Le Chemin du Service

Troisième partie

Témoin-combattant

Chapitre 1

Le rôle distinctif du prophète dans les Ecritures

« Il a donné les autres comme prophètes … » (Ephésiens 4.11). « La voix qui crie dans le désert … » (Jean 1.23). « Vous recevrez une puissance, le Saint-Esprit survenant sur vous, et vous serez Mes témoins, à Jérusalem, dans toute la Judée, dans la Samarie et jusqu’aux extrémités de la terre » (Actes 1.8).

1. Il est important de remarquer que le mot prophète a deux significations dans la Parole de Dieu.

D’abord, un prophète était un homme spécialement suscité et inspiré par Dieu. En Son Nom, il devait annoncer l’avenir, soit du peuple juif, soit des nations ou de lEglise (2 Pierre 1.20-21). Dans l’Ancien Testament, son message visait le plus souvent premièrement un événement ou une personne contemporaine proches, et en même temps, un événement concernant une époque beaucoup plus éloignée. Ce ministère prit fin avec Jean, le dernier des apôtres, le prisonnier de Patmos ; dès lors, aucun prophète n’a été suscité par Dieu dans ce domaine spécial. Les Ecritures prophétiques de l’Ancien et du Nouveau Testament sont achevées. Il n’y manque absolument rien de ce que Dieu veut que Son peuple sache (Apocalypse 22.18).

La seconde signification du mot prophète est plus étendue : Quelqu’un qui sort de la présence de Dieu pour annoncer Son message, contrôlé et inspiré par la Parole écrite. Ce message est destiné au peuple de Dieu et au monde. C’est Dieu qui, par des instruments spéciaux, mais faillibles, met l’accent sur telle vérité, attire l’attention sur tel avertissement spécial.

Aujourd’hui, sans aucun doute, au sein du protestantisme déchu, envahi par des erreurs de tout genre, et sans défense devant les blasphèmes de l’Antichrist, la vocation de prophète implique celle du témoin-combattant (Philippiens 1.27), du bon soldat de Jésus-Christ (2 Timothée 3.4), appelé à combattre pour la foi transmise aux saints une fois pour toutes (Jude 3). Ceux-là forment une troupe de choc, un corps de résistants, aux convictions ardentes et fortes, et sont prêts à souffrir pour notre Seigneur Jésus-Christ. Dieu sait l’urgent besoin de telles voix de prophètes. Moïse disait : « Puisse tout le peuple de Dieu être composé de prophètes » (Nombres 11.29).

Il faut des voix qui crient à l’oreille de Jérusalem, un appel qui éveille les morts, une clarté du ciel qui fende ce brouillard épais, presque impénétrable, qui enveloppe la chrétienté ! Oh ! comme nous avons besoin d’un message qui brûle et qui brise, qui secoue, qui arrache et qui démolisse, qui ruine, qui détruise, qui bâtisse et qui plante (Jérémie 1.10) ; un message fort, qui émeuve l’enfer, excite sa rage et son opposition ; qui produise la division entre les ténèbres et la lumière, entre Christ et Bélial, entre le fidèle et celui qui ne croit pas, entre le temple de Dieu et les idoles (2 Corinthiens 6.15) ; qui sépare la vérité de l’erreur, le peuple de Dieu du monde soi-disant religieux, mais qui attire l’attention du public sur les choses éternelles, qui réveille l’Eglise et le monde de leur léthargie !

Devant le monde meurtri, séduit, trompé, pécheur et perdu, devant la chrétienté coupable, aveugle et conductrice d’aveugles (Matthieu 15.14), grand arbre où tous les oiseaux des cieux font leurs nids (Matthieu 13.32), cette chrétienté qui a trahi son divin Sauveur et Sa Parole, devant ces deux visions, notre âme crie à Dieu comme Esaïe : « Oh ! si Tu déchirais les cieux et si Tu descendais, les montagnes s’ébranleraient devant Toi, comme s’allume un feu de bois sec, comme s’évapore l’eau qui bouillonne ; Tes ennemis connaîtraient Ton Nom ! » (Esaïe 63.19 ; 64.1) …

La confusion actuelle nécessite des témoins-combattants ayant, comme les prophètes d’autrefois, une vue nette et pénétrante de leur temps — nos temps de la fin. Alors seulement leur témoignage sera efficace.

