Saint en Christ

NEUVIÈME JOUR
Sainteté et médiation

Tu feras une lame d’or pur et tu y graveras: Sainteté à l’Eternel. Elle sera sur le front d’Aaron, et Aaron sera chargé des iniquités commises par les enfants d’Israël en faisant toutes leurs saintes offrandes ; elle sera constamment sur son front devant l’Eternel pour qu’il leur soit favorable. {Ex 28.30,38}

La maison de Dieu devait être le lieu de la demeure de sa sainteté, le lieu où il devait se révéler comme le Saint, dont on ne devait s’approcher qu’avec crainte et tremblement, et comme Celui qui sanctifie, attirant à lui tous ceux qui désirent être faits participants de sa sainteté. Le centre de la révélation de sa présence, et de sa présence en tant qu’elle sanctifie, se trouvait dans la personne du souverain Sacrificateur en sa double qualité de représentant de Dieu dans ses rapports avec l’homme, et de l’homme dans ses rapports avec Dieu. Il est la personnification de la sainteté divine sous une forme humaine, et de la sainteté humaine comme don de Dieu, pour autant que la dispensation des symboles et de l’ombre des choses à venir pouvait le présenter et l’exprimer. En lui, Dieu s’approchait pour sanctifier et bénir son peuple; en lui, le peuple venait à Dieu et s’en approchait. Et cependant le jour même des expiations, jour dans lequel il était permis au grand prêtre d’entrer dans le lieu très saint, ce jour-là, dis-je, était une preuve bien évidente de la souillure de l’homme et de son incapacité de demeurer en la présence de Dieu. Lui, le souverain Sacrificateur, preuve évidente de la souillure d’Israël, était cependant un type et comme une image du Sauveur attendu, notre bien-aimé Seigneur Jésus-Christ, représentation merveilleuse du chemin par lequel, dans les âges futurs, la sainteté deviendrait la portion de son peuple.

Parmi les nombreux points par lesquels le souverain Sacrificateur typifiait Christ comme notre sanctification, il n’en était peut-être aucun qui fût plus suggestif et plus beau que la tiare sainte qu’il portait sur son front. Tout ce qu’il portait devait être saint. Ses vêtements étaient de saints vêtements. Mais il devait y avoir une chose dans laquelle cette sainteté atteignait sa pleine et entière manifestation. Sur le front du souverain Sacrificateur devait se trouver une lame d’or avec ces mots gravés dessus : SAINTETÉ À L’ÉTERNEL.

Tous devaient y lire que l’objet suprême de son existence, la chose pour laquelle il vivait, c’était d’être la personnification, le porteur de la sainteté divine, l’élu par le moyen duquel la sainteté de Dieu devait découler en bénédictions sur le peuple.

Le moyen par lequel la bénédiction de cette sainte tiare devait agir était très remarquable. En portant « SAINTETÉ À L’ÉTERNEL » sur son front, il doit, ainsi que nous le lisons, « être chargé des iniquités commises par les enfants d’Israël, en faisant toutes leurs saintes offrandes, afin que l’Eternel leur soit favorable ». Pour chaque péché, un sacrifice ou quelque moyen d’expiation avait été institué. Mais que faire pour ce péché qui s’attache au sacrifice même ou à quelque partie du service religieux lui-même ? « Tu désires la vérité dans le cœur ». De quel poids douloureux peut et doit être oppressé le « vrai adorateur » par le sentiment que son humiliation, ses pénitences, sa foi, son amour, son obéissance, sa consécration, tout est imparfait et souillé ! Eh bien là même Dieu y avait pourvu. La sainteté du grand prêtre couvrait le péché et la souillure des choses saintes qu’il offrait. La tiare sainte, placée sur son front, était pour l’adorateur de l’Eternel une garantie que la sainteté du grand prêtre le rendait acceptable devant Dieu. Si lui, adorateur du Dieu saint, était souillé, il s’en trouvait un au milieu de ses frères qui était saint, un qui avait une sainteté dont il pouvait se prévaloir et sur laquelle il pouvait compter. Il pouvait s’adresser au grand prêtre, non seulement comme à celui qui faisait l’expiation par l’aspersion du sang, mais qui pouvait aussi, dans sa propre personne, lui assurer une sainteté qui le rendrait lui et son offrande acceptables devant Dieu. Dans le sentiment de sa souillure, il pouvait se réjouir de ce que Dieu lui avait donné un médiateur, se réjouir de la sainteté d’un autre que lui-même, du grand prêtre que Dieu avait établi pour son peuple.

