La Puissance d'en Haut

4. LA PUISSANCE À L'ŒUVRE

« Vous n'êtes plus à vous-mêmes. — Vos corps sont les temples du Saint-Esprit. » Sont-ce là des métaphores vides de sens ou des expressions qui dépassent la réalité ? Quand le Saint-Esprit entre dans une âme, le ciel y entre avec lui. Notre cœur est comparé à un temple dans lequel Dieu ne vient jamais sans ses serviteurs. La repentance nettoie la maison, la foi l'approvisionne, la vigilance est le portier qui la garde, la prière est l'actif messager qui s'informe de ce qui manque, et part pour le chercher. La foi lui dit ou il faut aller, et il ne revient jamais à vide. La joie est le musicien du temple qui chante les louanges de Dieu et de l'Agneau. Et un jour ce temple terrestre sera transporté damas le céleste, car «la trompette sonnera, et les morts ressusciteront. » ROWLAND HILL.

Elle agit par le Saint-Esprit qui est tout-puissant. Quand elle est à l'œuvre, c'est par l'action même de l'Esprit: et cette action produit des fruits bénis. Saint Paul écrit aux Galates : (Gal 5.16-18, 22-25) « Marchez selon l'Esprit, et vous n'accomplirez point les désirs de la chair. Car la chair a des désirs contraires à ceux de l'Esprit, et l'Esprit en a de contraires à ceux de la chair, et ces deux choses sont opposées l'une à l'autre ; de sorte que vous ne faites point les choses que vous voudriez. Que si vous êtes conduits par l'Esprit, vous n'êtes point sous la loi. « Mais les fruits de l'Esprit, sont la charité, la joie, la paix, la patience, la douceur, la bonté, la fidélité, la bénignité, la tempérance. La loi n'est point contre ces choses. Or, ceux qui sont à Christ ont crucifié la chair avec ses passions et ses convoitises. Si nous vivons par l'Esprit, marchons aussi selon l'Esprit. »

Il existe donc une vie de paix parfaite, de parfaite joie et de parfait amour; cette vie est le but que tout enfant de Dieu doit atteindre, et en dehors duquel il ne saurait trouver un seul moment de repos. C'est le niveau où le Seigneur veut nous élever. Trois de ces neuf grâces, l'amour, la paix et la joie, forment nos rapports avec Dieu ; il attend ces fruits de nous, fruits seuls acceptables à ses yeux et sans lesquels nous ne pouvons lui plaire. Les trois grâces qui suivent — la patience, la douceur, la bouté, — concernent nos rapports avec les hommes ; elles composent les sentiments intérieurs qui dirigent ces rapports journaliers. Les trois dernières grâces : — la fidélité, la bénignité, la tempérance ont rapport à nous-mêmes. Cette manière de les diviser peut nous être utile. En posant le pied sur le seuil du royaume de Dieu, nous rencontrons donc tout d'abord les trois premières grâces:

L'AMOUR, LA PAIX ET LA JOIE

Dès qu'une personne abandonne le péché pour se tourner vers le Seigneur de tout son cœur, elle rencontre ces trois grâces à l'entrée même de sa vie spirituelle. Examinons-nous pour savoir si nous les possédons. Nous ne saurions les produire, et plusieurs se donnent beaucoup de tourments parce qu'ils essaient de les créer, mais elles ne peuvent germer sur le sol de notre cœur naturel et descendent d'en haut. C'est Dieu qui dit une parole, et il produit l'amour, et la paix, et la joie. Nous possédons toutes choses en recevant Jésus-Christ dans nos cœurs par la foi ; alors le Saint-Esprit y entre aussi et apporte ses fruits bénis.

Si l'Eglise tout entière vivait de la vie divine, telle que le Seigneur la demande, elle deviendrait la plus grande puissance que le monde ait connue. C'est justement l'abaissement du niveau spirituel chez les chrétiens qui fait tout le mal. Un si grand nombre n'ont qu'une vie éteinte ! ils ressemblent à des arbres plantés dans un sol ingrat, un terrain dur et pierreux où les racines ne peuvent atteindre les riches engrais qui leur sont nécessaires. — Ces chrétiens-là n'ont pas attendu les grâces précieuses dont nous parlons.

« Vous donc de même, y apportant tous vos soins, ajoutez la vertu à votre foi, et à la vertu la science, et à la science la tempérance, et à la tempérance la patience, et à la patience la piété, et à la piété l'amour fraternel, et à l'amour fraternel la charité. Car si ces choses sont en vous et qu'elles y abondent, elles ne vous laisseront point oisifs ni stériles dans la connaissance de notre Seigneur Jésus-Christ. »

Si donc ces choses sont en nous, nous porterons continuellement de bons fruits, non un petit fruit de temps à autre quand nous serons dans d'heureuses dispositions, et que nous ferons quelque œuvre dans un moment d'excitation pour devenir aussitôt après découragés; mais nous ne serons point stériles, et donnerons des fruits constamment; nous croîtrons dans la grâce, étant remplis de l'Esprit.

