Je n'avais jamais vu Carey depuis plusieurs années lorsque j'appris qu'il dirigeait une classe d'instruction religieuse dans une nouvelle église. Il me téléphona pour convenir d'un rendez-vous avec moi. Homme d'affaire prospère, Carey arriva vêtu du classique costume-cravate, qui faisait paraître son bracelet violet « Que ferait Jésus à ma place ? » d'autant plus incongru. Nous échangeâmes les dernières nouvelles, puis je m'enquis : « Qu'est-ce qui me vaut le plaisir de cette visite ? » Son visage se rembrunit subitement. Carey venait de se rappeler ce qui l'avait amené.
« J'ai vraiment besoin de ton aide, me dit-il.
– Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir.
– J'ai de gros problèmes dans ma marche avec Dieu en ce moment. J'ai l'impression que plus je fais d'efforts, plus c'est difficile. Côté famille et travail, tout va bien, mais dans ma relation avec Dieu, je suis au bout du rouleau.
– C'est le meilleur endroit où l'on puisse être avec Dieu. »
Il me jeta un regard d'incompréhension pour toute réponse.
« En fait, reprit-il, je suis en train de perdre mon combat contre le péché. Carrément. Comme je voyage beaucoup, je dors souvent à l'hôtel et il m'arrive de temps au autre de céder à la tentation de la pornographie. Je me sens terriblement coupable, alors je demande pardon à Dieu en promettant de ne plus recommencer. Je l'ai même confessé à ma femme, qui a été très affectée mais s'est montrée compréhensive. Elle sait que ce n'est pas ma vraie nature. »
Je l'arrêtai aussitôt pour lui demander :
« Et quelle est ta vraie nature ?
– Eh bien, je suis chrétien.
– C'est-à-dire ?
C'est-à-dire que je crois en Jésus et que je m'efforce de respecter ses commandements. Je vais à l'église, j'étudie ma Bible et je fais mon culte personnel quand j'arrive à trouver un moment. J'essaie de ne pas pécher, d'être quelqu'un de bien, mais je sais qu'au fond de moi je ne suis qu'un pécheur.
– Je ne doute pas que tu essaies, Carey, et même de toutes tes forces depuis longtemps, mais cela ne sert à rien.
– Exactement. Je me disais qu'en portant ce bracelet, ce serait plus facile. Mais penses-tu !
– Si je comprends bien, tu es chrétien, mais tu es aussi pécheur ? C'est bien cela ?
– Oui.
– Alors qu'es-tu censé faire en tant que pécheur ?
– Pécher, je suppose. Mais cela ne me paraît pas juste.
– Tu as raison, ce n'est pas juste. Je serais heureux de t'aider, mais cela prendra du temps. Il n'y a pas de remède miracle. Tu vas devoir changer de mentalité, d'identité et aussi de regard sur la vie chrétienne.
– Repartir à zéro, si je comprends bien.
– Pas vraiment. Tout ce dont tu as besoin est déjà en ta possession. Il s'agit plutôt d'une autre approche. Si tu es d'accord pour que nous travaillions ensemble là-dessus, je pense que tu découvriras une manière différente de concevoir la vie de disciple.
– Au point où j'en suis, je ferais n'importe quoi. Tu peux compter sur moi », promit Carey.
Nous nous retrouvâmes régulièrement au cours des six mois qui suivirent, et j'entrepris de lui enseigner les principes de base exposés dans ce chapitre.
La situation de Carey est semblable à celle de beaucoup de chrétiens, qui essaient de changer mais qui échouent constamment. Le problème vient de ce qu'ils sont incapables de comprendre pleinement l'impact de la vie de résurrection de Jésus sur leur marche avec Dieu. Dans le chapitre précédent, nous avons considéré le don de soi comme un attribut du Dieu trinitaire et souligné plus spécifiquement la nécessité de la croix. Par le sacrifice de Jésus à la croix, Dieu a jugé le péché une fois pour toutes et réconcilié le monde avec lui-même (2 Corinthiens 5.19). Mais l'histoire de notre Dieu bon et merveilleux ne s'arrête pas à la croix. Le troisième jour, Jésus est ressuscité des morts et, ayant vaincu la mort et le péché, il offre désormais sa vie de victoire à tous ceux qui le suivent. Ce chapitre traite de la puissance de la résurrection, une vérité que les chrétiens sont peu nombreux à comprendre et encore moins à intégrer dans leur vie.
L'histoire de Carey n'est pas rare. Chacun de nous peut se retrouver dans ses luttes, même si nos tentations et nos péchés particuliers sont peut-être différents. Les chrétiens – ceux qui ont accepté Jésus comme Seigneur et qui s'efforcent de le suivre – vivent un conflit. Nous savons que nous ne devons pas pécher et il ne viendrait à l'idée de personne de déclarer : « Aujourd'hui, j'ai l'intention de commettre des péchés. » Et pourtant, nous nous retrouvons constamment en train de transgresser les commandements divins, peut-être pas de manière grossière, mais par de petites choses plus subtiles comme les mensonges « pieux », la convoitise, l'inquiétude excessive, le jugement.