2. Il s’agit d’un don du Chef de l’Eglise. Les dons spirituels ne se fabriquent pas, ils descendent du trône de Dieu ; ils ne s’acquièrent pas par l’effort, le Saint-Esprit les communique à qui Il veut. Ils se forment à l’école de Dieu, souvent dans la solitude et dans le creuset de l’affliction (Galates 1.15-17). Ceux qui acceptent ces conditions et entrent dans ce combat plaisent à Dieu, mais souvent déplaisent aux hommes (Galates 1.10).

La note du prophète se fait entendre parfois dans le message de l’évangéliste, du pasteur et du docteur ; ces trois dons peuvent se concentrer sur un seul homme, comme dans le cas de Paul. La vocation du prophète qui annonce le message de Dieu et appelle à la repentance, complète souvent celle d’évangéliste.

Le témoin-combattant, flambeau de Dieu portant la Parole de vie dans le monde (Philippiens 2.15), doit être revêtu du zèle et de l’amour brûlant de « l’évangéliste », le pêcheur d’hommes ; il doit avoir la connaissance des temps, le sens de la vérité présente du « prophète », la sagesse et l’équilibre spirituels du « docteur », et ceci en toute humilité, sans aucune prétention à un titre quelconque. Rien de moins ne suffit pour nos temps, et si le Seigneur accorde Ses dons spirituels à qui Il veut, Il dit cependant à ceux qu’Il appelle à Son service : « Efforce-toi de te présenter devant Dieu comme un homme éprouvé, un ouvrier qui n’a point à rougir, qui dispense droitement la Parole de la vérité » (2 Timothée 2.15). « Vous vous êtes convertis à Dieu, en abandonnant les idoles pour servir le Dieu vivant et vrai et pour attendre des cieux Son Fils … » (1 Thessaloniciens 1.9, 10). C’est pourquoi, que nul, en lisant ces lignes, ne pense : « Ceci ne me concerne pas. »

3. Il faut remarquer ensuite les dangers de tout ministère spécial.

Puisque ces dons du Saint-Esprit sont confiés à des êtres faibles et faillibles, des vases de terre (2 Corinthiens 4.17), les infirmités et les impuissances humaines risquent toujours d’affaiblir la puissance divine, de voiler la vision céleste et de gâter le message de Dieu. Quand Dieu suscite un homme, une femme, à consacrer tout son temps à l’œuvre de Dieu, c’est une raison de plus pour prier pour elle, pour lui, avec persévérance, car ils seront le point de mire de toutes les attaques de l’ennemi, de toutes ses tentations ; priez, priez sans cesse. Ceux qui les critiquent montrent par là qu’ils ne prient pas. Ceux qui prient ne critiquent pas. La prière adoucit le cœur et donne la compréhension spirituelle. Mais il y a encore plus. Non seulement il y a des dangers pour l’instrument lui-même, mais aussi des dangers provenant de celui que visent ces ministères : le diable.

La Bible parle de prophètes, de messagers de Dieu ; elle parle aussi de faux-prophètes (Jérémie 23.32 ; 27.16 ; 1 Jean 4.1 ; Apocalypse 19.20). Elle parle de témoins fidèles et véritables, elle parle aussi de faux témoins (Proverbes 21.28 ; 19.5, 9 ; Marc 14.56, 57). Elle parle du feu du ciel, feu divin qui consume et purifie (1 Rois 18.38 ; Actes 2.3), elle parle aussi du feu étranger (Lévitique 10.1 ; Nombres 3.4 ; 26.61). Il est certain que le diable imite tout ce que Dieu fait et dit, afin de séduire les hommes, même les élus s’il est possible (Matthieu 24.24).

Quand Dieu envoya Moïse et Aaron vers Pharaon, afin de faire des miracles et des prodiges par Sa toute-puissance, les magiciens les imitèrent avec une puissance terrible de contrefaçon satanique : « Aaron jeta sa verge et elle devint un serpent … Aaron leva la verge … toutes les eaux du fleuve furent changées en sang … Aaron étendit sa main … et les grenouilles montèrent … Les magiciens d’Egypte en firent autant par leurs enchantements » (Exode 7.11, 22 ; 8.28).

