L’opération préliminaire : LA CONVICTION DE L’ESPRIT (II)
Le Saint-Esprit t’amène ainsi au point critique de ton existence. Tu te décides... Mais tu n’es pas sauvé pour autant !
C’est dommage que, dans le vocabulaire chrétien courant, tant de mots bibliques soient si malmenés ; c’est le cas du mot « conversion ». Généralement, quand on dit : « Je me suis converti », on veut dire par là que l’on a changé de religion. Or, cela n’a jamais sauvé une seule âme.
Même ceux qui connaissent la Bible emploient souvent ce mot un peu à tort, car pour eux « la conversion » a généralement la même signification que « la nouvelle naissance » ou « le salut ». Évidemment, nous n’allons pas nous fâcher pour des mots, mais pourquoi ne pas redonner à ce terme son véritable sens biblique ?
En fait, le mot grec épistrophê, traduit dans nos Bibles par le mot français « conversion », ne signifie pas « salut » ou « nouvelle naissance », mais simplement un « retour en arrière, une volte-face, un demi-tour ». Il s’agit d’un changement radical d’attitude et de direction. C’est le premier pas vers le salut, c’est le geste de l’homme qui veut être sauvé ; mais ce n’est pas encore le salut. Le fils prodigue, dans la parabole de Jésus1, se retourna pour rentrer chez son père ; il changea un jour de direction, c’est-à-dire, il « se convertit » - mais son état de misère ne changea qu’à partir du moment où son père, de son côté, le reçut et fit le geste de le pardonner. C’est alors qu’il fut sauvé.
Le salut vient de Dieu, non pas de l’homme ; il vient par le geste de son Esprit en réponse à la « conversion » qui est le geste de l’homme. En réalité, l’expression « se convertir » signifie « se tourner vers Dieu » pour lui demander pardon. Dieu, parce qu’il est compatissant et fidèle, répond, c’est sûr. Mais c’est la réponse de Dieu et non la « conversion » de l’homme qui apporte la vie éternelle.
1 - Luc 15.17-20
Les prophètes de l’Ancien Testament mettaient souvent ces paroles dans la bouche de Dieu : « Revenez à moi et moi, je reviendrai à vous. » Nous serions surpris si nos traducteurs mettaient : « Convertissez-vous à moi et moi, je me convertirai à vous ! » Pourtant, il s’agit du même mot. Oui, Dieu se convertit ! Lorsque l’homme se tourne vers Dieu, Dieu se tourne vers l’homme.
Comme la fleur se tourne vers le soleil en s’épanouissant pour capter ses rayons, toi aussi tu commences à t’épanouir, tu reçois la lumière de sa face, sa vérité commence à pénétrer ton âme, tu ressens quelque chose de son amour, tu comprends enfin que Dieu se tourne vers toi : il te regarde, il te parle, il te sourit, il « t’ouvre ses bras ». Ce fut aussi la découverte du fils prodigue quand il affronta enfin ce père qu’il craignait tant et qu’il avait outragé. Le père l’embrassa.
Jésus nous accueille avec ces paroles délicieuses : « Venez à moi, vous qui êtes chargés... et je vous donnerai du repos1... » et encore : « Je ne mettrai pas dehors celui qui vient à moi2. » O bonheur !
1 - Matthieu 11.28
2 - Jean 6.37
Avant de te convertir, ton âme est comme une coupe à l’envers — comment veux-tu que Dieu y verse son Esprit ? La conversion, c’est la rectification de cette position. La coupe est placée alors dans une attitude d’attente, de réceptivité : mais elle n’est pas remplie pour autant ! Il faut ensuite que Dieu y verse son Esprit et te donne sa vie. Ne confonds donc pas ta « conversion » avec ta « nouvelle naissance », même si, dans le langage courant, les gens autour de toi mélangent un peu la terminologie biblique. Le vocabulaire est moins important que l’expérience elle-même, mais il vaut mieux connaître le mot juste ; on évite ainsi beaucoup de confusions et d’erreurs. D’ailleurs, toutes les religions parlent de « conversion » ; on peut même « se convertir » à l’athéisme ! Mais la nouvelle naissance, c’est une tout autre chose ! C’est un véritable miracle, c’est un acte du Créateur.
