Le Miracle de l’Esprit

— CHAPITRE 7 —

UN FONDEMENT INEBRANLABLE : LES TEXTES

La première opération instantanée : LE BAPTÊME DE L’ESPRIT (II)

Les bases de la doctrine biblique

Les analogies et le symbolisme bibliques, que nous avons déjà étudiés, mettent hors de doute la signification du baptême d’eau et du baptême de l’Esprit. Cependant notre interprétation ne repose pas sur un symbolisme, mais sur l’analyse intégrale du texte de l’Écriture, sur les paroles mêmes de Dieu1. Nous allons examiner ces paroles.

À cause de la confusion qui entoure cette question, à cause aussi des controverses lamentables et souvent inutiles qui en résultent, je tiens, au cours de cet exposé, à être minutieusement fidèle à la Parole de Dieu.

Dans notre analyse du texte sacré, pour ce sujet comme pour tous les autres, il nous faut une intégrité absolue. Plus importante que n’importe quoi, est la découverte de ce que Dieu dit lui-même, exactement, dans la Bible, sans le confondre avec ce que nous en pensons, ou ce que les autres hommes pensent ou disent. Afin d’être réellement honnête dans mon étude de l’Écriture, je me suis fixé depuis longtemps ces trois règles d’interprétation :

1 - NOTA IMPORTANTE : Si tu abordes ces questions pour la première fois et que tu sois convaincu par les arguments bibliques précédents, il se peut que tu préfères « sauter » ce chapitre — car il est très fouillé — afin de poursuivre le plus rapidement possible l’objectif essentiel du livre — qui consiste à te mettre face à face avec Dieu, à t’amener à une expérience définitive de sa grâce ! Je ne vois pas de mal à ce que tu passes outre momentanément ce chapitre, pourvu que tu y reviennes plus tard, car il contient un enseignement fondamental très important. Dans un certain sens, c’est l’étude la plus importante de ce livre. Si tu peux le lire déjà, tant mieux ; mais surtout n’arrête pas de lire le reste ! Je veux que tu rencontres Dieu !

Les trois principes d’interprétation1

- Rien que la Parole de Dieu

Nous ferons abstraction de toute autre autorité que celle qui émane de la Parole de Dieu elle-même, en laissant de côté les interprétations, les traditions, les doctrines et les raisonnements avancés par les uns et les autres, afin de voir ce que Dieu dit lui-même dans sa Parole.

- Toute la Parole de Dieu

Personne ne peut juger d’une question avant d’en apercevoir tous ses aspects. La vérité, c’est l’ensemble de la Parole de Dieu. Nous allons examiner tout ce que Dieu dit lui-même à ce sujet. Nous prendrons chaque mention, sans exception, du baptême de l’Esprit. Afin de ne rien laisser au hasard, j’ai fondé toutes mes études à ce sujet sur le texte grec original du Nouveau Testament2.

- La Parole de Dieu interprétée par la Parole de Dieu

Afin de ne tordre aucunement le sens d’un passage biblique, j’ai pris chaque fois le ou les passages les plus clairs, ceux qui développent le mieux et sans équivoque la question, comme clef pour interpréter les passages moins clairs, ou sujets à plusieurs interprétations.

Toutes mes recherches concernant notre sujet ont été rigoureusement bâties sur ces trois principes.

1 - Dans l’appendice I, j’examine sérieusement la question de l’interprétation et de l’autorité de la Bible. Elle est en fait la question cruciale, dont dépend toute notre compréhension des choses de Dieu. Sans certitude et clarté à ce sujet, l’homme ne peut être sûr de rien..

2 - Pour celui qui veut aller au fond de la question par lui-même, j’ai même ajouté, dans l’appendice III, une analyse schématique et une liste classifiée de toutes les mentions du baptême dans tous ses contextes. Avec cette matière biblique complète, chacun pourra commencer à bâtir des connaissances sérieuses.

Résumé de toutes les mentions

Dans le Nouveau Testament entier, il y a 109 mentions du baptême mais la grande majorité de ces mentions ne concernent que le baptême d’eau. Il n’y a en tout que 22 mentions du baptême spirituel, renfermées dans 14 passages. Si nous comptons Matthieu 3.141 et 1 Corinthiens 10.1-3, nous avons un total de 16 passages, avec 24 mentions en tout du mot « baptême » ou « baptiser ». De ces 14 passages, nous en trouvons 6 dans les Évangiles, 2 dans les Actes et 6 dans les épîtres. Sur ces textes précieux nous devons fonder nos conclusions. Que le Saint-Esprit lui-même préside cette étude2 !

Nous pouvons grouper ces textes aisément dans les quatre catégories suivantes : l’enseignement de Jean-Baptiste, du Seigneur Jésus lui-même, de l’apôtre Pierre et de l’apôtre Paul. C’est dans cet ordre-là que je te les présente.

1 - Pour le sens de MAT3.14 voir le chapitre 6
2 - Pour celui qui désire pousser cette étude à fond, tous ces détails sont donnés de façon systématique dans l’appendice III

Tu me reprends ?

Tu vas peut-être me rappeler que ce ne sont pas les seuls textes qui parlent de l’Esprit... Je suis absolument d’accord ! La Bible est remplie d’allusions et d’enseignements concernant le Saint-Esprit, ayant rapport à son effusion, son onction, son témoignage, son fruit, enfin, à toute son œuvre. Mais le baptême de l’Esprit n’est mentionné que dans les 14 (ou 16) endroits indiqués et nous devons limiter notre définition à leur contenu. On ne définit pas la composition d’une pomme en faisant l’analyse d’une orange ; si tu as mal au foie, le médecin ne te traitera pas (j’espère !) pour l’appendicite ! De même, ne confondons pas les différentes fonctions du Saint-Esprit. Nous les étudierons chacune en son temps. Cela ne peut que mettre en relief le caractère unique de son baptême.

