Christ ressuscité

IX - Sens et valeur de la filiation

« Mon Père a remis toutes choses entre mes mains. Personne ne connaît le Fils si ce n’est le Père ; et personne ne connaît le Père, si ce n’est le Fils et celui à qui le Fils veut le révéler. » (Matthieu 11.27 - Luc 10.22)

Nous avons parlé jusqu’à présent de choses que l’on considérer comme de source secrète car elles ne peuvent être approcher sur des bases naturelles.

Ici nous traiterons d’un sujet qui fait définitivement partie de cette catégorie, car aucun homme ordinaire ne peut le comprendre.

« Personne n’a jamais vu Dieu : le Fils unique qui vit dans l’intimité du Père, Dieu nous l’a révélé… ..Je l’ai vu de mes yeux et je l’atteste solennellement : cet homme est le Fils de Dieu. » (Jean 1.18, 34)

« Celui qui met sa confiance en Lui n’est pas condamné, mais celui qui n’a pas la foi est déjà condamné car il n’a pas mis sa confiance en la personne du Fils unique de Dieu… .En effet, l’envoyé de Dieu dit les paroles même de Dieu, car Dieu lui donne son Esprit sans aucune restriction. Le Père aime le Fils et lui a donné les pleins pouvoirs sur toutes choses ; Celui qui place sa confiance dans le Fils a la vie éternelle. Celui qui ne met pas sa confiance dans le Fils ne connaît pas la vie ; il reste sous le coup de la colère de Dieu. » (Jean 3.18; 34-36)

« Le Père aime le Fils et lui montre tout ce qu’Il fait. Il lui donnera même le pouvoir de faire des œuvres plus grandes que Lui, et vous en serez stupéfaits… .De plus ce n’est pas le Père qui prononce ce jugement sur les êtres humains ; il a remis tout jugement au Fils. » (Jean 5.20-22)

« Quand Jésus apprit la nouvelle de la maladie de Lazare, il dit : Cette maladie ne conduira pas à la mort, elle servira à glorifier Dieu ; elle sera une occasion de manifester la gloire du Fils de Dieu. » (Jean 11.4)

« Mon Père, l’heure est venue de faire éclater la gloire de ton Fils pour qu’à son tour le Fils fasse éclater ta gloire. » (Jean 17.1)

« Je combats pour eux, afin qu’ils soient encouragés et que, unis par l’amour, ils accèdent ensemble, en toute sa richesse, à la certitude que donne la compréhension du secret de Dieu, à la pleine connaissance de ce secret, Christ. » (Colossiens 2.2) Comme pour chacun des sujets qui ont été traités dans cette étude, nous allons d’un coup observer ce que cette relation signifiait pour le Seigneur Jésus et comme celle-ci fut l’arrière plan de toutes choses. Cette relation a donné un sens et une valeur à chaque intervention, chaque action, chaque expérience, à tout aussi bien dans le présent que dans le futur. Combien souvent Il parle de Lui en termes de Filiation et du Père dans une relation personnelle avec Lui-même.

Ceci constitue une base très importante et très forte pour Sa vie, et Il s’appuyait sur elle continuellement. Nous pourrions même dire qu’elle représentait tout pour Lui tout au long de Sa vie.

Avant d’aller plus loin, nous devons dire un mot au sujet des deux titres qu’Il portait dans sa Filiation. Ils nous sont familiers : Fils de l’Homme et Fils de Dieu.

Ces deux désignations ou titres ont un rapport non pas avec la Personne, mais avec l’œuvre. Il est très important de bien le reconnaître. Nous ne pouvons pas diviser la Personne. C’est ce que Paul veut dire par « le mystère de Dieu, en Christ »… et nous pourrions passer toute notre vie sur ce mystère sans parvenir à le percer. La Personne du Seigneur Jésus a été l’objet de conflits et de polémiques depuis toujours et le sera sans doute jusqu’à la fin des temps. Elle a suscité plus d’hérésies et d’erreurs de la part des hommes qui essayaient de percer ce mystère et de l’approcher avec l’intelligence humaine, que tout autre sujet.

C’est un terrain extrêmement délicat, voire même dangereux, que d’essayer de percer le mystère de la Personne de Christ.

