Le servir dans sa présence

UN CHEMIN OUVERT

Nous avons une libre entrée dans le sanctuaire au moyen du sang de Jésus.

Hébreux 10.19

Approchons-nous avec assurance du trône de la grâce afin d’obtenir miséricorde.

Hébreux 4.16

La valeur de notre service, disions-nous, dépend de l’état de nos relations avec Dieu. De là l’importance de cultiver avec persévérance son amitié, de « chercher sa face », non seulement au début de nos journées, à l’écart, mais aussi dans nos allées et venues tout au long des heures. Vous n’ignorez pas que Satan, hélas ! se plaît à obstruer le chemin qui mène à Dieu. Tentons, voulez-vous, de « déblayer » ensemble ce chemin. Otons tout ce qui pourrait nous empêcher d’aller librement vers notre Seigneur.

1 — Approchons-nous avec assurance, en dépit des sentiments contraires ou des impressions vagues et négatives qui veulent nous faire croire que Dieu nous serait hostile. Tout ce qui nous laisse perplexes et nous tient loin de lui vient des ténèbres. Quand le Saint-Esprit est attristé, il en communique le « pourquoi » à notre esprit. Ne soyons pas non plus troublés si notre cœur est froid et sans élan vers Dieu. Plutôt que de nous lamenter, imitons ce croyant qui disait : « Parfois je me considère comme un bloc de marbre devant le divin sculpteur qui doit faire une statue. Je me présente tel que je suis devant lui, mon désir étant qu’il reproduise sa parfaite image en mon âme et me rende entièrement semblable à lui. Dans les aridités et les froideurs de l’âme, il faut de la fidélité, Dieu éprouvant de cette manière notre amour pour lui. »

2 — Approchons-nous avec assurance sans nous laisser arrêter par le vague sentiment « de ne pas être ce que nous devrions être ». Ne commettons pas l’erreur de penser qu’il faille d’abord s’examiner, confesser je ne sais quel péché, en quelque sorte se racheter pour « se sentir digne » d’entrer dans la présence du Seigneur. Si dieu nous accueille, ce n’est pas à cause de cet examen préalable ou de nos humiliations – auxquelles nous attribuerions une valeur méritoire –, mais seulement à cause de l’œuvre parfaite de son fils, le Christ Jésus. Le chemin jusqu’en sa présence est ouvert grâce au sang de Jésus (Hébreux 10.19). Donc, pas d’hésitation pourvu que nous venions à lui avec un cœur ouvert et droit. D’ailleurs, l’Ecriture nous enseigne que le processus est inverse : Approchez-vous de Dieu et il s’approchera de vous. Sentez votre misère. (Jacques 4.8). C’est à des chrétiens pourtant répréhensibles et que l’auteur ne ménage pas (versets 4-7) qu’il adresse son invitation à venir à Dieu tout simplement : Approchez-vous de Dieu (tels que vous êtes) et Dieu s’approchera de vous (le ciel n’est donc pas fermé). C’est lorsque vous serez dans la lumière de Dieu et, par là, éclairé sur vous-même, que vous serez apte à découvrir et à sentir votre misère, donc à mettre de l’ordre dans votre vie là où Dieu vous le demande. Jésus n’a-t-il pas déclaré : Je ne mettrai pas dehors celui qui vient à moi (Jean 6.37) ? A plus forte raison ne rejettera-t-il pas ceux qui lui appartiennent. L’Eternel est près de ceux qui l’invoquent avec sincérité (Psaumes 145.18).

Pour souligner ce que nous venons de dire, il vaut la peine de citer ici Oswald Chambers (1) : « En grattant sans cesse notre conscience pour voir si tout va bien, nous faisons de nous des chrétiens pleins d’eux-mêmes, chétifs et malades, et non des enfants de Dieu simples, droits et robustes… Croyez de toute votre âme que la rédemption vous sauve entièrement et puis, ne vous tracassez plus au sujet de vous-même, mais faites ce que Jésus-Christ vous demande : Priez… en ne comptant que sur lui pour faire de vous ce que vous devez être, mais pas en invoquant vos efforts méritoires pour obtenir le secours du Seigneur… La grâce de Dieu ne s’inquiète pas de savoir à quel point je suis corrompu, pourvu seulement que je vienne à la lumière. Mais malheur à moi si je tourne le dos à la lumière. »

(1) Tiré de « Tout pour qu’Il règne » de O. Chambers. Ouvrage édité par la Ligue pour la Lecture de la Bible.

