Nous avons vu dans ces messages, que chaque livre du Nouveau Testament contient un aspect particulier de Christ qui est présenté à l’Église pour cette dispensation. Chaque auteur, dans sa compréhension de Christ, a ce fardeau et une urgence, et lorsque nous avons lu tous ces écrits, nous avons une présentation très complète de notre Seigneur. Il y a néanmoins, un autre aspect très riche et très utile. C’est aspect est que chaque document est ce qu’il est en valeur parce qu’il s’applique au contexte pratique actuel. Ce sont les situations auxquelles ces messages s’adressent qui font ressortir la multiple plénitude de la mission, signification et message de Christ. L’histoire, aussi bien temporelle que spirituelle, rend le Christ si nécessaire mais aussi si approprié. Ceci ressort d’autant plus quand nous voyons et considérons le contexte et l’occasion de ces écrits. Les lettres aux Corinthiens — ou à l’église qui est à Corinthe — sont particulièrement riches, comme nous le verrons, lorsqu’il s’agit de mettre en évidence Christ. Oh pour un instrument puisant à la fontaine de l’inspiration divine afin de démontrer quelque chose de Christ dans ces lettres ! Nos cours faillissent face à une telle perspective.
Quand « Corinthe » ou « Corinthiens » sont mentionnés, la réaction immédiate est celle d’un froncement de sourcils. Les désordres, les défauts, les péchés et tout ce qui est répréhensible, occupe tout de suite les premières pensées. Vraiment il s’agit d’un état de choses terrible et décourageant, et il pourrait être légitime de se demander si ceci est la foi chrétienne. Nous ne pouvons ignorer de telles choses, et cet élément de contraste et de contradiction ne peut être excusé. Des mots très forts sont utilisés par l’auteur de ces lettres. Faites face à ces choses ! Acceptez-les ! Ne cachez rien ! Lorsque vous l’avez fait, posez donc votre question principale : Pourquoi Dieu a t-Il autorisé tout ceci, et pourquoi a t-Il permis que ce soit inclus dans un document qui est lu par un cercle toujours grandissant et qui perdure à travers les âges ? Pourquoi Dieu n’a t-Il pas caché cette honte, ce reproche, cette contradiction à Sa propre nature et volonté? Lorsque nous avons fait tout cela et demandé l’ultime question, nous avons simplement donné la réponse. Dieu n’a jamais agit ainsi, que ce soit dans l’histoire de Ses plus grands serviteurs, ni dans celle de Son peuple. De par cette voie inhabituelle de Dieu, une voie, pensons-nous que nous n’empruntions jamais, nous devons poser une question très significative : Il y aurait-il gain ou perte du point de vue de l’avenir, si tout ce manquement, si tout ce tort avait été couvert et s’il n’avait pas été permis à la postérité de le connaître ? Il existe différentes façons de se poser la question, mais avons-nous, et l’Église à travers les siècles, profité des lettres aux Corinthiens en considérant ce qui a initié ces lettres ? En répondant à cette question de base, il y a deux choses qui sont mises en évidence. Premièrement, les valeurs qui ont été puisées de cette situation se sont accrues. Deuxièmement, comment un telle situation pouvait-elle exister parmi les chrétiens ?
Ces deux choses vont nous emmenés loin, et dans des eaux ou des mines très profondes et profitables.
Aussi, commençons par rassembler ce que nous pourrions appeler :
Qu’il y ait eu une très âpre bataille à Corinthe pour le témoignage de Dieu, ne fait aucun doute. Mettant de coté, pour le moment, la tragédie et la honte de la situation qui y prévalait, quelles sont les valeurs que nous pouvons en tirer ?