Ainsi donc, les titres ne sont attribués en aucun cas à deux Personnes, ne divisent la Personne en deux, mais ils représentent deux domaines et deux aspects de l’œuvre, et par conséquent de vérité sur la Personne. Nous savons à quoi correspondent ces domaines et à leurs œuvres respectives : En tant que Fils de l’homme, Il est le Représentant de l’homme par l’union vitale avec l’homme.

En tant que Fils de Dieu, Il est l’expression divine par l’union avec la Personne de Dieu. Il représente les deux aspects de la Personne dans la pratique de Son ministère et de Son œuvre.

Le Fils de l’Homme

Nous devons préserver le titre « Fils de l’Homme », parce que mentalement, et peut-être inconsciemment, nous le dévalorisons à un niveau bien inférieur à celui qu’il devrait occuper ; car le titre même de « Fils de l’Homme » va bien au-delà de la pensée de naissance humaine.

Avec la révélation qu’Il était né d’une vierge, nous avons cette affirmation très claire : « Le Fils de l’Homme qui est aux cieux. » (Jean 3.13). Celle-ci le désigne plus haut que la terre et lui donne une signification et une valeur divines. Au moins reconnaissons nous que nous sommes dans un terrible bourbier de confusion à propos de la naissance virginale de Jésus. Les hommes ont dit, par exemple, que la théorie de la naissance virginale ne tient pas parce qu’elle relierait tout péché à l’homme, et éliminerait toute possibilité de péché chez la femme. Vous voyez la futilité d’une telle discussion et à quel point on passe à côté du sujet. Nous devons reconnaître que Christ n’est pas né d’une vierge sur une base naturelle ; avec une conception aussi folle, la femme serait sans péché et l’homme pécheur, et de ce fait une naissance virginale assurerait à Jésus d’être sans péché. Par le Saint-Esprit, il y a eu une séparation entre ce que Marie a hérité et ce qu’était Jésus.

Tant de questions théologiques, doctrinales et techniques ont émergé de la Personne de Christ.

Même le titre de Fils de l’Homme, fait qu’Il est différent du reste des hommes dans un sens divin, et qu’en tant que Fils de l’Homme, et lié vitalement à l’homme, Il est différent du reste des êtres humains.

Le Fils de Dieu

Il y a une expression qui apparaît dans l’évangile de Jean : « Fils unique engendré par le Père ».

Ce titre a de quoi nous mettre dans la confusion. Si vous lisez le Nouveau Testament vous verrez que d’autres ont été engendrés par Dieu. Jean lui-même dans ses épîtres parle beaucoup des fils engendrés par Dieu.

Comment alors Christ est-Il le Fils unique ? Il faut vous rappeler que ces paroles ont été écrites bien après les autres écrits du Nouveau Testament. Au temps où ces paroles ont été écrites, il existait une multitude de fils engendrés par Dieu, et pourtant, les Apôtres écrivaient délibérément et avec précision, du « fils unique engendré par Dieu ».

Il n’est pas question ici de dire que Christ était le premier et fils unique pour un temps comme celui-là ; Il aurait été ainsi ramené au niveau de tous les autres et ne l’aurait distingué de personne. L’explication se situe autre part, car cette parole ne signifie pas que Christ était le seul à être engendré par Dieu.

Il n’y a pas du tout de relation avec l’engendrement, mais avec l’espèce engendré. Il aurait fallu traduire de préférence dans notre langage par : « l’unique engendré singulier », ce qui signifie qu’il n’y en a aucun autre comme Lui. Il est le seul de cette espèce, cet engendré de Dieu ; L’accent doit être mis non sur l’engendrement mais sur « unique » - le seul et unique. Ce mot est très intéressant ; nous ne nous arrêterons jamais de l’étudier, mais vous découvrirez, si vous suivez ce mot à travers la Parole de Dieu, qu’il occupe très souvent une place d’affection et de tendresse, comme pour quelque un qui a une relation d’affection, à cause de sa nature. En hébreu, le même mot est souvent traduit par « chéri » et s’applique à l’occasion à Christ. « Je n’abandonnerai pas mon chéri dans le Sheol ». Le Seigneur Jésus, que le Père a envoyé dans le monde, est appelé par un mot de grande tendresse dans Jean 3.16. Toute la force de Jean 3.16 est centrée sur le fait que l’amour de Dieu se manifeste dans le sacrifice ultime en envoyant Christ vers l’étape finale.