Devant la fréquence – et la prédominance apparente – du péché dans notre vie, il est facile de conclure, comme l'a fait Carey, que notre identité fondamentale est celle de pécheur. Ce qualificatif semble assurément beaucoup plus réaliste que celui de « saint ». « Qui, moi ? Un saint ? Vous voulez rire ! » Notre expérience quotidienne confirme le récit que nous sommes pécheur jusqu'à la moelle. Et cela paraît parfaitement logique : je suis pécheur, ce qui explique que je pèche autant.
Des théologiens célèbres, des gens certainement beaucoup plus intelligents que nous, sont arrivés à la même conclusion : nous sommes fondamentalement pécheurs. Pour Martin Luther, le chrétien est « simul justus et peccator », c'est-à-dire « à la fois juste et pécheur ». C'était l'argument qu'il utilisait pour réfuter la notion de salut par les œuvres. Nous sommes sauvés, justifiés et réconciliés avec Dieu – tout en étant pécheurs.
Bien que l'idée que les chrétiens sont pécheurs semble juste et qu'il soit trouvé – et se trouve encore – de grands noms pour la défendre, je suis persuadé que cet enseignement est erroné. D'une part, il ne correspond pas au récit du Nouveau Testament, et de l'autre, il est foncièrement illogique, contradictoire et conflictuel. Pour reprendre la question de David C. Needham :
« Existerait-il quelque chose de plus frustrant que d'être un chrétien qui se considère avant tout comme un pécheur égocentrique, mais dont le but est de manifester une sainteté centrée sur Dieu ? » |
C'est précisément ce conflit qui agitait Carey, bien qu'il l'ait exprimé différemment. Tout en se considérant comme un pécheur, il était profondément troublé par son péché, un peu comme un pommier qui s'étonnerait de produire des pommes. L'enseignement qui dit que nous sommes fondamentalement pécheurs mène à l'échec. Je suis convaincu que la plupart des chrétiens ont une compréhension limitée de leur identité en Christ, ce qui engendre de nombreuses frustrations et produit une vie chrétienne superficielle.
Carey était venu me voir parce que ses actes le décevaient. Mais en le regardant, je voyais autre chose. Je voyais un enfant de Dieu, une personne en qui Christ demeurait ; un citoyen de l'éternité racheté par le sang de Christ et habité par la puissance et la présence de Dieu, qui menait une vie triste, marquée par la peur et la défaite. Ce que je désirais pour lui, ce n'était pas un simple changement de comportement, mais une vie plus profonde en Christ – une plénitude, une chaleur, une puissance et une joie dont il ignorait qu'il les possédait déjà. Cet objectif nécessitait que nous passions de longues heures à étudier la Bible ensemble.
Son récit « Je suis pécheur » était profondément enraciné dans son esprit. Seule une exposition intensive à la Parole pouvait l'aider à comprendre son erreur.
Nous devons une fois de plus remplacer nos récits erronés par celui de Jésus. Nous avons souligné plus haut que Dieu nous a réconciliés avec lui-même afin de nous faire vivre avec lui dans son royaume. C'est le début d'un processus qui fera de nous le peuple saint qu'il désire se constituer. Greg Jones décrit ainsi le nécessaire changement de récit :
« Recevoir le pardon de Dieu, être initié à la vie du royaume, c'est être transféré d'un récit – celui du péché qui mène à la mort – à un autre – celui de la résurrection avec Dieu en Christ. Et dans ce dernier récit, notre péché est pardonné afin que nous puissions devenir saints au travers d'une vie de repentance et de pardon. » |
Jones a raison : il faut d'abord que nos récits changent. Le récit : « Je suis un horrible pécheur » doit être remplacé par celui qui dit : « Maintenant que je suis en Christ, mon identité n'est plus définie par le péché. J'ai été réconcilié avec Dieu. Le péché a été vaincu. »
Non seulement Jésus pardonne toujours les péchés de tous les hommes, mais il a brisé la puissance même du péché. Cela ne veut pas dire que tous les hommes sont sauvés. Seuls ceux qui invoquent son nom reçoivent son pardon.
Dieu ne veut pas seulement nous réconcilier, mais aussi nous transformer. Non seulement il a enlevé la culpabilité du péché, mais il a aussi vidé ce dernier de sa puissance. Ceux qui suivent Christ sont au bénéfice de son œuvre accomplie sur la croix. Qui plus est, par la foi, ils prennent part à la crucifixion. Paul déclare : « Nous savons que notre vielle nature a été crucifiée avec lui, afin que ce corps de péché soit réduit à l'impuissance et que nous ne soyons plus esclaves du péché » (Romains 6.6). Nous avons non seulement reçu le pardon, mais nous avons aussi part à la mort et à la résurrection de Christ. Je n'essaie pas de mener une vie sans péché comme Jésus ; Jésus, qui a mené une vie sans péché, vit désormais en moi.