Le terme grec métanoia, traduit généralement dans nos Bibles par le mot « repentance », signifie littéralement un changement d’idée, de mentalité, d’attitude. Le bouleversement intérieur, qui résulte de la pénétration en nous de la Parole de Dieu, s’exprime souvent par une profonde tristesse ou angoisse ; mais le mot grec ne signifie pas nécessairement « tristesse » ; il s’agit plutôt d’un revirement radical de la pensée. Il est bon de pleurer sur son péché, mais l’important, c’est de l’abandonner, de mettre Christ à sa place, d’avoir un nouvel objectif dans sa vie, d’avoir une attitude qui réoriente l’homme vers Dieu1.
La conviction de l’Esprit nous amène à tout repenser. Les anciennes valeurs sont reconnues fausses ; nous « recalculons » ; nous parvenons à une nouvelle optique. Nous commençons à voir les choses comme Dieu les voit, comme elles sont en réalité.
Cette vision nous pousse à l’action. Nous changeons de direction. Notre attitude devient alors un acte qui engage tout notre être. Nous suivons un nouveau chemin. La conviction de l’Esprit nous amène à la repentance et la repentance à la conversion ! Exactement comme pour le fils prodigue. Il a changé d’idée et cela l’a amené à changer de direction.
1 - Nota : Il va sans dire que le mot « pénitence », que l’on trouve dans certaines versions de la Bible, est inexact, n’ayant aucun rapport avec le sens original.
Le salut est un acte de Dieu et nous n’y sommes, en fin de compte, pour rien. Nous dépendons absolument de son Esprit pour cette délivrance. Jésus l’appelle « la nouvelle naissance ». Or, tu n’as rien fait pour naître dans ce monde ! Ce n’est pas par nos propres efforts qué nous naissons : nous recevons la vie d’autrui, de nos parents.
Tu n’y peux rien, non plus, en ce qui concerne l’acte final qui doit te mettre dans la famille et dans le royaume de Dieu. Tu dépends absolument de Dieu pour cela, dans une impuissance totale. La terre ne peut fleurir d’elle-même, elle dépend de la semence qu’on y plante. Ton âme, non plus, ne peut jamais acquérir d’elle-même l’image de Christ. Mais le doigt de Dieu peut tout faire. Son Esprit, lui seul, peut changer ton cœur, en y introduisant la nouvelle vie que Jésus promet.
Es-tu donc enfin convaincu de la vérité concernant Jésus-Christ ? Tu es à la porte, mais elle est fermée, et la serrure est de l’autre côté ! Tu te poses la question terrifiante : « Agira-t-il ou non ? » Moi-même, je me souviendrai toute ma vie de ces mois, lors de ma jeunesse, passés à chercher cette porte. Quand enfin je l’ai trouvée, impossible de l’ouvrir ! Dans mon angoisse, j’ai passé de longues heures, à genoux, à vouloir y entrer... jusqu’à ce que, épuisé, bafoué, désespéré, j’ai compris que si Dieu de son côté ne faisait pas un geste, ne l’ouvrait pas lui-même, j’étais à jamais perdu. Tout ce que je pouvais faire alors, c’était de m’attendre à lui, de faire appel à sa grâce et à sa fidélité... mais, ô merveille ! Il a répondu !
Tu raisonnes, sans doute... Tu te demandes : « Comment être sûr qu’il répondra ? Et comment savoir en quoi consiste sa réponse ? Dieu est cependant fidèle et dans son livre il promet de s’engager vis-à-vis de nous, si nous nous engageons de tout notre cœur vis-à-vis de lui. Nous ne pouvons l’obliger ni le forcer ; il n’est pas une « formule », il est encore plus personnel que nous. Il est ce qu’il est ; il n’agira jamais autrement que selon les principes de son propre caractère. Heureusement, Jésus nous a révélé son caractère : par la vie et par la bouche de Jésus nous pouvons savoir avec exactitude à quel Dieu nous avons à faire. Nous savons qu’il est fidèle et juste, et qu’il ne mettra pas dehors celui qui vient à lui1. Il est comme Jésus2.