I

L’ENSEIGNEMENT DE JEAN-BAPTISTE

Voici, en résumé, la prophétie de Jean, telle que les quatre Évangiles nous la présentent :

« Moi, je vous baptise d’eau, dit-il ; lui (le Christ) vous baptisera d’Esprit-Saint, et (ajoute Matthieu) de feu1. »

Nous pouvons la retraduire plus littéralement : « Moi, je vous immerge avec (ou : par le moyen) de l’eau ; lui vous immergera avec (ou : par le moyen) du Souffle saint (et du feu). » Dans le texte grec de ces 4 passages, les mêmes formes grammaticales sont employées indifféremment pour les termes « eau » et « Esprit ». L’eau est l’instrument du baptême de Jean, comme l’Esprit est l’instrument du baptême de Christ.

Jean n’ajoute aucune explication à sa prophétie, sans doute parce que le symbolisme était suffisamment clair pour ses auditeurs. Je pense, après tout ce que nous avons pu dire, qu’il le sera pour toi aussi. Jean insiste cependant sur la comparaison entre les deux moyens d’immersion : par l’eau et par le souffle. Pour Jean, le moyen, c’est-à-dire, son instrument d’immersion des disciples, était l’eau. Or, l’eau ne peut jamais ôter le péché. Par contre, le Messie immergerait ses disciples par le moyen du Souffle ou de l’Esprit de Dieu (je te rappelle ici que le même mot grec pneuma veut dire tout à la fois vent, souffle ou esprit). Le Saint-Esprit est donc le moyen ou l’instrument, par lequel le Christ « immerge » ses disciples. D’ailleurs, dans la Bible l’eau est un symbole fréquent du Saint-Esprit ; c’est certainement l’une des raisons de son emploi par Jean-Baptiste.

1 - Matthieu 3.11 ; Marc 1.8 ; Luc 3.16 ; Jean 1.33. Pour le baptême de feu, voir appendice II (Étude 4).

Ne pas déformer la terminologie

Mais dans quoi Christ immerge-t-il ses disciples ? On parle souvent d’un « baptême dans l’Esprit », ou d’être « baptisé dans l’Esprit » ; mais cette terminologie n’est pas exacte et la Bible ne l’emploie jamais. Cela deviendra plus clair vers la fin de ce chapitre. C’est dans sa mort expiatoire que Christ nous immerge : cela est évident, car Jean le voyait déjà comme l’Agneau de Dieu qui ôte les péchés du monde1. Jean-Baptiste nous indique, comme nous l’avons vu, la seule voie d’entrée dans le royaume de Dieu : elle consiste dans notre identification au Messie dans sa mort, identification que seul l’Esprit de Dieu peut effectuer.

Remarquons que, selon l’Écriture, ce n’est pas l’Esprit qui nous baptise, c’est le Christ qui nous baptise ; l’Esprit, c’est son instrument, le moyen par lequel il réalise ce miracle. La Bible ne parle nulle part de l’Esprit comme étant l’agent qui baptise. Respectons la terminologie telle que Dieu nous la donne.

Il y a aussi le passage intéressant où Jean reconnaît son besoin d’être baptisé par le Seigneur Jésus : « C’est moi, dit-il, qui ai besoin d’être baptisé par toi — et tu viens à moi2 !  » Sans aucun doute, Jean ici fait allusion à ce baptême de l’Esprit messianique qu’il avait lui-même annoncé (v. 11) et qu’il attendait de Jésus. Pauvre homme, il est mort en prison sans l’avoir reçu, comme les autres hommes de foi de l’Antiquité3. Comme eux, il aura néanmoins sa pleine récompense.

1 - Jean 1.29
2 - Matthieu 3.14
3 - Voir Marc 6.17-29 en parallèle avec Hébreux 11.13, 39-40

II

L’ENSEIGNEMENT DU SEIGNEUR JÉSUS

(I)

Le baptême spirituel de Jésus

Quelques mois avant sa crucifixion, Jésus dit : « Il est un baptême dont je dois être baptisé et combien il me tarde qu’il soit accompli (ou terminé) !1 » Dans l’Évangile de Marc il appelle cette même expérience à la fois son « baptême » et sa « coupe » — la coupe qu’il devait accepter à Gethsémané de la main de son Père2. Dans ces deux passages, avec leurs 7 mentions, Jésus parle de son baptême comme étant futur, alors que son baptême d’eau avait déjà eu lieu au moins 2 ans auparavant. Ici il fait une allusion angoissée à la mort terrible qu’il devait affronter. Pour Jésus, son baptême d’eau n’était qu’un geste, une image, une prédiction ; alors que son véritable baptême, la réalité spirituelle, c’était la croix et le tombeau. À ses yeux, donc, le baptême est une expérience spirituelle, celle de la mort, qu’il ne pouvait confondre avec le symbole.

On enseigne parfois que le baptême spirituel de Jésus eut lieu lors de la descente de l’Esprit sur lui au moment de son baptême d’eau ; mais il n’en est pas question, car la Bible ne l’appelle pas ainsi, ni Jésus non plus. Il l’appelle son « onction ». J’examine cette question plus en détail ailleurs3.

Il y a deux autres passages dans les Évangiles où Jésus parle de sa mort en langage symbolique. Ces deux passages illustrent et confirment le sens que nous avons donné à son baptême spirituel. D’abord, comme nous l’avons vu, il y a sa citation de l’histoire de Jonas, qui vécut un véritable baptême par son expérience terrifiante de trois jours et trois nuits. Jésus compare son expérience personnelle à celle de Jonas et sur cette analogie-là il bâtit son enseignement sur sa propre mort, son ensevelissement et, surtout, sa résurrection le troisième jour.

Puis, deux ou trois jours seulement avant sa mort, Jésus se compare au grain de blé qui tombe en terre et qui meurt, avant de « ressusciter » au printemps4. Ce passage est analysé en détail plus loin dans ce chapitre.

Ces enseignements de Christ lui-même suffiraient pour mettre hors de doute la signification du baptême spirituel.