L'expression en Christ ou dans le Seigneur revient à cent soixante quatre reprises dans les épîtres de Paul. Cette fréquence ne devrait-elle pas nous amener à nous interroger sur sa signification ? Elle traduit une vérité qui est quelque peu éclipsée, me semble-t-il, par le récit dominant selon lequel « Jésus est là-bas, et moi, pauvre pécheur, je suis ici ». Or le Nouveau Testament ne dissocie pas Jésus de ses disciples. Ces derniers sont des habitations de Christ. Les chrétiens sont des personnes en qui Christ demeure.
Les enfants de Dieu ne sont pas simplement des pécheurs pardonnés, ils appartiennent en réalité à une nouvelle espèce : celles d'individus en qui Jésus habite et qui ont part à la même vie éternelle que lui. Le Nouveau Testament est très clair à ce sujet. Plusieurs textes bibliques l'affirment sans ambiguïté. Dans les versets ci-dessous, prêtez une attention toute particulière au langage que Paul utilise pour définir la véritable identité du disciple de Christ :
« À qui Dieu a voulu faire connaître quelle est la glorieuse richesse de ce mystère parmi les païens, c'est-à-dire : Christ en vous, l'espérance de la gloire. » (Colossiens 1.27, CARACTÈRES GRAS DE L'AUTEUR) |
« Vous qui étiez morts par vos offenses et par l'incirconcision de votre chair, il vous a rendus à la vie avec lui en nous faisant grâce pour toutes vos offenses. » (Colossiens 2.13, CARACTÈRES GRAS DE L'AUTEUR) |
« Je suis crucifié avec Christ, et ce n'est plus moi qui vit, c'est Christ, qui vit en moi. » (Galates 2.20, CARACTÈRES GRAS DE L'AUTEUR) |
« Il n'y a donc maintenant aucune condamnation pour ceux qui sont en Christ-Jésus. » (Romains 8.1, CARACTÈRES GRAS DE L'AUTEUR) |
« Ne savez-vous pas ceci : votre corps est le temple du Saint-Esprit qui est en vous et que vous avez reçu de Dieu, et vous n'êtes pas à vous-mêmes ? » (1 Corinthiens 6.19, CARACTÈRES GRAS DE L'AUTEUR) |
« Et si Christ est en vous, le corps, il est vrai, est mort à cause du péché, mais l'esprit est vie à cause de la justice. » (Romains 8.10, CARACTÈRES GRAS DE L'AUTEUR) |
« Car vous êtes morts, et votre vie est cachée avec le Christ en Dieu. » (Colossiens 3.3, CARACTÈRES GRAS DE L'AUTEUR) |
Ce ne sont là que quelques-uns des passages qui définissent le chrétien comme quelqu'un qui est « en Christ ». Ils suffisent cependant à faire douter Carey de la justesse de son point de vue. « La pensée de Christ vivant en moi ne m'avait jamais traversé l'esprit » me confia-t-il. Je devais découvrir que c'était le cas de nombreux chrétiens.
Une fois que Carey comprit et accepta ce point de l'enseignement du Nouveau Testament, sa question suivante découla logiquement : « Que signifie être en Christ ? » Nous cherchâmes la réponse dans ce verset : « Si quelqu'un est en Christ, il est une nouvelle créature [ou : création]. Les choses anciennes sont passées ; voici : toutes choses sont devenues nouvelles. » (2 Corinthiens 5.17, CARACTÈRES GRAS DE L'AUTEUR)
Cette affirmation souleva un certain nombre de questions chez mon ami : « Comment Dieu a-t-il accompli cela ? Que veut dire exactement ‘nouvelle création’ et qu'est-ce qui change dans nos vies ? ».
Je lui répondis : « Je suis sûr que tu connais le principe de la métamorphose du papillon. Eh bien, il nous offre une excellente analogie. Avant d'être papillon, c'était une chenille, une larve, capable de ramper mais non de voler. Puis la larve s'enferme dans un cocon, une chrysalide – où l'on retrouve d'ailleurs la racine ‘Christ’ – et ressort à l'état de papillon, après avoir subi une transformation complète. Ce qui était ancien est passé, tout est devenu nouveau. Soumis auparavant à la loi de la pesanteur, le papillon est désormais capable de voler. De la même manière, les chrétiens que nous sommes vivaient autrefois dans le règne du péché, mais nous jouissons aujourd'hui de la liberté.
– J'aime beaucoup cette image, Jim, me dit-il. Elle me parle.