Ce n’est pas que Dieu n’était pas capable d’engendrer une multitude de fils, ou que Dieu s’était simplement contenté Lui-même d’en engendrer un seul ; le terme est utilisé à cause de la spécificité du Fils. Dieu n’a jamais engendré un autre comme Lui, et n’en a jamais eu l’intention ; Christ est unique dans Sa relation avec Dieu ; Il est seul ; Dieu a concentré toutes choses en Lui, c’est-à-dire que Dieu n’a jamais eu l’intention de placer quoique ce soit de Lui-même en un autre qui lui appartienne en propre. Chaque fois que nous recevons la plénitude de Dieu, ce n’est qu’en Christ, pas en nous-mêmes. Il a lié toutes choses à Christ, et de cette façon Christ est unique. Il est le seul, la plénitude et la finalité de Dieu. Toutes choses sont scellées en Lui et au travers de Lui.

Nous touchons là à la nature fondamentale de la Chute. En Adam, nous avons celui que Dieu a créé, et le premier Adam fut appelé le fils de Dieu (Luc 3.38) ; pas dans le même sens, mais comme étant la progéniture divine, celui en qui Dieu a insufflé le souffle de vie.

Mais le péché d’Adam fut le suivant : alors qu’il dépendait d’une relation privilégiée et pouvait recevoir tout de Dieu par crainte, obéissance et amour filiaux, il se soumit à la tentation d’obtenir ces choses en dehors de cette relation pour les posséder par lui-même.

La tentation revêtait cette forme : Tu seras comme Dieu ! Ce que tu ne peux obtenir qu’au travers d’une dépendance et d’une obéissance, tu pourras l’avoir comme un droit, une prérogative et une possession personnels !

C’est ce qui amena la Chute. À partir de ce moment là, Dieu n’a plus placé en aucun autre ce qui Lui appartient ; mais Il a placé tout ce qui Lui appartient en Christ et l’a scellé, car personne d’autre que Christ n’aura cette prérogative divine.

« Dieu nous a donné la vie éternelle, et cette vie est en son Fils. Celui qui a le Fils a la vie. »

C’est dans ce sens, qui pourrait être étendu à bien plus si c’était notre objectif, que Christ est le seul, unique et singulier Fils engendré par Dieu.

C’est justement à ce niveau que les choses ont dévié, et le faux enseignement a fait irruption comme quoi nous sommes tous fils comme Christ était un Fils, et que le résultat de ce processus en nous sera notre déification. Ceci a constitué le mensonge de l’Ennemi depuis le début. Il n’existera pas de filiation en nous exactement de la même manière que Christ est le Fils unique de Dieu Son Père. Il est unique.

Ayant parlé de manière générale des deux titres de Christ relatifs à Sa Filiation, et ayant répété que ces deux titres sont divins, nous tentons, en référence au Seigneur Jésus, de résumer tout le sujet en quelques points.

La Force et la Dignité qui découlent de la Filiation

De cette union et de cette relation de Jésus avec Dieu, ont découlé force et dignité. Il est impossible de ne pas s’en rendre compte en lisant le compte-rendu de Sa vie sur terre.

Cette relation avec le Père, dont Il était conscient, la relation de Fils à Père et de Père à Fils, a entraîné une force et une dignité merveilleuses. Cette relation était un secret que les autres soit ne connaissaient pas soit ne reconnaissaient pas. L’affirmation de cette relation secrète leur était intolérable, et ils cherchaient même à Le tuer lorsqu’il en faisait allusion. Mais pour Lui, cette relation cachée était primordiale en tout temps. L’objectif du Diable était de la briser, en questionnant le Seigneur Jésus et en le persuadant de mettre cette relation à l’épreuve. Prêter attention à cet objectif aurait été, de la part du Fils, d’entretenir des doutes au sujet de ce qui est irréfutable, d’avoir agi avec orgueil ou de s’être éloigné d’une soumission absolue envers Son Père. Le but du Diable était de mettre Jésus en situation de démontrer quelque chose qui dans Son cœur n’avait certainement pas besoin d’être démontrée, de le piéger en lui mettant la pression pour prouver quelque chose.

