Cris et gémissements s’accompagnaient parfois de prostrations physiques, de souffrances corporelles ; de chutes soudaines ; et parfois, de véritables épidémies de chutes de personnes foudroyées par la parole de Wesley.
La prédication méthodiste s’accompagna de troubles et de phénomènes physiques divers.
Un jour qu’il venait de prêcher sur la puissance du Saint-Esprit selon Actes chapitre quatre, Wesley demanda à Dieu de confirmer sa Parole. "Immédiatement, une femme qui se tenait là se mit à pleurer fort, avec la plus grande véhémence, comme si elle agonisait. Nous n’étions pas peu surpris. Mais nous avons continué en priant, jusqu’à ce qu’un nouveau chant soit mis dans sa bouche, une action de grâce à notre Dieu. Deux autres personnes furent saisies d’une profonde tristesse et contraintes de pousser des cris à cause de l’inquiétude de leur cœur. Ces personnes aussi trouvèrent la paix."
Evêques, pasteurs, intellectuels, rivalisaient d’arguments contre ces manifestations qu’on tenait pour diaboliques.
A Pelton, au milieu du sermon, l’un des mineurs commença à pousser des exclamations de joie.
Le plus souvent, les auditeurs manifestaient leur satisfaction en frappant des mains.
Avec les larmes, les sanglots, les gémissements, les cas d’agonie, le problème est plus préoccupant. On invoque tour à tour l’émotion religieuse, l’exaspération psychique, l’œuvre du Saint-Esprit.
Wesley écrit : "J’eus l’occasion de parler avec Whitefield de ces signes extérieurs qui ont si souvent accompagné l’œuvre intérieure de Dieu..."
Quand la prédication de Wesley était particulièrement puissante, les gémissements et même les cris couvraient parfois la voix de l’orateur.
Les cris et gémissements s’accompagnaient parfois de prostrations physiques, de souffrances corporelles ; de chutes soudaines ; et parfois, de véritables épidémies de chutes de personnes foudroyées par la parole de Wesley. Son journal en rapporte plusieurs exemples dès juillet 1739.
Il faut songer, avant de prendre le risque de condamner ces manifestations, à saint Paul : "Poursuivant sa route, il approchait de Damas quand, soudain, une lumière venue du ciel l’enveloppa de son éclat. Tombant à terre il entendit une voix..."
Il faut souligner qu’à l’état d’angoisse succédait généralement la joie la plus grande.
Ces phénomènes se produisaient parfois le lendemain même d’une réunion de Wesley, lorsque l’auditeur de la veille se trouvait dans la solitude. On ne peut donc invoquer là un phénomène de psychologie de foule.
Quoi qu’il en soit, Wesley faisait des enquêtes au sujet de ces manifestations physiques ou psychiques. Il soulignait que tous ces phénomènes s’accompagnaient d’un travail spirituel. Comment soupçonner des mouvements, même excessifs, s’ils aboutissent à la certitude du pardon, et à la joie en Christ ?
Wesley écrit : "J’ai souvent constaté que ces symptômes se manifestent plus ou moins au commencement des grands réveils. Cela est arrivé dans la Nouvelle Angleterre, en Ecosse, en Hollande, en Irlande et dans plusieurs parties de l’Angleterre ; mais au bout de quelque temps, ces phénomènes diminuent, et l’œuvre se poursuit dans le calme et le silence. Ceux qu’il plaît à Dieu d’envoyer dans son œuvre doivent être passifs à cet égard ; ce n’est pas à eux, mais à Dieu, de choisir les conditions dans lesquelles s’accomplit son œuvre."
Wesley rapporte encore ce qui se produisit lors d’une prédication au pénitencier de Newgate :
"La puissance de Dieu tomba sur nous ; l’un après l’autre ils tombaient à terre. Tu pouvais les voir de tous les côtés s’effondrer, comme touchés par la foudre."
Dans son journal de mai 1769, Wesley décrit le cas d’un Quaker assez indigné : "Un Quaker, qui se tenait là, n’était pas peu fâché des manifestations de ces créatures, il se pinçait les lèvres et fronçait les sourcils quand il s’effondra comme frappé par la foudre." "L’agonie par laquelle il passa était terrible à voir. Nous avons imploré Dieu de ne pas lui imputer sa folie. Et il se releva bientôt en criant à haute voix: "Maintenant je sais que tu es un prophète du Seigneur.""