Il répond.
1 - Jean 6.37
2 - 2 Corinthiens 4.4,6
On commence à vivre dans le sein de sa maman. Pendant ces mois de gestation, une véritable vie de petit bonhomme se développe ; tous les organes sont formés, l’être humain tout entier est bâti avant la naissance. Lorsque tout est prêt, l’enfant arrive au monde.
Il en est de même dans le domaine spirituel. Avant de naître dans le royaume de Dieu, il y a toute une préparation qui se poursuit, une période de gestation, pour ainsi dire, pendant laquelle le Saint-Esprit crée tes organes de perception spirituelle pour te permettre de connaître Dieu. Son œuvre de conviction t’amène à une crise où tout devient possible. Tu peux enfin naître de Dieu, devenir son enfant. Heureux celui qui y parvient ! Cela ne résulte pas de tes propres efforts. Tu n’y peux rien. C’est Dieu qui opère ce miracle.
Une fois né de Dieu, tu ouvres les yeux pour la première fois sur les réalités de ce monde radieux qu’il appelle son royaume, éclairées par la lumière de sa face — réalités dont tu étais déjà convaincu par son Esprit mais dont tu n’avais pas fait l’expérience. Maintenant, tu connais Dieu. Tu le vois, tu l’entends, tu le touches, auprès de lui tu te sens chez toi, tu es serré sur son cœur.
Dans le monde physique, inscrit dans les dimensions de l’espace et du temps, la période de gestation pour les hommes est bien délimitée, elle dure neuf mois. Dans le domaine de l’Esprit, on n’est pas limité par la matière, il s’agit des choses éternelles. On ne peut chronométrer la période de gestation spirituelle. Pour certains, elle dure très longtemps, voire des années ; pour d’autres, elle s’achève en quelques heures. Pourtant, il y a toujours une fécondation avant la naissance, une gestation préparatoire pendant laquelle le Saint-Esprit nous convainc de la réalité de la personne de Jésus-Christ et de notre situation désespérée sans lui. En nous convaincant, il nous amène à une croyance saine, réaliste, sûre ; nous avons la certitude de la vérité.
Comme le petit gland devient un chêne, comme une seule cellule devient un être humain, ainsi l’Esprit de Dieu mûrit en nous son action au point de nous amener à la certitude. Cette certitude est absolument nécessaire, car si notre salut dépend d’un acte dans lequel Dieu s’engage lui-même totalement, il n’est pas moins vrai que Dieu ne fera rien s’il ne nous voit pas prêts à nous engager nous-mêmes totalement vis-à-vis de lui. Un jeune homme et une jeune fille ne se marient pas tant qu’ils ne sont pas sûrs l’un de l’autre — à moins qu’ils ne soient un peu fous ! De même, Dieu n’agit pas avant d’être sûr que nous sommes sûrs ! Cette certitude ne vient pas de nous-mêmes ; elle ne peut venir que de l’Esprit de Dieu : elle est le fruit de son œuvre de conviction.
Tout son effort est orienté dans ce sens. C’est un peu (même beaucoup !) comme si Dieu cherchait, coûte que coûte, à faire naître dans notre cœur un brin d’amour pour lui. Il nous cajole, nous implore, nous poursuit avec une tendresse insoupçonnée ; il se sert parfois de rudes avertissements pour éveiller notre conscience, mais toujours dans le but de nous révéler son amour. À la croix de Christ, il nous a déjà tout dit. Pourquoi sommes-nous si lents à comprendre et à lui faire confiance ?
Ce que Dieu cherche par-dessus tout, c’est cette confiance totale, qui nous oblige à nous livrer à lui, réellement, volontairement, en pleine connaissance de cause et malgré nos craintes. Confrontés à la personne de Jésus, nous nous trouvons devant une conception de Dieu qui nous convainc, qui nous inspire le respect et la confiance absolus, le seul Dieu avec qui nous puissions dialoguer, le seul vrai Dieu.