« Tenté en toutes choses comme nous… . » dit l’Apôtre.

Vous voyez de quel type de tentation il s’agit.

Celui qui se réjouit de savoir que Dieu est son Père, sait ce que ça représente dans les meilleurs moments de notre vie. Mais supposons que vous avez faim, que vous êtes faible, épuisé, et directement en conflit avec l’Ennemi et les puissances des ténèbres, alors que règne autour de vous une atmosphère sinistre, et c’est comme si vous étiez dans un désert spirituel en proie aux bêtes féroces ; vous connaissez bien les suggestions de l’Ennemi dans ces moments là, les insinuations à propos du Père, de votre filiation et de votre relation.

« Tenté en toutes choses comme nous… » Mais, le Seigneur Jésus ne s’est pas soumis à la suggestion, à l’insinuation, Il ne s’est pas soumis à la pression pour mettre cette relation en question. Il a tenu ferme, et Il a gagné le combat sur la base de le connaissance secrète de cette relation. Il examina Son âme et refusa d’être guidé par lui ; Il tint ferme dans Son esprit avec Dieu et remporta la victoire par la force qu’Il Lui donnait.

Ce qui Lui attribuait une grande force, une merveilleuse dignité. Parfois son langage, qui était celui d’un homme ordinaire, pouvait avoir de terribles effets lorsqu’Il s’adressait à des responsables de la vie et de la pensée religieuses, à des hommes hauts placés dans la sphère religieuse, en leur disant : « Vous connaîtrez la vérité et la vérité vous affranchira. » (Jean 8.32). Et encore : « Si donc le Fils vous affranchit, vous serez réellement libres. » (Jean 8.36) Ils se sont immédiatement levés et ont dit : « Nous n’étions jamais liés à aucun être humain… .nous sommes descendants d’Abraham. » D’un seul coup, le Seigneur Jésus a mis l’accent à quel point Ils étaient esclaves. La dignité de leur position ! « Si le Fils vous affranchit… » Il fut placé dans une position plus élevée que tout le reste et il fut investi d’une dignité, d’une ascendance et d’une suprématie morale. C’est tout simplement un fait évident à tous ceux qui lisent ces textes.

Il se reposait énormément sur le fait qu’Il était Fils de Dieu et en tira Sa force.

Se tenir sur cette base implique la force. Nous pouvons en avoir la confirmation si nous jetons un coup d’œil un moment dans l’Ancien Testament.

Quelle force extraordinaire, quelle dignité et quelle capacité d’exécution sont tombées sur Néhémie quand il a reconnu le fait que Dieu lui avait confié un mandat et qu’il était un homme appelé par Dieu pour cette œuvre. Quel sens cela a eu pour lui quand ses ennemis lui ont tendu des pièges, et ont essayé par tous les moyens de l’écarter de sa position et de ralentir son travail.

Lorsqu’enfin, au milieu de toutes leurs menaces, on lui conseilla de trouver refuge dans la Maison de Dieu, sa réponse fut « Quelqu’un comme moi prendra-t-il la fuite ? » Ce ne furent pas des paroles présomptueuses de fierté personnelle ; elles annonçaient un homme à qui Dieu avait confié une mission et qui était certain de Son soutien.

De façon infiniment plus grande, le Seigneur Jésus put tenir ferme sur son terrain du fait de la relation divine, qui signifiait le soutien divin.

C’est formidable d’avoir cette assurance que Dieu vous a envoyé, et que Dieu vous accompagne, que vous êtes sous mandat divin, associé à Dieu. Une telle situation ne peut que produire une force extraordinaire, car elle prouve toujours l’existence d’une source secrète de force et de dignité.

La Position et la Vocation liées à la Filiation

C’est le second point. Notons quelques déclarations qui ont été faites : « Le Père ne prononce pas de jugement sur l’homme : Il a remis tout jugement au Fils. » (Jean 5.22) « Car le Père aime le Fils et lui montre tout ce qu’il a fait. » (Jean 5.20) Quelle position ! « Le serviteur ne fait pas partie de la famille, le fils lui en fait partie pour toujours… .Si donc c’est le Fils qui vous affranchit, vous serez réellement des hommes libres. » (Jean 8.35-36) Quelle position ! L’auteur de l’épître aux Hébreux utilise cette phrase : « Christ, Fils sur la maison de Dieu » La filiation implique avec elle la position et la vocation divines « Parce qu’Il est le Fils de l’Homme » ! C’était le seul moyen du Seigneur de l’exprimer, et d’expliquer les prérogatives qui étaient placées entre Ses mains. Une position d’influence extraordinaire !