Quand « Dieu faisait des miracles extraordinaires par les mains de Paul », Satan s’efforça de l’imiter par le moyen des sept fils de Scéva (Actes 19.11-20).

Plus tard, quand Dieu enverra les deux témoins à Jérusalem, l’Antichrist et son faux prophète les imiteront en tout, jusqu’à faire descendre le feu du ciel, en vue de séduire les hommes en imitant Dieu et Ses serviteurs (Apocalypse 11.3-7 ; 13.13). « Ces hommes-là sont de faux apôtres, des ouvriers trompeurs, déguisés en apôtres de Christ. Et cela n’est pas étonnant, puisque Satan lui-même se déguise en ange de lumière. Il n’est donc pas étrange que ses ministres aussi se déguisent en ministres de justice. Leur fin sera selon leurs œuvres » (2 Corinthiens 11.13-15). Dans ce passage, la contrefaçon est poussée à l’extrême, mais ces Ecritures sont inspirées de Dieu pour notre instruction, afin que l’homme de Dieu soit parfaitement propre à toute bonne œuvre (2 Timothée 3.16, 17). Il importe donc d’être sur nos gardes, car le diable, ce grand adversaire du peuple de Dieu, ange de lumière, merveilleusement subtil, diaboliquement sage, vise à séduire même les élus. Ses imitations deviendront de plus en plus habiles à mesure que le jour de l’Antichrist approche. Des chrétiens s’imaginent aujourd’hui être hors de danger de toute séduction et cela en un temps où l’Ecriture et le Saint-Esprit avertissent expressément de ces choses. Que celui qui pense être debout prenne garde de tomber. C’est — nous dit notre Seigneur — en reconnaissant la vérité, cette vérité, que nous serons protégés et affranchis (Galates 5.24).

Evitons tout feu étranger. Recherchons toujours et partout la pure flamme du feu de Dieu : le Saint-Esprit. Ayons un témoignage vrai, pur et limpide qui ne soit en rien contredit par les inconséquences de notre vie ; que celle-ci soit sans taches, ni rides, ni rien de semblable. « Que ceux qui portent les vases de l’Eternel soient saints », dit la Parole. Ne prêchons jamais des vérités qui dépassent notre expérience personnelle ; que notre vie aille de pair avec notre message. Veillons, oh ! veillons à toute hypocrisie dans ce domaine. Avant de parler du Saint-Esprit, que la chair avec ses passions et ses convoitises soit crucifiée (Jean 8.32-44). Avant de prêcher Christ, assurons-nous que le moi charnel ou religieux est à la place qui lui revient : à la croix.

Si Dieu nous donne un message, communiquons-le sans crainte, sans hésitation, sans marchandage. « Si la trompette rend un son confus, qui se préparera au combat ? De même vous, si par la langue, vous ne donnez pas une parole distincte, comment saura-t-on ce que vous dites ? Car vous parlerez en l’air » (1 Corinthiens 14.8, 9). Je vous le dis très solennellement, ne parlons pas en public à moins que Dieu ne nous envoie. Evitons avec soin ces phrases que l’on entend quelquefois : « Dieu m’a envoyé, le Seigneur m’a montré, etc. … » Celui qui est envoyé de Dieu le démontre, « Il enseigne comme ayant autorité, et non pas comme les scribes » (Matthieu 7.29). Il n’attire pas les regards sur lui, mais sur son Maître ; il travaille dans l’esprit de Jean-Baptiste qui disait : « Quelqu’un que vous ne connaissez pas … vient après moi ; je ne suis pas digne de délier la courroie de Ses souliers » (Jean 1.26). Voilà le véritable esprit du témoin. Il conduit les âmes à Dieu et à Sa Parole, pas à lui-même, à un système ecclésiastique ou à une assemblée quelconque.