CE QUI PEUT LES GAGNER

Un grand nombre de parents m'ont demandé comment ils pourront gagner à Christ leurs enfants. Ils leur ont parlé, les ont grondés, leur ont donné de bonnes lectures, et rien n'a réussi. Je pense que le moyen le plus sûr de gagner nos familles, nos voisins, et ceux dont nous aimons les âmes, c'est de faire honorer la doctrine du Seigneur par la sainteté de notre vie en croissant dans les dons de l'Esprit. Si nous possédons la paix, la joie, l'amour, la douceur et la tempérance, — la tempérance dans le manger, dans le boire et dans notre langage ; — si nous vivons chez nous, jour après jour, d'une vie chrétienne telle que Jésus la demande, nous exercerons une puissante et paisible influence qui contraindra ceux qui nous entourent à croire en Christ.

Mais une vie inégale, ardente aujourd'hui et froide demain, ne peut que repousser les gens du monde. Le monde contemple l'Église, et rien n'est pire pour ceux que nous voulons gagner à Christ, que de nous voir par moment reculer en arrière et nous refroidir. Ce n'est point là l'état normal du chrétien, et ce n'est pas non plus l'intention de Dieu que cet état existe puisqu'il désire que nous croissions dans toutes les grâces à la fois. La vie chrétienne réelle et joyeuse, c'est de croître continuellement dans l'amour et dans la faveur du Seigneur.

Même les plus vils des hommes reconnaissent la puissance des fruits de l'Esprit. Ils peuvent les condamner et être poussés parfois à blasphémer, mais au fond de leur cœur ils comprennent que ceux qui vivent de la vie divine leur sont supérieurs. Les choses du monde ne peuvent les satisfaire, et si nous pouvons leur montrer que Jésus nous suffit dans la vie présente, ce sera là une prédication plus éloquente que tous les discours de ceux qui n'ont de la piété que la profession extérieure. Un homme peut parler comme un ange, mais s'il ne pratique, pas ce qu'il dit soit chez lui, soit au milieu des affaires, son témoignage n'aura nul effet, et les gens diront qu'il n'est après tout qu'un hypocrite. Les paroles sont vides sans les actes qui doivent les suivre; il faut être conséquent avec les vérités qu'on professe. Prions afin que Dieu nous élève au-dessus de cet état de froideur et de formalisme dans lequel nous avons vécu, pour nous placer constamment dans une atmosphère céleste où nous verrons sa face; alors nous traverserons le monde en y faisant briller notre lumière, et en réfléchissant la grâce et la gloire.

La première des neuf grâces énumérées dans les Galates et la dernière citée par Pierre, c'est la charité ou l'amour. Sans elle nous ne pouvons ni servir Dieu ni travailler pour lui ; c'est la clef qui ouvre le cœur humain. Si je puis prouver à un homme que je ne viens vers lui que par amour, il sera bientôt attiré. Si une mère persuade à son fils qu'elle ne l'avertit que par amour, il sera conduit à mener une vie différente ; si cet amour n'est point égoïste et ne veut que la gloire de Dieu, l'influence de cette mère sera bientôt toute-puissante sur l'enfant pour le faire réfléchir, car la charité touche un cœur plus vite que tout autre chose.

LA PUISSANCE DE DIEU

L'amour est une marque que Christ donne à ses disciples ; tandis que souvent ceux-ci en fabriquent eux-mêmes de leur invention. Les uns s'habillent d'une certaine manière afin qu'on les reconnaisse pour être des chrétiens, d'autres portent un crucifix ou quelque chose de semblable; mais l'amour est le sceau qui sert à manifester les enfants de Dieu : « C'est à cela que tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples: si vous avez de l'amour les uns pour les autres. »

C'est pourquoi si un homme se tient devant un auditoire, et parle avec l'éloquence d'un Démosthène ou du plus grand orateur qui soit au monde, sans que l'amour anime ses paroles, il n'est que l'airain qui résonne ou la cymbale qui retentit. Je voudrais recommander à tous les chrétiens d'étudier le 13e chapitre de la 1re épître aux Corinthiens nuit et jour; non pas une nuit et un jour, mais continuellement, l'été et l'hiver, durant les douze mois de l'année. C'est alors que la puissance du Christ et du christianisme se ferait sentir comme elle ne l'a jamais fait dans l'histoire du monde ! Voyez ce que dit saint Paul :

« Quand même je parlerais toutes les langues des hommes et même des anges, si je n'ai point la charité, je ne suis que comme l'airain qui résonne ou comme une cymbale qui retentit. Et quand même j'aurais le don de prophéties et que je connaîtrais tous les mystères de la science de toutes choses ; et quand même j'aurais toute la foi jusqu'à transporter les montagnes, si je n'ai point la charité je ne suis rien. » (1Co 13)

