. Je ne crois donc pas que quelqu'un puisse dire qu'il a commis le péché contre le Saint-Esprit, à moins d'avoir malicieusement, avec préméditation et ferme décision, dit que Jésus avait en lui un démon et qu'il chassait les démons par cette puissance même. Vous avez peut-être entendu raconter que le Saint-Esprit avait abandonné une personne qui l'avait contristé et qui lui avait résisté, et vous avez dit : — Elle a commis le péché irrémissible !
J'admets qu'on puisse résister à l'Esprit de Dieu jusqu'à l'obliger de s'en aller ; mais quand cet Esprit a réellement quitté une âme, cette âme n'est plus tourmentée par le sentiment de ses fautes. Le seul fait qu'elle en est encore troublée montre que l'Esprit ne l'a pas abandonnée, car c'est lui seul qui convainc de péché. Satan n'a jamais dit à quelqu'un qu'il est un pécheur ; il nous persuade que nous sommes assez bons sans Dieu, en sûreté sans Christ et que nous n'avons nul besoin d'être sauvés. Mais quand un homme est assez réveillé pour comprendre qu'il est un pécheur perdu, vous pouvez être sûr que c'est l'Esprit qui a fait en lui cette œuvre; si cet Esprit l'avait quitté; il n'éprouverait pas de repentir. Le fait seul qu'une personne désire devenir chrétienne est un signe certain que l'Esprit de Dieu l'attire.
Si le péché irrémissible consistait seulement à résister à l'Esprit, nous l'aurions tous commis, et il n'y aurait d'espérance pour aucun chrétien. Je suis persuadé qu'il n'existe pas un pasteur ni un ouvrier du Seigneur, qui n'ait résisté au Saint-Esprit plusieurs fois en sa vie et ne l'ait contristé. Résister donc est une chose et « blasphémer contre l'Esprit » en est une autre. Nous devons comparer ces deux péchés d'après les Écritures. Quelques-uns disent : — J'ai des pensées blasphématoires, de terribles idées contre Dieu qui me viennent à l'esprit malgré moi ! Et ils croient que c'est là le péché irrémissible !
Nous ne pourrons être condamnés pour les mauvaises pensées qui nous arrivent. Si nous les accueillions volontiers, ce serait différent ; mais si le démon nous en décoche une comme un dard, et que nous disions aussitôt : — Seigneur, aide-moi ! — ce péché ne nous est pas imputé. Qui n'a eu de telles tentations dirigées contre son esprit ou son cœur, et n'ait été appelé à les combattre ?
Un vieux théologien a dit :
— Vous n'êtes pas à blâmer parce que les oiseaux volent sur votre tête, mais seulement si vous les laissez construire leur nid dans vos cheveux ; vous êtes coupables si vous ne les chassez pas.
Il en est ainsi des mauvaises pensées, qui nous traversent l'esprit ; nous devons les combattre et non leur donner asile. Ces idées ne sont pas la preuve que j'ai commis le péché irrémissible. Si je les aimais et les accueillais, si j'accusais Jésus d'être un blasphémateur, je serais responsable pour m'être rendu coupable d'une grande iniquité. Mais si je dis qu'il est le prince des démons, alors je commets le péché irrémissible.
Attrister le Saint-Esprit est antre chose que de lui résister. Saint-Etienne accusa les Juifs de « résister à l'Esprit. » (Act 7.51.) Dans tous les temps le monde lui a opposé la même résistance ; son histoire nous le monstre, et de nos jours il en fait encore tout autant.
« Les blessures faites par celui qui aime sont fidèles. » (Pro 27.6.) Le Saint-Esprit révèle à ce pauvre monde ses fautes comme un ami doit le faire, et c'est pour cela même que le monde le hait. L'Esprit met la plaie des cœurs à découvert ; il les convainc de péché ou les condamne, et ils luttent contre lui. Je crois que bien des gens lui résistent; je crois que de nos jours un grand nombre combattent contre lui.
« N'attristez point le Saint-Esprit de Dieu par lequel vous avez été scellés pour le jour de la rédemption. Que toute aigreur, toute animosité, toute colère, toute crierie, toute médisance et toute malice soient bannies du milieu de vous. Mais soyez bons les uns envers les autres ; pleins de compassion ; vous pardonnant les uns aux autres, comme Dieu vous a aussi pardonnés par Christ. »
Remarquez ce qui est dit à l'Église d'Ephèse (Eph 4.30) : « N'attristez pas le Saint-Esprit de Dieu par lequel vous avez été scellés pour le jour de la rédemption. » Je crois que maintenant l'Église chrétienne tout entière attriste le Saint-Esprit. Un grand nombre de croyants d'Eglises diverses s'étonnent de ce que l'œuvre de Dieu n'est point ravivée.
