La médecine participe de la sauvegarde de la vie, comme l’écologie participe de la gérance de la Création.Toutes deux sont ouvrières de notre existence et correctrices de ce qui en menacerait le cours. Toutes les thérapies sont l’expression d’une volonté humaine d’échapper à l’échec dont l’ultime étape, la mort, est un véritable scandale.
Ce que l’humanité ignore, ou feint d’ignorer, ou ne veut pas entendre, c’est que Dieu, lui le premier, est scandalisé d’une telle dégradation. Il le révèle dès la première page de l’Ecriture. Il n’a pas élaboré cette Création, et l’homme en particulier, pour qu’il s’engouffre vers la corruption et l’anéantissement. Il est l’Eternel. Il a voulu qu’Adam soit à Son image. C’est en vue d’une existence semblable à la Sienne qu’il l’a créé ; une existence dans la liberté et l’amour. La clause suspensive en rapport avec « l’arbre de la connaissance »77 était celle d’un Père prévoyant, attentif à la réalisation de son dessein le plus cher : que la gérance de la Création amène l’homme à reconnaître que son existence responsable est inséparable d’une constante communion avec le Créateur.
77 Genèse 2.16-17.
Notre quatrième chapitre l’a rappelé : pour secourir l’homme déchu et la création menacée de destruction, Dieu a instruit les patriarches, puis Moïse et les prophètes. Il a fait du peuple juif et de la terre d’Israël l’instrument de son plan de salut de l’homme et de la Création. Ce dessein rénovateur a trouvé la totalité de son expression en Jésus-Christ.
Né dans une chair semblable à la nôtre, Jésus n’est pas seulement Dieu présent parmi nous, il est l’authentique image de l’homme selon le cœur de Dieu. Un homme libéré de l’esclavage de sa nature charnelle. Un homme libéré du pouvoir du Prince de ce monde. Un homme maître de la Création et en parfaite communion avec Dieu.
Devenu disciple de Jésus-Christ, éclairé par l’Evangile et régénéré par l’Esprit Saint, en tout domaine et en toute circonstance, le chrétien donne autorité et priorité à la Parole de Dieu et à Sa sainte volonté telle que nous la communique le Seigneur vivant et présent.
En l’occurrence, les chemins de guérison de Monsieur Tout-le-Monde ne sont donc plus nécessairement les siens. Surtout s’il prête fidèle attention et s’applique à vivre toute épreuve à la lumière de l’enseignement de la parole apostolique. Cet enseignement est surprenant :
« Apprends à supporter la souffrance…
« S’il vous arrive de devoir souffrir parce que vous faites ce qui est juste, vous serez heureux.
« Vous avez entendu comment Job a supporté la souffrance…
« L’un de vous passe:t-il par la souffrance ? Qu’il prie…
« L’un de vous est-il malade ? Qu’il appelle les anciens de l’Eglise qui prieront pour lui après lui avoir fait une onction d’huile au nom du Seigneur… »
Un tel enseignement peut paraître singulier, voire révoltant dans un monde avant tout préoccupé de son bien-être, excluant toute forme de douleur et en quête de plaisirs.
En d’autres termes, il est urgent de sortir de la confusion qui prédomine aujourd’hui dans l’esprit de la majorité des gens – chrétiens compris – lorsqu’il s’agit de recourir à une aide médicale.
En occident, le commun des mortels accorde sa confiance à la science, fruit du travail persévérant de la communauté des savants. Dans le domaine de la santé, jusqu’à une époque récente, la science médicale était considérée comme éprouvée, fiable, contrôlée. Avec une nuance importante.
Dans l’exercice de toute science, à côté des connaissances acquises et transmises, une juste place peut être accordée à un autre mode de connaissance, désigné sous des noms divers : sixième sens, intuition, tact, magnétisme, etc.
En effet, semblablement aux penseurs, aux musiciens et aux poètes, les thérapeutes, parallèlement à leur science, font souvent intervenir dans leur processus de guérison cette force humaine latente. Il est clair qu’à l’état naturel, la suggestion, le climat de confiance, le contact bienveillant et rassurant entre thérapeute et patient participe au rétablissement de la santé.
A une condition pourtant : que la thérapie de l’intervenant soit en accord avec une réelle connaissance de l’homme et de la science médicale ; qu’il l’exerce dans les limites d’un art appris et éprouvé. En clair, qu’il ne franchisse pas la frontière séparant la connaissance scientifique naturelle et intuitive d’une connaissance d’un tout autre ordre, aujourd’hui en plein essor et en pleine réhabilitation : l’ésotérisme. Car le thérapeute passe alors du rang de médecin à celui de magicien.
Ce mot peut surprendre. La magie, dit le dictionnaire, est l’art de produire, par procédés occultes, des phénomènes inexplicables ou qui semblent tels.
Nous sommes tenus de le dire : le thérapeute devient magicien dès l’instant où il consent à recourir à une troisième source de connaissance et d’action, aujourd’hui cataloguée sous le nom de Force ou d’Energie cosmique, souvent associée à une idéologie, à une philosophie, à une religion.
Certes, le thérapeute dira au patient qu’il se dépréoccupe totalement des philosophies ou des religions se réclamant de cette Energie et que son recours à la Force cosmique se limite aux effets thérapeutiques que cette Force génère. Il sera d’autant plus à son aise pour en justifier l’usage que la médecine alternative a reçu le label de l’officialité et celui de l’OFAS (Office fédéral des assurances sociales).