Au moins huit fois dans le livre du prophète Jérémie (Jérémie 14.14, 15 ; 23.21, 32 ; 28.15 ; 29.9, 31), Dieu annonce Son jugement sur les faux prophètes d’Israël et dit : « C’est le mensonge qu’ils vous prophétisent en Mon Nom. Je ne les ai point envoyés, dit l’Eternel. »

L’œuvre de Dieu véritable est une chose solennelle. Devant elle, les démons tremblent, les anges se taisent et adorent … et nous, ne ferions-nous pas ce que Jéhovah dit à Moïse, du milieu du buisson ardent : « Ote tes souliers de tes pieds, car le lieu sur lequel tu te tiens est une terre sainte » (Exode 3.5). Le terrain de notre vocation est saint. Que chacun apprenne à se déchausser !

Nous comprendrons alors mieux cette parole : « Comment donc invoqueront-ils Celui en qui ils n’ont pas cru ? Et comment croiront-ils en Celui dont ils n’ont pas entendu parler ? Et comment en entendront-ils parler s’il n’y a personne qui prêche ? Et comment y aura-t-il des prédicateurs s’ils ne sont pas envoyés ? » (Romains 10.14, 15)

4. Encore un dernier mot important. D’un bout à l’autre de la Parole de Dieu, le ministère du prophète ou témoin-combattant appartient à un temps de crise, de désordre et de ruine. Dieu adapte Son message aux circonstances. C’est un fait que beaucoup de chrétiens ne comprennent pas ; ils acceptent bien l’autorité absolue de la Bible et aiment leur Seigneur ; mais ils ne veulent pas quitter les ornières d’autrefois, changer de méthodes et se compromettre avec le témoignage actuel pour la Parole de Dieu, au milieu de l’apostasie. Ils se bornent à juger ceux qui combattent pour la foi.

L’apôtre parle pourtant d’une stratégie (2 Corinthiens 10.4), et d’un bout à l’autre, la Bible déclare que, précisément pour affirmer et faire valoir l’autorité de Dieu devant le monde et la chrétienté, il faut s’adapter aux circonstances du moment. Ce n’est pas au monde à s’adapter à nous, c’est à nous à faire face aux circonstances et à la situation créées par l’ennemi.

L’un des successeurs de J.N. Darby, W. Kelly, écrivait en 1868 à ce sujet : « De nouvelles circonstances modifient et changent le chemin que l’Eglise doit suivre, dans l’accomplissement de Sa mission divine. Il y a une tendance (déjà en 1868 !) à stéréotyper notre façon de faire et d’agir sans rechercher à nouveau les directives de la Parole de Dieu pour chaque circonstance nouvelle. » Et encore : « Si nous ne laissons pas la vérité que nous professons exercer nos cœurs et nos consciences, rien ne nous empêchera de devenir Laodicée » (Apocalypse 3.14-22).

A travers la Bible, sans que jamais l’autorité de la Parole de Dieu ne soit changée d’un iota, et précisément en vue de maintenir cette autorité, le Saint-Esprit emploie de nouveaux procédés, de nouvelles méthodes adaptées aux besoins constamment changeants. Si notre orthodoxie est morte, si elle s’appuie sur le passé et s’ankylose dans des traditions humaines, n’étant pas souple dans les mains de l’Esprit de Dieu, nous ne pourrons pas saisir Sa pensée, et encore moins la suivre et collaborer avec elle dans ces moments de crise de l’histoire du peuple de Dieu ; nous passons outre et manquons l’occasion et le privilège de coopérer avec Dieu dans l’achèvement progressif de Ses plans pour les derniers temps.

Un passage d’Osée nous montre que l’on peut bien avoir une profession chrétienne, une forme de culte ou d’activité biblique et fidèle, et cependant être paralysé par la passivité ; on se repose sur le passé, excluant le combat de la foi et un témoignage puissant devant le monde et l’apostasie : « Ephraïm est un gâteau qui n’a pas été retourné. Des étrangers consument sa force et il ne s’en doute pas ; la vieillesse s’empare de lui et il ne s’en doute pas » (Osée 7.9). C’est vrai de beaucoup de vies et de milieux très orthodoxes. Par manque de souplesse entre les mains de Dieu, ils ne discernent pas le fil de Sa pensée pour l’heure présente.

