L'Humilité

NOTE B

Nous avons besoin d'apprendre deux choses : tout d'abord, que notre salut consiste entière­ment à être sauvés de nous-mêmes, c'est-à-dire de ce que nous sommes par nature ; et ensuite, que rien ne peut être notre salut excepté l'humilité de Dieu. De là cette première parole si absolue du Sauveur à la créa­ture déchue : « Si quelqu'un ne renonce à lui-même, il ne peut être mon disciple. » Le moi est tout le mal et le malheur de notre nature déchue ; le renoncement à nous-mêmes est notre unique moyen de salut ; l'hu­milité est notre salut... Le moi est la racine, l'arbre, les branches de tout ce qu'il y a de pervers dans notre état de chute. Tous les maux des anges tombés et des hommes ont leur naissance dans l'orgueil du moi. D'autre part, toutes les vertus de la vie céleste sont les vertus de l'humilité. C'est l'humilité seule qui rend l'abîme impossible à franchir entre le ciel et l'enfer. Quelle est donc la grande lutte pour arriver à saisir la vie éternelle ? C'est la lutte entre l'orgueil et l'humilité. qui se disputent nos cœurs : l'orgueil et l'humilité sont les deux puissances maîtresses, les deux royaumes en lutte pour la possession éternelle de la créature humai­ne. Il n'y a jamais eu et il n'y aura jamais d'autre humi­lité que celle de Jésus-Christ. L'orgueil et le moi nous possèdent jusqu'à ce que nous ayons trouvé la déli­vrance en Jésus. C'est pourquoi celui-là seulement qui lutte sérieusement selon les lois spirituelles pour être délivré de la vie propre reçue d'Adam, peut être amené à mourir à lui-même par l'humilité surnaturelle de Christ qui lui apporte la vie.

W. Law.

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