1 - Luc 12.50 (deux mentions).
2 - Marc 10.38-39 (six mentions). Voir aussi Matthieu 26.39, 42 ; Jean 18.11. Nota : certains manuscrits, moins bien attestés, introduisent le mot « baptême » aussi dans Matthieu 20.22-23, toujours avec le même sens.
3 - Voir chapitre 6 et appendice II, (Étude 1).
4 - Jean 12.23-25

(II)

La prédiction de Jésus concernant le baptême de l’Esprit

Il y a ensuite la prophétie de Jésus lui-même. Avant son ascension, reprenant la prophétie et le vocabulaire même de Jean, il précise que cela s’accomplira dans quelques jours :

« Jean a baptisé d’eau, mais vous, dans peu de jours, vous serez baptisés du Saint-Esprit1. »

Il n’ajoute aucune interprétation, sans doute parce que le sens est déjà évident aux yeux des apôtres. Il leur rappelle seulement le symbolisme de Jean, qui avait fait la comparaison entre l’eau et l’Esprit. Il est évident que Jésus, en parlant du baptême spirituel de ses disciples, a en vue la mort, puisque pour lui-même le baptême signifie sa mort et sa résurrection. En leur promettant une expérience analogue, il ne peut signifier autre chose que leur identification à sa propre mort par l’action de l’Esprit de Dieu. « Dans peu de jours, dit-il, vous serez baptisés, immergés, intégrés... » c’est-à- dire, « vous mourrez, par association, assimilés à ma propre mort. » C’était l’entrée dans le royaume de Dieu.

On trouvera peut-être étonnant le fait que cette prédiction de Jésus est la seule mention du baptême spirituel dans tout le livre des Actes ! - sauf que Pierre cite cette même prophétie de Jésus2 en racontant à l’église de Jérusalem la conversion de Corneille et de sa famille à Césarée3 Pierre n’offre aucune explication des paroles de Christ, mais il est évident qu’il considère l’expérience de Corneille comme étant le baptême spirituel et, en plus, un accomplissement de la prédiction de Christ. Une chose ressort clairement du récit c’est que le baptême spirituel de Corneille arriva au moment de sa régénération — et cela est toujours le cas dans le Nouveau Testament. Le fait que le baptême de l’Esprit ne soit mentionné nulle part ailleurs dans les Actes ne signifie pas qu’il n’eut jamais lieu ! Cela était sans doute si évident pour Luc, l’auteur des Actes, qu’il ne voyait aucune nécessité d’y faire allusion.

Les seules autres mentions du baptême dans les Actes concernent le geste physique, le baptême d’eau4.

Il ne faut pas confondre cette prédiction de Jésus avec sa deuxième prédiction, faite plus loin dans le même chapitre et où le baptême de l’Esprit n’est pas mentionné5. Là, il parle plutôt de la puissance de l’Esprit pour témoigner aux nations, puissance provenant comme nous le voyons dans Actes 2.4, non du baptême, mais de la plénitude de l’Esprit. J’examine ces deux prédictions ailleurs.

1 - Actes 1.5.
2 - Actes 11.16.
3 - Actes 10.44-46.
4 - Celui qui désire le vérifier trouvera ici toutes les mentions :
    1°, du verbe baptizein Actes 1.5 ; 2.38, 41 ; 8.12, 13, 16 ; 36, 38 ; 9.18 ; 10.47, 48 ; 11.16 ; 16.15, 33 ; 18.8 ; 19.3, 4, 5 ; 22.16.
    2° du substantif baptisma : Actes 1.22 ; 10.37 ; 13.24 ; 18.25 ; 19.3, 4.
5 - Actes 1.8

Les textes décisifs

Nous avons regardé toutes les mentions du baptême spirituel dans les Évangiles et les Actes. Nous allons examiner maintenant les 6 passages dans les épîtres, avec en tout 8 mentions du baptême de l’Esprit. Ces passages nous fournissent une doctrine définitive. Les énoncés sont si clairs qu’il n’est pas possible de confondre leur signification. À ces 6, nous ajoutons un septième, 1 Corinthiens 10.1-3, qui, par son analogie, jette aussi une lumière précieuse sur la signification du baptême spirituel.

III

L’ENSEIGNEMENT DE L’APÔTRE PIERRE

Comme nous l’avons vu, l’apôtre Pierre, dans son épître1, fait allusion au déluge du temps de Noé. Il parle de l’arche « dans laquelle un petit nombre de personnes, c’est-à-dire huit, furent sauvées à travers l’eau ». Puis il ajoute : « Cette eau était la figure du baptême (c’est-à-dire, de l’immersion) qui... maintenant vous sauve, par la résurrection de Jésus-Christ. »

Pierre témoigne ici d’un baptême qui sauve, donc il est impossible d’appliquer ce passage au baptême d’eau ; ce serait revenir à une doctrine antibiblique, au salut par les œuvres ou par des actes religieux. Le seul baptême qui peut te sauver, c’est le baptême spirituel, dont l’expérience de Noé était une illustration.

Or, si tu lis aussi la parenthèse (que j’ai omise momentanément dans la citation du v. 20), tu comprendras parfaitement la pensée de Pierre, car il y définit le baptême qu’il a en vue. Il explique clairement qu’il ne s’agit pas de « la purification des souillures du corps » (c’est-à-dire, d’un bain physique) mais de « l’engagement d’une bonne conscience envers Dieu (c’est-à-dire, d’une action spirituelle) et qui maintenant, ajoute-t-il, vous sauve. »

Pour Pierre, la délivrance de Noé à travers le déluge est l’image de ton salut à travers la mort de Christ. Le « baptême » de Noé est la figure du baptême spirituel.

Ce témoignage de l’apôtre Pierre confirme de la manière la plus catégorique tout ce que nous avons dit jusqu’ici sur le baptême spirituel.