N’avons-nous pas là une précieuse leçon, nous faisant faire un pas en avant dans le chemin de la sainteté ? A notre question : « Comment Dieu rend-il saint ? » nous avons cette réponse divine: «Par le moyen d’un homme que la sainteté de Dieu a choisi pour y faire sa demeure, et dont la sainteté est nôtre, en tant que nous sommes ses frères, les membres de son corps; par une sainteté qui a une telle efficace que les péchés mêmes des choses saintes que nous faisons sont ôtés, et que nous pouvons entrer en la sainte présence de Dieu avec l’assurance d’être agréables à ses yeux».

Et n’est-ce pas là précisément l’enseignement que plus d’un chercheur sérieux de la sainteté demande ? Ils savent tous ce que la Parole enseigne concernant l’expiation, et le pardon complet qu’elle a procuré. Ils croient à l’amour infini du Père, et à ce qu’il est prêt à faire pour eux. Et cependant quand ils entendent parler de la simplicité enfantine, de l’assurance que donne la foi, de l’abandon absolu que le Père attend de ceux qui viennent à lui et qui reçoivent cette bénédiction, leur cœur tremble et leur fait défaut. C’est comme si la bénédiction dans ces conditions était hors de leur portée. A quoi leur sert d’entendre dire que le Saint s’approche si près d’eux ? leur souillure les rend impropres à réclamer ou à saisir la présence qui s’offre à eux. Mais voyez comment le Saint révèle ici le moyen qu’il emploie pour nous sanctifier et nous préparer à la communion de sa sainteté. En Celui qui est son Elu, comme Médiateur, la sainteté est préparée, conservée précieusement pour tous ceux qui viennent à Dieu par lui. Quand je me prosterne, que je prie et que j’adore et que je sens tout ce qu’il me manque de l’humilité, de la ferveur, de la foi que Dieu est en droit d’attendre de moi, je puis regarder au souverain Sacrificateur dans sa sainteté, à la tiare sainte qu’il porte sur son front, et croire que l’iniquité, le péché, qui s’est attaché à mon service pour Dieu, a été porté par lui et ôté. Je puis savoir avec certitude que malgré tous mes manquements et toute mon indignité, mes prières sont acceptées comme une odeur de bonne senteur, comme «le parfum du soir». Je puis regarder au Dieu trois fois saint et le voir me sourire pour l’amour de son Oint. « La lame d’or sera constamment sur son front devant l’Eternel pour qu’il leur soit favorable ». C’est là la précieuse vérité de la substitution « un pour tous », de la médiation ; c’est le moyen choisi de Dieu pour nous sanctifier. Le sacrifice de l’adorateur israélite est saint et acceptable en vertu de la sainteté d’un autre.

Les ombres de l’Ancien Testament ne peuvent jamais représenter d’une manière parfaitement adéquate, précise, les réalités du Nouveau Testament, avec sa plénitude de grâce et de vérité. A mesure que nous avancerons dans notre étude nous verrons que la sainteté de Jésus, notre sanctification, ne nous est pas seulement imputée, mais nous est communiquée, parce que nous sommes en Lui ; le nouvel homme que nous avons revêtu a été créé en vraie sainteté. Nous ne sommes pas seulement considérés comme saints, nous sommes saints ; nous avons reçu une nature nouvelle, sainte, en Jésus-Christ. « Car Celui qui sanctifie et ceux qui sont sanctifiés sont tous issus d’un seul. C’est pourquoi il n’a pas honte de les appeler frères ». {Heb 2.11} C’est notre union vivante avec Jésus, le Saint de Dieu, qui nous a procuré une nature nouvelle et sainte, plus encore, un droit, une part à la sainteté qui est en Jésus. Et ainsi, aussi souvent qu’il nous arrive de sentir combien nous sommes éloignés encore de la sainteté, ou combien notre souillure est grande, nous nous plaçons sous le couvert de la sainteté de Jésus, avec la pleine assurance que nous et notre offrande sommes agréables à Dieu, dans son Bien-Aimé. Quelle que soit la faiblesse de notre foi, l’insuffisance de notre désir de glorifier Dieu, et malgré tout ce qui manque à notre amour, à notre zèle, lorsque nos regards s’arrêtent sur Jésus, lorsque nous voyons sur son front divin la lame d’or avec « SAINTETÉ À L’ÉTERNEL », nous sentons que nous pouvons tourner notre visage vers lui afin de recevoir son divin sourire qui nous dit que nous sommes pleinement approuvés de Dieu et acceptés devant Lui.

