[Outre les ouvrages généraux indiqués plus haut, voir la littérature spéciale dans Stevens, op. cit., p. 594. Jacquier, Histoire des livres du Nouveau Testament, I. F. Prat, La théol. de saint Paul, Paris, 1907, 1912.]
Entre Jésus-Christ et saint Paul, dont la première épître aux Thessaloniciens, la plus ancienne, suivant plusieurs, de celles que nous possédons, est de l’an 53 environ, plus de vingt ans se sont écoulés pendant lesquels les apôtres ont prêché, quelques-uns même d’entre eux ont peut-être écrit. Nous grouperons un peu plus loin tout ce qui concerne leur enseignement. Il nous faut présentement exposer celui de saint Paul.
C’est dans ses épîtres naturellementa et dans quelques discours rapportés dans les Actes qu’on le trouve. On est d’accord pour admettre que cet enseignement forme un tout organique, et qu’il se développe, sous la plume de l’apôtre, sinon dans un ordre extérieurement méthodique, du moins suivant un principe rigoureusement suivi. Mais quel est ce principe ? C’est sur quoi on ne s’entend guère. Dans son système chrétien, saint Paul part-il de l’idée qu’il se fait de Dieu, du Christ ou de l’homme ? Sa doctrine est-elle théocentrique, christocentrique ou anthropocentrique ? Toutes ces diverses solutions ont été proposées, et ont pu l’être avec des apparences de raison. Si puissante et si une est la conception de l’apôtre que, quel que soit le point où il se place et qu’il envisage actuellement, il sait y ramener tout son enseignement, et donner l’illusion que là est vraiment le centre de ses pensées. Cette question n’a d’ailleurs pour nous qu’une importance secondaire. Nous devons surtout montrer en quoi la doctrine de saint Paul développe celle de Jésus-Christ ; son côté objectif nous intéresse plus que la façon dont elle a été conçue : et dès lors nous n’avons pas à en rechercher précisément la déduction subjective. Un exposé qui, partant de Dieu, suit en quelque sorte son action dans le monde, et se déroule avec l’histoire de l’humanité, paraît assez bien représenter le mouvement de la pensée de l’apôtre, et propre à en dire rapidement le contenu.
a – On traitera seulement à part de l’Épître aux Hébreux, qui reproduit sans doute la doctrine de saint Paul, mais dont on ne le croit pas généralement l’auteur immédiat.
Pour saint Paul, comme pour Jésus, Dieu est un Père : il l’était déjà par la création ; il le devient encore plus par la rédemption. Le cri Abba, Père ! est le cri qui jaillit en nous sous l’action de l’Esprit du Fils qui nous est communiqué (Romains 8.15, 29 ; Galates 4.5-6 ; Éphésiens 1.4-5). Mais en même temps, ce Dieu est un souverain dont l’absolu domaine est pleinement et rudement affirmé. C’est le Dieu de Job contre qui il n’y a pas à discuter : sa volonté est sa loi et notre loi : il faut s’incliner et adorer (Romains 9.14-21 ; 1 Timothée 1.17 ; 6.15-16).
Un seul dessein occupe cette volonté dès l’instant qu’elle sort d’elle-même pour agir au dehors : préparer le salut des élus : c’est un dessein d’amour. La création et la rédemption ne seront que des moyens successifs de le réaliser (Romains 8.28 ; Éphésiens 1.4-5 ; 3.11 ; 2 Timothée 1.9). La création est une première révélation de Dieu (Romains 1.20), l’Incarnation en est une seconde. Ainsi, saint Paul marque l’unité de l’histoire et la maintiendra malgré l’opposition de l’Évangile et de la Loi.
En sortant des mains de Dieu, l’homme était droit. L’étroite relation de la chair et du péché, que l’apôtre accentuera, n’est point une relation essentielle et absolue. La chair n’est pas nécessairement mauvaise : c’est par la transgression (παράπτωμα) du premier homme que le péché, le mal est entré dans le monde (Romains 5.12-19). Ce péché, saint Paul le personnifie en quelque sorte, le présente comme une réalité objective et vivante. Une puissance nouvelle (ἡ ἁμαρτία) apparaît, que la génération propage dans les enfants d’Adam suivant la chair (Romains 5.12, 18-19). Ce n’est pas l’acte du péché, la transgression elle-même (παράβασις, παράπτωμα, Romains 5.14-15 ; 2.23 ; Galates 6.1) : c’en est la conséquence, et c’est aussi le principe qui le produit, la pente qui y entraîne, d’un mot la concupiscence. Le péché habite en l’homme ; il exerce sur lui une invincible tyrannie (Romains 7.5, 8, 15, 19-20) ; il est pour lui une loi inéluctable (Romains 7.21, 23) ; l’homme est l’esclave du péché (πεπραμένος ὑπὸ τὴν ἁμαρτία, Romains 7.14).