Il faut que le message de Dieu soit donné, il faut que Son cœur, Sa justice et Son amour avertissent l’homme du désastre vers lequel son péché et son erreur l’entraînent infailliblement. Quand l’homme a fait tout ce qu’il a pu pour s’affranchir de Dieu, se révolter contre Lui et contre Sa Parole ; quand il a agi selon sa propre pensée pécheresse et que tout est chaos et ruine, l’Esprit de Dieu S’y meut, Dieu parle ! Il crie du haut des cieux, Ses éclairs illuminent les ténèbres. Il parle par des moyens inattendus, propres à humilier l’orgueil de l’homme. Sans vouloir le forcer à se repentir, à s’arrêter, Dieu le prévient ; Il l’avertit, Il stigmatise son péché, Il anathématise son erreur et il convie son cœur à la repentance … jusqu’à la fin de la onzième heure, et par grâce, Il nous appelle à coopérer avec Lui.

Lorsque Israël était cruellement opprimé en Egypte, Dieu suscita Moïse pour juger Pharaon et délivrer Israël.

Quand Israël était au bord du Jourdain, sur le seuil du pays de la promesse, Dieu suscita Josué et Caleb qui, ne sachant qu’obéir à Dieu, ne craignirent point les géants du pays et ne se laissèrent point arrêter par les critiques et l’incrédulité d’Israël. Ils étaient animés d’un autre esprit ; ils suivaient pleinement la voie nouvelle que Dieu traçait à Son peuple.

Plus tard, quand la sacrificature fut corrompue par les péchés des fils d’Héli, et que ce ministère divinement institué fut aussi divinement rejeté, Dieu suscita au milieu des sacrificateurs apostats un jeune garçon ceint d’un éphod de lin. « La Parole de l’Eternel était rare en ce temps-là, les visions n’étaient pas fréquentes », mais avant que les lampes de Dieu ne fussent éteintes, Dieu appela Samuel (1 Samuel 3.1-14). Là encore, Dieu S’adapta aux circonstances anormales et, humiliant l’orgueil de l’homme, Se servit des choses faibles et folles (1 Corinthiens 1.26-29).

Ensuite, quand aux temps monarchiques, Israël se fut entièrement détourné du culte et de la parole de Jéhovah, lorsque la nation entière, gouvernée par l’impie Achab, s’inspirait des faux prophètes de Baal, comme un éclair, sans préparation aucune, paraît le prophète Elie. Il stigmatise le péché du roi, et avec la violence de Dieu, attaque le clergé et lui lance le défi du Carmel (Matthieu 11.12). Puis, faisant ce que défendait la loi, il construit son autel de douze pierres, sur une montagne, affirmant ainsi en pleine apostasie ce qui était dès le commencement : l’unité d’Israël et la fidélité de Jéhovah. Après avoir défié les ennemis de l’Eternel, il L’invoque, et Dieu fait descendre le feu du ciel sur l’autel. Puis il fait exécuter les prophètes de Baal ; et, la justice et l’honneur de Dieu satisfaits, la pluie de bénédiction descend (1 Rois 18.45).

Avant et au début de la captivité, Dieu suscite Jérémie et l’établit comme une ville forte, une colonne de fer, un mur d’airain, contre tout le pays, contre les rois de Juda, contre les principaux du pays, contre les sacrificateurs, contre le peuple du pays (Jérémie 1.18). Les prophètes de l’Ancien Testament, grands et petits, ont un message extraordinairement actuel pour nos temps ! Laissons-nous imprégner par ces messages inspirés ! Tout prophète a un message contre tout ce qui s’oppose à Dieu. Affronter l’opposition par obéissance à Dieu est un facteur qui déclenche Sa puissance. « CONTRE … » Savez-vous ce que cela signifie ? Savez-vous être contre le courant, contre l’esprit de ce monde, contre le statu quo ?

C’est ainsi que Dieu parla en différentes occasions quand l’obscurité était la plus profonde, le désordre le plus grand. Toute l’armée de Ses combattants, de ceux qui luttent en vérité pour Sa gloire, Sa Parole et les âmes des hommes, oui, cette nuée de témoins dont le monde n’était pas digne (Hébreux 11.38 ; 12.1), proclama le message de Dieu et accomplit Sa mission malgré l’incrédulité du monde et l’opposition des autorités religieuses qui la persécutèrent. Leur message eut son accomplissement ; leur vision était exacte, leurs paroles vraies.