Mais ce n’est pas encore le salut ! Dieu nous rappelle que les démons croient aussi ces choses et qu’ils tremblent ; cependant, ils ne sont pas sauvés1. Il faut plus qu’une croyance pour être sauvé. Il faut ce que Jésus appelle la foi, qui est tout autre chose.
On ne peut avoir la foi sans avoir d’abord la croyance. Il faut être fermement convaincu des vérités essentielles ; voilà pourquoi l’Esprit de Dieu se donne tant de peine pour te les apprendre. Mais une fois que tu en es certain, il veut te conduire plus loin. Dans le Nouveau Testament grec, le même mot peut exprimer les deux idées, pourtant si différentes2.
Lorsque Jésus était sur la terre, il était suivi d’une foule de gens, impressionnés surtout par ses miracles, et dont beaucoup se considéraient déjà comme ses disciples. Mais Jésus ne se fiait pas à eux3. Pour lui, les véritables disciples étaient ceux qui fondaient leur foi, non sur ses miracles4, mais sur sa seule Parole, en y obéissant ; car Satan, lui aussi, peut faire des miracles même remarquables5. Les autres admirateurs, finalement, l’abandonnèrent et plusieurs d’entre eux se sont même retournés contre lui. « Beaucoup, enseignait- il, me diront en ce jour (celui du jugement) : Seigneur, Seigneur... et je leur dirai : Je ne vous connais pas ; éloignez-vous de moi, vous qui pratiquez l’iniquité6. »
Ce que les gens appellent « la foi » n’est généralement qu’une croyance, d’ailleurs souvent mal fondée et parfois même mêlée de superstition. Pour Jésus, la foi est d’abord une attitude de respect et de confiance envers lui et par conséquent envers Dieu, fondée sur la vérité de sa Parole. Ayant créé cette attitude de foi en toi, son Esprit veut maintenant la traduire en acte, en un acte de foi.
C’est alors que Dieu, de son côté, agit — pour la simple raison qu’il est à cent pour cent fidèle. Le moment arrive où il te sauve, il t’enfante. Par cet acte, tu passes de la mort à la vie.
1 - Jacques 2.19.
2 - Jean 6.66-71 ; Actes 8.13-20 ; Jacques 2.14-26
3 - Jean 2.23-25.
4 - Luc 16.31.
5 - Actes 8.9-11.
6 - Matthieu 7.22-23.
Les hommes compliquent tellement la simplicité de Dieu ! Tout ce que Dieu fait, c’est vrai, est infiniment complexe et profond ; on n’arrive jamais au fond du mystère de l’univers, de l’atome, de la vie. Pourtant, on n’a pas besoin d’une connaissance analytique pour savoir que l’on est en vie, que l’on a une maman, que l’on est heureux, que le printemps arrive... Un œuf est infiniment complexe, mais, pour le manger, ou même pour en faire sortir un poussin, on n’a pas besoin de compliquer les choses ! Un enfant même sait comment en tirer satisfaction...
Pour le salut d’une âme, c’est pareil. Je pense que l’on n’arrivera jamais au fond du mystère. C’est certainement encore plus complexe et extraordinaire qu’une naissance physique. Pour naître, on n’a pas besoin d’obtenir au préalable un doctorat en philosophie ! Pour assimiler un bifteck, on n’a pas besoin de connaître la structure de la cellule biologique ! Pour avoir du soleil, il suffit d’ouvrir les volets ; pour avoir un épi de blé, il suffit de planter un grain. De même, pour entrer dans le royaume de Dieu, il faut, comme le disait Jésus, devenir comme un petit enfant ! Dieu est simple : c’est nous qui sommes compliqués.
Heureusement pour nous, Dieu simplifie les choses, sinon personne au monde ne serait sauvé ! L’attitude qui convient devant lui, c’est un cœur entier, honnête, intègre. Une foule de gens pensent que c’est en accomplissant des exploits sensationnels ou en s’infligeant des souffrances inhumaines qu’ils parviendront au salut. Quelle tragique erreur ! Alors que la Bible nous dit simplement : « Heureux ceux qui cherchent Dieu de tout leur cœur1. » Le chemin est direct, les indications sont sûres pour celui qui veut à tout prix trouver son Créateur.