Le péché a son siège immédiat dans la chair (σάρξ). Par la chair il ne faut pas entendre le corps mais la substance du corps en tant qu’elle est le principe des convoitises qui nous portent au mal, ces convoitises elles-mêmes, l’homme tout entier, l’âme en tant qu’elle les suit et y conforme sa vie morale. Et ainsi saint Paul nous parle d’une prudence, d’une volonté, d’un esprit de la chair, d’homme charnel (φρόνημα, ϑέλημα, νοῦς τῆς σαρκός, Romains 8.6 ; 7.15 ; Éphésiens 2.3 ; Colossiens 2.18). Cette chair est une chair de péché, le corps un corps de péché (Romains 6.6 ; 8.3).
Le péché a pour fruit la mort ; par lui elle a été introduite dans le monde (Romains 5.12, 14-15, 17 ; 6.23).
Voilà donc la situation faite à l’homme par la transgression d’Adam : elle l’a rendu pécheur, a corrompu sa nature, l’a conduit à la mort. Dans cette extrémité, quelles ressources lui restent ? Aucune. Sans doute, son esprit voit encore le bien, le devoir, et ce que saint Paul nomme l’homme intérieur l’aime et s’y complaît, mais d’une volonté impuissante (Romains 7.15-22). La Loi elle-même ne lui sera d’aucun secours, bien plus elle deviendra pour lui une occasion de ruine. Car la Loi, en soi, est juste et sainte ; elle est spirituelle (πνευματικός) et exprime la volonté de Dieu (Romains 7.12,14) : mais l’homme, lui, est charnel (σάρκινος, Romains 7.14), et en lui montrant son devoir sans lui donner la force de l’accomplir, la Loi ne fait que le rendre plus coupable. Sans la Loi, le péché était mort, il n’était pas connu comme tel ni imputé (Romains 3.20 ; 5.13 ; 7.7-8) : avec elle il revit, se multiplie et pousse partout ses rejetons funestes (Romains 7.9, 11, 13). Si bien que le rôle de la Loi a été, en quelque sorte, de faire abonder l’iniquité pour épuiser le péché par sa fécondité même (Romains 5.20 ; Galates 3.19). Mais en ce faisant, elle a tué l’homme devenu, pour ses transgressions, passible du châtiment (Romains 7.11 ; Galates 3.10).
Ainsi, juif ou païen, vivant sous la seule loi naturelle ou sous la loi mosaïque, l’homme était perdu sans l’intervention divine. Heureusement pour lui, voici, en face du péché, une autre puissance qui se dresse, la justice de Dieu (ἡ δικαιοσύνη ϑεοῦ, Romains 3.21-22). non pas cet attribut qui juge et qui châtie, mais la sainteté de Dieu, son exemption de toute tache et de toute souillure morale, justice qu’il communique, et par laquelle il rend justes ceux qui croient en Jésus (εἰς τὸ εἶναι αὐτὸν δίκαιον καὶ δικαιοῦντα τὸν ἐκ πίστεως Ἰησοῦ, Romains 3.26).
Cette justice de Dieu, voulant ainsi se communiquer, met en mouvement la grâce, c’est-à-dire la bonté et la tendresse de Dieu à notre égard (Romains 5.20-21), bonté dont l’éternel dessein est notre salut et celui de tous les hommes (Éphésiens 1.4 ; 1 Timothée 2.3-4), et le premier gage qu’elle nous donne de sa bienveillance, c’est la promesse.
La promesse du Messie faite à Abraham, voilà en effet, dans le passé, le vrai secours donné à l’homme. Ce n’est pas Moïse et sa Loi, laquelle, on l’a vu, a été une occasion de péché, qui sont la vraie anticipation de Jésus-Christ et de sa grâce, c’est Abraham et la promesse qu’il a reçue (Galates 3.6-18). Les vrais fidèles, les vrais Israélites ne sont pas les Juifs selon la chair, c’est-à-dire les sujets de la Loi, mais bien ceux qui croient, comme Abraham, en la promesse, et qui sont les héritiers de sa foi (Romains 9.6-8 ; Galates 4.28). Seulement, de même que l’enfant, bien qu’il soit, en principe, maître de sa fortune, est cependant traité en esclave jusqu’à son émancipation, ainsi les enfants spirituels d’Abraham ont été placés sous la Loi jusqu’à ce que l’Évangile leur apportât l’affranchissement et la jouissance de leurs droits de fils (Galates 3.29 ; 4.1-7, 22-31).