Si nous cherchons bien, nous trouverons ce qui attriste l'Esprit ; c'est un schisme peut-être, ou quelque mauvaise doctrine ou quelque division. J'ai remarqué une chose durant mes voyages, c'est que je n'ai jamais vu le Saint-Esprit à l'œuvre là où les enfants de Dieu n'étaient pas d'accord entre eux. Si donc nous désirons, qu'il agisse au milieu de nous, commençons par être unis. Que les membres divisés d'une Eglise cherchent immédiatement à se rapprocher pour enlever l'obstacle. Si le pasteur ne peut parvenir à le faire, si ceux des membres qui sont mécontents ne veulent pas entrer dans l'union proposée, il vaut mieux que ce pasteur-là se retire. Un grand nombre d'entre eux perdent leur temps; durant des mois, des années mêmes, ils ne voient pas de fruit de leur travail, et ils n'en verront point parce qu'ils ont une Eglise divisée. Une telle Eglise ne peut croître dans les choses divines, car l'Esprit n'agit pas où il y a des divisions. Il faut de nos jours l'esprit d'union parmi les enfants de Dieu, afin que le Seigneur puisse se mettre à l'œuvre.
Ce qui attriste encore le Saint-Esprit, c'est la fâcheuse habileté avec laquelle on introduit dans les Eglises certains amusements. Ce sont des loteries, par exemple ; en sorte que si quelqu'un aime le jeu il n'aura pas besoin d'aller dans des cercles. On y trouve quelque fois des foires, des bazars comme on les appelle. Si même quelqu'un aime les drames, il n'a pas besoin d'aller au théâtre, car certains lieux de culte sont transformés en théâtres ; on peut y rester le soir pour jouir du spectacle. Je crois que ces choses attristent le Saint-Esprit. Quand nous abaissons l'Eglise au niveau du monde, nous affligeons cet Esprit et nous le perdons.
Mais quelqu'un dira :
— Si nous prenons cette position élevée dont vous parlez, bien des personnes abandonneront nos Eglises !
— Je le crois aussi, mais plutôt elles s'en retireront et mieux cela vaudra. Le monde a envahi l'Eglise comme un fleuve. On y trouve même des chœurs formés de gens inconvertis qui chantent pour l'assemblée ! Avoir la pensée d'employer un inconverti pour chanter les louanges de Dieu ! Il n'y a pas fort longtemps que j'ai entendu parler d'une paroisse qui avait un chœur formé de gens du monde. Le pasteur, ayant aperçu quelque chose qui ne lui plaisait pas, en dit un mot au chef d'orchestre qui lui répondit :
— Vous êtes là pour les affaires de votre Eglise, et moi pour mes propres affaires
Vous ne pouvez attendre que le Saint-Esprit se mette à l'œuvre dans une pareille Eglise !
« Si donc je ne sais ce que ces mots signifient, je serai barbare pour celui qui parle, et celui qui parle sera barbare pour moi. » (1Co 14.11)
Ne serons-nous pas aussi des barbares si nous avons des chœurs qui chantent dans une langue inconnue ? Je suis allé dans des églises où j'ai entendu chanter un chœur cinq où dix minutes sans comprendre un seul mot; durant tout ce temps les gens avaient des regards distraits.
Peut-être quelques personnes très passionnées de belle musique, chercheront à introduire l'opéra dans la maison de Dieu ? L'église aura donc des airs d'opéra, et le peuple nonchalant et endormi, ne prendra aucune part au chant. On loue des hommes inconvertis, impies même, qui apportent leur journal, le déposent sur l'orgue pour le reprendre et le lire dès que le pasteur commence son sermon, s'ils peuvent toutefois se tenir éveillés. Et le pasteur s'étonne ensuite de ce que Dieu ne ravive pas son œuvre, de ce que lui-même n'a plus d'influence sur ses auditeurs, de ce que les gens ne viennent pas en foule dans le lieu de culte au lieu de courir après les amusements du monde ! Le mal vient de ce que nous ne nous sommes pas maintenus à la hauteur de notre position, et avons ainsi attristé le Saint-Esprit. Un seul acte de puissance qui vienne de Dieu est plus précieux que tout ce que produisent nos moyens artificiels. Ce que l'Eglise doit faire maintenant, c'est de s'humilier dans la poussière en confessant son péché et en se séparant du monde ; vous verrez alors si nous manquerons de puissance envers Dieu et envers les hommes !