En tant que Fils, Il était relié, ou connecté au grand plan divin. Ce qui lui conférait la dignité d’être en relation avec la Filiation que Dieu avait déterminée de toute éternité. Une grande force émanait de cette relation, à partir du fait que vous êtes lié à des choses qui étaient de valeur et de signification universelles et éternelles, et c’est ce qui portait la marque de votre relation avec Dieu. Si seulement le peuple de Dieu réalisait qu’il n’est pas simplement sauvé pour le salut, mais que, par cette étape initiale, il entre dans une position de très grande importance et de valeur extraordinaire, car il est lié au plan divin éternel. La place semble relativement petite parce qu’elle n’est qu’une partie d’un tout, mais aucune de ces parties est sans importance. La place la plus petite est d’extrême importance si elle fait partie d’un tout, et que le tout ne peut être un tout sans ses différentes parties. Dans le cas du Seigneur Jésus bien sûr, le plan entier reposait sur Lui, et Il le savait. Une force secrète émanait de ce qu’Il était, de la position où le Père l’avait mis.

L’Assurance ultime inhérente à la Filiation

Le Seigneur Jésus n’a jamais dit qu’au bout d’un certain temps, Il achèverait Sa mission et que pour Lui, ce serait la fin. Dans ce cas, Il aurait suivi la voie de toute chair : Son devoir accompli, Son œuvre faite, Sa vie achevée.

Bien que sachant très bien que la Croix serait pour Lui un passage obligé dans Son programme, il est perpétuellement en train de parler d’un avenir lointain. Crucifixion, mort, ensevelissement, tout cela devait arriver, mais Ses yeux étaient toujours fixés vers plus loin. La Croix était presque un incident de parcours ; cela devait passer mais le travail devait continuer. Cette œuvre qui avait commencé la Croix ne l’arrêterait pas et l’objectif serait atteint !

La Filiation lui a donné l’assurance du but final de toutes choses. Allait-Il souffrir ? Oui, Il sait qu’il souffrira. Il sera livré entre les mains des méchants et crucifié. Oui, Il le sait et l’accepte.

Sera-t-Il mort et enterré ? Oui, Il le sait aussi

Mais tous les objectifs sont assurés et extraordinaires. Rien, ni les hommes, ni les démons ne pourront empêcher le déroulement des événements.

Cette Filiation n’existe pas simplement sur cette terre, une relation et des valeurs pour un temps seulement ; elle est éternelle, elle garde tout son sens, elle est indestructible.

Les autres relations peuvent cesser mais pas celle-ci. Cette relation n’a pas une importance en elle-même, mais son but est puissant et universel. De cette filiation jaillit une merveilleuse assurance sur l’issue de toutes choses.

Le Seigneur prédit qu’Il serait livré entre les mains d’hommes méchants qui Le crucifieront.

Mais Il ne s’est pas arrêté là : Il a dit qu’au troisième jour, Il ressusciterait… voilà la Filiation !

Impossible de maintenir la filiation dans la tombe. Bien que la Filiation impliquait qu’Il descende au tombeau, au séjour des morts, celle-ci n’en restait pas là. La Filiation est sûre et certaine de sa survie, quoique fassent les êtres humains et les démons. Elle donne la certitude qu’à la fin nous serons debout triomphants.

Quelle allégresse de voir Christ comme Il est représenté en ouverture de l’Apocalypse !

« Je suis vivant… c’est un triomphe… J’étais mort (pas : ils m’ont tué !) »

Une des prérogatives de la filiation y est décrite : « Personne ne peut m’ôter la vie : je la donne de mon propre gré. J’ai le pouvoir de la donner et de la reprendre. Tel est le commandement que j’ai reçu de mon Père. » (Jean 10.18)

« Voici, Je suis vivant aux siècles des siècles et je possède les clés de la mort. »

Il savait avec grande assurance qu’il en serait ainsi. L’assurance inhérente à Sa Filiation le portait à travers toutes choses jusque dans l’éternité.