Térence, poète latin, disait déjà au IIe siècle avant Jésus-Christ : « Je suis homme et rien d’humain ne m’est étranger. » Le recours à l’Energie cosmique est effectivement un usage des réalités de ce monde accessibles à chacun. Accessibles, si l’on persiste à ignorer l’avertissement de la Parole du Seigneur : « Telle voie paraît droite à un homme, mais son issue, c’est la voie de la mort. »78 Jésus le confirme dans le sermon sur la montagne: « Large est la porte, spacieux le chemin qui mènent là où l’homme sera irrémédiablement perdu. Nombreux, hélas ! sont ceux qui s’y engagent. Etroite est la porte qui donne accès à la vie, difficile est le sentier qui y mène et ils sont peu nombreux ceux qui les trouvent. »79 David a dit : « A l’homme qui craint l’Eternel, Dieu montre la voie qu’il doit choisir ».80
78 Proverbes 14.12.
79 Matthieu 7.13-14.
80 Psaume 25.12.
Cette voie étroite est clairement délimitée. C’est pourquoi, à la lumière de la Parole et dans la communion de l’Esprit qui la révèle, bien en vue et en lettres lisibles par tous, nous posons un panneau portant l’indication suivante :
Les médecines alternatives et leurs dangers
Un défi pour le discernement des chrétiens
Il importe de le souligner aussitôt : cette mise en garde ne constitue pas une contrainte imposée à qui que ce soit. Elle n’est pas non plus un jugement et encore moins une condamnation des thérapeutes se réclamant des médecines alternatives. Même si les fondements de leurs pratiques peuvent être contestés, cette sérieuse réticence ne change rien au respect qui leur revient doublement. Ils sont, eux, assurés de leur savoir. Ils sont loyalement au service de leurs patients. Par ailleurs, le point de vue choisi, c’est-à-dire l’éclairage biblique requis pour contester le bien-fondé et la valeur des médecines alternatives, ne saurait leur être imposé. Il ne concerne finalement que les chrétiens.
Encore faut-il souligner que tous les chrétiens ne partagent pas ce point de vue. Médecins ou patients, plusieurs accueillent l’apport de l’une ou l’autre de ces médecines ou pratiquent certaines d’entre elles. Ils le font assurés d’être fidèles au Seigneur.
Il est donc important de mettre en lumière les raisons de ce désaccord. Ce n’est pas le premier ni le seul inscrit au tableau de service de l’Eglise. Elle en a connu et en connaît bien d’autres.
Paul écrit aux Corinthiens :
« Apollos et moi… sommes de simples serviteurs de Christ, des dispensateurs. des vérités cachées et des plans secrets de Dieu ».81 De ce « plan secret », il a été question dans les pages précédentes. Elles rappellent la révélation accordée à Moïse et, plus tard, à Paul, quant à la double histoire de ce monde. Issu des mains du Créateur, l’homme s’est aussitôt dévoyé sous l’inspiration de celui qui en est le «Prince». Dans sa permanente volonté d’autonomie, ledit « Prince » a non seulement entraîné l’humanité adamique mais, avec elle, les gérants de l’univers appelés par Paul : « principautés célestes, forces, puissances, autorités, dominations. »82
82 Ephésiens 6.12.
Toute l’Ecriture met en lumière, non seulement cette prétention à l’autarcie, mais ce qui devrait en résulter progressivement : un dénouement où l’homme et son Prince, soutenus par les forces célestes, ne seront plus gérants mais maîtres de l’univers.83 Cette idolâtrie est aujourd’hui intimement associée à la science et celle-ci ne cache pas sa volonté d’affranchissement de tout ce qui en retarderait la réussite. Tout ce que Dieu a créé étant laissé au libre usage de chacun, les moyens ne font pas défaut. Le sage du livre des Proverbes le dit bien : « L’homme intelligent cherche toujours à apprendre… Il acquiert de la connaissance. »84
Cependant, – nous l’avons déjà relevé – le séjour de l’homme en ce monde reste précaire et limité. Sa maîtrise de l’existence peut connaître, à tout instant, le cruel démenti de sa mort personnelle, parfois aussi les effets catastrophiques de son ignorance ou de son mépris des lois divines naturelles et spirituelles. Finalement, un jugement du Dieu Créateur souverain.85
85 Esaïe 26.9-10.
L’existence de l’humanité ne tient pas du hasard ou de la fatalité. Le Créateur demeure fidèle à son dessein. Il a mesuré la durée des jours et des années de sa Création, de l’homme en particulier.86 Le Psaume 139 nous en rappelle la trame. Elle s’inscrit « sur une voie d’éternité », voie étroite, contestée par l’homme qui s’en est mortellement éloigné. Ce que rappelle la révélation faite à Moïse déjà : « J’ai mis devant toi la vie et la mort. Choisis la vie. »87
Ce n’est pas là une chimère. Le Christ « Je suis » intervient. Il communique à l’homme mortel sa vie éternelle, victorieuse du mal et de la mort. Par l’Esprit, il le rend participant de cette vie libérée du pouvoir destructeur du Prince de ce monde, libérée aussi des puissances, des dominations, des forces célestes qui, sous l’hégémonie de Satan, détournent l’humanité de sa vraie destinée et la maintiennent asservie.