L'Évangile n'a pas perdu sa puissance ; il en a tout autant aujourd'hui qu'il n'en eut jamais. Nous n'avons pas besoin de doctrine nouvelle c'est toujours le vieil Evangile que la vieille puissance du Saint-Esprit accompagne. Si les Eglises voulaient seulement confesser leurs infidélités et y renoncer, si elles élevaient leur profession au lieu d'en rabaisser le niveau et priaient pour obtenir une vie spirituelle plus sainte, alors la crainte du Seigneur saisirait tous ceux qui nous entourent. Quand Jacob tourna sa face vers Béthel et détruisit tous les dieux des étrangers; la terreur de Dieu tomba sur tous ceux qui demeuraient là. (Ge 35.3.) De même lorsque les chrétiens se tournent vers le Seigneur, et cessent d'attrister le Saint-Esprit afin qu'il puisse accomplir son œuvre, nous avons, des conversions continuellement, et des âmes sont amenées à Christ chaque jour.
Qu'il est affligeant le spectacle désolé qu'offre la chrétienté ! Il y a si peu de vie spirituelle: et de puissance spirituelle ! Un si grand nombre ne désirent pas même la puissance de l'Esprit dont nous parlons. Ils aspirent à posséder une puissance intellectuelle, à avoir dans leurs lieux de culte des chœurs qui « attirent », quelque prédicateur distingué qui « attire », sans prendre souci de sauver les âmes. Pour eux ceci n'est pas la question! Ils cherchent à remplir les bancs d'auditeurs, à faire venir la bonne société, les gens comme il faut du monde; des personnes qu'on rencontre un soir au théâtre et le lendemain à l'opéra. Ils n'aiment pas les réunions de prières, ils les détestent même. Si le pasteur leur fait des conférences ou des sermons, cela leur suffit.
Il y a quelque temps que je dis à un homme :
— Comment marche votre Eglise ?
— Oh ! c'est splendide ! me répondit-il.
— Avez-vous beaucoup de conversions ?
— Eh bien, eh bien, sur ce point cela ne va pas d'une manière aussi satisfaisante. Mais nous avons loué tous nos bancs et soldé nos dépenses courantes ; c'est splendide !
Voilà ce que les gens du monde appellent splendide, quand ils louent tous leurs bancs, qu'ils paient leur pasteur et bouclent leurs dépenses courantes. Les conversions ! mais ce n'est pas de cela qu'on s'occupe...
Un jour un villageois entra dans une superbe église, et comme la concierge lui montrait l'édifice, cet homme lui demanda :
— Avez-vous beaucoup de conversions ici ?
— Beaucoup de quoi ?
— De conversions.
— Ah ! ceci n'est pas une chapelle méthodiste !
Vous pouvez aller vous informer dans une quantité d'Églises en Europe et en Amérique, s'il y a là beaucoup de conversions. On ne saura pas ce que vous voulez dire, car on ne désire pas d'avoir de conversions et on ne les attend pas.
Combien de nouveaux convertis ont fait naufrage dans de telles Eglises ! Au lieu d'être pour eux un port assuré, elles les ont dirigés vers des lueurs trompeuses qui les ont conduits dans le sentier de la destruction. Le moment n'est-il pas venu de nous agenouiller devant Dieu, et de crier à lui pour qu'il nous pardonne ? Le plutôt que nous le ferons ne sera que le meilleur. On vous invite à une soirée où vous ne rencontrez peut-être que des membres de l'Église. Sur quel sujet va rouler la conversation ? Oh ! je suis si fatigué de semblables distractions que je les ai abandonnées depuis des années ! Je n'ai pas la moindre idée de passer une soirée de cette manière, c'est une perte de temps, car c'est à peine si on a une occasion de dire un mot pour le maître. Quand vous parlez d'un Christ personnel et vivant, tout le monde semble offusqué ; les gens n'aiment pas ce sujet-là. Ce qu'ils aiment, c'est que vous les entreteniez de ce qui se passe dans la ville, du pasteur qui plaît, de l'Église la plus en vogue des meilleures orgues, et du chœur qui marche le mieux. Mais ces choses-là ne réchauffent pas un cœur chrétien ! Le fait est que le monde a envahi l'Église et pris possession d'elle ; et nous avons besoin de demander que Dieu nous pardonne pour avoir ainsi attristé le Saint-Esprit.
Cher lecteur, examinez-vous avec soir, et dites : Ai-je en quelque manière attristé le Saint-Esprit ? Si vous l'avez fait, que Dieu. vous le montre dès aujourd'hui ! Il est nécessaire que vous puissiez le voir maintenant même, afin de vous humilier devant Dieu en lui demandant de vous pardonner et de vous donner la force de renoncer à votre péché. J'ai assez vécu pour arriver à cette conviction que si je ne pouvais avoir la puissance du Saint-Esprit pour m'aider dans l'œuvre, je préférerais mourir ; oui, je voudrais mourir plutôt que de vivre pour l'amour de la vie ! Combien de personnes qui sont aujourd'hui membres d'une Eglise depuis quinze ou vingt ans, n'ont jamais fait la moindre chose pour Jésus-Christ ! Elles ne pourraient désigner une seule âme qui ait reçu du bien par leur moyen, qui ait été convertie par elles.
