Il y a deux classes de personnes qui ne peuvent avoir l'assurance du salut. La première, ce sont les chrétiens de nom, qui ne sont pas réellement convertis et ne sont pas nés de l'Esprit. La seconde, ce sont ceux qui ne veulent pas faire la volonté de Dieu ; qui s'éloignent du devoir et ne veulent pas prendre la place que Dieu leur indique mais veulent en choisir une autre.
Quelqu'un demandera : « Tous les chrétiens ont-ils cette assurance ? » — Non ; je crois que beaucoup de vrais enfants de Dieu ne la possèdent pas ; mais tous peuvent l'avoir s'ils le veulent : c'est leur privilège. J'ajoute que personne n'est qualifié pour le service de Dieu s'il est rempli de doutes sur son propre salut. S'il n'est pas sûr d'être sauvé lui-même, comment conduira-t-il les autres dans le royaume de Dieu ? Si je suis en danger de me noyer, je ne puis assister ceux qui se noient. Un aveugle ne peut enseigner à un autre aveugle le moyen d'être guéri, ou bien il s'attirera cette réponse : « Guéris-toi toi-même d'abord. »
Il y a trois ruses de Satan contre lesquelles nous devons soigneusement nous mettre en garde. En premier lieu, il met en mouvement toutes ses forces pour nous tenir loin du Christ; en second lieu, il s'attache à nous enfermer dans « le Château du Doute », comme dit Bunyan dans le « Voyage du Chrétien » ; et enfin, si malgré tout, nous restons fidèles au Fils de Dieu, il s'efforcera de ternir notre caractère et de démentir notre témoignage.
Venons maintenant à la Parole de Dieu. Dans son évangile, Jean nous dit ce que Christ a fait pour nous sur la terre; dans son épître, ce qu'il fait pour nous dans le ciel. Tous les chapitres de son évangile, excepté deux, contiennent le mot croire.
Au chapitre 20.31, il nous dit : « Ces choses sont écrites afin que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu et qu'en croyant vous ayez la vie par son nom. »
Dans la 1ere épître de Jean 5.13, nous trouvons la raison pour laquelle cette épître a été écrite : « Je vous ai écrit ces choses à vous qui croyez au nom du Fils de Dieu. Remarquez qu'il écrit à ceux qui croient : « Afin que vous sachiez que vous avez la vie éternelle et que vous croyiez au nom du Fils de Dieu. » Il n'y a que cinq chapitres dans cette courte épître, et le verbe savoir s'y trouve plus de 40 fois. Savoir ! savoir ! SAVOIR ! C'est la clé de l'épître, le refrain qui court d'un bout à l'autre : « Afin que vous sachiez que vous avez la vie éternelle. »
« Sans doute, dira quelqu'un, je sais tout cela, mais j'ai péché depuis que je suis devenu chrétien. » Y a-t-il, répondrai-je, un seul être sur la terre qui n'ait jamais péché depuis qu'il s'est converti ? Pas un seul ! Il n'y a jamais eu, il n'y aura jamais une âme ici-bas qui n'ait péché et ne pèche encore à quelque moment de sa vie chrétienne! Mais Dieu a préparé quelque chose en vue des péchés des croyants. Ce n'est pas à nous d'en faire l'expiation ; Dieu l'a faite.
« Mes petits enfants, dit saint Jean (1re épître 2.1), je vous écris ces choses afin que vous ne pêchiez point. Que si quelqu'un a péché, nous avons un Avocat auprès du Père, Jésus-Christ le juste. » Il écrit aux justes ; il se met du nombre : « Si quelqu'un a péché, nous avons un avocat... » Et quel avocat ! Il plaide notre cause au seul endroit où il soit possible de la plaider : près du trône de Dieu. Il dit, avant de quitter ses disciples : « Je vous dis la vérité, il vous est avantageux que je m'en aille. » (Jean 16.7) C'était pour devenir notre Grand Prêtre et notre Avocat. Il a eu des causes désespérées à plaider ; il n'en a perdu une seule : et si vous lui confiez vos intérêts éternels, « Il vous fera paraître sans tache et comblés de joie en sa glorieuse présence. » (Jude 24).
