Dieu n’a pas encore fini d’étonner les disciples de Son Fils, par la conversion des personnes les plus éloignées ou les plus proches de Lui.
Il veut nous faire comprendre aussi que "toutes les routes qui mènent au bien", Proverbes 2.9, ne suivent pas nécessairement l’itinéraire qu’Il a tracé pour nous, ou que nous sommes toujours prêts à imposer aux autres.
Qui aurait pu prévoir la conversion de la femme samaritaine à l’issue de sa rencontre avec Jésus au puits de Jacob? Qui aurait pensé que cette femme amènerait à la foi au Sauveur du monde, une multitude de ses concitoyens? Jean 4.4-42.
Qui espérait encore une délivrance pour le dangereux forcené, vivant dans les sépulcres du pays des Gadaréniens? Qui pouvait se douter de tout le travail que ce démoniaque guéri accomplirait pour Jésus dans la Décapole? Marc 5.1-20.
Qui pensait qu’à Jéricho Jésus, malgré les murmures de la foule, irait loger chez le publicain Zachée, faisant entrer le salut dans la maison d’un tel pécheur et y produisant des fruits immédiats? Luc 19.1-10.
Qui s’attendait à la conversion du brigand sur la croix et qui aurait cru que le Paradis était pour lui, alors que peu de temps avant sa mort il avait insulté avec son camarade le Seigneur crucifié? Matthieu 27.44.
Qui aurait cru qu’après sa grave défaillance et son triple reniement, Pierre restauré amènerait dans sa première prédication de Pentecôte, trois mille âmes au Seigneur? Marc 14.37.
Qui songeait qu’au moment même où Saul de Tarse marchait vers Damas, respirant encore la menace et le meurtre, Dieu allait le terrasser en chemin et faire de cet homme l’apôtre des païens? Actes 9.1-16
Qui supposait qu’en la ville de Philippes, une femme, nommée Lydie, serait amenée à croire ce que Paul disait dans une réunion de plein air au bord d’une rivière? Qui pouvait deviner que cette marchande de pourpre mettrait immédiatement sa maison à la disposition de l’apôtre et de ses compagnons? Actes 16.12-15.
Dans cette même ville de Macédoine, qui aurait cru que le geôlier de la prison, au cours d’une nuit dramatique, entendrait la parole du Seigneur et serait sauvé et aussitôt baptisé, lui et tous les siens? Actes 16.23-24.
Et nous pourrions citer d’autres exemples de conversions, tant dans l’Ancien Testament que dans les Évangiles, les Actes et les Épîtres. Toutes corroborent la parole de Jésus au pharisien Nicodème: "Le vent souffle où il veut, et tu en entends le bruit; mais tu ne sais d’où il vient, ni où il va. Il en est ainsi de tout homme qui est né de l’Esprit", Jean 3.8.
Quand Dieu, dans Sa souveraineté absolue, offre sa grâce à une âme, il n’est limité ni par les hommes, ni par les lieux, ni par les circonstances. Glorieusement libre, Son heure n’est pas toujours notre heure et bien souvent la manière dont le Seigneur se révèle à Sa créature et les moyens qu’Il emploie ne correspondent nullement à nos petits schémas évangéliques et à notre compréhension théologique des choses spirituelles, Romains 11.33-36.
Même les "inconvertis" ont aussi leurs idées sur la façon dont Dieu devrait opérer à leur égard pour les rendre purs. Naaman, le Syrien en est un exemple, 2 Rois 5.1-19. Sans les exhortations pressantes de ses serviteurs, ce général passait à côté de la bénédiction et retournait, furieux, mais toujours lépreux dans son pays. Pour être guéri, il dut abandonner son orgueilleuse révolte, et les propos de son propre cœur pour faire plier sa volonté à la Parole de Dieu prononcée pour lui par le prophète Élisée, voir Job 23.12.