3 — Approchons-nous avec assurance en refusant de croire que nous avons « déçu » le Seigneur, qu’il nous est désormais hostile et peu désireux de nous recevoir à cause d’une négligence ou d’une faute dont la gravité nous obsède. lisez les versets 2 à 5 du psaume 139, puis réfléchissez.

N’est-il pas bouleversant de savoir que ce Dieu immense tient à faire de moi son ami alors qu’il est parfaitement au fait de mes infidélités et de mon peu de consécration ? De toute éternité il sait parfaitement tout (Psaumes 139.2-5), tout… tout de ce qu’il ya de pire en moi, tout de ma perversion, de ma dureté de cœur, de mon égoïsme, de mon esprit tortueux et calculateur. Pourtant, en dépit de cette connaissance absolue, le Dieu de sainteté, parfaitement lucide sur mon compte, a la volonté de me bénir ; plus encore : de me faire paraître devant lui, au dernier jour, saint, irrépréhensible et sans reproche (Colossiens 1.22 ; 1 Corinthiens 1.8 ; Ephésiens 5.27 ; Philippiens 1.6 ; 1 Thessaloniciens 5.23 ; Jude 24). Alors que je suis déçu de moi-même lorsqu’il m’arrive de céder piteusement à la tentation, Dieu, loin de m’être hostile, me rappelle que mes pires chutes ne peuvent ni le surprendre, ni l’étonner, ni le décevoir puisqu’il est déjà au fait de la faute que je viens de commettre et qui m’attriste. Rien ne l’empêchera de faire de moi son ami. Je peux le croire si j’attribue du prix au sang versé au Calvaire. Dieu m’accepte devant lui « tel que je suis ». il m’invite constamment à chercher sa face avec assurance en dépit de mes chutes passées (Psaumes 27.8). Ces vérités devraient me pousser à l’adoration.

4 — Approchons-nous de lui avec assurance en nous persuadant que si nous avons le désir de le rencontrer et d’être en communion avec lui, c’est qu’il a lui-même mis ce désir dans notre cœur. L’initiative vient de lui. Heureusement, car nous ne quitterions jamais « le pays éloigné » (Luc 15.13). C’est lui qui, constamment et par les moyens les plus divers, éveille en nous la soif de l’approcher, de chercher sa face et de vivre en sa compagnie. Pour nous attirer, il usera, s’il le faut, d’une épreuve, d’un besoin non satisfait, d’une parole de la Bible, d’un avertissement ou d’une prédication. Peu importe le moyen choisi par Dieu pourvu que nous soyons entraînés vers lui. Le Père n’a-t-il pas promis de nous « attirer à lui » (Jean 6.44 ; 12.32) ?

5 — Approchons-nous de lui avec assurance sachant qu’il nous attend et, plus encore, nous presse de le chercher (Psaumes 27.8). Il réclame notre amitié et notre présence afin de poursuivre l’œuvre de transformation qu’il a commencée et qu’il tient à mener jusqu’à son achèvement (Philippiens 1.6). Il réclame aussi notre présence parce qu’elle lui est agréable. La Bible le confirme en comparant la prière à un parfum que le Seigneur hume avec délices. C’est pourquoi, hâtons-nous de le rejoindre « pour lui faire plaisir », en nous laissant obséder par cette pensée : « Dieu me désire, comme un père aimant jubile d’avoir son enfant près de lui pour le serrer sur son cœur. »

6 — Enfin, approchons-nous de Dieu avec confiance, persuadés qu’il ne nous décevra pas. Sa présence, c’est déjà le ciel. Une joie et une paix surnaturelles inondent le cœur de quiconque expérimente cette amitié (Philippiens 4.7). Parlant d’expérience, le psalmiste nous fait envie lorsqu’il déclare : Il y a d’abondantes joies devant Ta face (Psaumes 16.11). D’où sa pressante injonction : Fais de l’Eternel tes délices et il te donnera ce que ton cœur désire (Psaumes 37.4). Ici, pas de méprise, cependant. C’est la personne de Dieu qu’il faut rechercher et non la joie ou les sentiments merveilleux que l’on peut éprouver dans son intimité. Avez-vous déjà goûté combien le Seigneur est bon ?