La plénitude du Père dans la Filiation

« Le Père a placé toutes choses entre ses mains. »

Paul a merveilleusement levé le voile sur ces « toutes choses ». Appliquez cette phrase dans chaque épître de Paul et voyez où cela conduit : Tout est en Christ et en Lui demeure toute la plénitude de Dieu. « Le Père a confié toutes choses au Fils »; dans la Filiation se trouve la plénitude du Père.

L’élection du croyant à la Filiation

Toutes ces choses qui étaient une réalité pour Christ ont été mis à notre disposition par l’union de résurrection et la vie de résurrection. Nous savons bien que la première étape d’une véritable relation avec Lui est d’être engendré par Dieu.

« Béni soit le Père de notre Seigneur Jésus-Christ, qui nous a engendrés de nouveau dans une espérance vivante par la résurrection de Jésus Christ d’entre les morts. » (1 Pierre 1.3) Même si Christ est Fils par la résurrection de manière différente, Dieu nous a donné l’Esprit de Son Fils, qui est l’Esprit de Filiation. En partageant Sa vie d’en haut, nous sommes entraînés dans une dépendance à toute la vérité de Christ et la relation opère un changement. « Né de l’Esprit » « Né d’en haut » « Qui est né de Dieu », toutes ces expressions font que nous sommes mis en relation par la résurrection.

« L’Esprit rend témoignage à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu… »

Quelle en est la conséquence ? Comme pour Jésus, une force et une dignité jaillissant du témoignage de l’Esprit que nous sommes enfants de Dieu.

Je ne suis pas sûr que nous réalisons bien le sens et la réalité de cette relation.

S’il nous arrive de nous dire que nous ne sommes pas que des chrétiens, des croyants dans le Seigneur Jésus-Christ, des adhérents de la foi chrétienne, mais des enfants de Dieu vivant dans une union de résurrection avec le Fils, nous en retirerions beaucoup de force et de dignité, une fierté, non pas personnelle mais morale, une élévation spirituelle.

Notre union avec Christ signifie aussi que nous devons partager la position et la vocation de Christ, et que le but qui est le sien est aussi celui auquel nous sommes appelés.

Souvenez-vous bien que chaque fois qu’il est parlé de prédestination dans les Écritures, c’est toujours en connexion avec la Filiation, jamais avec le Salut.

La Filiation implique la prédestination. Dieu n’a jamais prédestiné certains seulement à être sauvés, et d’autres à ne pas l’être. Dieu nous a prédestinés à la Filiation, c’est bien plus que le salut. Le salut nous amène à entrer dans le Plan de Dieu, en relation avec une pré - science, une pré - vocation, une prédestination. La position et la vocation sont reliées à la Filiation.

L’enfant est un nouveau-né. Le fils est un adopté sur le fondement de la majorité et de la maturité. Nous ne sommes pas choisis et élus pour l’enfance et pour le Salut ; nous le sommes pour la maturité et la Filiation. C’est ainsi qu’il faut nous appliquer à assurer notre élection en avançant dans la pleine maturité.

Il est possible de passer à côté du Plan de Dieu même si on est sauvé. On peut être un enfant et cependant ne jamais entrer dans le statut et la maturité de fils. Notre position et notre vocation sont attachées à notre processus de croissance ; mais, nous sommes appelés conformément à Son Plan ; nous sommes unis à Christ, reliés à l’extraordinaire vocation du Fils de Dieu à travers les temps. Nous sommes choisis en union avec Lui, dans le but d’occuper une position extraordinairement élevée.

Nous devrions tirer de tout cela une force cachée : si j’étais serviteur ou esclave, je serais dans une position bien différente, mais être un fils donne des certitudes.

Nous pouvons être sous pression, sous un poids pesant, nous pouvons être submergés, il semble parfois que les gens nous marchent sur la tête et que l’ennemi en tire avantage pour un temps, mais notre statut de fils, notre filiation, fait que nos plans sont assurés dans une victoire absolue, où nous restons debout triomphants à cause de cette filiation, qui est quelque chose qui ne peut s’éteindre ni se détruire.

