Elle n’a jamais été mise en doute. L’épître porte si visiblement le cachet de l’esprit de Paul, de son individualité, de son génie chrétien ; ses détails historiques s’accordent si bien avec les Actes ; les indications de temps, de personnes, de circonstances harmonisent si parfaitement avec les données générales de Luc, que jamais on n’a attaqué la tradition qui tout entière l’attribue unanimement à Paul. Deux faits ont pu tout particulièrement contribuer à cette unanimité de témoignages ; c’est que l’épître est adressée non à une église, mais aux églises de la province galate, et qu’elle a été écrite de la main de Paul (Galates 6.11). L’existence de l’autographe mis probablement en circulation après copie, était là pour la protéger contre les doutes.
Les premiers témoignages qu’on a fait valoir ne sont peut-être pas décisifs, mais à partir d’Irénée, ils sont irrécusables ; le lecteur va en juger.
a. Clément Romain (1re épît. aux Corinth. ch. 49), « Le Christ notre Seigneur a donné son sang pour nous, selon la volonté de Dieu, et sa chair pour notre chair, et son âme pour nos âmes. » Comparez Galates 1.4. Qui s’est donné lui-même pour nos péchés, — selon la volonté de Dieu notre Père.
b. Ignace (Épître aux Philadelph. § 1), « Sachant qu’il a été jugé digne non de lui-même ni de la part d’hommes de recevoir la charge du service relatif aux païens, ni par amour de vaine gloire, mais dans l’amour de Jésus-Christ et de Dieu-Père qui l’a ressuscité d’entre les morts ». Comp. Galates 1.1, Apôtre non de par des hommes ni par homme, mais par Jésus-Christ et Dieu-Père qui l’a ressuscité d’entre les morts. — Ignace (Epître aux Magnés. § 8), « Car si jusqu’à maintenant nous vivons selon la loi judaïque et la circoncision de la chair, nous nions avoir reçu la grâce. » Comp. Galates 5.4. Vous n’appartenez plus à Christ, vous qui êtes justifiés dans la loi, vous êtes déchus de la grâce.
c.) Polycarpe (Épître aux Philip. c. xii),« Qui credituri sunt in dominum Jesum-Christum et in ipsius Patrem qui ressuscitavit eum a mortuis. » Comp. Galates 1.1.
d.) Justin martyr (Discours aux Grecs, p. 5, éd. Bénéd.), « Devenez comme moi, moi aussi j’étais comme vous ». Comp. Galates 4.12, tout-à-fait semblable.
a. Irénée (c. Hær. III, c. 6, § 5), « Et Paulus apostolus dicens : Si enim his qui non erant dii, servitis, nunc cognoscentes Deum imo cogniti a Deo, separavit eos qui non erant ab eo qui est Deus. » Comp. Galates 4.8-9. — Irénée (III, c. 7, §2), « Sed et in ea quæ est ad Galatas, sic ait (apostolus : quid ergo lex factorum ? Posita est usque quo veniat semen cui promissum est, disposita per Angelos in manu mediatoris, etc. » Comp. Galates 3.19.
b. Clément d’Alexandrie (Stromates. liv. III p. 468), « Cest pourquoi Paul écrivant une épître aux Galates, dit : Mes enfants que je porte de nouveau douloureusement en mon sein jusqu’à ce que Christ soit formé en vous. » Comp. Galates 4.19.
c.) Tertullien (De prescriptione c. 6). Nec diutius de isto, si idem est Paulus qui et alibi hæreses inter carnalia crimina numerat, scribens ad Galatas, etc. Il est inutile de citer les Pères postérieurs.