1 - Psaumes 119.1-2
Nous allons voir maintenant la condition à la réponse de Dieu, la seule ; nous pourrons ensuite, dans le reste du livre, étudier en détail le formidable processus qu’il engage pour te répondre, la façon dont il s’y prend pour te sauver de ton mal et te transformer en fils de Dieu.
Dieu a placé dans le Nouveau Testament 150 passages environ, qui nous indiquent avec une clarté remarquable, l’unique condition de son salut : la foi. Non pas une foi quelconque, mais la foi totale en Christ seul. Tu peux repérer tous ces précieux passages (et les marquer en rouge, si tu le veux !) au fur et à mesure de tes lectures du Nouveau Testament.
Il n’y a donc pas la moindre ambiguïté à ce sujet. Si tu veux trouver Dieu aujourd’hui même, tu sais enfin comment y parvenir ! Et pourtant ! Combien le grand ennemi brouille notre pensée, nous détraque, nous aveugle, nous bafoue... Il fait tout pour nous empêcher de comprendre, de peur que nous lui échappions. Ne t’étonne pas si tu as beaucoup de difficultés à saisir cette vérité et à faire le pas décisif. Mais prends courage. Le Dieu qui t’a amené à ce point te conduira jusqu’au bout. Si tu le désires réellement.
Il serait trop long d’examiner tous les textes en question ; tu peux le faire à ton gré. Je t’en signale ici un certain nombre qui sont très importants et qui suffisent largement à confirmer ce que je dis et à te donner une base inébranlable pour ton salut1.
• Jean 3.16 : « Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu’il ait la vie éternelle. »
• Jean 6.47 : « En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui croit en moi a la vie éternelle. »
• Actes 16.31 : « Crois au Seigneur Jésus et tu seras sauvé. »
1 - Pour ceux qui le désirent voici une liste supplémentaire de références qui, loin d’épuiser la matière, met absolument hors de doute le salut par la seule foi en Christ :
Jean 1.12 ; 3.14-16, 18, 36 ; 5.24 ; 6.35, 40, 47 ; 7.38 ; 11.25-27, 40 ; 12.44-46 ; 13.19-20 ; 20.29, 31 ;
Actes 10.43 ; 11.17 ; 13.38-39 ; 16.29-31 ; 26.18 ;
Romains 1.16-17 ; 3.25-30 ; 4 tout le chapitre, mais surtout les v. 23-24 ; Romains 5.1-2 ; 10.4-13 ;
Galates 2.15-21 ; 3.1-14, 26 ;
Ephésiens 1.13-14 ; 2.8-9 ;
1 Pierre 1.8-9
Il y a, c’est vrai, un tout petit nombre de passages bibliques qui semblent ajouter une autre ou d’autres conditions parallèles à la foi, comme par exemple, la repentance, l’obéissance, ou le baptême. Cependant, face à ces quelques passages, il y a l’immense poids du reste du Nouveau Testament qui enseigne de façon claire et catégorique que la seule condition du salut, c’est la foi en Christ. Le Seigneur Jésus lui-même, surtout dans l’Évangile de Jean, énonce cette vérité avec insistance : « Celui qui croit en moi, dit-il, vivra. » Et encore : « Si tu crois, tu verras la gloire de Dieu... » « Qu’il te soit fait selon ta foi... » « Ta foi t’a sauvé1... » Cela ne pourrait être plus clair.
Il est évident que si je me fais baptiser ou si je me repens, tout en croyant en Jésus-Christ, je suis sauvé. Mais il est tout aussi vrai que si je crois en Christ sans rien faire d’autre, je suis également sauvé. Les autres conditions apparentes ne sont que des choses qui accompagnent la véritable foi ou qui en résultent. Les branches n’existent que sur l’arbre. Or, la foi, c’est l’arbre et les branches sont les qualités et les actions qui en résultent. Celui qui croit réellement en Christ ne peut que se repentir et lui obéir ; la foi bouleverse et transforme sa vie. Mais toute cette action jaillit de la seule foi.