Si tous « les fils de Dieu » chantaient ensemble en poussant des cris de joie dans le Ciel avant même que le monde existe (Job 38.7), nous pouvons être certains que tous les fils de Dieu actuels pousseront des cris de joie quand le monde aura cessé d’exister. Les fils le feront !

Malgré tout ce que fera le diable, Dieu aura Ses fils.

Souvenez-vous bien que tout est lié à l’union de résurrection. Dans la Résurrection, la Filiation a été affirmée et attestée de manière spéciale. Celle l’avait déjà été lors du baptême du Seigneur Jésus, quand en sortant des eaux du Jourdain, le Ciel s’est ouvert et une voix s’est écriée : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé en qui J’ai mis toute mon affection. »

Paul nous dit au début de l’épître aux Romains que Jésus-Christ fut établi et attesté comme Fils de Dieu par la Résurrection des morts, une attestation spéciale basée sur la Résurrection. La nature de notre relation est celle de l’union de résurrection et du fait que la vie de résurrection est à la base de la Filiation, cette dernière est indestructible.

Il ne s’agit pas d’une relation qui a été officialisée, mais d’une unité de vie incorruptible qui demeure pour toujours. Il est merveilleux de penser que la Filiation est basée sur quelque chose que ni la terre, ni l’enfer, ni tous les antagonismes qui règnent dans l’univers, ne pourront jamais détruire, même s’ils jettent toutes leurs forces contre elle.

Dans quoi rentrons-nous donc ? Pas dans ce qui est de l’ordre de la spéculation, du hasard ou de la chance. Non ! Nous entrons dans le domaine de la Filiation et de son fondement même : La Vie de Résurrection qui a triomphé de toutes les forces antagonistes de cet univers. Quelle assurance, quelle espérance, quelle potentiel et quelle position résident dans cette Vie de Résurrection. Je me demande si vous l’avez réellement saisi !

Comment Dieu a-t-Il provoqué le témoignage suprême de Sa Filiation ? Pourquoi Satan, avec toutes ses myriades, avec tout le pouvoir de son commandement, spirituel et terrestre, a pu converger contre Christ. Chaque force mauvaise, mortelle, inique, dans cet univers est monté contre Lui. Toute la puissance de mort - ne connaître qu’une petite partie de cette puissance est déjà assez terrible - a surgi sur Lui, avec toute la puissance du péché, toute la méchanceté des hommes, pour le chasser de Son propre monde. C’était comme s’ils l’avaient créée.

Les ténèbres couvrait la surface de l’abîme. Il est mort et enseveli, et Ils ont triomphé ! Toutes les puissances des ténèbres sont là sans avoir été invitées, elles sont toutes sur la scène. Puis Dieu est intervenu en Le ressuscitant.

Qu’est-ce que cela signifie ? Il n’y a aucune force dans l’univers qui a le pouvoir de mettre fin au Fils de Dieu en détruisant cette vie. « Dieu le ressuscita de la mort » ce qui signifie que toutes ces forces ont été anéanties et réduites littéralement à néant, Dieu L’a ressuscité ! Voilà la Filiation, la nature de la Vie Divine, plus que la combinaison de toutes les forces de cet univers.

« Déclaré comme étant le Fils de Dieu avec puissance, selon l’esprit de sainteté obtenu par la résurrection des morts ». Ensuite, Il nous donne cette vie, cette vie testée et éprouvée, cette vie qui a été soumise à chaque puissance mauvaise dans cet univers, et a prouvé qu’elle était supérieure à toutes les autres, et ceci constitue la base de la Filiation.

Vous voyez les possibilités qui sont les nôtres en connaissant et en possédant cette vie comme membres de Christ : position, pouvoir, opportunités, résultats, vocation… !

Ce n’est pas une question de temps, ce n’est rien de terrestre ; Cette Vie est éternelle, universelle et infinie. Cette Vie est la base de tout ; elle rend toutes choses possible ; elle n’existe pas en dehors de la Personne.

« Dieu a mis l’Esprit de son Fils dans nos cœurs, qui crie Abba, Père ! »

L’esprit de Filiation ! Nous voyons alors les valeurs de l’union de résurrection, et tout est développement de la valeur de Sa propre relation avec Son Père.

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