Que ces pensées nous encouragent et nous incitent à nous tenir sans désemparer dans la présence de Dieu. Restons sourds aux insinuations de Satan qui le dépeignent comme un père fouettard intraitable et exigeant, prenant plaisir à nous gourmander.

Ô Seigneur, donne-moi envie d’être près de toi tout au long de mes journées. Tu es un Dieu incomparable.


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Jésus priait en un certain lieu, rappelle l’Evangile selon Luc. Lorsqu’il eut achevé, un des disciples lui dit : ‘Seigneur, enseigne-nous à prier’... (Luc 11.1, 2).

Ah ! qu’il était grand le Fils prosterné devant son Père ! Entre eux, pas de nuages. Le ciel était toujours ouvert lorsque Jésus priait. D’emblée, il était dans la présence de son Dieu, et cette présence ne le quittait pas. Leurs relations étaient si intimes, si libres et si parfaites, qu’elles forçaient l’admiration de ceux qui en étaient les témoins. En pensant à de telles relations, n’éprouvez-vous pas, comme les douze, la soif de goûter à une telle intimité avec le Seigneur ? Si tel est le cas, sachez que Dieu vous appelle à connaître cette relation d’amour filial que Jésus expérimentait en permanence. L’apôtre Paul déclare : Dieu est fidèle qui vous a appelés à la communion de son Fils Jésus-Christ notre Seigneur (1 Corinthiens 1.9). Il s’agit ici, notez-le, de la communion de son Fils et non pas seulement « avec » son Fils comme le rendent certaines traductions. Le fait que nous soyons appelés à la communion de son Fils nous permet d’affirmer que le Seigneur veut nous accorder, telle une grâce, la faveur de connaître ces relations d’amour filial qui s’étaient établies entre le Fils lui-même « fait homme » et son Dieu. Ainsi, étroitement unis au Christ par la foi, nous participons à cette vie de communion déjà ici-bas, et il ne tient qu’à nous d’expérimenter ces relations bénies dont il veut nous faire don.

Hélas, il y a tellement d’incrédulité dans notre cœur et nous connaissons si mal notre Dieu que nous acceptons difficilement l’idée qu’il est possible de recevoir cette grâce maintenant même. Ah ! si nous savions combien il lui est agréable de nous entendre exalter l’œuvre de son Fils bien-aimé, avec reconnaissance, émerveillement et foi ! Le sang versé par Jésus est tellement précieux aux yeux du Père ! Si nous en prenions pleinement conscience, nous ne nous lasserions pas de rappeler ce sacrifice qui nous a donné pleine liberté de venir à lui.

Il ne suffit pas de dire : « Seigneur, donne-moi envie d’être en communion avec toi. », ni d’ajouter : « Puisque tu m’appelles à la communion de ton Fils, je crois Seigneur que tu veux et peux m’accorder cette grâce maintenant même »… Faites un pas de plus en vous confiant en Celui « qui vous a appelé à la communion de son Fils ». Si vous lui avez livré votre vie – condition importante –, vous pouvez dire au Seigneur, sans douter : « Je réponds à ta présence et te bénis pour ce don inestimable que tu m’offres maintenant. » Ne doutez pas puisque c’est le Dieu fidèle qui a formulé la promesse. Le don est peu de chose à côté du Donateur. Donc regardez à Lui et non à ce que vous éprouvez. Demeurez en Lui et il demeurera en vous. Instant après instant. Que celui qui a soif vienne ; que celui qui veut, prenne de l’eau de la vie, gratuitement (Apocalypse 22.17).

QUESTIONS

  1. En lisant la première partie de ce chapitre, avez-vous acquis l’assurance que Dieu vous attend tel que vous êtes, qu’il ne vous est donc pas hostile alors même que vous en auriez l’impression ?
  2. Etes-vous convaincu que Dieu veut vous accorder la grâce de vivre en étroite communion avec lui maintenant même ? Lui avez-vous abandonné les rênes de votre vie ? Est-il vraiment votre Seigneur ?
  3. Avez-vous répondu à la parole de Jésus en acceptant la grâce promise (Jean 7.37) ? Aimez-vous le Seigneur de tout votre cœur ?

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