Pouf le chrétien, les péchés passés sont pardonnés dès qu'il en a fait confession à Dieu ; il n'y a plus à y revenir.
Un moyen de reconnaître si nous sommes chrétiens nous est indiqué dans la 2me épître aux Corinthiens 13.5 : « Examinez-vous, vous-mêmes pour savoir si vous êtes dans la fol, éprouvez-vous vous-mêmes; ne reconnaissez-vous pas vous-mêmes que Jésus-Christ est en vous? A moins que peut-être vous ne fussiez réprouvés. » Examinez-vous. Mettez votre religion à l'épreuve. Pouvez-vous pardonner à vos vu ennemis ? Pouvez-vous subir une insulte, comme Jésus-Christ ? Pouvez-vous être blâmé pour avoir fait le bien, et ne pas murmurer ? Pouvez-vous être calomnié, sans cesser de montrer la douceur du Christ ?
Un autre moyen, c'est d'examiner si vous avez les fruits de l'Esprit, mentionnés dans Galates 5.23 : « Les fruits de l'Esprit sont la charité, la joie, la paix, la patience, la douceur, la bonté, la fidélité, la bénignité, la tempérance. La loi n'est point contré ces choses. » Si j'ai les fruits de l'Esprit, je possède l'Esprit de Dieu. On reconnaît l'arbre à ses fruits.
Un autre passage très frappant, c'est Rom 8.9. Paul dit : « Si quelqu'un n'a point l'Esprit du Christ, il n'est point à Lui. » Voilà qui décide la question. Toutes les formes et toutes les cérémonies de l'Eglise ne remplacent pas l'Esprit du Christ. Comparez votre vie à celle de saint Paul ; si la vôtre ressemble à la sienne, c'est une preuve que vous êtes né de nouveau, que vous êtes une nouvelle créature en Jésus-Christ.
Mais, une fois nés de nouveau, il vous faudra du temps pour devenir un chrétien parfait. La justification est instantanée, mais la sanctification est l'œuvre d'une vie entière. Nous devons croître en sagesse. Pierre dit « Croissez dans la grâce et dans la connaissance de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ » 2 Pierre 3.18 et dans le 1er chapitre de sa seconde épître, il dit : « Ajoutez la vertu à votre foi, et à la vertu la science, et à la science la tempérance, et à la tempérance la patience, et à la patience la piété, et à la piété l'amour fraternel, et à l'amour fraternel la charité. Car si ces choses sont en vous, et qu'elles y abondent, elles ne vous laisseront point oisifs ni stériles, dans la connaissance de notre Seigneur Jésus-Christ ».
J'appelle votre attention sur un autre fait. Toutes les épîtres de saint Paul sont pleines de cette doctrine : l'assurance du salut. Il dit 2Co 5.1 : « Car nous savons que si notre demeure terrestre dans cette tente est détruite, nous avons au ciel un édifice qui vient de Dieu, une maison éternelle qui n'a point été construite par la main des hommes. » Il avait droit à cette demeure céleste, et il le savait. Il ne vivait pas dans l'incertitude. Il dit encore : « Mon désir est de partir et d'être avec Christ. » Phil 1:23; il n'eût pas dit cela s'il n'eût été certain du lieu où il allait.
La même confiance se retrouve dans les paroles de saint Paul à Timothée : « Je sais en qui j'ai cru et je suis persuadé qu'il a la puissance de garder mon dépôt jusqu'à ce jour. » Il ne s'agit pas d'un sentiment; il sait d'une manière positive qu'il sera gardé. Le mot « j'espère » n'est jamais employé dans l'Ecriture comme nous le faisons souvent, pour exprimer le doute. Il est employé pour ce qui concerne la seconde venue du Christ et la résurrection des corps, deux choses absolument certaines. Nous ne pouvons pas plus dire : « J'espère » que je suis chrétien, que « J'espère » que je suis Français. Ce sont des choses arrêtées, positives. Si nous sommes nés de Dieu, nous devons le savoir.