1 - 1 Pierre 3.20-21

IV

L’ENSEIGNEMENT DE L’APÔTRE PAUL

Le témoignage de Paul est encore plus puissant. Il consacre en tout, dans ses épîtres, non moins de 5 passages (avec 7 mentions) à cette question. À ceux-là nous ajoutons aussi le texte concernant l’analogie avec la mer Rouge, à laquelle nous avons déjà fait allusion et que nous examinerons maintenant en détail1. Ensuite, nous examinerons les autres passages où Paul nous transmet un enseignement sans équivoque, où nous n’avons aucune possibilité de nous tromper2. Ces passages sont décisifs ; ils déterminent notre compréhension du sujet.

1 - 1 Corinthiens 10.1-3.
2 - Ephésiens 4.4-6 ; Romains 6.1-11 ; 1 Corinthiens 12.13 ; Galates 3.26-28 ; Colossiens 2.10-14.

(I)

Le baptême de Moïse selon l’apôtre Paul !

Reprenons l’argument de Paul dans sa lettre aux Corinthiens1, auquel nous avons déjà fait allusion. Citant l’histoire de l’Exode, il nous rappelle que les rachetés de Dieu, la nuit même de leur délivrance, virent descendre sur eux la nuée de la présence de Dieu.

Paul appelle leur expérience le « baptême » ! Je traduis son explication aussi exactement que possible : « Ils étaient tous sous la nuée, ils passèrent tous à travers la mer, ils furent tous baptisés (c’est-à- dire, immergés) en Moïse (littéralement « pour », « envers » Moïse, ce qui indique une identification) par le moyen de la nuée et par le moyen de la mer. » C’est une image remarquable.

Dieu « immergea » ou « inonda » de la nuée de sa présence, c’est-à-dire de son Esprit, toute l’assemblée de ses rachetés dès le jour de leur délivrance. Par ce « baptême » Dieu reconnut l’engagement de la nation vis-à-vis de lui et de la Parole divine dont Moïse était le dispensateur. Le peuple fut ainsi « adopté » par Dieu et « intégré » dans son plan d’action. Ce fut un acte d’identification, ratifié ensuite par l’alliance faite au mont Sinaï. Moïse était pour ainsi dire la personnification de la loi de Dieu, de l’alliance à laquelle le peuple s’identifiait.

1 - 1 Corinthiens 10.1-3 ; Voici le premier texte de Paul.

La nuée d’abord, la mer après !

Chose intéressante ! ce n’est que trois jours plus tard, donc après le baptême par la nuée, que ce même peuple passa à travers la mer Rouge. Mais Paul (quel cerveau ! ou plutôt, quelle inspiration divine !) appelle cette deuxième expérience aussi le « baptême » ! Israël fut baptisé d’abord « par » la nuée et ensuite « par » la mer. Il est possible que Paul voie dans cet ordre chronologique une indication symbolique de l’ordre spirituel tel que le Nouveau Testament nous le présente : que le baptême spirituel précède le baptême d’eau.

Évidemment, on ne bâtit pas une doctrine sur une analogie ; d’autant plus que ces événements, le baptême sous la nuée et le baptême à travers la mer, nous parlent tous les deux de notre identification avec Christ. Ce sont deux précieux aspects de notre baptême spirituel. Cependant, il est tout de même remarquable que l’image de l’Exode illustre de façon si frappante la priorité du baptême spirituel sur le baptême d’eau. De toute manière, Israël n’aurait pu affronter la mer Rouge s’il n’avait pas été baptisé préalablement par la nuée.

Le baptême spirituel s’opère dès le salut

Évoquant leur délivrance, cette nuit où chacun mit le sang de l’agneau sur la porte de sa maison, Paul nous rappelle que le tout premier acte de Dieu à l’égard des membres de son peuple, dès leur salut, fut de les baptiser par la nuée de sa présence. Par ce même acte et en même temps, il leur accorda son Esprit. Le baptême à travers la mer vint par la suite. La mer Rouge est l’image de la mort de Christ, qui met à jamais une barrière infranchissable entre nous et le dieu du monde dont nous étions esclaves. La mer, qui sauva Moïse et son peuple, fut en même temps le moyen de la destruction de l’armée qui les poursuivait. Le récit de l’Exode illustre à merveille notre salut en Christ.

Cette interprétation n’est pas fantaisiste, car tous les enseignements du Nouveau Testament, y compris ceux du Seigneur Jésus lui-même, ont leur racine dans l’Ancien Testament. C’est pourquoi Paul, toujours dans ce même passage, ajoute : « Ces choses sont arrivées pour nous servir d’exemples »... elles « ont été écrites pour notre instruction1. » Heureux celui qui comprend !

Je me demande si Paul, en écrivant ces choses, ne pensait pas aussi à l’expérience bouleversante de son « baptême » spirituel, lorsqu’il fut immergé par la présence de Jésus sur la route de Damas. Là, ce fut l’anéantissement de son passé. Comme ses ancêtres à la mer Rouge, lui aussi s’engagea publiquement à suivre son Sauveur ; trois jours plus tard il se fit baptiser dans les eaux de Damas. L’Écriture est claire !

Passons maintenant aux cinq derniers passages, aux textes décisifs.

1 - 1 Corinthiens 10.6, 11.

(II)

Il y a un seul baptême

D’abord, simplifions. On entend dire, parfois, qu’il y a deux sortes de baptêmes spirituels, ou même plusieurs. Dans sa lettre aux Éphésiens1, Paul rend nul cet argument, car il dit catégoriquement qu’il n’y a « qu’un seul baptême ». Il nous rappelle ici les sept bases de notre unité spirituelle, auxquelles nous avons déjà fait allusion.

