Lorsque je fus arrivé en Galilée j'appris tout ce que je viens de dire, et j'écrivis au conseil de Jérusalem pour savoir ce qu'il voulait que je fisse. Il me demanda de demeurer pour prendre soin de la province, et de retenir avec moi mes collègues s'ils le voulaient bien. Mais après qu'ils eurent ramassé beaucoup d'argent qui leur était dû pour les dîmes, ils aimèrent mieux s'en retourner, et m'accordèrent de différer seulement un peu de temps pour donner ordre à toutes choses. Nous partîmes donc tous ensemble de Sephoris pour aller à un bourg nommé Bethmaüs éloigné de quatre stades de Tibériade. De là j'envoyai vers le sénat de cette ville et vers les plus apparents d'entre le peuple pour les prier de m'y venir trouver. Ils vinrent, et Justus avec eux. Je leur dis que j'avais été député de la ville de Jérusalem avec mes collègues pour leur représenter qu'il fallait démolir le palais si somptueux que le tétrarque Hérode avait fait bâtir, et où il avait fait peindre divers animaux, contre les défenses expresses de nos lois ; qu'ainsi je les priais de nous permettre d'y travailler promptement. Capella et ceux de son parti ne pouvant se résoudre à la ruine d'un si bel ouvrage contestèrent fort longtemps. Mais enfin nous les portâmes à y consentir ; et tandis que nous agitions cette affaire Jésus, fils de Saphias, suivi de quelques bateliers et de quelques autres Galiléens de sa nation, mit le feu au palais, dans l'espérance de s'y enrichir, parce qu'ils y voyaient des couvertures dorées ; et ils y pillèrent plusieurs choses contre notre gré. Après cette conférence que j'eus avec Capella nous nous retirâmes eu la haute Galilée. Cependant ceux de la faction de Jésus tuèrent tous les Grecs qui demeuraient dans Tibériade, et tous ceux qui avaient été leurs ennemis avant la guerre.