BUT:
1) Eclairer les discours: Les comparaisons et les images sont pour un discours, ce que sont les fenêtres pour une maison; elles y font entrer la lumière. Quand un développement abstrait ne réussit pas à pénétrer l’esprit de nos auditeurs, il suffit souvent pour y réussir d’une image bien choisie. C’était la méthode du Seigneur Jésus: ses discours sont remplis de similitudes et nous pouvons nous autoriser de son exemple pour agir de même aujourd’hui. S’il est vrai que les gravures d’une revue illustrée nous donnent une idée bien plus nette de son contenu, que tous les récits qui se trouvent dans le texte lui-même, il est telle vérité de l’Evangile qui nous est bien plus facile à saisir, lorsqu’elle est développée dans une image ou accompagnée d’un exemple bien choisi.
2) Eviter d’être ennuyeux; Quand un discours est entièrement dépourvu d’images, il risque fort d’ennuyer l’assistance, mais aussitôt qu’elles apparaissent, les visages s’illuminent et les enfants eux-mêmes sont tout oreille, car leur coeur est réjoui à travers les fenêtres du discours.
3) Eviter d’avoir devant soi une assemblée somnolente. Il n’y a rien de pire qu’une assemblée somnolente; pour éviter cet inconvénient, il n’y a pas de meilleur moyen que de raconter une histoire intéressante. Il est bon aussi d’ajouter aux histoires des images, des anecdotes et des comparaisons.
4) Donner de la vie aux prédications: C’est là ce qui caractérisait l’enseignement du Seigneur Jésus, c’était quelque chose d’extraordinairement vivant, une succession de tableaux très colorés de la vie réelle, où tout était mis en saillie et en relief.
5) Faire comprendre aux intelligences lentes à comprendre: Les anecdotes sont d’un grand secours, pour expliquer et faire toucher du doigt, la signification de certaines vérités et de bon nombre de devoirs qui leur échappent.
6) Intéresser même les indifférents et légers: Il y a souvent dans l’assemblée des auditeurs indifférents et inattentifs, des esprits légers et frivoles sur lesquels la prédication ne porte pas et que des récits captivants peuvent atteindre.
7) Arracher nos auditeurs à toutes nos occupations terrestres: pour les arracher à leurs multiples occupations et faire entendre l’Evangile dans ces coeurs doublement verrouillés, il n’y a rien de tel, une fois de plus, que des anecdotes bien choisies et frappantes.
COMMENT LES EMPLOYER:
1) Se servir d’images simples et d’une compréhension facile: c’était le cas pour les paraboles du Seigneur Jésus, il n’empruntait ni au Talmud ses légendes, ni à la Perse ses contes, mais restait au milieu de ses disciples et parlait des choses qu’ils voyaient de leurs yeux, dans le langage qui leur était familier. Faisons comme lui, sachons ouvrir nos yeux et nous découvrirons autour de nous une grande richesse d’images et de comparaisons de toutes sortes.
2) Il n’est pas défendu, en certains cas, de recourir à des anecdotes historiques.
L’ironie est une arme puissante à la défense de la vérité.
3) Si les anecdotes sont très utiles, c’est à une condition cependant, c’est que l’on ne répète, pas trop souvent les mêmes histoires.
4) Les images ne doivent pas constituer toutefois la trame de la prédication et y occuper une place trop importante. Il y a des serinons dont l’effet est affaibli par une trop grande abondance de métaphores. Il faut en faire un usage discret et modéré et ne jamais remplacer les gerbes de blé par des plates-bandes fleuries.
Détourner l’esprit de nos auditeurs du sujet proposé à leur attention en faisant miroiter devant leurs yeux des images chatoyantes, c’est risquer de leur faire plus de mal que de bien.