L'Esprit du Christ

10. L’Esprit envoyé par Jésus

« Je vous dis la vérité, il vous est avantageux que je m’en aille, car si je ne m’en vais pas, le Consolateur ne viendra point à vous, mais si je m’en vais, je vous l’enverrai. » Jean 16.7

En quittant ce monde, notre Seigneur promet à ses disciples que son départ leur sera « avantageux », que le Consolateur viendra le remplacer, et qu’il fera plus pour eux que ne pouvait faire sa présence corporelle. Ses rapports avec eux n’avaient guère été qu’extérieurs et par conséquent n’avaient pas amené tout ce qu’on aurait pu en attendre, tandis que l’Esprit viendrait en eux, habiterait en eux, leur apportant ainsi la présence de Jésus qui serait leur vie et leur force.

Tant que le chrétien ne recherche que ce qui lui est agréable et facile, il ne comprend pas qu’il lui soit « avantageux » de ne plus avoir Christ sur la terre, mais aussitôt que sans s’arrêter aux difficultés et aux sacrifices, il désire sincèrement être transformé à la ressemblance de Dieu, refléter l’image du Fils premier-né, et plaire en toutes choses au Père, il pense avec bonheur et gratitude au départ de Jésus, puisque c’est à cette condition-là que l’Esprit de Christ peut à présent devenir son esprit et le faire vivre de la vie à la foi.

C’est par la foi, par une foi qui vient de l’Esprit, de sa présence et de sa vie en nous que nous pouvons réaliser la présence de Jésus. Mais comment se fait-il donc que les croyants qui ont l’Esprit en eux n’éprouvent pas davantage sa puissance ? C’est parce qu’ils ne connaissent guère, qu’ils n’honorent guère l’Esprit qui est en eux. Ils ont beaucoup de foi en Jésus sur la croix, ou en Jésus sur son trône dans le ciel, mais ils n’ont que peu de foi en Jésus demeurant en eux par son Esprit. Ce qui leur manque encore, c’est de croire à l’accomplissement de cette promesse: « Qui croit en moi, des fleuves d’eau vive couleront de lui ». (Jean 7.38). Si nous voulons avoir la véritable foi du cœur, regardons au-dedans de nous et avec humilité attendons du Saint-Esprit qu’il fasse là son œuvre en nous. Mettons aux pieds de Jésus toute volonté, toute sagesse propres et là attendons tranquillement avec foi. Nous acquerrons ainsi la certitude que l’Esprit est en nous, que sa vie divine se développe au dedans de nous. Si nous l’honorons ainsi, si nous renonçons à agir par nous-même pour compter sur lui, il ne nous laissera pas confus, il fera réellement son œuvre en nous. Il fortifiera d’une force nouvelle notre vie intérieure; il nous donnera une foi vivante; il nous révèlera la présence de Jésus.

Amen.

Ce que les disciples connaissaient de Jésus sur la terre leur paraissait si béni et si divin qu’ils ne pouvaient se figurer rien de mieux. Ce n’est donc qu’avec douleur qu’ils pensaient à la possibilité de perdre celui qu’ils savaient être venu de Dieu. Un grand nombre de chrétiens évangéliques doivent aussi renoncer aux idées qu’ils se sont faites de Christ, s’ils veulent qu’il se révèle à eux par la puissance du Saint-Esprit. « Parce que je vous dis que je m’en vais, la tristesse a rempli votre cœur. Toutefois je vous dis la vérité, il vous est avantageux que je m’en aille. » (Jean 16.6, 7). On ne peut bien comprendre ces mots qu’en en faisant soi-même l’expérience. Il faut que la connaissance extérieure que nous avons de Christ ainsi que la vie d’efforts et de chutes qui l’accompagne fassent place à la présence même de l’Esprit qui demeure en nous.

Voici la règle à suivre pour parvenir au royaume de Dieu: Par la mort à la vie, tout perdre pour tout gagner. Le grand obstacle qui arrête les chrétiens, c’est leur confiance en l’orthodoxie, en leur science religieuse. Ah ! Disent-ils, si nous pouvions seulement être plus sérieux et plus fidèles ! Remarquons que ce n’est pas là la marche que durent suivre les disciples ; de nouveaux efforts pour être plus sérieux et plus fidèles au service d’un tel maître ne les eût amenés qu’à de nouvelles chutes. Il fallait qu’eux aussi, les disciples fidèles, en vinssent à abandonner leur ancienne manière de connaître Christ, pour recevoir une vie toute nouvelle de communion avec Lui. Oh ! Puissent les chrétiens ouvrir les yeux sur le moyen infaillible de vivre d’une vie sainte, sur la nécessité de posséder au-dedans d’eux l’Esprit de Christ qui leur révélera, leur assurera la présence du Seigneur et de sa force.

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