Au livre du prophète Zacharie, nous lisons que dans « le jour de l’Eternel, les clochettes des chevaux porteront SAINTETÉ À L’ÉTERNEL ». La devise du grand prêtre sera devenue alors le mot d’ordre de la vie journalière; chaque objet d’art, ou servant à notre usage, sera saint aussi ; de la tête, la sainteté descendra jusqu’aux bords des vêtements. Mais commençons par réaliser la sainteté de Jésus dans sa puissance pour couvrir l’iniquité qui s’attache même à notre service pour Dieu ; faisons-en l’épreuve et ne permettons pas plus longtemps à notre indignité de nous retenir ou de nous faire douter; croyons que nous et notre service sommes acceptés parce que nous sommes saints en Christ, le Seigneur; vivons dans le sentiment de cette acceptation et entrons dans une communion vivante avec le Saint. A mesure que nous entrerons et que nous habiterons dans la sainteté de Jésus, cette sainteté entrera et habitera en nous. Elle prendra possession de notre vie entière et y répandra sa puissance conquérante, jusqu’à ce qu’il nous arrive, à nous aussi, que sur toutes les choses qui nous; appartiennent brillera en lettres de feu cette parole : « SAINTETÉ À L’ÉTERNEL ». Et nous ferons encore cette expérience, combien la voie, le chemin de Dieu pour la sainteté part incessamment d’un centre, et ici le centre est notre nature renouvelée, et s’étend en cercles toujours plus étendus, prouvant la puissance de la sainteté. Demeurons seulement enveloppés de la sainteté de Jésus lorsqu’il ôte l’iniquité du service que nous rendons à Dieu, car il veut nous rendre, nous et notre vie, saints au Seigneur.

« Soyez saints, car je suis saint ».

O mon Dieu, mon Père! mon âme te loue : et te bénit pour cette admirable révélation de ce que sont tes voies et ta grâce pour ceux que tu as appelés « saints en Christ ». Père saint ! ouvre nos yeux, afin que nous voyions, et nos cœurs, afin que nous comprenions la signification de cette tiare sainte que tu nous fais voir sur le front de notre souverain Sacrificateur, avec cette devise merveilleuse et bénie : « SAINTETÉ À L’ÉTERNEL ». Amen.

1° La sainteté n’est pas quelque chose que je puisse voir ou admirer en moi ; la sainteté pour moi c’est de me mettre à couvert, de me perdre dans la sainteté de Jésus. Et plus j’aurais vu et saisi la sainteté de Jésus, moins je chercherai et verrai de la sainteté en moi.

2° Il me rendra saint ; mon caractère, mes dispositions seront renouvelés; mon cœur, mon esprit seront purifiés, sanctifiés. La sainteté sera une nouvelle nature ; et cependant, ce sentiment humiliant et joyeux en même temps demeurerai toujours : « Ce n’est pas moi, mais Christ qui vit en moi ».

3° Faisons-nous bien petits et bien dociles devant Dieu, afin que le Saint-Esprit puisse nous révéler ce que c’est que d’être saint de la sainteté d’un autre, de la sainteté de Jésus, c’est-à-dire de la sainteté de Dieu.

4° Si nous réunissons maintenant les enseignements que nous avons trouvés dans la Parole depuis Eden jusqu’ici, nous voyons que les éléments de la sainteté en nous sont les suivants, correspondant chacun à quelque aspect spécial de la sainteté de Dieu : profond repos (chap. III) ; humble respect (chap. IV) ; entier abandon, ou don de soi-même à Dieu (chap. V) ; joyeuse adoration (chap. VI) ; simple obéissance (chap. VII). Tout ceci préparant à la divine habitation du chapitre VIII, habitation à laquelle nous participons, si nous demeurons en Jésus, qui porte sur son front la tiare de sainteté.

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