Mais l’homme s’obstine et ne veut pas de ce choix. Sans le Christ, il demeure livré à son autonomie, éprouvé et angoissé de sa condition mortelle. Il tente de renouer avec « le ciel ». Ce qu’illustre l’histoire significative de la Tour de Babel.88 L’intention première de ses constructeurs démontre les tentatives de l’homme esseulé de se tirer d’affaire, de réaliser ce que lui a suggéré le Serpent menteur : « être comme Dieu ».89 Cela s’applique à toutes les idéologies, à toutes les philosophies, à toutes les religions.
88 Genèse 11.1-9.
89 Genèse 3.5.
Les médecines alternatives en sont un aspect. Conforme à leur description de l’homme (leur « anthropologie »), leur science remonte à la plus haute antiquité connue, celle du Taoïsme (XVIe siècle avant Jésus-Christ). Elle postule qu’avant la création du monde était le Tao (l’Innommable, l’Inconnaissable), source d’Energie productrice de tout ce qui existe, selon une modalité alternante appelée yin (négative) et yang (positive). L’univers (le macrocosme) résulterait de son action. La terre et l’homme en seraient une relative réduction.
La plupart des médecines alternatives se réclament de cette Energie, se branchent sur elle, en deviennent les médiatrices. Selon elles, la santé tient à la parfaite circulation de cette Energie, la maladie à l’excès du yang, à l’insuffisance du yin, ou vice-versa. Sur la terre comme en l’homme, ce mouvement alternatif emprunte des méridiens et connaît des zones-réflexes (plexus, entrelacements, embranchements).
C’est là une hypothèse sans autre fondement que l’imagination et la crédulité de ceux qui l’admettent. A noter que si la science anatomique connaît l’existence de différents plexus, elle n’a jamais repéré les méridiens. Ils sont eux aussi imaginaires, alors que la révélation de l’Ancien et du Nouveau Testament est confirmée par plus de cinq mille ans d’Histoire et l’accomplissement de ce qu’elle a prophétisé et prophétise encore.
N’’est-il pas significatif que l’Evangile judéo-chrétien soit rejeté, même méprisé, alors que l’arrière-plan taoïste imaginaire de la médecine alternative trouve littéralement la crédulité, quelquefois l’engouement de l’intelligentsia contemporaine, partant, celle du peuple !
En complément des singularités de ces médecines, déjà relevées au deuxième chapitre, on peut en vérité déclarer :
En dehors d’une utilisation antalgique très limitée de leur art, l’acupuncteur et l’auriculothérapeute, par l’implantation de leurs aiguilles, le réflexologue par sa digipuncture (pression du doigt), le Reikiste par son imposition des mains sont des instrumentalistes du yin et du yang.
Le sophrologue, à son tour, est un médiateur actif de l’Energie cosmique, compte tenu de ce détail supplémentaire : sa parole est dynamique et agissante, à la mesure de la passivité somnolente de son patient. Idem à certains égards de l’hypnotiseur.
De la même manière, le Training autogène et ses exercices de relaxation travaillent à l’autoguérison par l’imagination du patient accordée au dynamisme de l’Energie cosmique.
La Scientologie s’en réclame elle aussi. Sa « dianétique » répare les dérèglements de l’homme issu de l’Energie cosmique et abrège les réincarnations amenant à sa totale guérison.
La respiration et les poses du yoga visent à capter le prana, autre nom donné à l’Energie cosmique. Et les Rosicruciens initient leurs adeptes aux techniques spirituelles des Forces cosmiques qu’ont fait connaître dès longtemps les sagesses de l’Orient.
L’examen approfondi de l’homéopathie, cent fois renouvelé et par les tenants et par les opposants, laisse sans réponse claire la question de son affiliation possible à l’Energie cosmique. Un détail alimente cette suspicion : la dilution infinitésimale du simile rend incompréhensible son action sauf qu’elle s’avère dépendante de sa dynamisation. A quelle source cette Energie est-elle donc puisée ?
Le fluide des guérisseurs ne fait pas mystère de son origine cosmique. Quant aux masseurs et autres physiothérapeutes, ils n’auraient ici aucune place si les pratiques de nombre d’entre eux ne laissaient pas paraître leurs accointances avec le fluide susmentionné, avec la réflexologie, parfois la radiesthésie, elle aussi issue de la mouvance cosmique.90
90 A ce sujet, voir le chapitre 2.
Le veto opposé à chacune de ces thérapies tient donc essentiellement et d’abord à cet aspect de leur prétendu savoir. Leurs prestations correspondent à l’anthropologie enseignée par le Tao. Elle est sans rapport avec celle qu’enseigne l’Ecriture sainte, anthropologie jusqu’ici prise en considération par la médecine scientifique. Elle traite de la maladie comme d’une entité soignée pour elle-même.
De plus, l’anthropologie biblique laisse clairement entendre que la maladie est originellement la conséquence de la rupture de communion entre le Créateur et les créatures, et non un déséquilibre entre le yin et le yang.
Ultime remarque :
Quel thérapeute sérieux et responsable oserait conclure : « Si la pratique de ces médecines connaît quelques résultats bénéfiques, ses présupposés importent peu… » ?