Pas plus que nos bonnes œuvres et nos formes de piété, ce ne sont pas nos conceptions personnelles de la vérité, ni les lumières reçues qui font notre salut. Seule la foi nous sauve lorsqu’elle saisit la grâce de Dieu au temps où Sa longue patience nous l’accorde.
Une chose pourtant ne varie pas. Dans tous les temps le salut offert à l’homme par un Dieu saint ne peut être que la sainteté même.
L’œuvre rédemptrice de notre Créateur ne s’arrête pas à la justification des pécheurs. Elle comprend toujours leur sanctification et leur glorification. Voilà pourquoi la Parole de Dieu est totalement étrangère à ce "petit salut" qui donnerait gratuitement à l’homme perdu, l’assurance du pardon de ses péchés et une garantie contre l’Enfer et les tourments éternels, tout en laissant cette créature vivre sous la domination du péché, Romains 6.14.
Si nous avons déjà démontré comment la grâce de Dieu, source de salut pour tous les hommes se manifeste de plusieurs manières, en revanche, il est bon de souligner encore que l’enseignement de la grâce est le même dans tous les temps et pour tous les hommes. Cette grâce apprend à ceux qui sont sauvés à renoncer à l’impiété et aux convoitises mondaines, et à vivre dans le siècle présent selon la sagesse, la justice et la piété, en attendant la bienheureuse espérance et la manifestation de la gloire du grand Dieu et de notre Sauveur Jésus-Christ, Tite 2.11-14.
La révélation du si grand salut de Dieu aux hommes est l’œuvre du Saint-Esprit, 1 Corinthiens 2.9-10. Du début et jusqu’à la fin de la course chrétienne l’Esprit poursuit Son action en nous, désirant atteindre tous les domaines de notre existence.
Chez les uns, Il opère par une illumination subite qui leur fait tenir pour vrais, non seulement l’existence de Dieu, mais aussi le témoignage que les Écritures rendent de l’homme et ce qu’elles attestent de la personne et de l’œuvre de Jésus-Christ.
Le plus souvent, disons-le, c’est à l’ouïe de la prédication fidèle de l’Évangile ou par la simple lecture de la Bible que les "ignorants” viennent en contact avec le Seigneur. Ils apprennent pour eux-mêmes qu’il n’y a de salut en aucun autre qu’en Jésus; car il n’y a sous le ciel aucun autre nom qui ait été donné parmi les hommes, par lequel nous devions être sauvés, Actes 4.12.
Loin de produire chez l’auditeur ou le lecteur de la Bible, une joie exaltante, la Parole de Dieu provoque premièrement dans le cœur de celui qui la reçoit, une crainte salutaire et une humiliation profonde, Habakuk 3.2.
Si parfois dans l’œuvre de la grâce, la foi précède la repentance comme la connaissance de l’amour de Dieu peut venir avant la révélation de Sa justice et de Sa sainteté, nous pouvons être assurés que tôt ou tard l’Esprit de Dieu nous amènera à nous connaître nous-mêmes et nous révélera les turpitudes de notre cœur charnel. Ce n’est pas en nous sondant nous-mêmes que nous apprenons à découvrir le péché en nous et notre faiblesse naturelle. La lumière qui éclaire tout notre être émane de la vie même du Christ et l’excellence de cette vie nous fait découvrir notre propre déchéance. Saisis d’horreur en face de ce que nous sommes devant Dieu, nous comprenons qu’avec ou sans nos œuvres nous ne méritons que la condamnation et la mort.
Cette vive douleur, cette tristesse selon Dieu, n’est autre que la repentance qui est le commencement ou l’approfondissement de l’œuvre de la grâce en l’homme, 2 Corinthiens 7.9-11. Qu’elle vienne avant ou après la foi, il n’y a pas de vie profonde avec Dieu sans que l’âme humaine sache par expérience ce qu’est la repentance. Les plus droits et les plus purs des hommes ont connu ce labourage de l’âme qui conduit à la vie abondante et permet de porter davantage de fruit pour Dieu.