– Et tu vois aussi pourquoi il est tellement dommage que beaucoup de chrétiens méconnaissent cette vérité ? Quand j'entends un enfant de Dieu dire : ‘Je ne suis qu'un pécheur sauvé par grâce’, j'ai envie de lui répondre : ‘C'est aussi absurde que si un papillon disait : Je ne suis qu'une larve avec des ailes.’ »
Nous éclatâmes tous deux de rire, puis je conclus : « En tant que disciple de Christ, tu es totalement réconcilié avec Dieu. Il ne traite plus avec toi sur la base de ton péché. Il t'a pardonné pour toujours. Tu es aussi une créature entièrement nouvelle – ta vielle nature est morte et tu as été rendu à la vie avec Christ. Et enfin, tu ne mourras jamais. Par sa résurrection, Jésus a vaincu la mort et t'a transmis cette vie nouvelle et éternelle. Tu es un être nouveau qui peut connaître le ciel dès maintenant et qui sera pleinement glorifié quand il aura rendu son dernier souffle. Un cadeau aussi bon et merveilleux ne peut provenir que d'un Dieu bon et merveilleux.
– Je comprends bien ce que tu es en train de me dire, mais pourquoi ai-je encore des problèmes avec le péché ? voulut savoir Carey. Pour quelle raison un papillon voudrait-il se comporter comme une larve ? »
En Christ, nous avons été rendus à une vie nouvelle. Nous avons reçu une nouvelle identité et sommes devenus une habitation de Christ. Nous sommes le temple du Saint-Esprit. Nous avons revêtu Christ (Colossiens 3.10). Notre cité est à présent dans les cieux. Notre esprit crie « Abba ! Père ! » comme un enfant bien-aimé de Dieu (Romains 8.15). Cependant, tout en étant spirituellement de nouvelles créatures, nous vivons toujours dans le corps de notre vielle nature, qui contient les restes du péché. Les récits, les souvenirs et les habitudes d'avant sont toujours là. Nous continuons à vivre dans un monde diamétralement opposé à la vérité qui est en Dieu. C'est la raison pour laquelle nous luttons contre le péché même après notre régénération.
La Bible parle d'un conflit de l'Esprit contre la chair. Le mot chair (en grec sarx) fait référence à une vie sans Dieu. Sarx est ce que je produis lorsque je suis coupé de Dieu et que je marche par mes propres forces. Paul écrit : « Car la chair a des désirs contraires à l'Esprit, et l'Esprit en a de contraires à la chair ; ils sont opposés l'un à l'autre, afin que vous ne fassiez pas ce que vous voudriez » (Galates 5.17). L'apôtre s'adresse ici à des chrétiens régénérés, des êtres en qui l'Esprit de Dieu habite. La bataille entre sarx et l'Esprit ne s'arrête pas lorsque nous sortons des eaux du baptême – en fait, c'est précisément là qu'elle commence.
John Wesley, le fondateur du méthodisme, explique ainsi notre situation :
« Tout enfant en Christ est saint, quoiqu'il ne le soit pas parfaitement. Il est délivré du péché, mais non entièrement… Nous sommes ‘réconciliés avec Dieu par le sang de la croix’. Et dès ce moment… la chair n'a plus domination sur nous. » |
Le réformateur Jean Calvin écrit de même :
« Tant que nous vivrons enfermés dans la prison de notre corps, des restes du péché subsisteront en nous, mais si nous retenons par la foi la promesse que Dieu nous a donnée au baptême, ils ne domineront plus en maîtres. » |
Dans cette vie, nous conservons des restes du péché. Nous sommes « inséparablement liés à notre chair déchue. Nos corps sont mortels. Non pas simplement les os et les muscles, les glandes et les sens, mais aussi notre intellect et nos émotions. Cette entité chimique incroyablement vaste et complexe constitue culturellement, génétiquement, diaboliquement (parfois), géographiquement et pathologiquement la condition d'un être mortel. »
Nous n'avons pas à nous laisser dominer par sars, mais lorsque nous vivons loin de Christ, nous sommes soumis à ses exigences. Les actes pécheurs répétés proviennent de désirs inassouvis. Alors que nous ne sommes plus sous la domination du péché (Romains 6.14), nous nous tournons vers celui-ci pour combler ce que nous estimons être un manque.
Ce point est très important car de nombreux chrétiens, comme Carey, s'étonnent de leur capacité à pécher après leur conversion. Si le péché n'est pas vraiment normatif avant la conversion (même ceux qui ne sont pas régénérés le trouvent rarement édifiant et enrichissant), le péché après la conversion est encore plus déconcertant. Si nous avons conscience de l'existence de ce conflit, nous ne serons pas pris au dépourvu et serons ainsi mieux armés pour le gérer. Comme le dit le proverbe : « Un homme averti en vaut deux. »
John Wesley explique que, pour être sur nos gardes face au péché, nous devons avoir conscience de ses restes qui subsistent en nous. L'idée erronée que nous sommes hors d'atteinte du péché, écrit-il,
« supprime toute vigilance contre notre nature mauvaise, contre la Délila qu'on nous dit avoir disparu, quoi qu'elle soit toujours là, couchée dans notre sein. Cette opinion arrache aux croyants faibles leur bouclier, les prive de leur foi, et les expose ainsi à tous les assauts du monde, de la chair et du diable. » |
À l'évidence, le meilleur moyen de ne pas être vaincus par la tentation est de nous accrocher fermement à Christ qui vit en nous. C'est pourquoi Jésus a fortement insisté sur la nécessité de demeurer en lui.