Outre la superficialité du propos, la réalité sous-jacente aux médecines alternatives laisse paraître des éléments moins anecdotiques.
Un texte important de l’Ecriture révèle l’arrière-plan invisible, mais non moins inspirateur du comportement de l’homme pécheur. Sa manière de vivre – on pourrait ajouter : sa manière de se soigner – est conforme à celle du « train de ce siècle, soumis au Prince de la puissance de l’air, dont l’esprit agit dans l’homme rebelle à Dieu ».91
91 Ephésiens 2.2.
Tout homme est passager du « train de ce siècle », vit naturellement dans la dépendance de son « Prince » et de son « esprit ». Il n’est pas nécessaire d’en démontrer la réalité. Elle est le pain quotidien de tous les médias. Paul révèle la redoutable efficacité de cet esprit de « rébellion ». Son vocabulaire est précis :
La « puissance de l’air » n’est pas à confondre avec le souffle de la respiration qui oxygène le sang. Cette puissance est celle d’un « esprit » qui, littéralement, « énergise les fils de la rébellion », c’est-à-dire l’homme ignorant, indifférent, fermé, voire hostile à l’Evangile libérateur.
Comme le disait Luther parlant des limites d’action de Satan : « à la mesure de la longueur de sa chaîne », le Prince du Cosmos dispose de l’Energie qui alimente le train de ce monde. En tout domaine, devant le peu de temps laissé à son hégémonie, il en use et en abuse. Il se sait Prince déchu. Au désert, puis à Golgotha,92 Jésus-Christ l’a détrôné. Il a conscience d’aller au-devant de son prochain effondrement. C’est pourquoi il s’emploie sans répit à le contester et travaille à rétablir son pouvoir.
92 Matthieu 4.1-11 ; Marc 15.39.
A défaut d’être Créateur et Sauveur, Satan s’applique à être un faux Seigneur, imitateur de surcroît. Il l’est, en particulier dans le soulagement et le bien-être apparents qu’apportent les médecines alternatives. Leur dynamique ne fait pas mystère de son origine céleste. Elle est attribuée à K’i, Force créatrice invisible, inconnaissable, éternelle. Le vocabulaire de ses prestations est un scabreux plagiat de l’Evangile.
Le summum du genre nous est transmis par une prophétesse allemande du Reiki, Brigitte Müller. Elle enseigne que l’Energie dont elle est médiatrice « est une forme de divinisation de soi-même ». Elle invite ses disciples, adeptes de « sa méditation mondiale de la guérison », à répéter après elle : Je commence par moi-même. Je suis une âme vivante. L’Esprit de Dieu habite en moi. Moi et le Père, nous sommes un, et tout ce que le Père a m’appartient. En vérité, je suis le Christ de Dieu. »93
93 Magazine Christiiches Zeugnis 4/98, cité par L’ésotérisme en vogue, paru dans L’Avènement n° hors-série, Romanel-sur-Lausanne.
Qui pourrait dire mieux ?
Il n’y a pas lieu de nous étonner d’un tel dévoiement de la spiritualité. Dans sa vision prophétique de la fin des temps, Paul nous en informe :
« Satan usera de tout son pouvoir séducteur pour tromper ceux qui se perdent, parce qu’ils sont fermés à l’amour de la Vérité qui les aurait sauvés. »94 Encore faut-il remarquer que ce pouvoir est également actif dans les services de la médecine officielle. Elle est parfois autoritaire dans sa manière d’imposer ses choix et de priver le patient de sa libre décision. Il en est ainsi, précise l’apôtre, parce que Satan mène « le train de ce siècle ».95 Ou parce que la médecine toute-puissante et son médecin prophète s’en arrogent le droit…, ajouterons-nous !
95 Ephésiens 2.2.
Les religions et philosophies de son époque désignaient du nom de prêtres, alchimistes, enchanteurs, thaumaturges, magiciens, sorciers, marabouts, guérisseurs, les utilisateurs des Puissances célestes agissant dans la vie des hommes. A leur Ecole d’« initiés », ils avaient appris leurs formules et leurs pratiques agissantes. La révélation judéo-chrétienne, en particulier son anthropologie appelant à la réconciliation de l’homme avec son Créateur, devait faire totale opposition à l’hégémonie du « train de ce siècle ».
En réalité, l’infidélité fréquente des chrétiens et l’obscurantisme de l’Eglise apostate ont laissé au Prince de ce monde nombre de ses pouvoirs et de ses prérogatives.
Les religions et philosophies d’autrefois, aujourd’hui partout recrudescentes et quelque peu modernisées, marginalisent l’Evangile. Du reste, les thérapies qu’elles proposent visent non pas seulement la guérison, mais la divinisation de l’homme. Elles se veulent holistiques.
Par ailleurs – il faut le souligner –, les recherches objectives de la médecine scientifique ont partiellement privé le Prince de ce monde du pouvoir qu’il détient. Au service du prochain – sans méconnaître certaines défaillances déjà relevées –, le labeur « classique » des soignants traduit une connaissance judéo-Chrétienne de l’anatomie et des lois naturelles de la vie et de la santé.
Cela ne laisse ni indifférent ni résigné celui que l’Ecriture nomme « la plus rusée des créatures ».96 Le retour en force des médecines alternatives en est un aspect… officialisé !