Notre Père des cieux ne laisse pas vivre ses enfants dans des illusions ni même dans l’éblouissement de l’aurore. Par des voies bien à Lui et correspondant à l’état de chacun de nous, Dieu fait notre éducation. Son Esprit nous présente les déclarations formelles de l’Écriture sainte. La conscience du pécheur étant enfin réveillée, réclame impérieusement l’expiation de ses fautes. Mais quelle expiation saurait donner la paix à une conscience travaillée et le repos à un cœur troublé? Une expiation qui nous laisserait la vie et qui s’accomplirait par des œuvres, des pénitences, des mortifications, et un ascétisme très strict, ne serait pas à la mesure de nos péchés. Une conviction née de l’action du Saint-Esprit et de la Parole de Dieu nous fait admettre que "le salaire du péché, c’est la mort", Romains 6.23, et que "sans effusion de sang il n’y a pas de rémission ou de pardon", Heb 9.22. Dans l’aube grise d’un jour nouveau le croyant s’écrie: "Malheur à moi! je suis perdu", Esa 6.5. Ou encore: "Misérable que je suis! Qui me délivrera du corps de cette mort?...", Romains 7.24.
La conviction de péché, l’aveu de notre impuissance à nous sauver nous-mêmes sont généralement parmi les premiers signes de la grâce de Dieu opérant dans un cœur.
Le Saint-Esprit dirige alors nos yeux sur le Christ, dont la mission terrestre n’a pas seulement consisté à faire connaître aux hommes ce qu’ils sont devant Dieu, mais à leur manifester Son amour et à les convaincre de Sa parfaite justice, Jean 16:8-11. Par le don de Son Fils unique, Dieu veut sauver quiconque croit en Lui de la perdition éternelle.
En nous révélant les perfections infinies de Son Fils unique, Dieu nous affirme que cette vie a répondu à toutes les exigences de Sa sainteté. Cette vie a été donnée pour nous. Par la Parole de Dieu, le Saint-Esprit applique à notre conscience le sang versé du Christ et nous rappelle que Jésus a expié nos iniquités à la croix du Calvaire afin que Sa vie de résurrection devienne notre vie.
Devant les déclarations de Dieu qui ne peut mentir et qui nous a témoigné Son amour dans le fait de Golgotha, la foi jaillit du cœur et s’approprie ce divin Sauveur. En confessant de notre bouche le Seigneur Jésus, et en croyant dans notre cœur que Dieu l’a ressuscité des morts, nous sommes sauvés, Romains 10.9-10.
Dès l’instant où une âme vient au Christ, par la foi en Sa Parole, la justification du pécheur est totale devant Dieu, Romains 3.21-26. Il a cru ce que Dieu lui disait de l’homme et ce qu’Il lui révélait de Son Fils. Il sait désormais que ses péchés sont expiés et que Dieu ne s’en souvient plus, Heb 10.17. Les certitudes de la Parole de Dieu remplissent son cœur de joie et le Saint-Esprit vient lui-même rendre témoignage à son esprit qu’il est un enfant de Dieu, qu’il possède la vie éternelle.
Alors commence chez le racheté du Seigneur l’œuvre de la sanctification qui est le travail spirituel continu du Saint-Esprit voulant reproduire la vie de Jésus dans notre chair mortelle. Fixant nos yeux sur Jésus, il nous transforme en la même image, de gloire en gloire, 2 Corinthiens 3.18, jusqu’à ce que le Seigneur Jésus, à Sa venue, Philippiens 3.20-21, nous rende semblables à Lui quand nous le verrons tel qu’il est, 1 Jean 3.3.
C’est à cette œuvre de sanctification qui suit la justification et précède la glorification, que nous sommes appelés à travailler avec crainte et tremblements, Philippiens 2.12-13, en renonçant totalement à nous-mêmes et à ce que nous sommes par nature, pour suivre le Christ, devenu notre vie, notre modèle, notre but.