1 - Jean 11.25, 40 ; Matthieu 9.29 ; Luc 18.42
« La foi vient de ce qu’on entend et on entend lorsque la parole de Christ est annoncée1. » Littéralement traduit, « la foi, c’est-à-dire la confiance, (vient) de l’écoute (ou de l’ouïe) et l’écoute (ou l’ouïe) (vient) à travers la parole de Christ ». Nous comprenons ici, soit « la parole qui concerne Christ », c’est-à-dire, l’Évangile ou le Nouveau Testament ; soit « la parole prononcée par Christ lui-même », c’est- à-dire, son enseignement, surtout les 4 Évangiles. Mais, au fond, tout cela revient au même, puisque tout le Nouveau Testament est fondé sur les déclarations de Jésus-Christ.
C’est en écoutant Dieu à travers sa Parole, quand il parle de Christ, que tu arrives à croire. Ainsi ta foi naît de la Bible et surtout du Nouveau Testament. Quand tu entends la Parole de Christ, quand tu en es convaincu, il ne te reste qu’à te l’approprier. Dieu dit que Jésus-Christ est son Fils, qu’il a payé ton péché et que sa résurrection en est la preuve : si tu le crois, tu n’as qu’à lui dire « merci », un immense merci qui t’engage à fond, qui te jette dans ses bras, en lui faisant totalement confiance. C’est cela la foi ! Voilà la réponse qu’il attend de toi !
La foi ne vient pas de nous-mêmes. Nous ne pouvons pas la fabriquer. Elle est créée dans notre cœur par l’Esprit de Dieu, lorsque nous entendons sa voix dans notre conscience. Tout ce que nous savons concernant Christ provient de la Bible ; c’est donc uniquement à travers la Parole de Dieu que nous entendons Dieu ; c’est elle uniquement qui produit en nous la foi. À force de lire ou d’écouter l’Évangile, nous le reconnaissons comme étant la vérité. Une fois convaincus, nous réagissons, soit négativement en le refusant, soit affirmativement en l’acceptant. En disant « oui », nous faisons confiance à ce Dieu vrai et merveilleux que nous commençons à reconnaître. L’Esprit, comme nous l’avons dit, se sert de la Parole de Dieu pour nous révéler le Fils de Dieu et c’est finalement à travers lui que nous connaissons le Père.
1 - Romains 18.8-17 surtout le v.17
Ta foi n’a évidemment aucun mérite aux yeux de Dieu. Elle est simplement la réaction d’une âme qui se voit perdue mais qui voit en même temps le moyen de s’en sortir. Tu ressembles à un naufragé, ballotté de vague en vague et à bout de forces, mais qui accepte d’être saisi et retiré de l’eau, pour se retrouver dans le bateau de sauvetage. Cet homme ne va pas ensuite vanter devant les journalistes les grands mérites de son action ! Tout ce qu’il peut s’attribuer, c’est d’avoir eu le simple bon sens de comprendre sa situation, de ne pas s’être battu avec ses sauveteurs, d’avoir accepté qu’on le délivre ! Nous non plus, une fois délivrés par la main puissante de Jésus-Christ, nous n’avons rien à dire sur nous-mêmes. L’orgueil est exclu. Nous n’avons qu’un seul nom à chanter, celui de notre Sauveur.
La foi consiste à voir clair ; à se rendre compte de la réalité ; à reconnaître la vérité. Elle est la réponse de l’homme à l’amour de Dieu ; elle consiste à être foncièrement honnête vis-à-vis du Créateur. Elle est surtout un immense « oui » qui vient du fond d’un cœur entier et reconnaissant. Un « oui » et un « amen » à la promesse de Dieu1.
L’Esprit, en te convainquant, t’a simplement ouvert les yeux. Tu vois enfin clair. Dieu met devant toi le bien et le mal, la vie et la mort, le ciel et l’enfer. Tu vois si clair que tu es obligé de faire le choix, tu ne peux y échapper. Tu choisis en connaissance de cause : tu décides entre Christ et Satan.
L’incrédulité rejette le pardon de Dieu ; la foi l’accepte. Dieu t’offre gratuitement la vie éternelle : tu la prends par la foi ; tu la prends comme un cadeau, avec humilité, avec joie.