96 Genèse 3.1.
Quitte à paraître par trop insistants, nous le disons une fois de plus : sous une forme ou sous une autre, la plupart des médecines rangées sous l’enseigne « alternatives » sont, à leur manière, médiatrices de l’Energie cosmique. Et cela n’est pas sans effets et sans conséquences.
L’Evangile l’enseigne. Même si Satan est appelé le Prince de ce monde, tout homme reste d’abord dépendant du Créateur. Certes, le meneur du train de ce siècle exerce une réelle hégémonie sur l’humanité par les pouvoirs qu’il s’arroge et qu’elle ne lui conteste guère : l’argent, la tyrannie, le mensonge, la violence, l’hypocrisie, la sensualité dépourvue d’amour, etc. Cet asservissement reste cependant limité par la souveraineté de Dieu.A moins que l’homme ne donne à l’Ennemi accès à son être intérieur. Ce qui arrive lorsque, par consentement actif ou passif, il accueille son Energie. Car tout lieu, tout organisme, toute personne en qui le Prince trouve accueil devient un terrain perméable et bientôt acquis, obligé à une dépendance servile. C’est ce que l’apôtre Paul décrit comme le conditionnement du « rebelle ».
Encore est-il important de définir le sens de ce terme. Le rebelle n’est pas déclaré impie, irréligieux, sceptique, mécréant, révolté. Sa rébellion tient au fait qu’en raison du dynamisme cosmique accueilli (autre traduction : dès lors soumis à la Puissance de l’air), il demeure fermé, étranger, progressivement hostile à la Vie ou à l’Esprit que donne le Seigneur seul.
Autre aspect de ce conditionnement : dans les limites de leur dynamisme, les thérapies alternatives – momentanément en tout cas – participent au bien-être que le Prince offre aux voyageurs de son « train ». Ce bien-, voire ce mieux- être, ne change rien à leur rébellion. Du reste, il en va de même du bien- ou du mieux-être des médecines scientifiques.Avec cette différence essentielle pourtant : selon leurs principes, elles travaillent à maintenir ou à rétablir la santé naturelle de l’’homme.Tandis que l’Energie dynamisante des thérapies alternatives, de par son origine, contribue à entretenir et raffermir en l’homme sa rébellion. Comme le dit l’Evangile : elles l’endurcissent.97 Pour preuve : les témoignages fréquents et éloquents de ceux et celles qui, par la révélation du Christ et la puissance de l’Esprit Saint, s’en sont libérés et dénoncent l’asservissement où les a conduits l’égarement de ces médecines.98
97 1 Samuel 6.6 ; Ephésiens 4.18 ; Hébreux 3.13.
98 Dans L’ésotérisme en vogue, paru dans L’Avènement n° hors-série, Romanel-sur-Lausanne
Le sarment vit de la substance du cep. Semblablement, la vie d’un chrétien est entièrement dépendante du Seigneur. Certes, il demeure un « terrien », fils d’Adam et Eve. Il participe aux joies et difficultés de toute vie d’homme en ce monde.Toutefois, sa communion avec Christ le met, corps, âme, esprit, au bénéfice d’une vie nouvelle, éclairée et nourrie par la Parole, vivifiée par l’Esprit Saint. Sa dynamique ne doit RIEN à l’Energie cosmique. Avoir recours aux thérapies médiatrices de cette Energie est une offense au Seigneur venu libérer l’homme de la tutelle des forces, dominations, esprits mauvais, par le truchement desquels, entre autres expédients, le Prince tient encore ce monde sous sa captivité.99
99 Galates 4.9 ; Ephésiens 6.12.
Ces thérapies veulent l’homme inséparable de l’équilibre yin-yang. C’est pourquoi, à période fixe, il faut les aiguilles de l’acupuncteur, les massages du réflexologue, le fluide du guérisseur, les simile de l’homéopathe. A noter que le pendant existe en médecine scientifique, avec sa droguerie chi- mique personnelle paramédicale pour s’endormir, se réveiller, s’apaiser, s’exciter, se dynamiser, se « championniser », ou sa droguerie rythmique et musicale pour vivre et s’éclater.100
100 L’Eglise elle-même aurait à s’interroger et à discerner quand et comment sa spiritualité risque parfois de déraper dans une ivresse rythmique et charnelle.
Paul le dit aux Corinthiens : Comment un chrétien pourrait-il à la fois se réclamer du Christ et agréer l’intrusion d’un Bélial101 jamais à court de stratégie ? Par la relaxation sans contrôle et à la limite du sommeil, Bélial veut l’homme écoutant, soumis, à la merci de la manipulation qu’en douceur lui imposent le rééquilibrage de l’acupuncteur ou du réflexologue, la sophrologie de M. Caycedo ou la scientololgie de M. Hubbard, ou l’autorésurrection du yogi et de la méditation transcendantale, ou les imaginaires réincarnations qu’elles ont inspirées auxdits sages de l’Orient.
101 2 Corinthiens 6.15. Bélial = autre nom donné à l’esprit du siècle et à Satan.
Lui seraient-elles conseillées avec bienveillance, même avec la recommandation de personnes tenues pour avisées, le chrétien s’égare s’il recourt à de telles thérapies.