Étant une nouvelle personne, une nouvelle création, je dois aussi mener une nouvelle vie. Puisque Jésus demeure en moi, je peux désormais vivre comme lui : dans une dépendance totale à l'égard de Dieu, une relation profonde et intime avec lui, comptant totalement sur lui – et non sur ma volonté – pour marcher dans ses voies. Pour évoquer cette nouvelle manière de vivre, Jésus a utilisé l'image du cep et des sarments :
« Demeurez en moi, comme moi en vous. De même que le sarment ne peut de lui-même porter du fruit, s'il ne demeure sur le cep, de même vous non plus, si vous ne demeurez en moi. Moi, je suis le cep ; vous, les sarments. Celui qui demeure en moi, comme moi en lui, porte beaucoup de fruit, car sans moi, vous ne pouvez rien faire. » (Jean 15.4-5) |
Jésus (le cep) est la force vitale, la sève, qui coule en nous (les sarments) et nous permet de produire du fruit (l'amour, la joie, la paix etc., selon Galates 5.22). Coupés du cep, les sarments sont improductifs. Le pouvoir de production ne réside pas dans le sarment, de la même manière que nous n'avons pas par nous-mêmes le pouvoir de vivre la vie chrétienne. En fait, sans Jésus, nous ne pouvons rien faire.
C'est ce qui fait dire à Paul : « Ce n'est plus moi qui vit, c'est Christ qui vit en moi » (Galates 2.20). Lorsque nous nous coupons de Christ, sa vie ne coule plus en nous, de même que le sarment coupé du cep est privé de sève. Nous sommes participants de la nature divine de Christ : « les promesses les plus précieuses et les plus grandes nous ont été données, afin que par elles vous deveniez participants de la nature divine » (2 Pierre 1.4). Je ne suis pas Dieu (ni même un dieu), mais j'ai reçu une nouvelle nature. Mes facultés ont été pénétrées de la vie et de la puissance de Christ.
Quand je lui eus expliqué tout cela, Carey me demanda : « La clé est donc de demeurer en Christ. Mais comment y parvient-on ? »
Demeurer signifie se reposer en Jésus et compter sur lui. Il n'est pas quelqu'un d'extérieur à nous qui nous jugerait, mais il vit en nous et nous donne sa force. Plus nous avons conscience de notre identité en Christ ainsi que de sa présence et de sa puissance en nous, plus demeurer en Jésus nous paraît naturel. Nous devons corriger notre récit et pratiquer des exercices spirituels pour approfondir notre compréhension de la vérité. En fait, la vie chrétienne n'est pas difficile. Jésus a dit que son joug était aisé et son fardeau léger (Matthieu 11.30). En général, nous essayons de suivre Jésus par nos propres forces et nous n'y arrivons pas. Mais nous pouvons toutes choses par Christ qui nous fortifie (Philippiens 4.13).
James S. Stewart exprime magnifiquement cette vérité :
« ‘Christ en moi’ n'évoque pas le poids d'un idéal impossible à atteindre… ‘Christ en moi’ veut dire que Christ me porte de l'intérieur, qu'il est la puissance qui m'aide à poursuivre ma route, qu'il insuffle une énergie et une assurance merveilleuses à toute mon existence, qu'il transforme chaque fardeau en une paire d'ailes… non pas comme quelque chose que vous devez porter, mais au contraire quelque chose qui vous porte. » |
Connaissez-vous la différence entre les chiens des campagnes et ceux des villes ? Elle illustre bien notre nouvelle identité en Christ et la façon dont nous menons notre vie chrétienne. Le chien de la campagne dispose de vastes espaces qu'il est libre d'explorer à sa guise. Il peut descendre au ruisseau, se bagarrer avec une mouffette, faire un somme dans une prairie ensoleillée ou partir en quête de nourriture. Et au début, il ne s'en prive pas. Mais au bout d'un moment, il reste toujours au même endroit, celui qu'il préfère entre tous : le porche de la maison de son maître. Il est allé « à la grande ville » comme on dit. Il a exploré le vaste monde, fait des expériences et même connu quelques mésaventures. Maintenant, il est content de rester près de son maître. Qui sait, peut-être recevra-t-il un biscuit ou une caresse ?