Tu ne fais pas que prendre, mais tu donnes aussi. Ce que tu donnes, c’est toi-même. Cela n’a aucune valeur pour Dieu mais c’est ce qu’il veut ! Entre ses mains cicatrisées, ton argile morte devient un poème de vie, un chant d’amour divin, une partie de lui-même. C’est un cadavre spirituel (!) que tu lui offres, que nous lui offrons tous, mais il y plante un nouvel être à l’image de Christ. Enseveli avec Christ, tu renais avec lui.
Dieu, en se donnant à toi, se donne à cent pour cent ; il donne son amour. Ce qu’il cherche en retour, c’est ton cœur, ton amour. Bien que tu ne l’aies jamais aimé, il plante néanmoins dans ton cœur la semence de sa propre vie et celle-ci jaillit ensuite comme une flamme d’amour pour lui et pour tous les hommes. En lui donnant tous les droits sur ta personne, tu découvres le paradis de sa présence ; son esclavage te rend aussi libre que le vent du ciel.
Celui qui ne veut pas de Jésus-Christ est un fou. Il refuse l’amour de son Créateur, de celui dont il dépend pour son existence même.
Jésus dit : « Celui qui croit en moi a la vie éternelle1. » Si donc aujourd’hui tu crois en lui, tu as déjà la vie éternelle ! Jésus ne dit pas « demain », ni « après la mort », ni « peut-être », ni « si tu es sage »... Il emploie le temps présent : « tu as la vie éternelle » — à condition que tu croies en lui.
Mais que signifie réellement cette expression, « croire en lui » ? Il ne s’agit manifestement pas d’une simple croyance en lui, car, nous l’avons dit, le diable même croit tout cela. Au contraire, presque toutes les fois, dans l’Évangile de Jean, où Jésus emploie cette expression, « croire en lui », le texte grec se sert de la préposition eis suivie de l’accusatif. Cette locution comporte le sens d’une intégration. Il n’existe aucune construction grammaticale en français pour donner au verbe « croire » la même portée. Il faudrait presque le traduire ici par l’expression : « croire dans Jésus-Christ » — mais cela n’est pas français.
Nous traduirions certainement mieux la pensée de Jésus par l’une ou l’autre des expressions suivantes : « se remettre à lui » ; ou bien, « se fier à lui », ou, « lui faire confiance » ; ou mieux encore, « compter sur lui », ou même « s’intégrer en lui par choix » !
1 - Jean 6.47
Une maison en feu... Le papa et la maman dehors, dans la cour. À la fenêtre, un petit garçon de 3 ans, piégé par les flammes qui condamnent l’escalier. Il est perdu, à moins qu’il ne saute par la fenêtre. Le papa et la maman ont entassé des matelas dans la cour et crient à leur enfant : « Saute ! » L’enfant regarde le vide. Il a peur. Ensuite, il regarde les flammes. C’est la panique.
Alors le père lui dit : « Mon petit, ne regarde pas ailleurs, regarde-moi dans les yeux. » L’enfant regarde. Papa lui dit : « Je t’attrape. N’aie pas peur. Saute dans mes bras ! » Le petit voit dans le regard de son papa une certitude. Il a confiance. Il saute, il est sauvé.
Voilà comment Jésus veut que tu te remettes à lui, que tu comptes sur lui. En te jetant dans ses bras tu seras sauvé.
Il ne s’agit cependant pas de sauter dans le noir ni dans l’inconnu. Dieu ne veut ni fanatisme, ni superstition, ni mysticisme inconscient, ni même existentialisme ! Il ne te demande pas de faire un pas dans l’irrationnel ou l’inintelligible. La foi en Christ n’est pas aveugle. Dieu te donne par Jésus-Christ, dans sa Parole, assez de lumière pour savoir, comme le petit garçon à la fenêtre de la maison en feu, que tu agis selon la raison. Tu sais juste assez sur Dieu pour lui faire totalement confiance... puis, lorsque tu t’engages, il honore ton geste. C’est ainsi que Dieu te sauve. La conviction devient la foi. Jésus n’a-t-il pas dit : « Ta foi t’a sauvé1 » ?
1 - Luc 7.50 ; 18.42.