Albert Einstein a dit : « La religion du futur sera une religion cosmique. Elle transcendera un Dieu personnel en écartant dogme et théologie. Rassemblant le naturel et le spirituel, elle sera basée sur un sens religieux qui survient de l’expérience de toutes choses naturelles et spirituelles comme une unité pleine de sens. Le bouddhisme répond à cette description. S’il y a une religion qui peut se distinguer avec les besoins du scientifique moderne, c’est le bouddhisme. »102
102 Cité par G. Degrande dans La Bonne Nouvelle du Royaume - Patmos - Avril 1999, n° 528.
Cette vue prophétique trouve, au seuil du troisième millénaire, une confirmation impressionnante. Les dernières décennies ont vu « le train de ce siècle » emprunter les rails de la mondialisation en tout domaine. L’empire sans frontière sur lequel régnera brièvement l’Antichrist103 s’établit lentement aux yeux de tout observateur de l’Histoire contemporaine. Imitateur du Christ pour mieux le supplanter, le Prince fait appel à la foi de ses adhérents crédules et aveuglés.
Gilbert Degrande décrit remarquablement le conditionnement indispensable et obligé de ce dessein antichristique : « Nous assistons, impuissants, à un effacement des marques du judaïsme et du christianisme au profit des sectes, des mouvements ésotériques, des parasciences… Yoga, zen, arts martiaux, sophrologie, New Age, religions orientales véhiculent l’image d’un monde de simplicité, de sérénité. Les Occidentaux en ont vite fait des recettes de bonheur et de paix intérieure… aux qualités antistress…
La religion planétaire, affranchie de Dieu, naît sous nos yeux. La recherche absolue du compromis ou du consensus fait en sorte que des valeurs étrangères au judéo-christianisme soient implicitement tolérées, intégrées, digérées. »104
104 Jérusalem. Bulletin n° 528,4 / 1999.
L’accréditation générale et la séduction des médecines alternatives participent de ce consensus scientifico-spirituel. L’estampille d’officialité qu’elles ont voulue a facilement obtenu la ratification de « la sagesse de ce siècle ». Le chrétien n’en est ni ébloui, ni captif. Il a appris à ne pas « copier les modes et les habitudes… de tout le monde, à ne pas conformer sa vie aux principes qui régissent le siècle présent…»105
105 Romains 12.2 (Trad.A. Kuen, dans Parole vivante).
Il prête attention à l’avertissement et à la promesse apostoliques : « Les savants chercheurs du temps présent… limitant leur science aux choses éphémères d’ici-bas. jamais encore dans le monde… ne sont parvenus à trouver Dieu ou à le comprendre. Là où Dieu s’est révélé dans sa sagesse divine, le monde, par sa sagesse, ne l’a pas reconnu… C’est pourquoi Dieu a jugé bon de donner cette connaissance aux hommes qui placeraient leur confiance en lui. »106
106 1 Corinthiens 1.20-21 (Trad.A. Kuen, dans Parole vivante).
La santé est un bien précieux. Mais ce capital est-il à chérir, à sauvegarder à tout prix, fût-ce au gré d’une médecine contestable ? Un peu de sagesse et de discernement pourrait nous convaincre d’écouter et pratiquer la juste recommandation suivante :
« N’empêchez pas l’Esprit de vous éclairer. Ne méprisez pas les messages qu’il inspire. Examinez toutes choses, gardez-vous de ce qui est mauvais, retenez ce qui est bon. »107
En pratique :
108 Jérémie 33.6.
Un peu d’intelligence ou de simple bon sens peut accompagner cette réflexion. N’est-il pas courant le constat d’outrage, d’irrespect ou même de mépris que manifestent envers eux-mêmes et leur propre santé tant de gens, par ailleurs surpris ou révoltés d’avoir à se soigner… en conséquence de cette irrévérence ?
Il n’y a pas lieu de s’étonner que se recrutent parmi eux beaucoup de personnes intéressées aux adjuvants que leur offrent les médecines parallèles. Leur hypocondrie n’a pas trouvé de vrai soulagement dans la médecine classique. Et pour cause. Elle soigne les maladies, mais non la peur d’être malade, ni les idées parfois névrotiques qu’on peut avoir sur son propre état de santé. C’est pourquoi l’aiguille de l’acupuncteur ou la dilution homéopathique s’avèrent momentanément antalgiques, donc efficaces. Elles le sont en tout cas en conséquence de la confiance du patient dans ce type de médication, confiance en quelque sorte dynamisée par la vertu que lui attribue le thérapeute.
Mais la question peut alors se poser. Cette thérapie est-elle un placebo, c’est-à-dire une médication sans principe actif sinon celui que lui attribuent le patient et le soignant ?109
109 Réflexion d’un professeur en médecine de Bâle, relative à l’emploi des placebos en médecine générale : « Il est évident que l’on trompe les patients et qu’on leur ment en leur prescrivant un placebo. » Cité par le Dr J.-A. Pfister, op. cit. p. 64.