Un grand nombre prient pour avoir la foi ; ils demandent une foi extraordinaire, remarquable, et ils oublient que l'amour est plus excellent qu'elle. La charité dont parle ce chapitre c'est l'amour, ce fruit de l'Esprit qui est le grand et puissant principe de la vie divine. L'Eglise a besoin aujourd'hui de cet amour, de plus d'amour pour Dieu et pour les hommes. Mieux nous aimons Dieu, et mieux aussi nous aimons nos frères; nul ne peut mettre cela en doute. Je pensais autrefois que j'aurais voulu vivre du temps des prophètes, que j'aurais aimé d'être un prophète pour voir les gloires des cieux et les décrire aux autres. Mais la manière dont je comprends maintenant les Ecritures me conduit à penser qu'il vaut beaucoup mieux pour moi de vivre dans ce 13e chapitre aux Corinthiens, et de posséder brûlant dans mon âme, comme une flamme inextinguible, cet amour dont parle Paul afin que je puisse enseigner les autres et les gagner pour le ciel.

Un homme peut avoir une étonnante mesure de connaissance, sonder les mystères de la Bible, et cependant être froid comme un glaçon ; il étincelle alors comme la neige au soleil. Vous avez été parfois étonné de ce que certains pasteurs doués d'une puissance attractive, ayant une merveilleuse facilité de paroles et une grande intelligence, n'opéraient pas plus de conversions. Si vous en découvriez la vraie cause, vous verriez que leurs discours ne sont pas imprégnés d'amour divin, de pur amour. Vous pouvez prêcher comme un ange, mais sans l'amour cela ne sert de rien. Un homme peut donner tout son bien pour la nourriture des pauvres, être très charitable et même distribuer tout ce qu'il a, que rien de ce qu'il a fait ne sera agréé de Dieu si l'amour n'a inspiré son sacrifice. S'il offre son corps pour être brûlé sans avoir la charité, cela ne lui sert de rien. On peut aller au bûcher pour ses principes, pour ce qu'on croit, mais si l'amour de Dieu ne détermine pas une action, le martyre même ne sera pas acceptable.

LES MERVEILLEUX EFFETS DE L'AMOUR

« La charité est patiente, elle est pleine de bonté; la charité n'est point envieuse, elle n'est point insolente, elle ne s'enfle point d'orgueil ; elle n'est point malhonnête, elle ne cherche point son intérêt, elle ne s'aigrit point, elle ne soupçonne point le mal.

Ce sont là les fruits de l'amour qu'il n'est pas aisé de détruire ; celui qui ne possède pas cet amour en son cœur est très facilement offensé. Peut-être si quelque membre de son Eglise ne le traite pas convenablement ou ne le salue pas dans la rue, il s'irritera. L'amour supporte tout, et quand nous l'avons; ces petites misères ne nous séparent pas du peuple de Dieu ; elles ne sont que la poussière qui s'attache à une balance. Les froides manières des hypocrites formalistes ne peuvent éteindre mon amour pour le Seigneur, et s'il brûle sur l'autel de nos cœurs, nous n'irons pas chercher à trouver les autres en faute, ni à critiquer ce qu'ils ont fait.

TROUVER EN FAUTE

L'amour rejette le mal, mais ne s'en réjouit pas ; il peut manquer de patience à l'égard du péché, mais non à l'égard du. pécheur. L'habitude de condamner constamment les autres cause un très grand dommage à notre vie spirituelle; c'est la disposition la plus avilissante et la moins digne. La meilleure de nos œuvres pourrait toujours être mieux faite. Je n'ai jamais rien fait en ma vie, — quand j'ai prêché par exemple, — sans être convaincu que j'aurais pu mieux réussir, et sans me le reprocher souvent à moi-même. Mais nous asseoir pour trouver des défauts chez les autres, quand nous ne faisons rien nous-mêmes, quand nous ne levons pas seulement la main pour sauver une seule personne, n'est-ce pas une mauvaise chose, contraire à l'amour saint, patient et divin ?

L'amour est indulgent, c'est pourquoi chassons de nos cœurs et de l'Eglise l'esprit de critique et de jugement; vivons comme devant répondre à Dieu chacun pour notre compte et non pour tous quand viendra le dernier jour. « L'amour est patient, il est plein de bonté ; » il s'oublie et ne s'attache pas à lui-même. La femme qui apporta son vase d'albâtre à Jésus ne pensait nullement à elle, j'en suis sûr ; elle comprenait à peine ce qu'elle faisait. Son amour pour le Maître était son unique mobile; elle oublia ceux qui l'entouraient, brisa le vase et remplit la maison de parfum. En mémoire d'elle, ce qu'elle a fait a traversé dix-huit siècles, et le parfum du vase est ici et dans le monde encore aujourd'hui. Il valait à peu près deux cent cinquante francs, somme assez forte alors pour une pauvre femme. Judas vendit son Maître pour moins de cent francs Cette femme donnait tout à Jésus, et ne se préoccupait que de lui, sans s'inquiéter de ce qu'on pourrait penser d'elle. Ainsi, lorsque nous agissons en regardant simplement à la gloire du Seigneur, sans rechercher les fautes des autres et en faisant tout sous l'impulsion de l'amour, nos œuvres pour Dieu parlent; le monde reconnaît que nous vivons avec Jésus et que son amour glorieux est répandu dans nos cœurs.