Cet affranchissement sera l’œuvre de Jésus-Christ, Jésus-Christ apparaît comme la seconde et suprême manifestation de la bonté de Dieu à notre égard, le vrai objet de la promesse (Galates 3.16). Il est de notre race et de notre sang (Romains 1.3 ; Galates 4.4), puisqu’il doit nous représenter et nous être substitué. Mais, s’il est homme et a pris chair, il n’a cependant pas connu le péché (Romains 8.3 ; 2 Corinthiens 5.21). Comme homme, il occupe d’ailleurs un rang à part : il est le second Adam, le nouvel homme. Le premier, qui était de la terre, était terrestre (ἐκ γῆς χοϊκός) ; le second est du ciel, et par conséquent céleste (ἐπουράνιοι) ; et de même que notre naissance nous faisait, comme Adam, χοϊκοί, ainsi notre naissance spirituelle dans le Christ nous rend ἐπουράνιοι, comme lui, (1 Corinthiens 15.47-49). Ces expressions ἐπουράνιος, ἐξ οὐρανοῦ se rapportent probablement à l’origine du Sauveur. Mais, du reste, la conception de saint Paul s’élève bien plus haut. Il suppose clairement la préexistence de Jésus-Christ (Galates 4.4 ; 2 Corinthiens 8.9) ; il lui attribue un rôle dans la création (Colossiens 1.15-17 ; 1 Corinthiens 8.6). Jésus n’est pas Fils de Dieu seulement comme les justes de l’ancienne Loi, il est le propre Fils de Dieu (ἴδιος, Romains 8.32) ; il est le Seigneur (κύριος), le seul Seigneur comme le Père est le seul Dieu (1 Corinthiens 8.6) ; son nom doit être invoqué et tout genou fléchir devant lui (1 Corinthiens 1.2 ; Philippiens 2.9-11) ; l’auteur n’hésite pas à lui appliquer des textes de l’Ancien Testament écrits de Dieu même (Romains 10.11-13 ; 1 Corinthiens 10.9 ; Éphésiens 4.8). Et enfin la doctrine de l’apôtre atteint sa dernière expression dans le fameux passage de l’épître aux Philippiens (Philippiens 2.6-7), qui proclame Jésus-Christ préexistant ἐν μορφῇ ϑεοῦ, et égal à Dieu (ἴσα ϑεῷ). Rien ne prouve non plus d’une façon tant soit peu concluante que le ϑεός de Romains 9.5 ne se rapporte pas à Jésus-Christ ; et si l’on objecte qu’en tout cas l’apôtre subordonne le Christ au Père (1 Corinthiens 15.28 ; 11.3), il est aisé de répondre que cette subordination est ministérielle, non essentielle, et que précisément dans le passage de la première épître aux Corinthiens, 1 Corinthiens 11.3, le parallélisme entre l’homme et la femme, d’une part, et Dieu et le Christ, de l’autre, n’est gardé que s’il y a entre ceux-ci identité de nature.
Pour saint Paul, Jésus-Christ est donc à la fois réellement homme et, au sens absolu, vrai Fils de Dieu. Son rôle est de nous sauver, ou plutôt d’être, entre les mains de Dieu, l’instrument de notre salut, car c’est Dieu qui, dans le Christ, se réconcilie le monde (2 Corinthiens 5.19). Pour cela Jésus-Christ devient notre représentant, nous est substitué. Lui-même sans péché, il a été fait péché pour nous, afin que mourant avec lui et en lui, nous devenions en lui justice de Dieu (Romains 6.6, 8 ; 2 Corinthiens 5.14-15, 21). Parce qu’il nous représente, il est notre victime ; sa mort est le prix de notre rançon, un moyen de propitiation (τιμή, ἱλαστήριον) auquel nous participons, étant contenus en lui (Romains 3.25 ; 6.6 ; 1 Corinthiens 6.20 ; Galates 3.13 ; Éphésiens 1.7). Ce qui n’empêche pas que la grâce et la rédemption ne soient, en principe et de la part de Dieu, spontanées et gratuites, puisque l’incarnation et la mort de Jésus-Christ sont elles-mêmes la plus grande de toutes les grâces (Romains 5.8 ; Éphésiens 1.3-6 ; 2.4-7).
La mort de Jésus-Christ est ainsi la clef de toute l’œuvre du relèvement, et l’on comprend pourquoi saint Paul ne veut connaître que Jésus crucifié (1 Corinthiens 2.2). Le péché, crucifié en Jésus, meurt aussi en nous puisque nous étions renfermés en Jésus (Romains 6.6-15). C’est la partie négative de la justification : la partie positive va maintenant se développer. Comme nous sommes morts au péché avec Jésus-Christ et en lui, de même nous ressuscitons avec lui et en lui à une vie nouvelle (Romains 6.4-5, 8, 11 ; 4.25). Le second Adam est esprit vivificateur (1 Corinthiens 15.45 ; 2 Corinthiens 3.17) ; et comme le premier Adam nous avait communiqué le péché et la mort, ainsi le second nous communique sa justice et sa vie (Romains 5.15-21 ; Galates 2.20), c’est-à-dire cette justice et cette sainteté de Dieu qu’il possédait, et dont la vie nouvelle qu’il a prise en sortant du tombeau est le symbole (Romains 6.4-11 ; 4.25).