"En vérité, en vérité, je vous le dis, si le grain de blé qui est tombé en terre ne meurt, il reste seul mais, s’il meurt, il porte beaucoup de fruit. Celui qui aime sa vie la perdra, et celui qui hait sa vie dans ce monde la conservera pour la vie éternelle. Si quelqu’un me sert, qu’il me suive; et là où je suis, là aussi sera mon serviteur. Si quelqu’un me sert, le Père l’honorera", Jean 12.24-26.
Dans le langage scripturaire, sanctifier veut dire mettre à part pour le service de Dieu.
Si la sainteté est le terme à atteindre, la sanctification est le chemin qui conduit à ce but glorieux.
Dieu veut former sur la terre, en le séparant du mal, un peuple de franche volonté qui l’honore et le serve, en attendant des cieux Son Fils, qu’il a ressuscité d’entre les morts, Jésus, qui nous délivre de la colère qui vient, 1 Thessaloniciens 1.10.
Le Dieu qui veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité, 1 Tim 2.3-4, nous appelle dès maintenant à participer à sa sainteté qui est plus que Son caractère, mais Sa nature propre, Heb 12.10.
Selon les Écritures, la sanctification n’est pas seulement une condition du salut, mais elle en fait partie intégrante. Elle y entre comme un élément nécessaire. De même que "sans effusion de sang, il n’y a pas de pardon", Heb 9.22, "sans la sanctification nul ne verra le Seigneur", Heb 12.14.
Quand nous prêchons l’Évangile, il s’agit donc pour nous d’apporter aux âmes tout le conseil de Dieu, Actes 20.27, afin de ne pas laisser les hommes vivre dans la plus tragique des illusions. Celui qui dispense droitement la Parole de la vérité, 2 Tim 2.15, ne pourra jamais assez souligner le prix de la grâce de Dieu, 1 Corinthiens 6.20. Si le péché a régné par la mort, la grâce règne par la justice pour la vie éternelle, Romains 5.21. Aussi, la foi qui sauve ne consiste pas simplement à croire au sacrifice rédempteur du Christ. Toute foi réelle dépose en nos cœurs le germe d’une vie nouvelle et nous entraîne dès notre conversion, dans la voie du salut. Sur ce chemin, nous apprenons que notre personne et notre vie, notre être tout entier, l’esprit, l’âme et le corps, appartiennent au Seigneur qui veut les consacrer par Son Esprit au service de Dieu, 1 Thessaloniciens 5.23.
Quand la conversion est l’œuvre du Saint-Esprit — et non le produit d’un conditionnement religieux artificiel, tendant à arracher une décision à un cœur charnel, trompeur et désespérément malin, — la foi qui saisit la grâce de Dieu opère un renouvellement intérieur total, Romains 6.19. C’est la vie entière qui se trouve transformée, 2 Corinthiens 5.17. Désormais nous ne nous appartenons plus à nous-mêmes, 1 Corinthiens 6:19, mais nous sommes devenus esclaves de Dieu, Romains 6.22. Nous sommes son ouvrage, ayant été créés en Jésus-Christ pour les bonnes œuvres que Dieu a préparées d’avance, afin que nous les pratiquions, Eph 2.10.
Comme nous l’avons déjà souligné, la sanctification est inséparable de la justification par la foi sans laquelle elle n’est pas possible. Cependant il serait faux de les confondre. Les Écritures distinguent mais aussi associent toujours ces deux éléments de notre salut concentrés l’un et l’autre en Jésus-Christ. L’apôtre Paul écrit aux Corinthiens: "C’est par Lui que vous êtes en Jésus-Christ, lequel, de par Dieu, a été fait pour nous sagesse, justice et sanctification et rédemption", 1 Corinthiens 1.30.
La justification est dès le premier instant complète pour quiconque désespérant de soi-même a répondu à cet appel du Sauveur: "Venez à moi!", Matthieu 11.28-30. L’homme pécheur trouve alors en Jésus, le pardon et la paix. Il boit gratuitement à la source de l’eau de la vie, Apocalypse 22.17.
