1. Si les hommes ne nous comprennent pas et critiquent nos bonnes intentions ou s'ils s'opposent à nous et nous persécutent à cause de malentendus, il n'y a pas lieu de nous en étonner comme d'une chose nouvelle. Il y a toute une multitude de gens qui ne connaissent pas la raison pour laquelle ils ont été placés sur cette terre ; s'ils le savaient, ils ne perdraient pas leur temps à s'ingérer dans les affaires des autres. Ceux qui comprennent le plan de Dieu dans leur vie ne cessent de travailler à l'accomplissement de la tâche qui leur a été proposée. Ils sont indifférents à tout ce que les gens pensent et disent à leur sujet, car le Dieu auquel ils auront à rendre compte connaît leurs bonnes intentions, les maintient dans son amour et les réconforte. Pourquoi devrions-nous être troublés par l'opposition que nous rencontrons lorsque nous savons que notre Créateur et Seigneur connaît nos pensées et qu'un jour Il les révélera.
Quand un homme arrive dans un pays étranger, les habitants le regardent avec étonnement et les chiens aboient après lui. Le vrai chrétien n'appartenant pas à ce monde se regarde comme un pèlerin et un étranger (Jean 17, 14 – Hébreux XI, 13). Il n'y a donc rien de surprenant et de décourageant si un chien de ce monde le prenant pour un étranger, aboie contre lui et peut-être même le déchire (Matthieu VII, 6). Un proverbe dit : « Les chiens aboient, mais la caravane avance. » Ce qui signifie que les chiens suivent quelque temps la caravane en aboyant, puis ils s'en détournent, mais cela n'empêche pas la caravane d'avancer et de poursuivre son chemin, de sorte que tôt ou tard elle atteindra sa destination.
2. Jamais une tâche n'a été confiée à des critiques hostiles à la vérité. Peut-être qu'un jour ces critiques avaient été chargés d'une mission, mais ils en ont été déchargés à cause de leur incapacité à la remplir. Lorsque l'œuvre de Dieu leur a été reprise, ils se trouvèrent sans occupation. Pour procurer du travail à leurs mains inactives, peut-être se sont-ils amusés à jeter des pierres à ceux qui travaillaient à l'œuvre de Dieu. Mais une chose est certaine, Satan les trouvant inoccupés leur confia une mission.
Il est évident qu'un homme jouissant de la vue doit se tirer de côté lorsqu'il rencontre un aveugle cherchant son chemin à tâtons. Celui qui voit doit tout faire pour éviter de heurter l'aveugle, si malgré cela l'aveugle accidentellement heurte l'homme qui voit, ce dernier ne doit pas s'en offenser, mais au contraire tendre une main secourable au malheureux. S'il s'en impatiente, il se montre plus aveugle que l'aveugle lui-même, car son manque de sens commun et de sympathie témoigne d'une cécité absolue. De même, si quelqu'un nous persécute parce que nous suivons la vérité, loin de nous en offenser, nous devrions lui pardonner et prier pour lui (Matthieu V, 44, 45). Si malgré cela notre adversaire n'abandonne pas son animosité, nous ne perdons rien parce que nous avons agi pour l'amour de Celui qui est la vérité, de Celui qui nous a donné la vue et qui est lui-même notre part et notre récompense.
3. Dans les régions polaires, les ours ainsi que d'autres animaux se suralimentent en été et amassent dans leur corps des réserves de graisse. L'hiver venu, lorsque pendant des mois la nourriture leur fait défaut, ces animaux vivent de la graisse qu'ils ont emmagasinée. De même par la prière, nous faisons provision d'aliments spirituels et de forces divines qui nous maintiennent forts et inébranlables au temps de la persécution. Quand nous voyons (Actes III, 15) que l'opposition à l'égard de notre Seigneur s'est développée au point qu'on l'a cloué sur la Croix, qui sommes-nous pour reculer devant la persécution ? « Il vint chez les siens, mais les siens ne l'ont point reçu » (Jean I, 11).
Un marchand se rendit dans un pays étranger ; peu après son départ, sa femme donna naissance à un fils, puis elle mourut. De temps à autre le marchand envoyait de l'argent à ses parents pour l'entretien de l'enfant. Bien des années plus tard, alors que le fils était devenu un homme, son père revint de nuit et frappant à la porte, le réveilla. En voyant cet étranger, le jeune homme pensant avoir à faire à un voleur lui parla rudement. Le marchand essaya d'expliquer à son fils qu'il était son père, mais le jeune homme ne le connaissait pas et n'avait aucune expérience de son amour. Dans son ignorance, il frappa le voyageur, le blessa et le livra à la police. Le lendemain une enquête fut faite et elle établit que le voyageur attardé qui avait été pris pour un voleur, était bien le père resté si longtemps absent. En voyant son erreur, le jeune homme fut rempli de regrets. Il se frappa la poitrine, pleura, demanda pardon, promettant qu'à l'avenir il ne manquerait jamais de servir son père dans l'obéissance la plus complète. Cet incident se termina à la confusion du jeune homme honteux d'avoir manqué de respect à son père. Parmi nous, il y a des centaines, des milliers d'hommes qui, en ce moment même n'éprouvent aucun repentir de la manière dont ils traitent leur Père Céleste ; ils ne se lèvent pas pour retourner à Lui. Soyons affligés de l'endurcissement de ces cœurs et demandons à Dieu qu'Il veuille bien se révéler Lui-même à eux dans Sa Grâce.
4. Beaucoup ne découvrent jamais leurs propres défaillances et leurs manquements, et sont toujours à la recherche des fautes d'autrui. L'œil qui voit les choses extérieures ne se voit pas lui-même et ne remarque pas ses défauts. Ainsi les adversaires de la vérité voient tout à l'exception de leurs propres fautes. Lorsque nous nous regardons dans un miroir, l'œil se voit et distingue ses défauts, ainsi en vivant dans la communion de la « parole faite chair » et en examinant nos vies à la lumière de la parole écrite de Dieu, nous pouvons nous connaître nous-même parfaitement. Plus que cela, Christ ne se contentera pas de nous montrer notre état de péché, mais Il se révélera encore à nous dans Sa puissance de guérison et de salut. Si nous nous tournons vers Lui, obéissants et persévérants dans la prière, vivant en Sa sainte communion, Il fera disparaître nos imperfections et nous transformera à son image glorieuse afin que durant toute l'éternité nous ayons part à sa gloire (Jean XIV, 26 et XVII, 24).