Cet amour pour Christ, il nous le faut pour aimer sa Parole et son Eglise ; nous vivons alors dans un esprit de charité, et nous ne cherchons pas à médire des autres et à leur faire ainsi du mal.

APRÈS L'AMOUR, QU'Y A-T-IL ?

Après l'amour vient la paix. Un grand nombre essaient de faire leur paix, tandis qu'elle est déjà faite. Dieu ne nous a pas laissé ce travail à accomplir; nous n'avons qu'à l'accepter, telle est l'unique condition. Au lieu de nous tourmenter pour la produire, cessons tout effort et entrons paisiblement en elle.

Si je découvre un homme dans une cave qui se plaint d'être dans le froid et l'humidité, je lui dis : — Mon ami, sors de là ! En haut tu trouveras un chaud soleil, une belle journée de printemps rayonnante de lumière; monte et jouis-en.

Il répondra peut-être :

— Oh ! non, monsieur. J'essaie pour voir si je puis produire de la lumière ici, et je travaille à me réchauffer.

Le voilà qui continue à faire des efforts, et cela pourra bien durer toute une semaine. Mon lecteur sourit, mais c'est en reconnaissant son portrait — peut-être, car chaque jour j'en rencontre qui s'évertuent à se donner la paix et des sentiments de joie. La paix est une condition dans laquelle nous entrons ; c'est un état ; et au lieu de faire notre possible pour la créer, croyons la Parole qui nous déclare qu'elle a été faite déjà par le sang de la croix. Christ l'a accomplie, et son désir est que nous entrions en elle. La seule chose qui puisse y mettre obstacle, c'est le péché. « L'Eternel renverse la voie des méchants. » (Ps 146.9.)

Il n'y a point de paix pour le méchant, a dit mon Dieu.» (Esa 48.22; 57.21.) Les méchants sont semblables à la mer agitée qui ne peut rester en repos, et qui jette de l'écume et de la fange sans cesser. Mais la paix de Dieu qui est par la foi en Jésus-Christ, — la paix qui vient de la connaissance du pardon des péchés, — est semblable à un roc ; les flots s'y brisent, s'élèvent et passent outre tandis que le roc demeure. Nous ne saurions rencontrer la paix sur le terrain de notre excellence naturelle ; elle nous vient du dehors et elle entre en nous. Dans Jean 16.33, nous lisons : « Je vous dis ces choses afin que vous ayez la, paix en moi. » Jésus est donc l'auteur de la paix ; il procure la paix, son Évangile est un Évangile de paix. « Je vous annonce une grande joie qui sera pour tout le peuple, c'est qu'aujourd'hui dans la ville de David, le Sauveur qui est le Christ, le Seigneur, vous est né. » Alors on entendit un chœur dans les cieux : « Gloire soit à Dieu au plus haut des cieux, paix sur la terre, bonne volonté envers les hommes. » (Luc 2.10,11,14) Jésus nous apporte la paix. « Vous aurez des afflictions dans le monde, mais prenez courage, j'ai vaincu le monde. » (Jean 16.33.) Que cette parole est vraie ! Avez-vous des afflictions, des inquiétudes, des chagrins ? Souvenez-vous que c'est là notre lot sur cette terre. Paul a eu des tribulations, et d'autres des épreuves; en serions-nous exempts nous-mêmes ? Malgré cela, la paix règne au-dedans de nous inaltérable. Si la douleur est notre portion, la paix est notre héritage ; Jésus nous la donne. La différence est grande entre sa paix et la nôtre; celle-ci peut être troublée ; mais la sienne jamais ! Telle est la paix qu'il nous a laissée ; rien ne peut ébranler ceux qui se confient en Christ.

PAS AISÉMENT ÉBRANLÉ

« Il y a une grande paix pour ceux qui aiment ta loi, et il n'y a rien qui les fasse tomber, » dit le psalmiste. (Ps 119.65.) Ce qui assure cette paix, c'est l'étude de la Parole de Dieu. Les chrétiens qui sont bien affermis sur la Parole la possèdent en grande mesure, tandis que ceux qui étudient peu leur Bible et qui la connaissent imparfaitement, sont facilement désarçonnés quand une légère affliction ou une petite persécution arrive ; à la moindre opposition leur tranquillité disparaît.