« Il y a un seul corps », une seule vraie église, nous dit-il « et un seul Esprit » (et non pas deux ni trois, comme le supposent certains, comme si l’Esprit du Fils et l’Esprit du Père n’étaient pas le même — quelle dichotomie !) ; « comme aussi, poursuit-il, vous avez été appelés à une seule espérance par votre vocation ; il y a un seul Seigneur (Jésus), une seule foi, un seul baptême, un seul Dieu et Père de tous2. »

Ainsi, comme il y a un seul Christ et une seule foi comme condition du salut, il y a une seule façon d’être incorporé en lui : par le vrai baptême.

Un seul baptême : il s’agit du baptême spirituel dont le baptême physique est l’image. Ne compliquons pas les choses !

1 - Ephésiens 4.4-6 ; voici le deuxième texte de Paul.
2 - Ephésiens 4.1-6

(III)

Le passage « clef »

Le passage le plus important et le plus développé de toute la Bible se trouve dans l’épître aux Romains. C’est donc le passage fondamental, qui doit servir de base d’interprétation pour tous les autres passages. C’est la clef de la doctrine du baptême de l’Esprit. Le voici, intégralement, avec les paroles importantes en caractères italiques1. Au risque de paraître pédant, je mets entre parenthèses la traduction littérale des verbes en question, afin que le temps grammatical soit évident. J’ajoute encore quelques précisions pour clarifier le sens du texte.

« Nous qui sommes morts (mourûmes) au péché, comment vivrions-nous encore dans le péché ? Ignorez-vous que nous tous qui avons été baptisés (tûmes immergés) en (dans) Jésus-Christ2, c’est dans sa mort que nous avons été baptisés (fûmes immergés) ? Nous avons donc été (fûmes donc) ensevelis avec lui par le baptême (l’immersion) en sa mort3, afin que, comme Christ est ressuscité des morts par la gloire du Père, de même nous aussi nous marchions en nouveauté de vie. En effet, si nous sommes devenus une même plante avec lui par la conformité à sa mort, (c’est-à-dire, en étant identifiés à lui dans sa mort) nous le serons aussi par la conformité (l’identification) à sa résurrection, sachant que notre vieil homme a été crucifié (fut crucifié) avec lui, afin que le corps (ou : la substance) du péché fût détruit, pour que nous ne soyons plus esclaves du péché ; car celui qui est mort (mourut) a été justifié du péché. Or, si nous sommes morts (mourûmes) avec Christ, nous croyons que nous vivrons aussi avec lui, sachant que Christ ressuscité des morts ne meurt plus ; la mort n’a plus de pouvoir sur lui. Car il est mort (mourut), et c’est pour le péché qu’il est mort (mourut) une fois pour toutes/ il vit4, et c’est pour Dieu qu’il vit. Ainsi vous-mêmes, regardez-vous comme morts au péché, et comme vivants pour Dieu en Jésus-Christ. »

1 - Romains 6.3-11 ; voici le troisième texte de Paul.
2 - Littéralement : « plongés dans Jésus-Christ » (grec : eis + accusatif).
3 - Littéralement : « dans sa mort », avec l’idée d’une gravitation, d’une intégration, idée renforcée par le sens du mot « baptiser » qui comporte la notion d’une action assez violente : « plonger ».
4 Traduction littérale.

Deux vérités à ne pas oublier

Dans ce texte, tous les verbes en question sont au temps passé. Cela signifie que la réalité spirituelle est déjà acquise. Autrement dit, le vrai chrétien est déjà mort avec Christ, il est déjà baptisé du Saint-Esprit. Aucun verset biblique ne suggère le contraire ; tout l’enseignement à ce sujet concorde pour dire la même chose ; toutes les mentions du baptême spirituel indiquent que, depuis le jour de la Pentecôte dans Actes 2, ce baptême fait partie intégrante de notre salut. Nulle part le Nouveau Testament n’incite l’enfant de Dieu à rechercher le baptême spirituel. Le texte de Paul que nous avons sous les yeux suffirait à lui seul pour confirmer cette interprétation, mais, en fait, tous les textes la confirment !

Dans ce passage, Paul ne fait aucune distinction entre les chrétiens faibles et les chrétiens forts. Par contre, il dit partout « nous » ; ceux à qui il s’adresse sont dans le même cas que lui. Et à qui s’adresse-t-il ? Si tu regardes le début de son épître, tu liras : « À tous ceux qui, à Rome, sont bien-aimés de Dieu1. » Or, tout enfant de Dieu est bien-aimé de lui.

Cela signifie que le baptême de l’Esprit est une expérience universelle parmi ceux que Dieu appelle ses enfants. Tout vrai chrétien l’a faite. Le Nouveau Testament ne connaît aucune exception à ce principe.

1 - Romains 1.7

Une interprétation insoutenable

On entend appliquer parfois ce passage au baptême d’eau... Mais réfléchis ! Le baptême dont Paul parle ici n’est pas un symbole ; une représentation physique ne peut opérer en toi un tel miracle spirituel. Paul dit que nous sommes immergés dans la mort de Christ, justifiés du péché, que nous avons été intégrés en Christ lui-même, unis avec lui au point de ne former qu’un seul organisme avec lui. Seul le baptême spirituel peut effectuer une transformation semblable, nous ouvrant ainsi la porte à la nouvelle vie de communion avec Dieu décrite dans ce même passage. Ce texte confirme jusqu’au dernier degré toutes nos conclusions.

En fait, l’argument de Paul consiste essentiellement à te faire comprendre que la vie éternelle est le résultat de ta mort avec Christ, de ton baptême spirituel, et que tu ne peux même pas commencer à vivre cette vie merveilleuse sans être d’abord assimilé, aux yeux de Dieu, à la mort de son Fils. Quoi de plus clair ?

Une inversion impossible

On entend dire souvent qu’il faut d’abord avoir le salut, c’est-à-dire naître de nouveau, et après cela chercher le baptême spirituel ! Cela serait évidemment un non-sens biblique, ce serait mettre la charrue avant les bœufs ! C’est comme si tu disais à un homme déjà mort et ressuscité de recommencer à mourir et à ressusciter !