Il n'en va pas de même pour le chien citadin. Il vit enfermé dans un appartement qu'il lui est interdit de quitter. Il n'a qu'un seul rêve : s'échapper ! Il connaît et anticipe le moment où la porte d'entrée s'ouvrira. À peine est-elle entrebâillée qu'il se précipite, obligeant parfois son maître à courir derrière lui ou même à prendre sa voiture pour le chercher dans tout le quartier en criant son nom. Et si, par bonheur, celui-ci l'aperçoit, il devra l'amadouer avec un biscuit ou se dépêcher de lui mettre la laisse autour du cou pour le ramener à la maison.
Ceux qui abordent la vie chrétienne avec un ensemble de règles et de lois, d'interdictions et d'obligations sont comme le chien citadin. Beaucoup se sentent enfermés et à l'étroit et aimeraient bien échapper à ces règles. J'étais de leur nombre. En revanche, les croyants qui ont conscience de leur identité en Christ sont comme le chien de la campagne. Ils savent qu'ils ne sont pas sous la loi et qu'ils peuvent pécher, mais l'expérience leur a montré qu'ils avaient mieux à faire. Leur bonheur est de rester près de leur maître. Un auteur orthodoxe a écrit :
« La vie spirituelle n'est pas une existence de lois et de préceptes, mais de participation, d'affection et d'amour, de relation et de communion avec Dieu. » |
Mon affirmation que les chrétiens pouvaient pécher a pu paraître choquante pour certains d'entre vous. Cela ne veut pas dire que nous devons le faire. Je répète que nous sommes morts au péché. Mais nous pouvons assurément transgresser les commandements de Dieu, et cela nous arrive. En tant que chrétiens, nous ne sommes pas sous la loi (Romains 6.14). Nous ne sommes pas définis par un ensemble de règles ou une liste d'interdictions et d'obligations. Et la culpabilité se révèle un facteur de motivation inefficace avec le temps. Mais cela ne signifie pas que nous pouvons faire tout ce que nous voulons, comme l'explique Paul : « Tout m'est permis, mais tout n'est pas utile. Tout m'est permis, mais je ne me laisserai pas asservir par quoi que ce soit » (1 Corinthiens 6.12).
Je suis libre de décider ce que je fais ou ne fais pas. Mais ces choix doivent être effectués à la lumière de qui je suis, et non pour déterminer mon identité. Je suis quelqu'un en qui Christ demeure, et cette réalité devrait diriger mes décisions. Cette activité me sera-t-elle bénéfique ? Ou m'asservira-t-elle ? Telles sont les questions que nous devons désormais nous poser. Nous sommes à présent dirigés par l'Esprit, ce qui est le secret de la sainteté. Comprendre notre véritable identité et agir sur cette base sont des facteurs de motivation bien plus puissants que la culpabilité.
À ce stade de son cheminement, je demandais à Carey :
« Le fait de regarder ces obscénités à la télévision était-il vraiment compatible avec qui tu es ?
– Non. Avant, quand je croyais que j'étais un pécheur corrompu, la réponse était oui. Mais j'ai compris une chose : celui qui se considère pécheur éteindra peut-être la télé, mais non sans un certain regret et le désir de la rallumer. Celui au contraire qui a conscience de son identité en Christ peut apprendre à l'éteindre sans être frustré. »
Je sus alors qu'il avait compris.
L'histoire de Jean de Kronstadt est une de mes préférées. Ce prêtre orthodoxe russe vivait au dix-neuvième siècle, à une époque où l'alcoolisme était un véritable fléau national. Les autres prêtres ne sortaient pas de leur église pour venir en aide aux gens ; ils attendaient que ceux-ci viennent à eux. Jean, poussé par l'amour, alla dans les rues. On raconte qu'il ramassait les hommes ivres dans le caniveau, les prenait dans ses bras et leur disait : « Ce comportement est indigne de toi. Tu as été conçu pour contenir la plénitude de Dieu. » J'aime beaucoup cette expression : « Tu as été conçu pour contenir la plénitude de Dieu. » Elle nous définit, vous et moi. Savoir que c'est là notre véritable identité est le secret d'une marche dans la sainteté.