Je suis étonné en voyant comme il faut peu de chose pour détruire la paix d'un chrétien ! Une médisance peut suffire ; mais si cette paix est celle de Dieu même le monde ne saurait nous l'ôter. Il ne peut la donner et ne peut la ravir. Sa source est au-dessus de la terre, elle provient de Christ, et c'est une « grande paix. » Il a dit : « Heureux celui qui ne se scandalisera pas de moi ! » (Mat 11.6.) Si maintenant vous trouvez un chrétien bien enseigné par sa Bible, qui l'a remplie de marques et qui s'en nourrit chaque jour, la méditant avec prières, vous verrez qu'il n'est pas facilement ébranlé. Ceux qui font ainsi croissent et travaillent.

Mais ceux qui n'ouvrent pas le saint Livre ou qui ne l'étudient pas, sont vite troublés ; ils passent des moments difficiles et s'en étonnent. Ils vous diront que le christianisme n'est pas tel qu'on leur avait dit, ni ce qu'ils attendaient. Le mal vient de ce qu'ils n'ont pas médité la Parole comme Dieu l'ordonne; s'ils l'avaient étudiée, leur âme serait dans une toute autre condition, et ils n'auraient pas erré dans le monde se nourrissant de carouges comme lui. Ces pauvres âmes affamées succombent de faiblesse et défaillent ; elles sont aisément scandalisées et ébranlées.

Je rencontrai un jour un homme qui me dit que son âme ne s'était nourrie de rien depuis quarante ans.

— Ah ! lui dis-je, c'est particulièrement dur pour une âme de ne rien manger du tout !

Cet homme est semblable à des milliers de milliers d'autres pauvres âmes qui ne se nourrissent de rien ! Nous soignons très bien le corps que nous habitons pour si peu de temps et qu'il faudra sitôt laisser. Nous lui donnons à manger trois fois par jour ; nous l'habillons, nous le garantissons alors qu'il s'approche d'un moment à l'autre de la tombe où il sera dévoré par les vers; tandis que nous laissons s'amaigrir et s'affamer l'homme intérieur qui marche vers une vie éternelle.

DOUCES PAROLES

Nous lisons dans Nombres 16.23-26 ces mots : « Vous bénirez ainsi les enfants d'Israël en leur disant : L'Eternel te bénisse et te garde ! L'Eternel tourne sa face vers toi et te fasse grâce ! L'Eternel tourne sa face vers toi et te donne la paix ! »

Ce sont là, je le crois, les paroles les plus douces de l'Ancien Testament. Il y a bien des années que je les ai marquées dans ma Bible, et je les ai souvent relues. « L'Eternel tourne sa face vers toi et te donne la paix ! » Les Juifs en entrant dans une maison la saluaient en disant :

« La paix soit sur cette maison ! » et quand ils sortaient, l'hôte leur disait : « Allez en paix ! » Jésus a dit encore : « Je vous laisse la paix, je. vous donne ma paix; je ne vous la donne pas comme le monde la donne. Que votre cœur ne se trouble point, et ne craignez point. » (Jean 14.27.) Ces paroles sont un précieux héritage pour tous ses disciples. Hommes, femmes et enfants peuvent y avoir part s'ils croient en Christ ; il leur est donné et il leur appartient pour jamais.

Voici le dessein de Dieu et sa promesse : « Je vous donne ma paix ! » Je vous la donne et je ne vous la retirerai pas ; je vais vous la laisser. — Quand un homme fait son testament et lègue ses propriétés, il peut se trouver des avocats assez rusés pour s'emparer de ce testament et l'annuler, une cour de justice et des jurés pour l'anéantir, et alors l'héritage appartient à d'autres. Mais le testament de Christ, nul ne peut le détruire, ni homme, ni démon. Il nous a promis sa paix, et des milliers rendent ce témoignage : — J'ai une part en son héritage ! J'ai sa paix; je suis venu à lui et je l'ai reçue. Je suis allé à lui, dans mes ténèbres, dans mes troubles et mes angoisses; je traversais alors un épais nuage de souffrance; il m'a dit : « Paix ! sois tranquille ! » et dès cette heure la paix a régné dans mon âme. — Des milliers ont joui de cette précieuse promesse après avoir accepté cette invitation de Jésus: « Venez à moi vous tous qui êtes travaillés et chargés ; et je vous soulagerai, et vous trouverez le repos de vos âmes. » (Mat 11.28.) Ils ont trouvé le repos dès qu'ils sont venus, car c'est Jésus qui crée le repos et la paix, et nulle puissance ne saurait annuler son Testament. L'incrédulité peut mettre ce privilège en question, mais Christ se lève pour exécuter sa propre volonté ; dès lors l'homme contesterait en vain. Les impies et les sceptiques peuvent nous dire que l'Evangile n'est qu'un mythe sans réalité, mais la glorieuse nouvelle est répétée à tous : « Paix sur la terre, bonne volonté envers les hommes ! » les pauvres, les malheureux et les affligés y ont part.