Voyons ce que le Saint-Esprit nous dit, à nous : « Sache que dans les derniers jours il y aura des temps difficiles … Il viendra un temps où les hommes ne supporteront pas la saine doctrine … détourneront l’oreille de la vérité et se tourneront vers des fables » (2 Timothée 3.1 ; 4.3, 4). — « Il y aura parmi vous de faux docteurs … qui, reniant le Maître qui les a rachetés, attireront sur eux une ruine soudaine. Plusieurs les suivront dans leur dissolution, et la voie de la vérité sera calomniée à cause d’eux » (2 Pierre 2.1, 2).

Il est certain que ces temps fâcheux d’erreur, d’apostasie et de désordres dans la chrétienté sont arrivés, et que la chrétienté, entraînant le monde avec elle dans sa course aveugle, mûrit rapidement pour la venue de l’Antichrist. La lampe de Dieu s’éteint ; la vision est rare ; l’amour de plusieurs se refroidit ; l’atmosphère s’obscurcit ; les sectes d’erreur se répandent comme un déluge, des multitudes s’abreuvent à ces eaux. « Les prophètes prophétisent avec fausseté … et Mon peuple prend plaisir à cela » (Jérémie 5.31). « Il viendra un temps où les hommes ne supporteront pas la saine doctrine ; mais, ayant la démangeaison d’entendre des choses agréables, ils se donneront une foule de docteurs, selon leurs propres désirs, détourneront l’oreille de la vérité et se tourneront vers des fables » (2 Timothée 4.3, 4). L’honneur de Dieu est bafoué; la Parole de Dieu, notre sainte Bible, est déchirée comme un chiffon de papier. La gloire de Dieu est sacrifiée sur l’autel de la gloire de l’homme. Le peuple de Dieu aveuglé, dispersé, craintif et estropié, s’endort parmi ces ruines.

L’heure est venue où chacun doit être prêt à prendre la place des martyrs, ou — si cet honneur ne nous est pas donné — à présenter son corps en sacrifice vivant à Dieu (Romains 12.1, 2). Comme pour Jean à Patmos, notre seule raison de vivre est « la Parole de Dieu et le témoignage de Jésus-Christ » (Apocalypse 1.2), en d’autres termes : le christianisme historique et biblique, pour lequel nous voulons combattre.

Un rescapé d’un paquebot torpillé par les Allemands dans la Méditerranée me raconta le fait suivant : Le navire commençait déjà à s’enfoncer, mais on arrivait avec peine à lancer les chaloupes, car les machines continuaient à marcher. Le désespoir régnait, femmes et enfants criaient, les uns se noyaient, les autres s’attendaient à être engloutis. Le capitaine s’écria : « Il faut arrêter les machines. Pour lancer les chaloupes, il faut arrêter les machines. » Les chauffeurs avaient tous été tués par l’explosion. Un officier s’offrit, sachant qu’une mort atroce et certaine l’attendait. Il fit ses adieux et descendit dans les entrailles du vaisseau perdu. Après quelques instants, tout s’arrêta, on put descendre les chaloupes de sauvetage. Les machines avaient été arrêtées, mais l’officier ne revint pas, il périt avec le navire. Celui qui me raconta cette histoire me dit avoir assisté à de terribles scènes de désespoir.

Si le christianisme historique et biblique demeure immuable, il faut reconnaître que le vieux navire de la chrétienté nominale et traditionnelle a été torpillé par l’apostasie ; on ne peut plus le sauver, il va s’abîmer dans les flots … Mais il y a des hommes, des femmes, des enfants à sauver ! « Qui veut arrêter les machines ? » s’écrie le Capitaine de notre Salut. Qui veut affronter les œuvres du diable ? (Jean 3.8) Qui, par amour pour Lui, veut perdre sa vie, descendre dans le navire, aller au- devant d’une mort certaine, pour sauver les autres ?

Sans plus tarder, sans plus marchander, donnons-Lui maintenant notre réponse.

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