Comme Jean de Kronstadt, nous pouvons dire à ceux que la vie a brisés : « Ce n'est pas ton état de déchéance qui te définit. Tu es un être en qui Christ demeure. Tu as été conçu pour contenir la plénitude de Dieu. » Nous accueillons les malheureux comme des enfants prodigues et les rétablissons dans leur véritable statut, celui de fils et de filles de Dieu, même s'ils ont du mal à l'accepter. Mais nous prêchons ce même message à des personnes comme Carey – les « frères aînés » travailleurs et honnêtes – ceux qui font des efforts mais n'y arrivent pas. Pour ceux qui essaient vraiment d'être parfaits, qui vivent avec un sentiment profond et de haine d'eux-mêmes, le message est le même : « Tu est quelqu'un en qui Christ demeure. Ta gloire n'est pas dans ce que tu fais, mais dans ce que tu es. »
Et ce n'est pas tout. Les blessés comme les légalistes ont besoin d'entendre un paradoxe encore plus profond : c'est dans notre faiblesse que se révèle la puissance de Dieu. Les premiers pensent qu'ils n'ont rien à offrir ; les seconds s'imaginent tirer leur valeur de leur perfection. Les deux se trompent. C'est notre état de faiblesse qui nous permet de venir en aide aux autres. Nous les guérissons au travers de notre vulnérabilité, parce que c'est là où la lumière de Christ brille le plus clairement. Nous pouvons alors leur offrir le seul bien dont ils ont besoin : Jésus. Henri Nouwen écrit :
« La question n'est pas : ‘Combien de personnes vous prennent-elles au sérieux, quelle quantité de choses avez-vous accomplies ou quels résultats pouvez-vous présenter ?’ La vraie question est : ‘Êtes-vous épris de Jésus ?’… Dans notre monde de solitude et de désespoir, il y a un besoin incommensurable d'hommes et de femmes qui connaissent le cœur de Dieu : un cœur qui pardonne, qui compatit, qui va à la rencontre des autres avec le désir de les guérir. » |
La puissance de Dieu, expliquai-je à Carey, s'accomplit non dans la perfection (ce qui est une illusion et un aveuglement), mais dans la faiblesse (2 Corinthiens 12.9). Je l'encourageai à faire connaître autour de lui ce Christ qu'il avait découvert lorsqu'il avait cessé de vouloir mériter son acceptation et qu'il l'avait simplement reçue.
Mon ami et collègue Patrick Sehl dirige Campus Ministries à l'université où j'enseigne. Patrick est un spécialiste des illustrations. Un jour, pour expliquer aux étudiants que c'est dans notre état de déchéance que nous pouvons être utiles aux autres, il prit une boîte en carton en leur demandant de « s'acharner dessus ». Ils se mirent donc à la trouer, à la rouer de coups de pied et à en déchirer des morceaux. Mon ami posa alors ce qui restait sur la table et plaça une source de lumière par-dessous. Puis il éteignit toutes les autres lampes de la pièce et alluma celle qui se trouvait sous la boîte. Il n'eut pas besoin d'en dire davantage. Tous comprirent. C'est au travers de nos blessures que la lumière de Jésus brille le plus directement.
Le Nouveau Testament commence par nous montrer qui nous sommes et à qui nous appartenons, puis il nous encourage à vivre d'une manière digne de cette identité. Carey le comprit et sa vie en fut métamorphosée. Son problème particulier avait trait à l'impureté et je parlai plus spécifiquement de cette tentation avec lui – d'où elle venait et comment il pouvait la gérer. Mais ce même processus s'applique à tous nos péchés.
Le deuxième livre de cette série traite plus particulièrement des problèmes que sont la colère, le désir, le mensonge, la cupidité et bien d'autres. Mais quelle que soit la nature du vice, notre identité en Christ est le fondement sur lequel le gérer. Il faut du temps pour comprendre cela. Les anciens récits sont difficiles à déloger. La meilleure démarche consiste à nous imprégner de la vérité de notre identité en Christ, à pratiquer des exercices spirituels et à faire partie d'une communauté qui renforcera ces vérités.
Carey revint me voir quelques années plus tard. Son sourire ne le quitta pas durant toute notre conversation. Il me confia :
« Je crois que là où j'ai vraiment compris que j'avais remporté la partie, c'est le jour où je me suis préparé à un déplacement assez long. D'habitude j'étais nerveux et je priais : ‘Seigneur, je ne veux pas te décevoir à nouveau.’ Mais cette fois, je suis resté parfaitement serein. Arrivé dans ma chambre d'hôtel, je me suis dirigé tout droit vers le meuble du téléviseur pour en fermer les portes. Je souriais tout en murmurant pour moi-même : ‘Je sais qui je suis. Je suis un enfant de Dieu. J'ai été conçu pour contenir la plénitude de Dieu.’ Pas une fois je n'ai été tenté d'allumer la télévision, pas même pour regarder les informations. Je ne suis pas présomptueux et je sais qu'il subsiste des ‘restes de péché’, comme tu me l'as enseigné. Mais il ne règne plus en moi. J'ai mis à profit mon temps libre pour lire et me reposer. Je savais que je pouvais pécher, et que Dieu m'aimerait quand même. Mais je ne voulais pas pécher. C'est là que j'ai su que cette vérité avait enfin pris racine en moi. Je n'aurais jamais cru que ce serait aussi facile. »
Il poursuivit : « Et le plus beau de tout, c'est que j'ai pu partager mon expérience avec d'autres. Au début, je craignais d'être jugé. Mais il ne s'est rien produit de tel. Bien au contraire beaucoup m'ont demandé de les aider. Peu de temps après, j'ai démarré un groupe de discussion avec des hommes aux prises avec un problème d'impureté. Nous nous rencontrons une fois par semaine pour nous encourager mutuellement. Nous nous rappelons qui nous sommes. J'ai vu des changements spectaculaires. »
Dieu est spécialiste dans l'art de changer les noms : d'Abram en Abraham, de Saul en Paul. Il change aussi votre nom et le mien : de pécheurs, nous devenons saints. Il prend des êtres repliés sur eux-mêmes et en fait des habitations de Christ. Il prend ce qui est brisé et le répare au moyen de sa grâce. Et il va à l'encontre des autres au travers des endroits où sa grâce est la plus visible en nous.