Ainsi, lecteur ; vous n'avez pas besoin d'attendre plus longtemps pour avoir cette paix. Entrez en elle aujourd'hui même. Ne vous efforcez plus de la produire ; vous ne le pouvez, et c'est là une fatale erreur. Elle a été déjà faite par Christ et vous a été annoncée.

DÉCLARATION DE PAIX

Pendant que la France était en guerre avec l'Angleterre, un baleinier français était parti pour un voyage de long cours. A son retour, l'eau vint à manquer, et l'équipage se voyant à proximité d'un port anglais craignait d'être pris captif s'il abordait pour s'approvisionner. On aperçut leur signal de détresse et on leur répondit de ne rien redouter, que la guerre était terminée et que la paix était faite. Mais les matelots avaient grand' peine à le croire et n'osaient s'approcher malgré leur disette. Ils se décidèrent enfin à entrer dans le port et à perdre leur cargaison et leur liberté plutôt que de mourir de soif sur la mer. Mais en débarquant ils furent convaincus qu'en effet la paix était signée et que ce qu'on leur avait dit était vrai.

C'est ainsi que bien des gens ne croient pas à la bonne nouvelle de la paix. Christ sur la croix a satisfait les exigences de là loi qui nous condamnait vous et moi, et l'a accomplie. Il a fait la paix, et il veut que nous en jouissions et que nous y croyions. Qu'est-ce qui peut nous en empêcher ? Nous n'avons qu'à entrer dans cette bénédiction dès maintenant pour avoir une paix parfaite. Voici la promesse : « C'est une délibération arrêtée que tu conserveras la vraie paix, car on se confie en toi. Confiez-vous en l'Éternel à perpétuité, car le rocher des siècles est en l'Eternel notre Dieu. » (Esa 26.3, 4.) Tant que nous n'avons pensé qu'à notre cher moi; nous n'avons jamais eu de paix; plusieurs s'occupent plus d'eux-mêmes que du reste du monde. C'est le moi le matin, le moi à midi, le moi le soir ; le moi quand ils veillent et quand ils vont se livrer au sommeil ; ils regardent toujours à eux-mêmes au lieu de « regarder à Jésus. » La foi porte notre regard hors de nous ; elle n'a pas les yeux tournés en dedans, mais en dehors. Ce n'est ni ce que je pense, ni ce que je sens, ni ce que j'ai fait, mais ce que Christ est et ce qu'il a fait qui importe. Alors nous pouvons nous confier en celui qui est notre force, une force qui ne défaille jamais. Après sa résurrection, il dit par trois fois à ses disciples : « La paix soit avec vous ! » (Jean 20.19; 21.26.) Son sang donne la paix à nos consciences, et son amour à nos cœurs.

Souvenez-vous donc que l'amour est une puissance, et la paix aussi. Mais je veux maintenant appeler votre attention sur un autre fruit du Saint-Esprit qui est encore une puissance, — la grâce de la JOIE. C'est le privilège de chaque croyant de marcher dans la lumière, et de posséder une paix qui jaillit sans cesse quand il est occupe à l'œuvre de son Dieu; son privilège est aussi d'être rempli de la joie de l'Eternel. Quand Philippe prêcha à Samarie, il y eut une grande joie dans la ville. Pourquoi ? Parce que les habitants avaient ajouté foi à la bonne nouvelle ; « la joie en croyant, » tel est l'ordre divin.

Quand le Seigneur envoya les soixante-dix pour prêcher le salut, ils obtinrent des succès et revinrent remplis de joie parce que les démons leur étaient assujettis. Jésus paraît les reprendre en leur disant : « Réjouissez-vous encore plus de ce que vos noms sont écrits dans les cieux ! » (Luc 10.20.) Ils avaient donc un sujet de se réjouir, et ceci fortifie notre assurance. Dieu nous donne un bon motif de joie ; car il ne veut pas que nous n'en ayons aucun. Que penseriez-vous d'une personne qui paraîtrait très joyeuse et qui ne pourrait vous en dire le motif ? Supposez que je rencontre quelqu'un dans la rue qui me prenne les deux mains d'un air heureux, et qui me dise :

— Béni soit le Seigneur ! Je suis rempli de joie...

— Et qu'est-ce qui vous rend si joyeux ?

— Mais je n'en sais rien.

— Vous ne le savez pas ?

— Non ; mais je suis si heureux que je ne sais si je pourrai le supporter.

Ne trouverez-vous pas cette personne déraisonnable ?