Nous avons été habitués à parler des lettres aux Éphésiens et aux Colossiens, avec celle aux Philippiens glissée entre les deux, comme étant le plus niveau de la révélation du Nouveau Testament. Prises par elles mêmes, cela est certainement juste. C’est à dire en tant que révélation du propos éternel de Dieu et comme étant en relation avec l’Église, dans ce contexte, cela est vrai. Mais dans le contexte plus large de la foi chrétienne, et de la signification de la véritable vie chrétienne ainsi que de sa vocation, il y a t-il quelque chose de comparable dans tout le Nouveau Testament, à ces quelques passages de la première épître aux Corinthiens ? Prenons, par exemple, ce cours passage du chapitre deux, verset 9-10 : « Ce que l’œil n’a pas vu, et ce que l’oreille n’a pas entendu, et qui n’est pas monté au cour de l’homme, ce que Dieu a préparé pour ceux qui l’aiment, — mais Dieu nous l’a révélée par son Esprit ; car l’Esprit sonde toutes choses, même les choses profondes de Dieu ».
Et qu’en est-il des déclarations du chapitre six, versets 2-3, déclarations que la plupart des commentateurs et exégètes négligent car ils ne peuvent les expliquer : « Ne savez-vous pas que les saints jugeront le monde? » « Ne savez-vous pas que nous jugerons les anges? »
Quelle façon incroyable de nous réveiller à notre vocation en Christ ! Que dirons-nous du chapitre treize ? Il y a t-il quelque de comparable à cela dans toutes les littératures ? Lisez ce chapitre dans plusieurs versions, c’est vraiment un niveau superlatif d’accomplissement. Il n’est donc pas étonnant que Paul écrive ailleurs — et plus tard – : « Frères, pour moi, je ne pense pas moi-même l’avoir saisi -. »
Mais allons au chapitre quinze, cette présentation à couper le souffle de ce que Paul appelle : « l’évangile que je vous ai annoncé » Lorsque nous lisons la description des différentes catégories des corps ressuscités des saints — soleil, lune, étoiles, gloires ; le changement et la transformation de la corruption à l’incorruption, et tous les autres détails — nous sommes laissés bouche-bées avec une immense question : « Comment Paul a t-il acquis toute cette connaissance ? » La seule réponse possible ne fait qu’augmenter l’incroyable grandeur de la révélation elle-même. Tout ceci doit coller avec ce qu’il déclare à propos de la table du Seigneur dans le chapitre onze et au verset 23: « Car moi, j’ai reçu du Seigneur ce qu’aussi je vous ai enseigné. » Le verbe étant au passé: « je vous ai enseigné », doit être lié à la seconde lettre, au chapitre douze : « Je connais un homme en Christ, qui, il y a quatorze ans, a été ravi dans le paradis, et a entendu des paroles ineffables . » Le chapitre quinze de la première épître doit tout juste être la frange « des paroles ineffables. »
Ai-je prouvé ma déclaration et mon argument que la triste et déplorable situation à Corinthe avait, souverainement dans la grâce, été l’occasion de faire ressortir quelques uns des plus sublimes aspects de la révélation divine ?
Maintenant nous devons rechercher le but particulier de ces messages, autrement dit, la signification de Christ dans cette situation.
Afin d’atteindre ce but, nous devons noter quelques aspects dominants. Les épîtres aux Corinthiens sont pleins de contrastes frappants ; parmi ceux-ci, il y a un contraste entre :
L’ancienne création et la nouvelle ;
Le naturel et le spirituel ;
L’obscurité et la lumière ;
Le terrestre et le céleste ;
Le temporel et l’éternel ;
L’Ancien Testament et le Nouveau ; etc.
Entre ces contrastes se tient Jésus Christ avec Sa signification pour chacun d’entre eux. Il tourne le dos à la première catégorie avec le grand « Non ! » de Sa Croix. Sa face est tournée vers la seconde catégorie avec le grand « Oui ! » de Sa résurrection.
De cette façon il est démontré que la chrétienté est divisée et coupée en deux.
Il y a une certaine chrétienté ici à laquelle Christ (dans Sa mission, Sa signification et Son message) dit positivement « NON! ». Sur cette chrétienté il est écrit un large « IMPOSSIBLE ».