La sanctification au contraire n’est jamais achevée. Elle est l’assimilation progressive par l’âme de la vie du Christ, et la réponse du croyant à cet autre appel de Jésus: "Demeurez en moi, et je demeurerai en vous", Jean 15.4.
Une sanctification qui n’aurait pas pour base la justification par la foi n’a aucune valeur devant Dieu. De même, une justification qui ne serait pas suivie de sanctification n’existe pas.
Le si grand salut que nous présente la Parole n’est autre que la possession de Dieu dans la béatitude éternelle.
À la conversion, Dieu nous fait prendre conscience de Son immense amour pour nous. Nous comprenons non seulement qu’Il nous aime, Apocalypse 1.5, mais qu’Il nous a toujours aimés, Jer 31.3, et que rien ne pourra jamais nous séparer de Son amour, Romains 8.38-39. Cependant, Il ne nous rend pas instantanément conformes à l’image de Son Fils et ne nous introduit pas immédiatement dans la gloire. C’est pourquoi l’Écriture déclare que "nous sommes sauvés en espérance", Romains 8.24. Dieu nous promet le salut rendu possible par l’œuvre parfaite du Christ. La foi s’empare de cette promesse et le Saint-Esprit dépose dans notre cœur le germe d’une vie nouvelle. Ce germe se développe et sa croissance est la sanctification ou si l’on veut, le détail de la régénération.
La sanctification n’est donc pas un effort de la vieille nature qui chercherait un redressement ou une nouvelle orientation. Elle est le fruit naturel de la foi en Jésus-Christ, une vie par l’Esprit qui nous conduit également à marcher aussi par l’Esprit, Galates 5.25.
Cette marche par la foi consiste à ne plus suivre nos propres voies et les regards de nos yeux, à ne plus obéir aux penchants de nos cœurs, Ec 12.1. Dès le jour où nous avons connu l’amour que Dieu a pour nous, dès l’instant où nous y avons cru, 1 Jean 4.16, l’Esprit-Saint est venu habiter en nous, Romains 8:9. Lui seul peut réduire la chair au silence, la maintenant dans la mort avec ses passions et ses désirs, Galates 5:24. Remplissant notre âme de la connaissance de la volonté de Dieu, en toute sagesse et intelligence spirituelle, le Saint-Esprit nous fait marcher d’une manière digne du Seigneur, afin de lui être entièrement agréables, portant des fruits en toutes sortes de bonnes œuvres et croissant par la connaissance de Dieu. Fortifiés ainsi à tous égards par Sa puissance glorieuse; Il peut nous rendre toujours et avec joie, persévérants et patients, Colossiens 1.9-11.
Le type de la sanctification, c’est le Christ. Serviteur de Dieu par excellence, Il se sanctifie Lui-même pour les Siens, Jean 17.19. Il se consacre toujours à Dieu et à Son œuvre de salut. Jésus est le chemin. Il est la vérité, Jésus-Christ est la vie! Jean 14.6. Les disciples ont marché sur Ses Traces, et en vertu de notre foi, nous sommes engagés dans les voies de la sanctification, 1 Corinthiens 1.2.
Hélas, au cours de l’Histoire, beaucoup d’Églises méconnaissant la spiritualité du Christianisme ont ramené la sanctification à un judaïsme dépassé. L’œuvre de l’Esprit en nous ne nous conduit pas à un ascétisme extérieur: Célibat, abstinences, mortifications... Beaucoup d’âmes ignorant le simple enseignement de l’Évangile ont donné par leurs pratiques et leur manière de vivre, une image caricaturale et repoussante de la sanctification. La vie chrétienne authentique ne se passe pas dans la privation des êtres et des choses, mais dans le don total de soi au Seigneur et à ce prochain pour lequel Jésus-Christ est mort. Il n’est pas question donc pour nous d’obéir à des règles, et des ordonnances humaines — ne prends pas, ne goûte pas, ne touche pas! Colossiens 2.20-21. Tout ce qui est vraiment naturel est bon, étant un don de Dieu et pouvant être sanctifié par la prière et rapporté à la gloire de Dieu, 1 Tim 4.1-5. Le devoir du chrétien n’est donc pas de s’abstenir, mais de subordonner le visible à l’invisible. C’est ainsi que le Christ a uni dans Sa vie la discipline spirituelle et la liberté pratique.