Ce qu’il faut chercher, au contraire, après la nouvelle naissance, ce qu’il faut obtenir, conserver et développer, c’est la plénitude de l’Esprit, ce qui signifie : vivre dans l’abondance de l’Esprit que nous avons déjà reçu à la nouvelle naissance. Il y a, c’est vrai, des gens qui vivent chichement alors que le placard et le « frigo » sont pleins de bonnes choses ! Il y a de même des chrétiens qui mènent une vie spirituellement « chiche » alors que tout le potentiel du Saint-Esprit leur est offert.

Que faire ? Ce problème, nous devons le traiter dans le deuxième volume de cet ouvrage. Nous avons encore beaucoup de choses à voir avant cela. Ici, nous posons les fondements. Nous serons alors en mesure de construire sérieusement l’édifice de cette vie de plénitude.

Le grain qui renaît

Allons plus loin, c’est intéressant ! Reprenons l’argument de Paul. « Nous sommes devenus, dit-il, une même plante avec lui, par identification à sa mort...1 » Il y a l’idée de deux racines qui ont fusionné pour jaillir ensuite en une seule plante, deux processus de croissance inextricablement associés.

Pour saisir toute la portée de l’argumentation de Paul, nous faisons bien de regarder un peu plus attentivement cette déclaration du Seigneur Jésus, faite deux ou trois jours avant sa crucifixion, un passage que nous avons déjà effleuré2. Il disait, concernant sa propre mort : « L’heure est venue... Si le grain de blé qui est tombé en terre ne meurt, il reste seul ; mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruit. » Ce grain de blé, c’est Christ lui-même, qui fut enterré et qui, ensuite, ressuscita en portant un fruit spirituel infini.

Paul bâtit son enseignement sur cette analogie. Dieu enterre le grain que tu es, grain mort, comme moi, comme tout le monde, donc inutile et stérile ; il t’enterre avec ce grain qu’est Christ, en t’intégrant avec lui dans sa mort. Les deux grains s’identifient et fusionnent par l’action de l’Esprit de Dieu, pour ne former qu’une seule plante. Par cette identification tu participes non seulement à la mort de Jésus, mais aussi à sa « germination », à sa résurrection ; c’est ainsi que tu nais de nouveau ! La nouvelle naissance est donc la conséquence directe du baptême spirituel. Tu es devenu une seule racine avec lui ; vous avez ensemble une seule vie, une seule fleur.

1 - Romains 6.5.
2 - Jean 12.23-27.

Greffés sur Christ !

Ah ! mais Paul pousse très loin cet enseignement... La nuit avant sa mort, Jésus avait dit : « Je suis le vrai cep... vous êtes les sarments1... » Dans ses paraboles, la vigne ou le cep était, comme pour Esaïe2 et les autres prophètes de l’Ancien Testament, un symbole de la postérité d’Abraham, d’Israël. Ici, Jésus avait dit, en somme : « Je suis la vraie postérité d’Abraham. Je suis l’arbre de vie. Vous qui croyez en moi, vous êtes intégrés en moi comme les branches sont intégrées, ou greffées, à l’arbre. »

Paul reprend et développe cette même idée d’une greffe, plus loin dans sa lettre aux Romains3. Voici son argument : Les païens convertis sont des branches sauvages, greffées contre nature sur l’olivier. (Cet olivier est encore une figure d’Abraham et de sa postérité spirituelle, qui est essentiellement Christ.) Pourtant l’arbre accepte la greffe et la branche devient, parmi les autres, un membre indissociable de l’ensemble.

1 - Jean 15.1-8, 16.
2 - Esaïe 5.1-7 ; Matthieu 21.28-31, 33-41, etc.
3 - Romains 11.16-24

(IV)

Dans sa lettre aux Corinthiens1 Paul, reprenant toujours la conception de la greffe, emploie le mot baptizein (baptiser, immerger). Il compare la vraie église de Christ à un corps ; il l’appelle le corps de Christ2. De même que Dieu crée et bâtit le corps humain, en plaçant tous les membres et les organes dans le corps selon son dessein, ainsi Dieu crée et bâtit le corps de Christ qu’est l’église. Chacun de nous en est un membre, un organe. Comme les mains, les oreilles, le cœur, le poumon sont incorporés, ou intégrés, dans le corps humain, comme aussi les branches sont greffées, ou intégrées, dans l’arbre, ainsi nous tous, en tant que membres ou organes, nous sommes incorporés en Christ ; en tant que branches de la plante sauvage, nous sommes « greffés », intégrés en Christ qui est le vrai olivier et le vrai cep.

1 - 1 Corinthiens 12.12-27 ; voici le quatrième texte de Paul.
2 - Voir aussi : Ephésiens 1.22-23; 2.16; 3.6.

La blessure de l’arbre

Pour greffer une branche sur un arbre, il faut d’abord blesser l’arbre, puis introduire ou « baptiser », c’est-à-dire, immerger, ou intégrer, la branche étrangère dans la « blessure ». Christ ayant été blessé pour nous — ô miracle de grâce ! — Dieu ensuite nous greffe, ou nous « baptise », dans son corps brisé, à travers sa blessure. On peut même dire — mais il vaut mieux le dire à genoux et les larmes aux yeux — que Dieu, à la croix, ouvre son cœur et nous intègre en lui : il nous porte désormais dans son cœur. Connaître Christ, c’est se laisser intégrer dans l’âme de Dieu.

Voici le passage en question1 : « Comme le corps est un et a plusieurs membres (ou organes, ou « branches ») et comme tous les membres, malgré leur nombre, ne forment qu’un seul corps — ainsi en est-il de Christ. (Ici je traduis littéralement :) Nous fûmes tous, en effet, immergés (intégrés, plongés, greffés, baptisés, incorporés) par (le moyen d’)un seul Esprit dans un seul corps. » (Je traduis directement du grec original, qui indique une gravitation vers ou dans un objectif. Mais cet objectif est « le corps de Christ » et non « l’Esprit », comme le laissent supposer certaines versions2.)