Il en est qui voudraient sentir qu'ils sont convertis avant de l'être, et faire des expériences chrétiennes. Ils désirent avoir la joie du Seigneur avant d'avoir reçu Jésus-Christ. Mais tel n'est pas l'ordre indiqué par l'Evangile. Le Sauveur apporte la joie dans une âme quand il y entre; elle ne peut la posséder sans lui, car il en est l'auteur, et c'est en lui que nous trouvons cette grâce.

LA JOIE N'EST PAS ÉGOÏSTE

Il existe trois genres de joies. D'abord la joie du salut. Après l'avoir goûtée j'ai cru qu'elle était la plus délicieuse que j'eusse jamais éprouvée, et que je pusse éprouver jamais. Plus tard j'ai trouvé que la joie de sauver les autres était encore plus grande. Oh ! quel précieux privilège lorsque Dieu se sert de nous pour gagner une âme à Christ ! quel ravissement nous avons lorsque nous voyons une personne délivrée de ses liens par le moyen d'un acte ou d'une parole de notre part. C'est le plus grand honneur que Dieu puisse nous faire que de condescendre à nous rendre ouvrier avec lui. Saint Jean dit qu'il n'a pas de plus grande joie que de voir ses disciples marcher dans la vérité (3Jn 1.4), montrant ainsi que sauver les autres est un bonheur supérieur à tout. Ceux qui ont conduit des âmes à Christ, comprendront ce que je veux dire. Jeunes disciples, marchez dans la vérité, et vous serez joyeux tout le long de vos jours !

Je crois qu'il y a une différence entre le bonheur et la joie. Le bonheur nous arrive par le moyen des circonstances qui se produisent autour de nous, et il peut être atteint aussi par des circonstances. Tandis que la joie subsiste malgré les épreuves ; elle jaillit au sein des ténèbres, de nuit comme de jour, au milieu des oppositions et des persécutions; elle coule sans cesse parce qu'elle est une source qui bouillonne au fond de nos cœurs, source cachée que le monde ne peut voir ni connaître. Le Seigneur donne aux siens une joie permanente s'ils marchent dans l'obéissance.

Elle est sustentée par la Parole. Jérémie a dit : « Dès que j'ai trouvé tes paroles, je les ai aussitôt mangées: et ta parole a été la joie et l'allégresse de mon cœur, car ton nom est réclamé sur nous. » (Jer 15.16.)

Il mangeait les paroles de Dieu, et qu'en est-il résulté ? elles ont été la joie et l'allégresse de son cœur. Il nous faut donc chercher cette joie dans la Parole et non dans le monde; après cela nous travaillerons pour Christ. Une joie qui ne me presse pas d'aller vers les autres, qui ne me contraint pas de délivrer les pauvres esclaves de la boisson, de visiter les veuves et les orphelins, de m'occuper des écoles du dimanche et d'œuvres chrétiennes, n'est pas digne que je la recherche et ne vient pas d'en haut ; si elle ne m'amène pas à travailler pour le Maître, elle n'est qu'un pur sentiment et non une divine réalité.

LA JOIE DANS LA PERSÉCUTION

Saint Luc dit : « Vous serez bienheureux lorsque les hommes vous haïront, qu'ils vous retrancheront de leur synagogue, qu'ils vous diront des outrages et rejetteront votre nom comme mauvais à cause du Fils de l'homme. Réjouissez-vous en ce temps-là et tressaillez de joie, car voici que votre récompense sera grande dans le ciel, et c'est ainsi que leurs pères traitaient les prophètes. » (Luc 16.23, 24.)

Le chrétien ne reçoit pas ici-bas sa récompense. Nous devons nous opposer directement au courant que suit le monde. Nous serons critiqués peut-être, et obligés d'entrer en conflit avec quelques-uns de nos meilleurs amis si nous vivons en Christ saintement. Mais quand nous serons persécutés pour le Maître, une joie constante jaillira du fond de nos cœurs, une joie permanente et abondante que le monde ne peut faire tarir.

Si Christ est dans notre âme, nous porterons des fruits. Plus je vis, et plus je suis convaincu que les chrétiens sanctifiés ne sont pas appréciés de nos ,jours, mais que leurs œuvres les suivront et que leur influence sera sentie même lorsqu'ils seront partis de ce monde. Daniel fait pour son. Dieu mille fois davantage maintenant que lorsqu'il était captif à Babylone, et Abraham que lorsqu'il dressait ses tentes et son autel dans la plaine. Ils ont encore vécu durant les siècles écoulés depuis; c'est pourquoi il est dit : « Heureux dès à présent les morts qui meurent au Seigneur ! Oui, dit l'Esprit, car ils se reposent de leurs travaux et leurs œuvres les suivent. » (Apo 14.13.) Que le courant de la grâce coule encore quand nous ne serons plus ! Si nous sommes persécutés, allons en avant avec courage, et notre récompense sera grande. Oh ! souvenons-nous que le Seigneur Jésus, créateur des cieux et de la terre, a dit :

« Ta récompense sera grande ! » Il l'appelle grande. Si un de nos amis parlait ainsi, nous pourrions trouver la récompense petite, mais quand c'est le Dieu tout puissant qui donne cette appréciation, combien doit-elle être justement nommée pour ceux qui le servent! Il la tient en réserve, et c'est là un motif de joie si nous sommes réellement ses disciples.