Comment s’opère cette communication ? La génération naturelle, on l’a vu, transmet à ses descendants le péché d’Adam ; le baptême et la foi nous transfusent la vie de Jésus. Par le baptême nous sommes co-ensevelis avec Jésus-Christ dans la mort : nous mourons au péché, puis nous ressuscitons avec lui (Romains 6.3-8 ; Éphésiens 2.5-6 ; Galates 3.27).
[Non, le passage Romains 6.3-5 explicite ce que signifie, ce que représente le baptême : à savoir notre ensevelissement en Jésus-Christ, mais les paroles de l’apôtre Paul ne laissent nulle place à l’idée que la cérémonie du baptême, l’acte matériel d’immersion dans d’eau, serait la cause efficiente de notre crucifixion avec Christ (pas plus que la mise en bière d’un défunt n’est la cause de son décès !). Du reste, Tixeront inverse ici l’ordre biblique prescrit par le Sauveur : « Celui qui croira et qui sera baptisé sera sauvé ; mais celui qui n’aura point cru, sera condamné. (Marc 16.16) » ; la foi précède donc le baptême, non l’inverse comme il le prétend, et la cause d’une condamnation n’est pas l’absence du baptême, mais celle de la foi. (ThéoTEX)]
Par la foi, qui nous incorpore au Sauveur, nous entrons en communion de sa justice et de ses mérites (Romains 3.22-25 ; 9.30-33 ; Galates 2.16, 20 ; 3.2, 5-12, 23-27). Cette foi, remarquons-le bien, n’est pas une simple adhésion de l’esprit : elle implique, d’après saint Paul, la tradition totale à Dieu de l’homme, de son activité et de son cœur (Romains 1.5 ; 6.16-17 ; 10.10, 16-17 ; Galates 2.20 ; 1 Thessaloniciens 2.12-13). Elle ne s’oppose pas aux œuvres en général, mais aux œuvres d’où la foi est absente et que l’on regarderait comme le principe de la justification et du salut (Romains 9.31-32 ; Galates 2.16 ; 3.2,5,10-12).
Le péché avait son principe et son siège dans la chair : la vie nouvelle que nous apporte la rédemption a comme siège et principe l’Esprit (πνεῦμα). Le mot, outre la signification générale qui l’oppose à chair, péché, légalisme outré, présente, dans saint Paul, des nuances qu’il n’est pas toujours aisé de distinguer. Ainsi, dans certains cas, il semble désigner l’âme ou l’homme lui-même, en tant qu’il est sous l’influence de l’Esprit de Dieu et aspire aux choses d’en haut (Romains 8.4-10 ; Galates 5.16 ; 1 Corinthiens 2.14-15). Plus souvent, il désigne l’Esprit de Dieu agissant en l’homme. Cet Esprit est la source de la grâce et des charismes (1 Corinthiens 12.3-11) ; il habite dans nos corps et les consacre (1 Corinthiens 3.16 ; 6.19) ; un jour il les ressuscitera (Romains 8.11) ; il opère aussi et surtout dans l’âme en lui communiquant une vie nouvelle (Romains 8.10), en étant pour elle le gage que Dieu lui donne de sa filiation divine (Romains 8.14-16 ; 2 Corinthiens 1.22 ; 5.5 ; Galates 4.6). Mais en outre, il est plusieurs passages où il est clair que l’Esprit ne désigne plus une opération de Dieu en général, mais une personne déterminée, la personne du Saint-Esprit. L’Esprit-Saint aide notre faiblesse, prie en nous (Romains 8.26-27), rend témoignage que nous sommes les enfants de Dieu (Romains 8.16). Il est en Dieu et connaît ses secrets (1 Corinthiens 2.11) ; il est aussi en nous qui devenons ses temples (1 Corinthiens 3.16 ; 6.19). On le distingue du Père et du Fils (Romains 8.11), Esprit à la fois de Dieu et du Christ (Romains 8.9), envoyé par le premier, mais appartenant au second (Galates 4.6). Et c’est ainsi que, sans exposer expressément de doctrine sur la Trinité, saint Paul suppose toujours que ces noms de Père, Fils, Esprit sont entendus de ses lecteurs comme désignant trois termes divins dont il ne précise pas rigoureusement le rapport, mais qu’il associe dans une formule de bénédiction que l’on peut appeler trinitaire (2 Corinthiens 13.13).
Tous les hommes cependant ne reçoivent pas l’Esprit et n’obéissent pas à l’Évangile (Romains 10.16) : il y a des ennemis de la croix de Jésus-Christ, dont la fin est la ruine (Phili.3.18-19). C’est le mystère de la prédestination. Saint Paul l’envisage intrépidement, et en maintient avec force les deux éléments : d’une part, la souveraine indépendance de Dieu qui sauve qui il veut, et, en fin de compte, parce qu’il le veut (Romains 9.14, 29) ; de l’autre, la liberté de l’homme qui ne se perd que par sa faute et son incrédulité (Romains 9.30-33 ; 10.14-21). Mais, du reste, il ne l’explique pas et il ne sent pas le besoin de l’expliquer, puisque, aussi bien, la gloire de Dieu se trouve manifestée dans la perte des uns comme par le salut des autres (Romains 9.20-23).