Mme C. Sagnières, elle, s’en explique loyalement : « Il m’était impossible de rester sourde à l’insatisfaction de patients souffrant par exemple de maladies psychosomatiques, souvent méprisées, il faut bien le dire, par la médecine scientifique, impuissante qu’elle est à objectiver leur cause et à les soulager. »
Et avec la même loyauté, à propos de l’acupuncture, elle conclut : « Je ne pense pas qu’il s’agisse d’une méthode médicale qui ait des effets très puissants. Je veux dire par là qu’elle est surtout efficace… pour des dysfonctions neuro-végétatives… et autres inconforts, très fréquents en médecine générale, mais ne mettant pas la vie en danger. Certains me trouveront peut-être pessimiste, mais si l’acupuncture était vraiment efficace dans les maladies graves, je crois que depuis le temps que la méthode est utilisée, cela se saurait. Quelques succès ponctuels ne sont pas des preuves… »110
110 Op.cit. pp. 9 et 91.
Mille pages de périodiques hebdomadaires rappellent à ces patients potentiels l’absolue nécessité de veiller attentivement sur l’apparence de leur anatomie, menacée dans son aspect dermato-physico-psycho-musculo-éroticologique. Vu sous cet angle, le maintien de la santé se situe au niveau d’une médecine préventive. En l’occurrence, le pouvoir des mots est déjà un piège séducteur. On ne dérange pas un médecin si l’on n’est pas malade. Or les médecines alternatives nous sont assurées naturelles, douces, équilibrantes, dynamisantes, holistiques, c’est-à-dire bienfaisantes pour l’être tout entier ! On peut donc y faire appel…
A l’évidence, il serait absurde de mettre ici en cause les soins et traitements d’hygiène et d’esthétique nécessaires si l’on veut effectivement rester en forme et en santé. Mais à l’évidence aussi, il y aurait lieu de discerner à quelle sorte de mains et à quel type d’intervention est confié cet office, surtout lorsqu’on nous l’assure dynamisant et holistique.
Jésus a guéri tous les malades qu’on lui amenait. Ils étaient atteints de diverses maladies ou sous l’emprise d’un démon. L’Evangile précise : « il les guérit tous »111 L’apogée de cette dynamique du Christ Seigneur fut la résurrection d’un jeune homme de Naïn, d’une adolescente, fille de Jaïrus, de Lazare et, au matin de Pâques, sa propre résurrection112.
111 Matthieu 4.24.
112 Luc 7.13-16 ; Jean 11.44 ; Matthieu 28.1-20.
Une certitude est ainsi apportée au monde. Si la maladie et son issue dernière, la mort, appartiennent à la condition humaine et, tôt ou tard, contraignent l’homme à reconnaître sa limite et son impuissance, Dieu reste Souverain et Libérateur. Guérisons et résurrections nous le rappellent, avec cette promesse : « Tous ceux qui mettent leur confiance en lui franchissent avec pleine assurance la frontière séparant la mort de la vie et accèdent à la vie éternelle. »113
113 Jean 5.24.
N’y a:t-il pas lieu, dès lors, d’être parfois scandalisé devant l’acharnement d’une médecine scientifique qui n’accepte ni l’échec de ses processus de guérison, ni son impuissance à triompher de la mort ? La réalité de cet échec et de la mort est certes meurtrissante, mais le maintien en vie artificielle durant des mois, voire des années, par la nutrition entérale114 d’un enfant né infirme ou d’un adulte gravement accidenté et demeuré inconscient n’est-il pas une meurtrissure supplémentaire infligée aux hommes par une science imbue d’elle-même ?
114 Eléments liquides induits par une sonde nasale.
Le vieillissement participe de l’ordre naturel d’une existence limitée par la mort. Son parcours connaît deux acceptions contradictoires :
Celle d’un déclin progressif, accompagné d’infirmités diverses, parfois éprouvantes, cependant vécues sereinement dans la perspective de son issue heureuse : le total renouvellement de l’être, assuré d’une vie éternelle.
Ou alors, celle d’un déclin redouté, consciemment ou inconsciemment refusé, souvent aggravé de douleurs physiques certes, mais d’autant plus éprouvantes que s’y mêle l’amertume d’avoir à endurer quelque infirmité.
Les patients de ce dernier type ont volontiers recours aux médecines alternatives.Toutefois, un malentendu doit être ici écarté : le masochisme – soit le comportement d’une personne qui trouve plaisir à souffrir – n’est nullement recommandable. Cela étant clairement dit, quelle motivation amène des patients âgés – rhumatisants souvent, ou affaiblis pour d’autres raisons – à requérir l’une ou l’autre des thérapies alternatives ?
Le vieillissement et ses infirmités placent l’homme devant la cruelle vérité d’une échéance à court ou long terme. La médecine ne guérit pas le vieillissement. Elle peut quelquefois en ralentir le cours, au mieux en soulager certains effets. Elle n’en maîtrise pas l’échéance.
Les patients inquiets, peut-être tourmentés, mais s’interdisant d’en rien laisser paraître, se plaignent de leur état. Ils s’attendraient sinon à une guérison, pour le moins à une médication dont le soulagement serait rassurant. Celle que le médecin ordonne soulage en partie, mais n’ôte pas la vieillesse. Or, c’est souvent dans ce conditionnement qu’intervient la médecine alternative. Elle non plus ne guérit pas la vieillesse ; mais la réputation de l’acupuncture, autant sinon davantage encore que sa vertu antalgique momentanée, vont assurer le patient que la menace est conjurée. A l’évidence, elle ne l’est pas. L’endorphine apparue sous l’action des aiguilles a certainement agi, mais l’effet placebo tout autant, sinon davantage.