Ce texte est dans 1Th 5.19.
Je suis convaincu que ce sont les soucis de ce monde qui éteignent l'Esprit chez beaucoup de chrétiens. Ils disent :
— Je ne m'occupe pas du monde !
Ce ne sont peut-être pas les plaisirs du monde autant que les soucis de la vie qui les détournent; mais ils ont laissé entrer les inquiétudes dans leur cœur, et elles ont éteint l'Esprit. Tout ce qui vient s'interposer entre Dieu et moi, entre Dieu et mon âme, éteint l'Esprit. Ce sera ma famille peut-être. Vous direz :
Mais y a-t-il quelque danger à aimer trop sa famille ?
Non, si nous aimons le Seigneur plus qu'elle, car le Seigneur doit avoir la première place. Si j'aime ma famille plus que Dieu, j'éteins l'Esprit au-dedans de moi ; si j`aime les richesses, si j'aime la renommée, les honneurs, ma position, le plaisir, moi-même plus que le Dieu qui m'a créé et qui m'a sauvé, je commets un péché. Non seulement j'attriste le Saint-Esprit, mais je l'éteins en dérobant mon âme à son influence.
Je veux attirer votre attention sur ces emblèmes. Un emblème représente un objet, comme une balance, par exemple, représente la justice, une couronne la royauté, un sceptre le pouvoir. Nous trouvons dans Ex 17.6 ; que l'eau est l'emblème de l'Esprit. Quand Moïse frappa le rocher au désert, l'œuvre de la trinité fut rendue sensible par un emblème.
Paul déclare que ce rocher était Christ (2Co 10.4) ; il représentait Christ. Dieu avait dit : « Je me tiendrai sur le rocher ; » et dès que Moïse eut frappé le rocher, l'eau en jaillit. Cette eau était un emblème du Saint-Esprit ; elle coula à travers le camp ; et le peuple s'y abreuva. L'eau purifie, elle fertilise elle rafraîchit ; elle fut abondante et gratuitement donnée. L'esprit aussi purifie, fertilise, rafraîchit et ranime. Il fut donné gratuitement après que le Christ eut été frappé et glorifié.
Le feu est encore un emblème de ce même Esprit. Il purifie, il éclaire, il sonde. Nous parlons de sonder nos cœurs, mais nous ne pouvons le faire nous-mêmes; il faut que Dieu opère cette œuvre. Oh ! qu'il apporte à la lumière les choses cachées, secrètes, celles qui s'amassent au fond de notre conscience !
Le vent est un autre emblème. Il est indépendant, puissant, ses effets sont sensibles; il est vivifiant et semblable au Saint-Esprit, qui est vraiment vivifiant quand il descend sur les membres découragés d'une Eglise !
La pluie et la rosée sont encore d'autres emblèmes de L'Esprit; elles sont fertilisantes, rafraîchissantes, abondantes. Et la colombe si douce aussi, qui est plus doux qu'elle ? L'agneau est doux, innocent, il se laisse tuer ; il est un emblème de Christ. La Bible nous parle pourtant de la colère de Dieu et de la colère de l'Agneau ; mais nulle part elle ne dit que le Saint-Esprit puisse se mettre en colère. Cet esprit est tendre, innocent, aimable, et c'est lui qui veut prendre possession de nos cœurs. Il vient à nous comme une voix, et c'est ici un autre emblème, une voix qui parle, guide, reprend, enseigne. Il est le sceau qui marque sur nous son empreinte sûre pour montrer que nous appartenons au Seigneur.
Puissions-nous le connaître dans toute la plénitude de ses richesses et de ses bénédictions ! C'est ma prière pour moi-même et pour vous... Prenons garde à ces mots du grand apôtre : « Ma parole et ma prédication n'ont point consisté dans des discours persuasifs de la sagesse humaine, mais dans une démonstration d'esprit et de puissance; afin que votre foi fût fondée, non sur la sagesse des hommes, irais sur la puissance de Dieu. » (1Co 2.4, 5.)
L'Esprit-Saint ; ô pécheur !
Déborde de tendresse,
C'est dans ton pauvre cœur
Qu'il la verse sans cesse.
Ne lui résiste pas !
Jette-toi dans ses bras !
Ne le fais plus attendre
Il veut sur toi descendre.
Toi, fils du Roi des rois,
Le monde te réclame ;
N'écoute point sa voix !
Et l'Esprit dans ton âme
A flots pressés viendra
Lui seul t'enrichira,
Car il aime et console,
Attristé, il s'envole....
Le temple est dépouillé,
Plus de céleste flamme
Sur son autel souillé !
Mais l'Esprit dans ton âme
Rallume chaque jour,
D'un pur et saint amour
La lueur immortelle ;
N'éteins pas l'étincelle !
(Imité de P.-P. Bliss.)