Quant aux fidèles qui reçoivent l’Évangile et vivent de l’Esprit, ils forment l’Église. Les chrétiens étant les membres de Jésus-Christ, l’Église est son corps, un corps dont il est la tête (Romains 12.4-5 ; 1Cor.12.27 ; Éphésiens 1.22-23 ; 5.23 ; Colossiens 1.18 ; 2.19). C’est lui qui en maintient l’unité, qui en développe les organes (Éphésiens 4.15-16). A son tour, elle est le complément, l’achèvement de Jésus-Christ, son plérôme (πλήρωμα, Éphésiens 1.23). L’Esprit de vérité, qui demeure en elle, en fait la colonne de la vérité (1 Timothée 3.15) ; il y divise les ministères et les fonctions (1 Corinthiens 12.4-11, 28-31) : mais tous ces ministères viennent d’un seul et même Esprit en qui nous avons été baptisés, et qui nous rend uns en lui (1 Corinthiens 12.13).
Dans cette Église universelle cependant, saint Paul, principalement dans ses épîtres pastorales, distingue des communautés particulières auxquelles il donne également le nom d’Églises, et, entre les membres de ces églises, des épiscopes et des diacres (Philippiens 1.1) de qui il requiert certaines vertus (1 Timothée 3.1-13). Il parle également de presbytres qui président (1 Timothée 5.17,19), et qu’il confond, en partie du moins, avec les épiscopes (Tite 1.5-9). Il doit y en avoir dans chaque ville, dont la mission soit d’exhorter, de prêcher la saine doctrine, et de reprendre les récalcitrants (Tite 1.5, 9 ; 1 Timothée 5.17). Un certain nombre de ces presbytres, sinon tous, sont donc en même temps didascales, el les ministères dont nous venons de parler ne doivent pas complètement se distinguer de ceux que saint Paul énumère en Éphésiens 4.11 : « Il (Jésus-Christ) a établi les uns apôtres, les autres prophètes, les autres évangélistes, les autres pasteurs et docteurs pour le perfectionnement des saints, etc. » Parfois les presbytres sont réunis en un corps, le presbyterium, qui impose les mains pour conférer certains ministères (1 Timothée 4.14). Mais du reste, l’apôtre recommande à Timothée de garder pur le dépôt des vérités qu’il lui a confiées (1 Timothée 6.20 ; 2 Timothée 1.13-14), et de se choisir des collaborateurs fidèles pour en instruire les autres (2 Timothée 2.2). Il s’attribue à lui-même et il reconnaît à Timothée et à Tite le droit de juger et de condamner en matière de foi et de discipline (1 Timothée 1.19 ; 5.19-20 ; 6.3-5 ; 2 Timothée 2.16-19 ; 4.2-4 ; Tite 3.10-11 ; 1 Corinthiens 5.1-5).
Entre les rites qui s’accomplissent dans les réunions chrétiennes, outre le baptême, saint Paul mentionne la cène du Seigneur, dont il rapporte l’institution sensiblement comme le troisième évangile (1 Corinthiens 11.20-34). L’Eucharistie est le corps et le sang de Jésus-Christ : elle représente sa mort, et celui qui la reçoit indignement mange et boit son jugement. Dans un autre passage (1 Corinthiens 10.16-21), ce même rite est rapproché de la manducation des viandes immolées aux idoles. Sa relation avec le sacrifice de la croix, déjà indiquée (1 Corinthiens 11.25-26), est mise ainsi plus en relief.
Le mariage est le symbole de l’union de Jésus-Christ et de son Église. L’épouse est le corps de l’époux, comme l’Église est le corps de Jésus-Christ (Éphésiens 5.25-32). Dès lors le mariage est indissoluble : c’est le précepte du Seigneur (1 Corinthiens 7.10-11) ; la mort seule pourra le rompre (Romains 7.2-3 ; 1Cor.7.39). L’unique exception faite est en faveur du conjoint fidèle avec qui l’infidèle refuse de cohabiter (1 Corinthiens 7.12-16). Quant à la continence et à la virginité, Paul, pas plus que son maître, n’en fait un précepte : il la conseille seulement comme préférable à l’état du mariage quand Dieu y appelle (1 Corinthiens 7.7, 25-38). L’état de viduité est, de même, préférable aux secondes noces, bien que celles-ci soient permises (1 Corinthiens 7.39-40).
