« Quand sera venu le Consolateur que je vous enverrai de la part du Père, l’Esprit de vérité qui vient du Père, il rendra témoignage en moi. » Jean 15.26
« Quand le Consolateur sera venu, l’Esprit de vérité, il vous conduira dans toute la vérité, car il ne parlera pas de lui-même, mais il dira tout ce qu’il aura entendu. » Jean 16.13
Dieu avait créé l’homme à son image afin qu’en devenant semblable à lui, il pût partager sa gloire. Pour devenir semblable à Dieu, l’homme dans le paradis pouvait choisir entre deux voies qui symbolisent « l’arbre de vie » et « l’arbre de la connaissance ».
L’arbre de vie lui offrait la voie prescrite par Dieu. La vie l’eut doué de connaissance et l’eut amené à ressembler à Dieu. En voulant la volonté de Dieu, en participant à la vie de Dieu, il serait devenu parfait. Satan lui indiqua l’autre voie, lui assurant que la connaissance était avant tout désirable pour devenir semblable à Dieu. Quand l’homme préféra la connaissance à l’obéissance, il entra dans la redoutable voie qui conduit à la mort. Le désir de savoir s’empara de lui et corrompit sa nature entière ; il sacrifia à la connaissance l’obéissance et la vie.
Encore à présent la race humaine continue à se fourvoyer, à chercher le bonheur dans la connaissance, et c’est dans le domaine religieux surtout que l’homme subit l’empire de cette funeste illusion. Même lorsqu’il reçoit l’Écriture par laquelle Dieu se révèle à lui, c’est toujours avec un alliage de sagesse charnelle qu’il l’étudie. La vérité divine est dépouillée de sa force quand l’intelligence humaine s’en saisit sans le secours de l’Esprit, tandis que si elle pénètre dans son esprit, comme Dieu le veut, elle devient sa vie.
Quand notre Seigneur promet à ses disciples le Saint-Esprit, il l’appelle « l’Esprit de vérité » (Jean 16.3). Cette vérité qui est Jésus lui-même, se trouve dans l’Esprit de Dieu. Ce n’est donc plus du dehors que l’Esprit nous parle, mais c’est en habitant en nous qu’il nous révèle Christ et tout ce que Christ est pour nous. Ce Christ qui n’avait guère été jusque là qu’une pensée, qu’un sauveur en dehors de nous et bien au-dessus de nous, nous devient alors une réalité, il devient « vérité » en nous. Quand l’Esprit entre en nous, la vérité entre avec lui, et après avoir pris possession de nous à l’intérieur, « il nous conduit dans toute la vérité ».
Lorsque notre Seigneur nous promet « l’Esprit de vérité », il précise ce que l’Esprit devait faire en nous: « il rendra témoignage de moi ». Jésus venait de dire: « Je suis la vérité » (Jean 14.6). L’Esprit de vérité a donc pour mission de nous révéler et de nous communiquer la grâce et la vérité qui se trouvent en Jésus-Christ. Il nous est envoyé du ciel par Jésus glorifié pour rendre témoignage en nous et par nous de la vérité et de l’efficace de la rédemption accomplie par Christ. Il donnera vie et réalité à notre connaissance de Christ, il nous fera éprouver sa puissance pour agir et pour sauver.
« Il vous conduira dans toute la vérité, car il ne parlera pas de lui-même, mais il dira tout ce qu’il aura entendu ». C’est donc une grande docilité qui caractérise l’Esprit de vérité. Rien de plus admirable dans le mystère de la sainte Trinité que cette subordination parfaite de la part du Fils et de l’Esprit, malgré la divine égalité qui les unit au Père. Le Fils a pu réclamer à bon droit « que tous honorent le Fils comme ils honorent le Père » (Jean 5.23), et pourtant il ne croit pas déroger en disant : « Le Fils ne peut rien faire de lui-même. » « Ce que j’ai entendu de lui, je le dis » (Jean 5.19 ; 8.26). Il en est de même aussi de l’Esprit de vérité : jamais il ne parlera de lui-même.
C’est là aussi la disposition d’esprit qu’il inspire à ceux qui le reçoivent. De jour en jour l’Esprit de vérité reçoit toutes choses de Dieu ; il sait garder le silence et ne dire que ce qu’il a entendu. Imitons-le.
Apprenons que pour nous approcher de Dieu la première chose à faire est de nous reconnaître incapables de comprendre sa parole, de le prier ou de l’adorer sans l’intervention directe du Saint-Esprit. Il faut que les chrétiens ne se contentent pas de renoncer à leur propre justice, mais qu’ils renoncent encore à leur propre sagesse, et c’est là ce qui leur est souvent le plus difficile.
O mon Père ! Que l’Esprit de ton Fils, l’Esprit de vérité soit réellement ma vie. Que par lui chacune des promesses de ton Fils se vérifie pour moi. Je te rends grâce, ô mon Père, de ce qu’il demeure en moi. A genoux je te demande que selon les richesses de ta gloire, il agisse avec puissance en moi et en tous tes saints. Oh, que ton peuple tout entier apprenne à connaître ce privilège et à s’en réjouir, à croire que le Saint-Esprit vient nous révéler la présence de Christ plein de grâce et de vérité.