Ceci est déclaré avec force et clarté dès le début de la première épître, et continu à travers les sujets soumis au jugement et à la correction. Seul le manque de place nous empêche d’énumérer tous ces points qui génère la désapprobation divine. Que le lecteur lise ces lettres et note les points
auxquels Christ dit en fait : « Certainement pas ! » De cette façon — à la fin — le verdict final et sans ambiguïté est : « Vous ne parviendrez jamais au but de Dieu de cette manière ! » Pour nous aider à voir ceci, remarquons où en sont les Corinthiens, spirituellement, par rapport à l’histoire et à la géographie. Remarquez les allusions à l’Ancien Testament dans ces lettres. Deux choses émergent clairement. La première, l’ancienne création, avec son obscurité, son chaos, son désordre, son vide et sa perspective de jugement. Deuxièmement, Israël dans le désert. Nous allons nous attacher à ce deuxième aspect pour notre présente méditation. Il est très clair que le chapitre dix de la première épître place les Corinthiens (et toute une partie de la chrétienté) dans la position d’Israël entre l’Égypte et la Terre Promise, et cela est fait avec un avertissement très prononcé. La même position est mise en avant dans la seconde épître et aux chapitre 3, versets 7 à 16.
Quels étaient donc les éléments de cette position dans l’histoire d’Israël ?
Ils connaissaient la vertu souveraine du sang de l’Agneau. Les évidences que Dieu était avec eux et pour eux étaient nombreuses. Mais malgré tout, il y avait sans cesse cette menace et ce danger sur eux de manquer l’héritage, ce que — hélas — cette génération a fait. Là est l’avertissement envers cette certaine chrétienté dans l’épître aux Corinthiens. Pourquoi en était-il ainsi ? Qu’est-ce que les lettres aux Corinthiens nous disent à ce sujet ? La réponse se trouve probablement dans deux situations. La première, il est possible d’adopter une position d’être sorti du monde et que ce même monde soit en nous. L’Égypte, même après tous les jugements, continuait à retenir et à maintenir son emprise. Il n’était jamais très difficile de céder à l’Égypte. Il est si facile de voir, dans les deux lettres aux Corinthiens, l’attirance du monde, son influence, son attraction, sur les âmes de ces chrétiens. L’auteur était persuadé que cela pouvait être désastreux, quand à l’héritage, pour ceux dont la position ne les conduisait pas à leur destinée céleste. Dans ce contexte, c’est pour cela qu’il distingue avec force entre :
Littéralement, c’est l’homme de l’âme et l’homme de l’esprit. Son résumé de cette différence est que l’homme de l’âme ne peut pas et ne va pas jusqu’au bout de la course. Il n’arrive pas à la maturité, même après des années il est toujours un petit enfant (1 Corinthiens 3.1-2). C’est celui qui est spirituel qui peut, et qui, en fait, termine la course ! Paul accentue le veto qui demeure sur le premier lorsqu’il dit : « l’homme naturel [l’homme animé seulement par son âme] ne peut… »
La chrétienté a été bien lente à reconnaître, et encore plus à accepter, cette grande différence. De par ce manque de discrimination — qui résulte d’une œuvre profonde de brisement de la croix — une certaine chrétienté existe qui ne parviendra pas ce à quoi Dieu prédispose, et une multitude de chrétiens le savent !
Les universités et autres collèges produisent peut être des docteurs en médecine, en philosophie, en arts etc., mais soyons assurés qu’aucun homme ni aucune université ne peut produire un homme de l’Esprit ayant la connaissance des choses qui ne sont « pas monté au cœur de l’homme » ! C’est l’argument et le verdict du Nouveau Testament.
Aussi, le point crucial est que Christ est autre. Il est l’autre Homme, l’Homme de l’Esprit. Sa connaissance, Sa sagesse, Ses capacités sont d’un autre ordre. La conséquence réelle de la présence de l’Esprit Saint en nous et de Son autorité, est de montrer et de faire de la foi chrétienne une reproduction, une représentation de Christ. La mission, la signification et le message de Christ est de reproduire cette autre nature qui est la Sienne, (voir 2 Corinthiens 3.16-18).
Mais relisez les deux épîtres !