Médiocrité ou sainteté

6. LE SECRET DE LA SANCTIFICATION: UNE OPÉRATION DE L’ESPRIT DE DIEU

Être en Christ

Par amour, le Christ s’est sanctifié lui-même pour les Siens, Jean 17.19. Il est donc le chemin dans lequel tout disciple doit marcher en traversant ce monde. Il n’existe pas de vie chrétienne véritable en dehors de cette route nouvelle et vivante. A travers Sa propre chair, Jésus a inauguré pour tous Ses rachetés la seule voie qui mène au Père, Heb 10.19-20; Jean 14.16.

Si par la foi, nous demeurons en Christ, Lui demeure en nous, et nous n’avons rien d’autre à montrer au monde que le Christ.

Jésus étant notre sanctification, ceux qui sont en Lui se trouvent protégés par Lui de tout mal. Quiconque demeure en Christ n’a plus à se demander de quoi il doit se séparer ou de quoi il doit s’abstenir. Le Christ est entre lui et tout ce qui l’environne.

Tout ce qui pourrait détruire le caractère de Christ devant les hommes doit être considéré comme une chute, bien que ce ne soit peut-être pas un péché grossier. Trop souvent, ce sont ces choses auxquelles nous ne faisons pas attention qui contristent le Saint-Esprit et retardent nos progrès spirituels dans le chemin de la sanctification.

Dans cette marche en Christ qui doit caractériser tout racheté du Seigneur, l’âme apprend à connaître la vérité qui est en Jésus, Eph 3.21. Cette vérité, c’est la pensée de Dieu à l’égard de toutes choses. Celui qui a reçu la Parole divine et qui croit au Fils de Dieu, obtient du Seigneur la force nécessaire pour poursuivre la course, Eph 6.10. Par cette puissance nouvelle, il peut combattre le bon combat et achever sa carrière terrestre en gardant la foi, 2 Tim 4.7.

À tout âge, selon le dessein de Dieu, l’homme régénéré est prêt à quitter cette vie dans des circonstances douces ou violentes. Jusqu’au bout, le sentiment de la grâce de Dieu et l’assurance de la rémunération remplissent son cœur. Son passage de ce monde au Père sera l’acte final par lequel l’enfant de Dieu scellera son témoignage auprès des incrédules et des croyants.

Cette vie de dépendance totale du Seigneur ne peut se concevoir que si Dieu est devenu l’objet de nos affections les plus chères. La force pour suivre les traces du Christ a sa source dans l’amour de Dieu révélé par le don ineffable de Son Fils. Cet amour de l’homme pour Dieu est le fruit de l’Esprit-Saint qui nous conduit dans une connaissance de plus en plus intime de Dieu et de Ses pensées de grâce pour nous. Étant devenus par la foi enfants de Dieu, nous adorons le Père en esprit et en vérité, en rapportant tout à Dieu dans la vie pratique. Que Dieu nous éprouve ou nous châtie, qu’Il nous délivre ou nous réjouisse, tout est reçu de Sa main, dans l’assurance que les motivations du Père viennent toujours de Son infinie bonté à l’égard de l’homme. Nous demeurons ainsi dans la certitude que donne la grâce en la présence de Dieu, qui est au-dessus de tout et partout et en nous tous, Eph 4:6. Là est le secret d’une marche sainte et paisible dans une parfaite tranquillité d’esprit, Esa 26.3. L’amour du Père, la grâce du Fils et la communion du Saint-Esprit sont sans cesse en activité dans notre vie, 2 Corinthiens 13.13.

Une doctrine essentielle

Toute la doctrine du salut dans le Nouveau Testament est fondée sur le principe de notre mort et de notre résurrection avec le Christ.

Non seulement Jésus est mort et ressuscité pour nous, mais nous sommes morts et ressuscités avec Lui et associés avec Lui et associés intimement à Lui dans Sa gloire.

La foi nous fait prendre au sérieux les Écritures. En accomplissant de mieux en mieux la volonté du Seigneur, nous apprenons expérimentalement que la doctrine de Jésus est divine et qu’Il n’a pas parlé de Lui-même, Jean 7.17.

Dans notre état naturel, étrangers à la vie de Dieu, nous étions considérés comme morts dans nos fautes et dans nos péchés, donc incapables de nous sauver nous-mêmes, Eph 2.1; Romains 5.6.

En revêtant un corps de chair semblable à celle du péché, Jésus a rendu possible la condamnation du péché dans la chair. Par Sa mort sur la Croix, le Fils unique de Dieu a pleinement satisfait les justes exigences de la loi, Romains 8.3. Mais le Christ n’a pas seulement expié toutes nos fautes en les prenant sur Lui. Par l’offrande de Son corps faite une fois pour toutes, Jésus a voulu nous séparer du péché en nous entraînant avec Lui dans Sa mort et Sa résurrection, Heb 10.10-18. Ayant souffert pour nous dans la chair, Jésus en a fini avec le péché, nous donnant la possibilité de ne plus vivre selon les convoitises des hommes, mais selon la volonté de Dieu, pendant le temps qui nous reste à vivre dans la chair, 1 Pierre 4.1-2. Nous avons donc à nous regarder comme morts au péché, et comme vivants pour Dieu en Jésus-Christ, Romains 6.11.

