« Sois tranquille en regardant à l’Éternel et, attends-le. Ceux qui s’attendent à l’Éternel hériteront la terre » {Ps 37.7,9}
« Possédez vos âmes par votre patience. » {Lu 21.19} « Vous avez besoin de patience. » {Heb 10.36} « Que l’ouvrage de la patience soit parfait, afin que vous soyez parfaits et accomplis. » {Jas 1.4} Ces mots dictés par le Saint-Esprit nous montrent de quelle importance est la patience dans la vie et le caractère du chrétien. Et plus que jamais c’est quand ou s’attend à Dieu qu’il faut user de patience. C’est alors que nous découvrons combien nous sommes impatients et ce que signifie cette impatience. Nous savons bien que parfois nous sommes impatients envers les hommes, impatient aussi envers nous-même quand nous constatons la lenteur de nos progrès dans la vie chrétienne. Dès que nous cherchons réellement à nous attendre à Dieu, c’est envers lui que nous voilà impatient s’il ne répond pas à l’instant aux volontés que nous lui exprimons. C’est eu nous attendant à Dieu que nous apprenons à avoir foi en sa souveraine et sage volonté. Nous voyons alors que plus nous cédons promptement à sa volonté, plus aussi nous pouvons avoir part à ses grâces.
« Cela ne dépend ni de celui qui veut, ni de celui qui court, mais de Dieu qui fait miséricorde. » {Ro 9.16} Nous sommes aussi incapables d’augmenter et de fortifier notre vie spirituelle que de la faire naître. « Ce n’est ni de la volonté de la chair, ni de la volonté de l’homme » que nous sommes liés, mais « de la volonté de Dieu. » {Jn 1.13} Puisqu’il en est ainsi rien ne vient de celui qui veut, ni de celui qui court, ni de nos désirs, ni de nos efforts, mais tout nous est donné par « Dieu qui fait miséricorde. » Sans doute nos exercices spirituels, la lecture, la prière, « le vouloir et le faire » ont leur valeur pour nous indiquer le chemin, mais ils ne sauraient aller au delà; ils ne servent qu’à nous amener à dépendre humblement de Dieu seul et à attendre patiemment sa miséricorde « en son temps. » Le but de cette attente est donc de nous apprendre à nous placer dans une dépendance absolue à l’égard de Dieu et de son couvre en nous, à nous mettre avec patience à sa disposition. « Ceux qui s’attendent à l’Éternel hériteront la terre, » la terre promise avec ses bénédictions. Un héritier doit attendre, il peut attendre.
« Sois tranquille en regardant à l’Éternel et attends-le. » Une autre version dit : « Garde le silence devant l’Éternel. » C’est quand nous restons tranquilles en regardant à l’Éternel, à sa volonté, à sa promesse, à sa fidélité et à son amour, que la patience nous devient facile. Faisons taire devant lui toute volonté, toute crainte et toute espérance, laissant s’établir en nous ce calme, cette grande paix de Dieu qui surpasse toute intelligence. C’est cette paix-là qui garde notre cœur et notre esprit de toute inquiétude quand nous avons « exposé à Dieu nos besoins. » Repos, silence, tranquillité et attente patiente nous font trouver force et joie en Dieu lui-même.
C’est à l’âme qui s’attend à Dieu que sont révélés les fruits bénis de la patience. Notre patience devient alors la contrepartie de la patience de Dieu. Dieu veut nous bénir abondamment, il le désire bien plus que nous ne le désirons nous-mêmes ; mais « comme le laboureur attend avec patience le précieux fruit de la terre, » {Jas 5.7} Dieu aussi se ploie à notre lenteur et nous supporte longtemps. Souvenons-nous de ceci et attendons avec patience. Pour toute promesse de Dieu ainsi que pour tout exaucement de prière, cette parole est toujours vraie : « Moi, l’Éternel, je hâterai ces choses en leur temps. » {Esa 60.22}
« Sois tranquille en regardant à l’Éternel et attends-le. » Oui, « attends-le, » non pas seulement son secours, ou quelque grâce de sa part, mais lui-même. Rendez à Dieu la gloire qui lui appartient en vous confiant en lui complètement, en l’attendant patiemment. Cette patience honore notre Dieu ; elle reconnaît en lui le Dieu souverain sur son trône et elle le laisse faire son œuvre, elle abdique le moi entre ses mains,elle laisse Dieu être Dieu. S’il s’agit de quelque requête spéciale, attends-le patiemment ; s’il s’agit plutôt de progrès dans ta vie spirituelle, de recevoir davantage de Dieu, attends-le patiemment. Soit que cette attente ne doive s’exercer que pour un temps limité, soit qu’elle doive devenir une sainte habitude de l’âme, « sois tranquille en regardant à l’Éternel et attends-le. Ceux qui s’attendent à l’Éternel hériteront la terre. »
« Mon âme, attends-toi à Dieu ! »