En nous affranchissant, le Christ nous a placés dans la liberté, Galates 5.1. Seulement nous n’avons pas à user de notre liberté comme d’une occasion pour satisfaire la chair. Au contraire, par amour, nous allons nous servir l’un l’autre puisque toute la loi est accomplie dans cette seule parole: "Tu aimeras ton prochain comme toi-même", Galates 5.13-14.
Étant nés de Dieu, nous avons reçu l’Esprit de Son Fils dans nos cœurs. N’étant plus sous la loi, mais sous la grâce, nous nous considérons par la foi comme morts au péché et vivants pour Dieu en Jésus-Christ. Cependant le combat contre le péché et par conséquent le travail de la sanctification se renouvelle sans cesse, parce que les ennemis de notre salut, s’ils sont vaincus, ne sont pas encore anéantis.
Il nous faut compter avec Satan, le tentateur, appelé aussi: Notre adversaire, le diable. Il rôde autour de nous comme un lion rugissant, cherchant qui il pourra dévorer, 1 Pierre 5.8. Il se transforme aussi en ange de lumière attendant l’occasion favorable pour séduire les élus et les faire tomber dans ses terribles filets, 2 Corinthiens 11.14. Jusqu’au bout du chemin, nous sommes appelés à être sobres, à veiller et à prier afin de résister et de vaincre le Prince de ce monde.
Le monde dans lequel nous évoluons et où Dieu nous laisse pour y rendre témoignage fera tout, lui aussi, pour nous séduire par ses attraits trompeurs. Sachant que tout ce qui s’y trouve, la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie est étranger à la vie de Dieu, 1 Jean 2.15-17, nous repousserons les avances de ce présent siècle, nous souvenant que Jésus, l’amour du Père, n’a pas de place dans le cœur de ceux qui aiment le monde, Jacques 4.4.
Le péché ne pouvant plus dominer sur nous cherchera cependant à trouver dans notre chair un terrain propice pour y manifester ses œuvres. Avec les soucis quotidiens, nous savons que le péché nous enveloppe aisément, Heb 12.1. La seule manière biblique de le rejeter est de nous tenir pour morts au péché et vivants pour Dieu en Jésus-Christ, Romains 6.11.
Nous devons savoir enfin, que notre mort avec Christ et notre nouvelle naissance, n’ont pas mis fin à la chair, mais à son règne, à ses grossières manifestations, à ce vieil homme, à cette ancienne manière de vivre qui manifestait notre être irrégénéré, 1 Pierre 1.18. En effet, notre vieil homme, manifestation du péché et de la chair, a été crucifié, Romains 6.6. Nous avons donc à nous en dépouiller totalement, Colossiens 3.9, ayant revêtu le nouvel homme, Eph 4.20-24, créé selon Dieu pour être nourri par la Parole et dirigé par le Saint-Esprit. Le nouvel homme n’est pas débiteur à la chair pour vivre selon la chair, Romains 8.12. Les droits qu’elle réclame, elle les a perdus. C’est pourquoi l’Écriture nous exhorte à ne pas prendre soin de la chair pour en satisfaire les convoitises, Romains 13.14.
C’est ainsi que tout ce qui précède nous fait comprendre pourquoi la vie chrétienne qui suit la conversion nous est toujours présentée dans les Évangiles et les Épîtres comme une course, une lutte, un effort, un acte continu de vigilance pour rester dans une dépendance complète du Seigneur et dans un abandon total à Sa volonté, Colossiens 4.12.