Le but de ce chapitre est avant tout de vous faire prendre conscience de votre identité. Les chrétiens sont des personnes en qui Christ demeure. Mais comme il est probable que le sentiment de notre valeur repose sur des récits erronés (« Je suis quelqu'un de bien », « Je suis nul », « Je suis jolie », ou « Je suis obèse »), nous avons besoin d'une activité qui nous permette d'intégrer ce nouveau récit. L'exercice de la solitude peut nous y aider.
La solitude consiste à passer du temps loin des autres. Je ne veux pas parler de ces moments où il n'y a personne autour de nous, mais du temps que nous mettons délibérément à part pour être seuls avec nous-mêmes et avec Dieu. C'est là qu'il peut véritablement nous révéler notre identité. Dallas Willard fait remarquer :
« Lorsque nous entrons dans la solitude et le silence, nous arrêtons de solliciter Dieu. Il nous suffit de savoir que Dieu est Dieu et que nous lui appartenons. Nous découvrons que nous avons une âme, que Dieu est présent et que ce monde est ‘la maison de mon Père’. Cette prise de conscience de Dieu remplace progressivement l'affairement frénétique et la suffisance qui caractérisent la plupart des êtres humains, y compris parmi les religieux. » |
Lorsque nous nous retirons à l'écart pour un temps donné, il n'y a personne à impressionner, aucune image à laquelle nous conformer. Permettez-moi de vous donner un exemple. Pendant quelques années, je me rendais de temps à autre dans une maison d'accueil pour retraitants, pour y passer une demi-journée de solitude, de repos et de prière. Dans l'une des pièces, on pouvait lire l'inscription suivante :
« Bienvenue dans ce lieu de solitude Sentez-vous libre de retirer votre masque. » |
Étant seul, je pouvais être moi-même ; je n'avais pas besoin de faire un effort pour paraître intelligent ou amusant. Et dans ce face à face avec moi-même, je rencontrai Dieu. Et Dieu – non pas le monde, mes amis ou les membres de ma famille – commença à façonner mon identité.
Il est des personnes que la perspective de la solitude met mal à l'aise. Patrick Sehl, dont j'ai parlé plus haut, m'a confié : « De tous les exercices que tu m'as enseigné au fil des années, celui-ci est le plus difficile pour moi. » Patrick est extraverti : il aime se trouver en compagnie d'autres et déteste être seul. Il souffre également – de son propre aveu – d'un déficit d'attention : ses pensées vagabondent et il a du mal à se concentrer. Aussi longtemps qu'il est avec d'autres ou qu'il travaille sur un projet, son esprit reste concentré. Mais dès qu'il est seul, ses pensées échappent à tout contrôle. J'ai découvert avec les années que les personnes comme lui représentaient la majorité.
Pour l'introverti (celui qui se ressource dans la solitude), être seul pendant une heure ou deux est une joie. Une femme s'est étonnée un jour : « Seulement une heure ou deux ? C'est tout ? Il me faut en général au moins cinq heures de solitude pour m'approcher véritablement de Dieu. » La personnalité et le tempérament de chacun jouent un rôle important dans la solitude, peut-être plus que pour n'importe quel autre exercice spirituel.
Cela ne veut pas dire que les extravertis doivent chercher à éviter la solitude. Au contraire. Toute la différence réside dans la démarche. Si vous êtes comme Patrick, mettez tous les atouts de votre côté en commençant par cinq ou dix minutes à la fois. Prenez-vous une boisson que vous aimez, un siège confortable, et détendez-vous. Restez silencieux aussi longtemps que vous en êtes capable. Vous pouvez écouter de la musique en sourdine ou vous occuper à une tâche simple comme le repassage ou la vaisselle pour rester concentré. Ne soyez pas légaliste. Quand vous en avez assez, adressez une prière de remerciements à Dieu et retournez à votre activité antérieure. L'idée est que vous appreniez à être plus à l'aise seul avec vous-même et avec Dieu.
Pendant votre temps de solitude, vous pourrez lire les versets suivants qui parlent de votre identité en Christ. Lisez chaque texte lentement en vous accordant quelques minutes pour le méditer. Ne vous pressez pas ; laissez votre esprit s'imprégner des vérités de la Bible. Cet exercice vous permettra d'approfondir l'enseignement de ce chapitre.