Cependant, à travers tout cet enseignement, on voit repasser de temps à autre cette préoccupation du jugement et de la fin des choses que la prédication de Jésus avait si fortement inculquée : Paul, lui aussi, avait prêché le royaume de Dieu (Actes 19.9 ; 20.25 ; 28.31), et il n’ignorait pas que ce royaume ne serait consommé qu’avec le second avènement du Christ. Quand aurait lieu cette consommation ? Traduisant sur ce point l’opinion commune de son temps, l’apôtre, quand il écrivit ses premières épîtres, la représentait comme prochaine (1 Thessaloniciens 4.14-16 ; 2 Thessaloniciens 2.2-5) : « Le temps est court », s’écrie-t-il, il faut user du monde comme n’en usant pas, car sa figure passe (1 Corinthiens 7.29-31). En même temps cependant, il répète qu’avant la parousie suprême doit être révélé l’homme de péché, le fils de perdition (ὁ ἄνϑρωπος τῆς ἀνομίας, ὁ υἱὸς τῆς ἀπωλείας), qui s’élèvera contre Dieu et contre son règne. Or le mystère d’iniquité s’accomplit déjà : cependant l’antéchrist est encore entravé : il y a une puissance (ὁ κατέχων) qui l’arrête jusqu’à ce qu’elle disparaisse elle-même et lui laisse le champ libre (2 Thessaloniciens 2.3-11). Puis, à mesure qu’il avance dans sa carrière, la pensée de l’apôtre s’éclaire et se complète. Au lieu de porter son regard directement sur la fin des temps, il l’arrête sur la fin de chaque homme en particulier et sur la sienne propre. La crainte d’être dépouillés de nos corps et d’être trouvés nus nous trouble sans doute, mais il y faut consentir, puisque nous sommes par là réunis au Seigneur (2 Corinthiens 5.1-8). Quant à lui, il sait, lorsqu’il écrit pour la seconde fois à Timothée, que sa dissolution n’est pas éloignée (2 Timothée 4.6-7), mais cette mort lui sera un gain puisqu’elle le mettra avec le Christ (Philippiens 1.21-23). Saint Paul croit donc qu’immédiatement après cette vie il jouira de la vue et de la société du Sauveur, et il étend cette espérance à tous les fidèles (2 Corinthiens 5.1-8).
Il n’a pas oublié cependant cette fin des temps, dont il n’ose plus marquer l’époque précise, mais dont il connaît, soit par la catéchèse évangélique, soit par la tradition juive, les circonstances. L’avènement du Christ sera précédé, il l’a dit, de l’apparition d’un fils de perdition qui viendra séduire les peuples, et se substituer, autant qu’il le pourra, à Dieu (2 Thessaloniciens 2.3-11). Puis, à son tour, le Seigneur descendra du ciel, à la voix de l’archange et au bruit de la trompette (1 Thessaloniciens 4.15 ; 1.10). L’antéchrist sera exterminé (2 Thessaloniciens 2.8). Les morts ressusciteront. Il semblerait, d’après les principes de l’apôtre, que cette résurrection ne dût convenir qu’aux justes, puisqu’elle est le fruit de la rédemption (1 Corinthiens 15.21-23) et la conséquence de l’habitation en eux du Saint-Esprit (Romains 8.11 ; 1 Corinthiens 15.23 ; Philippiens 3.11 ; 1 Thessaloniciens 4.14-16). Saint Paul cependant l’étend à tous, justes et pécheurs (Actes 24.15 ; 2 Corinthiens 5.10 ; 1 Corinthiens 15.21-22). Seulement, dans les premiers, elle sera accompagnée d’une transfiguration et transformation de leur corps (1 Corinthiens 15.35-54). Suivra le jugement dernier. C’est Jésus-Christ qui y présidera (2 Corinthiens 5.10 ; 2 Timothée 4.1), bien que ce soit le jugement de Dieu, Dieu jugeant par le Christ (Romains 2.5-6,16). Mais les fidèles siégeront aussi comme juges (1 Corinthiens 6.2-3), encore qu’ils doivent être jugés comme le reste des hommes (Actes 17.31 ; 2 Corinthiens 5.10) et comme les anges (1 Corinthiens 6.3). La sentence de ce tribunal décernera à chacun suivant ses œuvres, suivant sa culpabilité ou son mérite (Romains 2.5-13). L’apôtre suppose clairement en effet, dans les bons, un mérite proprement dit, quoiqu’il n’ignore pas que ce mérite est, en même temps, un don du ciel (Romains 11.35 ; Philippiens 2.13). Outre la transfiguration de leur corps, les justes recevront donc, pour leur fidélité, l’entrée dans la gloire des enfants de Dieu (Romains 5.2 ; 8.30) : leur filiation sera parfaitement révélée (Romains 8.19 ; Colossiens 3.4). Réunis à Jésus-Christ, ils hériteront avec lui du royaume du Père (Romains 8.17) : ils posséderont la vie éternelle (Romains 2.7 ; 5.21 ; Galates 6.8, etc.). Saint Paul continue ici son parallèle : morts avec Jésus-Christ, ressuscités avec lui, les justes sont glorifiés avec lui et partagent sa souveraineté. Quant au sort des méchants, ce sera un sort de colère, de tribulation et d’angoisse, de mort et de destruction (Romains 2.5, 8-9 ; 6.21 ; 1 Thessaloniciens 1.10 ; Philippiens 3.19). Le Seigneur et sa vertu viendront sur eux avec un feu vengeur (2 Thessaloniciens 1.7-9). Leurs peines, aussi bien que la félicité des justes, seront éternelles (Romains 2.7 ; 5.21 ; 6.23 ; 1 Corinthiens 9.25 ; Galates 6.8 ; 1 Thessaloniciens 4.6 ; 1 Timothée 1.16 ; 6.12 ; Tite 1.2). C’est en vain que l’on a cherché dans saint Paul l’idée d’une restauration finale : elle ne s’y trouve pas.