L’identification de notre être à celui du Fils de Dieu n’est pas simplement statique ; ce n’est pas le silence éternel du tombeau, mais une action dynamique de la part de son Esprit qui nous intègre organiquement dans le corps de Christ et, par conséquent, dans sa vie ressuscitée, par laquelle nous naissons de nouveau3.

1 - 1 Corinthiens 12.12-13
2 - Segond traduit, sans justification : « baptisés dans un seul Esprit ».
3 - Cet aspect du sujet sera traité dans le chapitre sur la régénération.

Le miracle de la sève

Quand on greffe une branche sur un arbre, la sève de l’arbre passe dans la branche, qui vit ensuite de la force vitale de l’arbre, puisqu’ils sont devenus un seul organisme. Pense donc ! Du fait que tu es « greffé » sur Christ, qui est l’arbre de vie, la sève de cet arbre passe en toi ! L’Esprit de Dieu pénètre en toi et tu vis désormais de la force vitale de Christ lui-même, de son Esprit. C’est ce que Paul veut te faire comprendre : une fois « baptisé », tu es en même temps « abreuvé » par le breuvage spirituel qui est Christ1. Non seulement tu es « en Christ » comme la branche est dans l’arbre, mais Christ est aussi « en toi » comme la sève dans la branche !

La branche pousse, c’est vrai, elle se couvre de feuilles, porte une fleur et donne son fruit ; cependant toute cette action provient essentiellement de l’arbre et non pas de la branche. Sans la sève, la branche est morte. Ainsi, dès ton baptême en Christ, tu vis de l’Esprit de Dieu. C’est lui qui crée en toi la fleur du caractère de Jésus et la maturité de sa vie ; c’est lui qui manifeste le fruit miraculeux de l’amour divin à travers ta nouvelle personnalité. Sans effort, presque sans le vouloir, tu découvres que tu aimes enfin Dieu d’un amour qui dépasse toute imagination et qui déborde sur les gens autour de toi. Cet élan devient le mobile de ta vie.

1 - 1 Corinthiens 10.4

Étant mort, tu es à l’abri de la loi

Revenons à Romains 6. Paul continue : « Notre vieil homme (notre ancienne nature pécheresse) fut crucifié avec lui, afin que la réalité (ou la substance, la force : c’est le sens du mot grec « corps » dans ce contexte) du péché fût détruite... car celui qui est mort est justifié quant au péché » (ou « acquitté de son crime »). Noter que le mot grec ne signifie pas « libre », comme le traduit ici Segond, bien que la justification par un tribunal nous amène en effet à la liberté !

Paul reprend ce thème dans le chapitre suivant1. « Vous avez été, par le corps de Christ mis à mort en ce qui concerne la loi, pour appartenir à un autre... Nous avons été dégagés de la loi, étant morts à celte loi... » Le criminel qui a expié son crime par sa mort est ensuite hors de l’atteinte de la loi. La loi ne peut poursuivre un mort. Puisque la loi de Dieu nous considère comme morts, elle n’a plus le pouvoir de nous condamner

Ainsi, le baptême par le Saint-Esprit nous rend, aux yeux de Dieu, morts au péché et morts aussi à sa loi. Et Paul de conclure : « Regardez-vous comme morts au péché (c’est-à-dire : « Croyez que vous l’êtes »... Le verbe grec signifie « calculer, estimer ») et vivants pour Dieu en Jésus-Christ. » Cela, c’est la foi. Croire que l’on est baptisé du Saint-Esprit, voilà la foi qui sauve !

1 - Romains 7.4, 6.

Les deux derniers passages

Nous avons examiné en profondeur le passage principal concernant le baptême spirituel. Les deux seuls textes de Paul qui restent à voir enseignent exactement la même chose et sont si clairs que je n’ai pas besoin de les commenter. Avec ces deux passages, nous avons maintenant examiné toutes les mentions du baptême spirituel dans le Nouveau Testament, en tenant compte du texte grec original. Les voici :

(V)

« Vous êtes tous fils de Dieu par la foi en Jésus-Christ ; vous tous qui avez été baptisés (immergés) en1 Christ, vous avez revêtu Christ2... »

1 - Littéralement « dans » Christ (grec : eis + accusatif).
2 - Galates 3.26-28 ; voici le cinquième texte de Paul.

(VI)

Et encore : « En lui... vous avez été circoncis... ayant été ensevelis avec lui par le baptême (l’immersion, l’intégration), vous êtes aussi ressuscités en lui et avec lui par la foi1... »

Heureux celui qui est baptisé de l’Esprit. Il est sauvé. O quelle merveille !

1 - Colossiens 2.10-14 ; voici le sixième texte de Paul.

CONCLUSION

Nous sommes maintenant en mesure de résumer l’enseignement biblique concernant le baptême spirituel :

Pour l’enfant de Dieu, le baptême spirituel est une expérience acquise. Tous les passages en question le décrivent au temps passé. Nulle part il n’est représenté comme une expérience à acquérir après la nouvelle naissance. Il n’y a aucun commandement, ni aucune exhortation incitant le croyant à chercher le baptême de l’Esprit. En fait, ce serait inverser l’ordre biblique — comme si l’on demandait à un homme déjà enseveli de prendre des mesures en vue de son enterrement !

Cette vérité s’applique à tous les enfants de Dieu sans exception ils sont tous déjà baptisés du Saint-Esprit. Aucun passage biblique concernant le baptême spirituel ne fait de distinction entre les croyants « spirituels » et les « charnels ». Aux croyants de Corinthe, de Galatie, de Colosses, (chez qui se trouvait un grand nombre d’éléments « charnels », déséquilibrés dans leur vie ou dans leur doctrine), comme aux Romains, Paul dit chaque fois dans ses écrits : « tous », ou bien « nous » et même « nous tous », sans différencier entre eux et lui.