Certaines gens prétendent que l'on ne peut savoir, avant de comparaître devant le tribunal de Dieu, si l'on sera sauvé ou non. C'est une erreur dangereuse. Si votre vie est cachée avec Christ en Dieu, vous ne pouvez plus être appelé en jugement pour vos péchés. Vous comparaîtrez devant le Seigneur pour recevoir une récompense proportionnée, à vos travaux; c'est ce qui est clairement enseigné dans la parabole des talents. (Mat 25) Nous devrons répondre de notre administration, mais non de nos péchés. Ce sont deux choses qu'il ne faut pas confondre. Dieu ne peut demander deux fois le paiement de la dette que Christ a soldée pour nous.
Laissez-moi vous dire d'où viennent tous nos doutes. C'est que beaucoup de sincères enfants de Dieu ne sortent pas du rôle de serviteurs. Nous sommes plus que cela, nous sommes des fils et des filles. Il nous appelle
« ses amis ». Entrez dans une maison ; vous y verrez bientôt la différence qui existe entre le serviteur et le fils. Le fils va dans toutes les parties du logis en toute liberté ; il est chez lui. Mais le serviteur prend une place inférieure. Ce qui nous manque, c'est la hardiesse de nous considérer comme des fils et des filles de Dieu. Il ne nous a pas seulement adoptés, mais Il nous a engendrés ; nous sommes nés dans sa famille. Mon enfant était aussi bien à moi le premier jour de sa vie, qu'aujourd'hui. Il était déjà mon fils, quoique ce qu'il serait plus tard ne parût pas encore. Il est à moi, quoiqu'il doive passer quelque temps sous la discipline des maîtres. Les enfants de Dieu ne sont pas parfaits, mais ils sont parfaitement ses enfants.Ce qui cause encore nos doutes, c'est que nous regardons trop à nous-mêmes.
Il y a, dit quelqu'un, trois manières de regarder. Voulez-vous être malheureux ? regardez au-dedans de vous. — Voulez-vous être dissipé ? regardez autour de vous. — Voulez-vous avoir la paix ? regardez en haut. Pierre détourna ses regards de Christ et commença d'enfoncer. Le Maître lui dit : « 0 homme de peu de foi, pourquoi as-tu douté ? » Mat 14.31. Il avait, pour s'y appuyer, la parole du Dieu éternel, plus solide que le roc, mais dès qu'il ne s'y confia plus, il sombra. Regardons constamment à Celui qui est l'auteur et le consommateur de notre foi !
Le président Lincoln publia une proclamation qui mettait en liberté trois millions d'esclaves. Au jour fixé, leurs chaînes devaient tomber. La proclamation fut affichée partout, clouée aux arbres et aux murailles par les soldats du Nord. Beaucoup d'esclaves ne savaient pas lire ; mais beaucoup lurent l'affiche et crurent à leur émancipation. Au jour marqué on entendit en bien des lieux ce grand cri : Nous sommes libres ! D'autres ne voulurent pas le croire et restèrent avec leurs maîtres ; cela n'empêchait pas que la liberté ne fût aussi pour eux. De même Christ, le capitaine de notre salut, a proclamé l'affranchissement de tous ceux qui croient en Lui. Croyons-le sur parole, quels que soient nos sentiments, nos impressions relativement à nous-mêmes. Ce n'est pas de nous, mais d'un plus grand que nous, que nous est venue la liberté.
L'évêque Ryle s'exprime ainsi : « La foi est la racine dont l'assurance est la fleur. Sans doute on ne peut avoir la fleur sans la racine, mais il n'en demeure pas moins que l'on peut avoir la racine sans la fleur. La foi, c'est la VIE. Quel immense bienfait ! Qui pourrait sonder l'abîme qui sépare la vie de la mort ? Cependant la vie peut être faible, maladive, pénible, anxieuse, fatigante, sans joie, sans sourire, et cela jusqu'à la fin. » « L'assurance, c'est plus que la vie. C'est la santé, la force, la puissance, la vigueur, l'activité, l'énergie, la virilité, la beauté. »