Reste le dernier acte de cette suprême tragédie. La mort, le dernier adversaire de Jésus-Christ, a été détruite par la résurrection (1 Corinthiens 15.26, 54-55). Le Christ, ayant achevé son œuvre et soumis tous ses ennemis, livre à son tour son royaume et sa royauté à son Père et se soumet à lui. Dieu est tout en tous (1 Corinthiens 15.24-28).
Il est aisé de voir, par ce simple résumé, quels développements a reçus de saint Paul l’enseignement de Jésus-Christ. C’est évidemment sur la partie anthropologique et sotériologique de cet enseignement, sur le rôle du Christ dans l’œuvre de la rédemption que l’apôtre a porté son attention. Il a mis dans un relief puissant, par une analyse impitoyable de la corruption humaine, le caractère universel du péché et l’absolue nécessité d’une restauration déjà esquissés dans l’Évangile. Jésus-Christ avait, fait entendre que la Loi mosaïque n’était que provisoire : Saint Paul en définit de plus près la fonction dans le passé et la déchéance actuelle. Aux affirmations du Sauveur sur la dignité de sa personne il ajoute des traits qui annoncent, s’ils ne la rejoignent pas absolument, la théologie johannique. Il crée, pour ainsi dire, toute la théorie de la doctrine de la Rédemption. Sur l’Église aussi et son organisation intérieure, il apporte, dans les épîtres pastorales, des renseignements nouveaux. Il n’est pas jusqu’à son eschatologie qui ne soit d’une note plus claire que celle des synoptiques.
Toutefois, il faut bien remarquer que, dans tous ces développements, saint Paul se rattache étroitement à Jésus-Christ, et n’a d’autre but que d’expliquer la pensée du Maître. Quand il donne des conseils en son nom personnel, il a bien soin de les distinguer des préceptes du Seigneur (1 Corinthiens 7.12,15). Si l’on trouve rarement cette distinction, c’est qu’en effet il se borne d’ordinaire à répéter l’enseignement qu’une révélation directe lui avait livré (Galates 1.11-12). Il le répète, disons-nous, mais en le marquant de son empreinte, et non pas comme une leçon apprise de mémoire et froidement reproduite, mais comme une doctrine qu’il avait vécue, qu’il s’était assimilée, et dont son cœur comme son intelligence avaient amoureusement fouillé les profondeurs.
L’Épître aux Hébreux doit être, comme je l’ai remarqué, et à cause de son origine, examinée à part des épîtres de saint Paul. Le but de l’auteur, dans cet écrit, est de déterminer ses correspondants à rester inébranlables dans la croyance qu’ils ont embrassée, en les détournant d’un retour possible au judaïsme. Pour y atteindre, il s’efforce d’établir la supériorité de la nouvelle économie par une comparaison de la personne, des fonctions et de l’œuvre de Jésus-Christ avec la personne, les fonctions et l’œuvre des promulgateurs et des ministres de l’ancienne Loi ; d’où il conclut à la fermeté de foi et d’espérance qu’il faut garder dans la vie chrétienne. C’est donc surtout une christologie et une sotériologie qu’il expose.
Jésus, dans sa manifestation terrestre, est sans doute vraiment homme, de notre race et de la tribu de Juda (Hébreux 2.14 ; 7.14), semblable à nous hormis le péché, et par conséquent capable de compatir à nos maux (Hébreux 2.17 ; 4.15 ; 7.26), fidèle, pieux et obéissant envers Dieu (Hébreux 3.1-2 ; 5.7- 8), mais cette apparence n’est pas tout Jésus. Il est encore le Fils, le premier-né, l’héritier universel, supérieur aux anges qui doivent l’adorer, l’ἀπαύγασμα τῆς δόξης καὶ χαρακτὴρ τῆς ὑποστάσεως αὐτοῦ (τοῦ ϑεοῦ), sans commencement et devant vivre toujours. C’est par lui que le monde a été créé et qu’il est conservé : il est Dieu (Hébreux 1.1-12 ; 3.6 ; 7.3, 8, 16, 28). Impossible de rapporter au Christ glorifié après la résurrection tous ces traits : quelques-uns regardent forcément le Christ préexistant. Et si une influence philonienne est ici possible, la doctrine de l’Incarnation, qui apparaît dès le deuxième verset de l’épître (cf. Hébreux 10.5), et la théorie de la Rédemption qui la remplit montrent que l’auteur a complètement modifié et précisé le concept flottant et principalement cosmologique de Philon. Sa pensée se rapproche visiblement du prologue du quatrième évangile.