Un chrétien abattu n'est pas propre pour l'œuvre de Dieu, parce qu'il travaille avec un visage triste. C'est « la joie de l'Eternel qui est notre force. » Il nous faut une Eglise joyeuse; une telle Eglise foulera l'œuvre de Satan, et nous verrons alors l'Evangile pénétrer dans les plus sombres repaires, dans les plus misérables réduits ; les ivrognes, les joueurs, les femmes de mauvaise vie s'empresseront d'entrer dans le royaume de Dieu. Ce qui retarde les progrès du christianisme, c'est notre air abattu et le froncement de nos sourcils. Oh ! qu'en tous lieux une grande joie remplisse le cœur des croyants, afin qu'ils éclatent en chants de triomphe jour et nuit ! Une Eglise joyeuse, ah ! prions pour l'avoir ! et alors nous constaterons des succès. Si nous n'avons pas notre récompense ici-bas : rappelons-nous constamment qu'elle ne nous manquera pas plus tard. Si du temps d'Abraham on avait demandé à ses contemporains quel était le plus grand des hommes, ils auraient dit Enoch et non Abraham; durant les jours de Moïse ils auraient dit: C'est Abraham ! Durant ceux d'Elie et de Daniel, ils auraient nommé Moïse. Du temps du Sauveur, Jean-Baptiste et les apôtres n'étaient point considérés par le monde qui les méprisait, et cependant voyez ce qu'ils sont devenus ! De même nous ne serons pas appréciés peut-être durant notre vie, mais travaillons constamment avec joie.

Si cette joie nous fait défaut, disons au Seigneur : « Rends-moi la joie de ton salut, et que l'esprit franc me soutienne. J'enseignerai tes voies aux méchants, et les pécheurs se convertiront à toi. » (Ps. 51.14) Jésus nous répète encore : « Je vous ai dit ces choses afin que ma joie demeure en vous, et que votre joie soit accomplie. » (Jean 14.11.) Et encore en Jean 16.22 « Vous êtes maintenant dans la tristesse: mais je vous verrai de nouveau, et votre cœur se réjouira, et personne ne vous ravira votre joie. »

Je suis si heureux de posséder une joie que le monde ne peut m'ôter, un trésor qu'il ne peut me ravir, que ni les hommes ni les démons n'ont la puissance de me prendre ! « Personne ne vous ravira votre joie. »

C'était pendant le second siècle. On amena un martyr devant un roi qui essaya de lui faire renier Christ; mais cet homme résista avec fermeté.

— Si tu n'abjures pas, dit le prince, je te bannirai !

— Vous ne pouvez me bannir, dit le saint homme en souriant, me bannir loin de mon Sauveur, car il m'a dit qu'il ne me laisserait point et qu'il ne m'abandonnerait point.

— Alors je confisquerai tes biens et te les ôterai tous ! reprit le monarque irrité.

— Mes trésors sont en haut, et vous ne pouvez les prendre.

— Eh bien ! je te ferai mourir !

— Ah! dit le martyr : il y a quarante ans que je suis mort ! Je suis mort avec Jésus, je suis mort au monde et ma vie est cachée avec Christ en Dieu ; vous ne pouvez y toucher.

Nous devons donc nous réjouir parce que nous sommes ressuscités avec Christ. Que la persécution et la contradiction viennent, rien ne nous ôtera notre joie. Rappelons-nous que notre récompense sera grande, et qu'elle est mise en réserve pour nous jusqu'au jour où Celui qui est notre vie apparaîtra, et que nous apparaîtrons nous aussi avec lui dans la gloire.

LA CHARITÉ


Charité! divine étrangère,
C'est sur le front d'Emmanuel
Que ton nom si doux et austère,
Brille d'un éclat immortel.
Comme la goutte de rosée
Qui tombe sur l'herbe épuisée.
Tu descends et soutiens mon cœur ;
Tu lui chantes de saints cantiques,
Et par des accents sympathiques
Tu sais ranimer sa ferveur.
C'est une ardente et vive flamme,
Qui vient pénétrer dans mon âme
Pour la ravir et l'embraser ;
Invincible! dans la mort même
Elle atteint, saisit ceux qu'elle aime,
Lien que nul ne peut briser....
Douce, indulgente, tendre, aimable,
Elle pardonne le coupable,
Unit les cœurs d'un saint accorda
Cet amour des élus me reste,
Le seul dont la fibre céleste
Ne se brise pas dans ta mort.

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