Consciencieuse, Mme Sagnières écrit : « Il me semble licite d’utiliser la méthode chez les patients qui le désirent. »115
115 Op. cit. p.92.
Le Dr J.-A. Pfister n’a pas cette liberté. Il écrit : « Il doit exister une relation de cause à effet entre l’agent thérapeutique utilisé et le résultat observé. Il s’agit là d’éliminer l’effet placebo… pour être en accord avec les exigences de la vérité de Dieu. »
Cette fidélité est en accord avec son appréciation déjà rappelée : « La médecine se doit d’être naturaliste et expérimentale et affranchie de tout système philosophique. Cette affirmation m’apparaît comme le point de rupture entre « médecine orthodoxe » (classique, scientifique) et médecine alternative (ou parallèle). »116
116 Op. cit. pp. 62-63, 65. « Ce souci de fidélité, ajoute-t-il, n’est pas toujours réalisable, même pour celui qui le désirerait. La médecine ne peut s’exercer que dans un cadre, défini entre autres par des ‘puissances’ financières qui échappent au contrôle du praticien ; il est néanmoins de sa responsabilité de chercher comment s’affranchir de ces contraintes. »
Les exigences de la vérité ne sont pas seulement de la responsabilité du médecin. Elles concernent aussi la responsabilité du patient. Il aurait à s’interroger sur la nature de l’aide qu’il recherche quand, à l’heure du vieillissement, il requiert l’assistance de la médecine et parfois, en supplément, celle de la médecine alternative.
« Un récent travail du Fonds national de la recherche scientifique apporte des conclusions un peu affligeantes quant à la réelle motivation de ceux qui recourent aux médecines alternatives. [Ces patients] ont en moyenne une « consommation » médicale sensiblement supérieure à la norme (donc coûtent plus cher à la Caisse-maladie)… Les prestations alternatives sont généralement sollicitées en plus des prestations classiques par des gens qui semblent significativement plus préoccupés par leur santé et leur bien-être… que la norme. »117 « L’intégration des médecines alternatives, dans les prestations de l’assurance maladie, ne freine pas la hausse constante des coûts de la santé. Au contraire, on s’aperçoit, par exemple, que les purs et durs des médecines alternatives représentent moins de 1% des assurés : la grande masse consomme à la fois des soins traditionnels (beaucoup) et des soins alternatifs (un peu), très souvent en automédication. Enfin, l’étude montre que l’intégration des médecines alternatives dans l’assurance de base n’aurait aucune influence démontrée sur l’état de santé des assurés.
117 Sommer J-H. et al. Komplementärmedizin, in der Krankenversicherung Schtwveiz, 102, Nr 36.5, 1998.
Sombres résultats. »118
118 Philippe Barraud, dans l’Hebdo. 10.09.98.
« Saluons bien fort la volonté de certaines Caisses-maladie… de faire de l’ordre dans la jungle des médecines alternatives. Bonnet d’âne, par contre, aux mêmes Caisses pour la rigueur utilisée à trier l’ivraie du bon grain. On hésite entre la colère noire et le franc éclat de rire en parcourant les critères d’éligibilité [des thérapeutes]. Est-ce à la majorité des affiliés de payer pour des « docteurs miracles élus au terme d’une étude à la méthodologie si contestable » ?119
119 Dr Pierre de Vevey, président du groupement des méd. gén. vaudois, Chavornay, dans 24 Heures. 17.01.2000.
« Ce n’est pas parce qu’on explique une thérapie en faisant une relation de cause à effet avec le domaine surnaturel que cette thérapie est effectivement efficace. Mais attention, l’inverse est aussi vrai ! Ce n’est pas parce qu’une thérapie est présentée avec une explication rationnelle que cette explication rationnelle correspond à la réalité et ne cache pas un « mécanisme » surnaturel… Et même si cette distinction pouvait facilement s’opérer, il y aurait encore à trier, parmi les thérapies du domaine rationnel, celles qui sont acceptables d’un point de vue scientifique, déontologique, éthique et spirituel. »120
120 Michel Petermann, enseignant en soins infirmiers. Le Choc des médecines, op. cité, p. 52.
Il est difficile d’avoir à remettre en question des points de vue, des positions, une connaissance qu’on croyait assurés. L’agacement qu’on pourrait en éprouver n’ajoute rien à ce capital peut-être durement acquis. Seule la découverte d’aspects nouveaux et jusqu’ici ignorés en sauvegarde la véritable valeur.
Avec un brin d’humour et d’amour, en sous-titre à la dernière page de ce livre, c’est à Salomon que nous donnons la parole :
Une ordonnance du divin Médecin
« Mon fils, n’oublie pas mes instructions
Et que ton cœur retienne mes commandements.
Car ils rallongeront tes jours et ajouteront
des années à la durée de ta vie.
Ne te prends pas pour un sage,
Révère l’Eternel et détourne-toi du mal.
Ce sera une bonne médecine qui t’assurera
la santé du corps
et la vitalité de tout ton être.
Si l’Eternel te corrige, n’en fais pas fi,
S’il te reprend, ne t’impatiente pas,
Car c’est celui qu’il aime que Dieu reprend,
Agissant comme un Père avec lui,
Avec l’enfant qu’il chérit ».121
121 Proverbes 3.1-12.