L’Esprit, l’eau et le sang

Dieu opère notre sanctification par Son Esprit qui a pour organe la Parole de Dieu et pour fondement le sang précieux de Christ.

L’Esprit de Dieu, distinct de notre esprit, agit dans l’homme tout entier. Il pénètre notre esprit, le régénère, l’illumine, le persuade et le dirige. Faisant Son habitation en nous, l’Esprit-Saint soumet graduellement les puissances de notre âme. Il éclaire notre intelligence aux rayons de la foi. Il submerge notre mémoire en la plongeant dans l’espérance vivante que nous apportent les promesses du Seigneur. Enfin, il captive notre volonté en versant l’amour de Dieu dans nos cœurs.

Le Saint-Esprit ne paralyse jamais les puissances de notre âme. Au contraire, Il les libère, les oriente et se sert de nos sens et de nos membres pour en faire des instruments de justice. Son action nous porte à nous affectionner aux choses de l’esprit. Ce point une fois obtenu, tout le reste en découle. Quand nous sommes amenés à aimer la volonté de Dieu, nous la pratiquons avec joie.

Le canal employé habituellement par le Saint-Esprit pour notre sanctification, c’est la Parole de Dieu. Semblable à l’eau qui purifie, la Parole de Dieu appliquée à nos cœurs et à nos consciences par la puissance du Saint-Esprit nous lave de toutes les souillures que nous pouvons contracter dans la marche. Là où la Parole de Dieu fait autorité, il n’y a pas d’occasion de chute, car la Parole de vérité nous sanctifie, nous corrige, nous enseigne et nous instruit pour nous rendre propre à toute bonne œuvre, 2 Tim 3.16-17.

Mais le Seigneur Jésus n’est pas venu à nous seulement avec l’eau de la Parole, 1 Jean 5.6-8. Il est venu avec Son propre sang qu’Il a versé pour nous. Gardons-nous donc de tenir pour profane ce sang de l’alliance par lequel nous avons été sanctifiés et n’outrageons pas l’Esprit de la grâce en foulant aux pieds le Fils de Dieu, Heb 10:29. Le sang de Christ nous entoure. Il borde le chemin de la sanctification et nous sépare du mal. Celui qui sait discerner le sang du Seigneur ne marche pas sur ce sang qui nous purifie de tout péché, 1 Jean 1.7.

Les caractères d’une vie sanctifiée: Unité, progrès, liberté.

Un des premiers traits d’une vie sanctifiée, c’est son unité.

D’un bout à l’autre, la vie est homogène, étant dirigée dans tous les détails par un seul et même principe, celui que formulait Jésus à l’âge de douze ans "Être occupé des affaires de son Père", Luc 2:49. Ou comme le disait l’apôtre Paul "Offrir à Dieu ses membres, comme des instruments de justice", ou encore: "Faire tout au nom du Seigneur Jésus-Christ". La vie entière se passe "en Christ", en étroite communion avec Lui. Il n’y a pas une vie civile et une vie religieuse. C’est dans le Seigneur que nous travaillons, que nous aimons nos frères, que nous accueillons les âmes, que nous les saluons. C’est en Lui que nous parlons, que nous nous reposons, que nous nous marions et que nous mourons.

Celui qui marche ainsi dans la sanctification, c’est-à-dire en Christ, apporte dans toute sa vie, dans l’usage des biens terrestres, dans les affections de la famille, dans les rapports professionnels, dans les joies et les douleurs, un esprit de renoncement, de fidélité et de charité, même dans les petites choses. Le but d’une telle vie est la seule gloire de Dieu.

Le second caractère d’une vie sanctifiée, c’est le progrès, 2 Thessaloniciens 1.3-4.

La sanctification étant une direction nouvelle donnée à la vie, elle se développe, s’accentue, se confond toujours davantage avec la vie elle-même. Notre croissance spirituelle suit le modèle de croissance de l’homme naturel, bien que l’âge de la grâce ne corresponde pas toujours à l’âge de la nature. Nous sommes tout d’abord enfants, puis adolescents, et enfin hommes faits. Le chrétien ne cesse de courir, s’affranchissant des soucis et des entraves du péché, Philippiens 3.14. Il accroît son trésor de biens spirituels. Il laisse le Seigneur l’émonder afin qu’il porte plus de fruit et du fruit qui demeure. Ayant appris à se connaître, il a en horreur sa vie et méprise les honneurs. Il devient conscient d’être le temple où Dieu habite. Son ambition est d’atteindre une telle transparence que seul Jésus soit vu en lui.

Un troisième trait d’une vie sanctifiée, c’est la liberté, Jean 8.32-36; Galates 5.1,13.

La sanctification a pour point de départ un acte de liberté. La grâce de Dieu offerte au pécheur a été acceptée par l’homme coupable, Apocalypse 22.17. La haine de l’esclavage du péché et la consécration volontaire et filiale à Dieu par Jésus-Christ marquent désormais cette vie. L’âme est maintenant affranchie du joug de Satan, du monde, du péché et de la chair. Cette libération obtenue en Christ donne au croyant une grande ardeur pour servir le Dieu vivant. Il s’applique à pratiquer avec joie des œuvres qui glorifient Dieu et sont utiles aux hommes, Tite 3:8. Dans sa faim et sa soif de justice, il se nourrit de la volonté de Dieu et acquiert une vitalité spirituelle merveilleuse.

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