Dieu ne peut pas pardonner à l’homme son péché avant de le considérer comme étant mort avec Christ et cela n’est possible que par le baptême spirituel1.

Le baptême spirituel nous sauve. Il a lieu inévitablement au moment du salut2.

« Il y a un seul baptême » ce baptême est indéniablement le baptême spirituel, dont le baptême d’eau est l’image. La Bible interdit la supposition qu’il y ait deux ou plusieurs sortes de baptêmes spirituels3.

Le caractère du baptême spirituel est illustré à la perfection par son symbole, le baptême d’eau4. Le symbolisme du baptême d’eau est basé sur les analogies de (’Ancien Testament, dans les histoires du déluge, de la mer Rouge, du Jourdain, de Naaman et de Jonas. C’est un symbolisme qui représente la mort et l’ensevelissement, suivis de la résurrection5.

Jésus lui-même appelle sa mort son baptême6.

Le baptême spirituel est notre identification avec Christ dans sa mort et dans son ensevelissement, afin d’être aussi identifiés avec lui dans sa résurrection7. Les écrits de Paul ne nous laissent aucun doute à ce sujet.

Par le baptême spirituel nous sommes incorporés en Christ, comme la branche dans l’arbre et comme l’organe dans le corps8.

10° Pour mieux expliquer le sens de ce dixième point je l’illustre de façon concrète.

Il m’arrive de temps à autre (comme peut-être à toi aussi !) de recevoir un chèque en ma faveur. Je présente ce chèque à ma banque, qui porte alors le montant à mon crédit, normalement le jour même ; mais elle ajoute une deuxième date avec mention « valeur », ce qui signifie que je peux toucher le montant à partir de cette deuxième date seulement, bien que la banque ait déjà accusé réception du chèque dès sa présentation. Mais encore faut-il que j’aille toucher cet argent contre ma signature.

Ainsi, sur la croix du Calvaire à Jérusalem, il y a près de 2000 ans, Jésus expia tout ton péché par son sacrifice définitif et absolu. Il n’a pas besoin de renouveler ce sacrifice, car l’Écriture dit : « Christ, ressuscité des morts, ne meurt plus... C’est pour le péché qu’il est mort une fois pour toutes9. » Dieu, ce jour-là « enregistra » le fait que Jésus avait pris ta place : cette œuvre de rédemption fut parfaite10. Les mérites de Jésus furent « portés à ton crédit ». Mais là encore faut il que tu ailles « toucher » ce potentiel de grâce contre ta « signature » ; car, rappelle-toi, il y a un péché, un seul, que Jésus n’a pas porté pour toi : celui de ne pas l’accepter. Celui qui ne touche pas son crédit à la banque n’en bénéficie jamais. De même, si tu ne prends pas, par la foi, la valeur du sacrifice que Jésus-Christ a fait pour toi, tu la perdras finalement dans sa totalité.

Le baptême de l’Esprit n’est pas une répétition du sacrifice de Christ en ta faveur — loin de là ! C’est plutôt, comme nous l’avons dit, un acte de Dieu par lequel il t’identifie avec son Fils. Par la vertu de cette identification, tout ce qu’a fait Christ en la faveur à la croix devient enfin « actuel » pour toi : tu touches le trésor que Dieu te réservait. C’est, en somme, la date « valeur » où ton « crédit » spirituel devient accessible. Tu es uni à Christ et désormais il t’appartient, ainsi que tout ce qu’il est et tout ce qu’il a fait !

Ainsi, par le baptême de l’Esprit :

  1. Christ assume ta culpabilité, pour laquelle il est déjà mort.
  2. Dieu t’attribue la valeur de la mort de Christ.
  3. Dieu t’attribue la justice de Christ.
  4. La vie de Christ ressuscité devient ta nouvelle vie, ayant comme conséquence immédiate la renaissance de ton esprit, et, comme conséquence finale, au retour de Christ, la transformation de ton corps aussi.
  5. Ton être entier devient la propriété de Christ, corps, âme et esprit.
  6. L’Esprit de Dieu accepte alors, et alors seulement, d’entrer en toi pour établir à jamais chez toi sa demeure. Ce sera le thème du prochain chapitre.

1 - Romains 6.7 ; 7.4-6
2 - 1 Pierre 3.21
3 - Ephésiens 4.4
4 - Luc 3.16 ; 1 Corinthiens 10.2, 6, 11
5 - Romains 6.3-11
6 - Luc 12.50
7 - Romains 6.4 ; Galates 3.27-28
8 - 1 Corinthiens 12.13
9 - Romains 6.9-10
10 - Voir encore Hébreux 7-10 et les passages cités au début de notre chapitre précédent.

Nota

Le Nouveau Testament affirme trois vérités fondamentales au sujet du baptême spirituel, chaque fois avec l’emploi de la préposition grecque eis + l’accusatif, comprenant l’idée d’une intégration que j’essaie d’exprimer ici par la préposition française « dans ». Ainsi, par le baptême spirituel nous avons été immergés ou plongés :

  1. « dans Christ1 »
  2. « dans sa mort » (deux fois)2.
  3. « dans un seul corps » (traduction exacte), c’est-à-dire, dans le corps de Christ3.

Il est à noter également que les apôtres pratiquaient le baptême d’eau :

Dans ces deux derniers cas encore, la préposition grecque eis + l’accusatif comprend l’idée d’une intégration, symbolisée par l’immersion dans l’eau.

On peut noter aussi que Jean-Baptiste baptisait « avec » (ou par le moyen) de l’eau (grec : en + datif de l’instrument) « dans la repentance » (eis + accusatif)6. C’est-à-dire, la repentance (un changement radical d’attitude) était l’objectif du baptême de Jean, comme Christ et sa mort sont l’objectif de notre baptême spirituel.

1 - Romains 6.3 ; Galates 3.27
2 - Romains 6.3-4
3 - 1 Corinthiens 12.13
4 - Actes 2.38
5 - Matthieu 28.19
6 - Matthieu 3.11

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