Avec Christ à l'école de la prière

6. L’INFINIE BONTÉ DE DIEU

Lequel de vous donnera une pierre, à son fils, s’il lui demande du pain ? Ou s’il demande un poisson, lui donnera-t-il un serpent ? Si donc, méchants comme vous l’êtes, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, à combien plus forte raison, votre Père qui est dans les cieux, donnera-t-Il de bonnes choses à ceux qui les lui demandent. (Mt 7.9-11)

Notre Seigneur confirme par ces paroles ce qu’Il a dit précédemment sur la certitude de l’exaucement. Pour nous enlever tout doute et nous montrer sur quel terrain solide repose sa promesse, Il en appelle aux expériences que nous avons faites sur la terre. Nous avons été enfants, nous savons donc ce que nous attendions de notre père, et ceux qui sont pères de famille trouvent tout naturel qu’un père écoute son enfant.

Le Seigneur nous invite à détourner nos regards des parents terrestres, dont les meilleurs, dit-Il, ne sont que mauvais, et de les élever jusqu’à notre Père céleste qui, lui, est parfait et de calculer COMBIEN PLUS Il donnera de bonnes choses à ceux qui les lui demandent.

Jésus veut nous amener à une assurance et à une confiance toujours plus grandes en notre Dieu, Pourquoi ne pas lui accorder ce que nous n’hésitons pas à donner à un père terrestre ? Ces paroles si simples renferment un enseignement spirituel profond. La prière n’a de force qu’en raison du degré d’intimité qui existe entre Dieu et son enfant. Elle ne sera vraiment efficace que si ce dernier consacre sa vie aux intérêts de son Père, et jouit des privilèges qu’il en reçoit.

Ainsi la promesse : Demandez et vous recevrez ne reçoit son plein accomplissement qu’en raison de l’amour qui existe entre nous et notre Père céleste. Aujourd’hui notre leçon est celle-ci : — Vivons en enfant de Dieu. Présentons nos prières à ce titre-là et elles seront certainement entendues.

Quelle doit être la vie du véritable enfant de Dieu ? Nous trouverons la réponse à cette question dans n’importe quel intérieur de famille.

Le fils qui, par dépit, abandonne la maison paternelle, qui n’y ressent aucune joie, qui n’éprouve aucun bonheur à obéir à son père et qui, malgré tout, continue à demander, espérant obtenir ce qu’il réclame, sera certainement déçu dans son attente.

Celui qui au contraire met sa joie et son bonheur dans ses relations d’amour avec son père ne tardera pas à découvrir que celui-ci n’est jamais plus heureux que lorsqu’il lui accorde ses requêtes.

L’Ecriture dit, dans l’épître aux Romains (Ro 8.14) : « Tous ceux qui sont conduits par l’Esprit de Dieu sont fils de Dieu ».

Soyons-en certains, celui qui laissera l’Esprit de Dieu diriger sa vie, apprendra à prier, et la réponse du Père céleste dépendra du degré d’obéissance de son enfant.

Etudions pendant quelques instants ce que doit être cette vie d’obéissance, base de la prière et de la foi. Nous verrons dans le sermon sur la montagne que les promesses du Sauveur et ses enseignements forment un tout. Qui veut obtenir les unes, doit obéir aux autres. C’est comme si, à cette parole : « Demandez et il vous sera donné » le Seigneur ajoutait : — J’ai fait cette promesse à ceux dont j’ai dit : « Ils seront appelés fils de Dieu, ils verront Dieu ». (Mt 5.8-9) J’ai fait ces promesses à ceux de mes enfants qui obéissent à ma parole : « Que votre lumière luise devant les hommes, afin qu’ils voient vos bonnes œuvres, et qu’ils glorifient notre Père qui est dans les cieux ». (Mt 5.16) À ceux qui marchent dans l’amour du prochain : « Afin que vous soyez fils de votre Père qui est dans les cieux ». (Mt 5.45) À ceux qui s’efforcent d’être « parfaits comme votre Père céleste est parfait ». (Mt 5.48) À ceux qui pratiquent les commandements du Père, tels qu’Il les a donnés dans, (Mt 6.1 à 18) non pour les hommes mais pour « le Père qui voit dans le secret ». (Mt 6.18) À ceux qui pardonnent comme « votre Père céleste vous pardonnera aussi ». À ceux qui se confiant en lui pour tous les besoins matériels « recherchent premièrement le royaume des cieux et sa justice ». (Mt 6.33) À ceux qui ne disent pas seulement « Seigneur, Seigneur, mais qui font la volonté de leur Père qui est dans les cieux ». (Mt 7.21)

Voilà ce que sont les enfants de Dieu dont la vie est consacrée au service du Père. Leurs prières, quelque nombreuses qu’elles soient, seront toujours exaucées, cela est bien évident.

Mais le tableau que nous venons de tracer ne pourrait-il pas décourager une âme faible ?

S’il faut d’abord satisfaire à ce portrait d’un enfant de Dieu, n’y aura-t-il pas beaucoup de gens qui devront renoncer à tout espoir d’exaucements ? Cette difficulté se résout d’elle-même si nous réfléchissons à la bienheureuse relation qui existe entre le Père et ses enfants. Il y a de grandes différences entre les enfants soit par l’âge, soit par les dons qu’ils ont reçus ; mais le Père demande de tous l’abandon complet d’eux-mêmes, seul moyen de vivre dans l’obéissance et la vérité. Il a le droit d’occuper le cœur tout entier de son enfant.

Dès qu’Il voit son enfant chercher loyalement à lui complaire en toutes choses, Il l’écoute et Il l’exauce. Prenons le sermon sur la montagne, pour guide de notre vie et nous acquerrons, malgré mainte faiblesse et mainte chute, une plus grande liberté pour réclamer l’accomplissement des promesses qui nous ont été faites. Les noms de Père et d’enfant n’en seront-ils pas le gage ?

Jésus veut nous dire aujourd’hui que le secret de toute prière efficace, c’est d’avoir le cœur pénétré de l’amour paternel de Dieu. Approfondissons tout ce que ce nom de Père comporte. Supposons le meilleur des pères terrestres, pensons à la tendresse et à l’amour avec lesquels il accueille les demandes de son enfant et à la joie qu’il éprouve de les lui accorder lorsqu’elles sont raisonnables.

Puis élevons nos regards à l’amour paternel et infini de Dieu, en réfléchissant avec combien plus de tendresse et de joie, il aime à nous exaucer lorsque nous le prions comme Il veut être prié.

Ne passons pas seulement l’heure de la prière, mais notre vie tout entière sous la divine influence du Saint-Esprit. L’enfant qui ne se soucie de connaître l’amour de son père que lorsqu’il a quelque chose à lui demander, n’obtiendra rien certainement. Mais celui qui reconnaît toujours et en toutes choses Dieu pour son Père, et qui passe avec joie sa vie en sa présence, fera l’expérience que l’amour de Dieu et l’accomplissement de ses promesses sont une seule et même chose.

Chers compagnons de route, nous comprenons pourquoi tant de prières demeurent sans exaucements. Au lieu des éclaircissements nouveaux que nous nous attendions à recevoir, Christ résume tout dans ce cri : « Abba, Père ». « Notre Père qui es aux cieux ! »

Voilà la clef de toute prière qui s’élèvera jusqu’à Dieu.

SEIGNEUR, ENSEIGNE-NOUS À PRIER.

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