Le Fils de Dieu cependant est devenu notre prêtre. Le sacerdoce juif n’avait, comme toute la Loi dont il était le centre, qu’un caractère provisoire (Hébreux 7.11-12,18-19) ; il devait être transféré. Notre nouveau pontife, c’est Jésus-Christ (Hébreux 4.14). Médiateur de la nouvelle alliance (Hébreux 9.15 ; 12.24), il est prêtre appelé de Dieu (Hébreux 4.5-6,10), prêtre à la ressemblance de Melchisédec (Hébreux 6.20-7.17 ; 5.10), supérieur aux prêtres du Lévitisme (Hébreux 7.1-11,20-28), innocent et sans tache (Hébreux 7.26-28), éternel et unique (Hébreux 7.23-24).
La victime qu’offre ce prêtre est lui-même (Hébreux 10.7-10 ; 7.27 ; 9.11-15,28), et il lui suffit de l’offrir une fois tant ce sacrifice est efficace (Hébreux 7.27 ; 9.12 ; 10.10, 12, 14). Par ce seul acte il nous rachète (λύτρωσις, Hébreux 9.12,15), nous purifie non plus de nos souillures légales, comme faisaient les rites anciens, mais de nos péchés (Hébreux 1.3 ; 9.14, 28 ; 10.22) ; arrosés de son sang nous sommes intérieurement sanctifiés (Hébreux 12.24 ; 13.12), affranchis de l’empire du démon (Hébreux 2.14), capables de nous approcher du trône de la miséricorde et mis en possession des biens de la grâce (Hébreux 10.9 ; 4.6 ; 12.22-24), Ce sacrifice est d’ailleurs offert pour tous les hommes (Hébreux 2.9 ; 5.9 ; 9.28) ; son efficacité embrasse tous les temps (Hébreux 9.25-26) ; bien plus, accompli sur la terre, il se perpétue dans le sanctuaire du ciel où notre grand-prêtre a pénétré, portant entre les mains son propre sang, et où il continue d’intercéder pour nous (Hébreux 9.11-12,24 ; 7.25).
Puis donc que Jésus-Christ est ainsi le médiateur de la nouvelle alliance, nous devons avoir confiance en lui (Hébreux 10.19,23), et, pour aller à Dieu, nous approcher de notre Sauveur avec une foi pleine (Hébreux 10.21-22). L’auteur de l’Épître définit clairement ce qu’il entend par la foi. Il en fait avant tout un acte de l’intelligence, l’assurance certaine des choses à espérer, la conviction de ce que l’on ne voit pas (Hébreux 11.1). La loi a été le principe de tous les héroïsmes que nous admirons dans l’histoire d’Israël (ch. 11). Que l’on se garde bien de renier celle que l’on a reçue de Jésus-Christ, car il est impossible que ceux qui ont rejeté, après les avoir connus, la lumière et le don de Dieu soient renouvelés par la pénitence, crucifiant en eux et tournant en dérision le Fils de Dieu (Hébreux 6.4-8) ; passage qui ne signifie pas que la voie du retour et du pardon est irrévocablement fermée au pécheur ou même au renégat, mais seulement qu’ils ne trouveront point le salut en dehors de Jésus-Christ, et tant qu’ils s’obstineront à le méconnaître.
La foi et la confiance sont donc les deux vertus que recommande surtout l’Épître aux Hébreux. Mais les autres, le courage, la fidélité à l’Église, la persévérance ne sont pas exclues, non plus que les devoirs de la vie domestique et sociale (Hébreux 6.10, 12 ; 10.25, 32-36 ; 12.2-4 ; 13.1-7). Un des grands motifs de les pratiquer, c’est le jugement futur. Tous doivent le subir après avoir passé par la mort (Hébreux 9.27). Le moment est proche où le Christ apparaîtra pour sauver ceux qui l’attendent (Hébreux 9.28 ; 11.37). Alors les bons recevront leur récompense ; ils jouiront du repos, du royaume, d’une patrie céleste, de la céleste Jérusalem (Hébreux 4.3, 10 ; 10.35 ; 11.16 ; 12.22-23, 28). Leur bonheur sera sans fin (Hébreux 5.9; 9.12, 15 ; 12.28) ; tandis que la perte des méchants sera épouvantable dans le feu qui les consumera (Hébreux 10.27, 31, 39). L’auteur mentionne, Hébreux 6.2, la résurrection de la chair, mais sans en préciser autrement les conditions.