« … et ils deviendront une seule chair ». « Ne vous privez point l’un de l’autre … ».
Le moment est venu où l’épouse, comblée d’affection, préparée sans hâte, désire son mari et l’invite à s’unir à elle. Ici, les conseils sont hors de saison et il serait oiseux, pour ne pas dire plus, de décrire les « positions de l’amour » ou le jeu des corps durant l’acte sexuel. Le climat de tendresse importe plus que la « technique ». En vérité, ceux qui s’aiment vraiment n’ont que faire des spécialistes en la matière et les livres relatifs à la vie intime ne leur apprennent rien qu’ils ne sachent déjà. L’amour trouve sa voie ; très vite, il découvre la meilleure technique qui assure la joie du couple.
Dans l’acte qui les rapproche, le mari aimant se donne à son épouse. Il s’oublie lui-même pour ne songer qu’au plaisir de sa partenaire. Il se sait responsable de la joie de son épouse et « il fait de l’acte d’amour un geste sacré d’heureuse com- munion » ( M. Ray – S’aimer ). Et parce que toute rencontre sexuelle doit combler l’autre, il s’efforce de l’amener à l’orgasme, sans toutefois dramatiser son échec s’il n’atteint pas chaque fois cet objectif. L’harmonie sexuelle est souhaitable mais elle n’est pas un but à poursuivre coûte que coûte. Il est admis qu’au début du mariage, par exemple, la femme connaît rarement l’apogée du plaisir. Il suffit pour elle de savoir que son conjoint se préoccupe de l’y amener. Qui veut le bonheur de l’autre ne manquera pas d’y parvenir tôt ou tard. Et la joie des époux sera grande de s’être donnés l’un à l’autre, sans contrainte ni réticence.
Toutefois, précisons qu’une intimité sexuelle qui dure trop peu, quelques minutes seulement, laisse l’épouse insatisfaite, désappointée, avec le sentiment pénible d’avoir été frustrée d’un plaisir qu’on lui refuse. L’acte bâclé déçoit toujours. Il est généralement le fait d’un mari qui ne pense qu’à lui. L’émission hâtive de la semence séminale provient de « l’égoïsme du mâle qui fonce vers son but sans égard pour l’autre ». Le Dr. Th. Bovet écrit très justement : « le seul fait de déplacer l’attention fixée sur son propre plaisir pour le concentrer sur ce qu’éprouve sa compagne suffit déjà à prolonger les rencontres d’amour » (1).
(1) Le Mariage, ce Grand Mystère, Éd. Delachaux et Niestlé, 1965.
Il serait absolument faux de prétendre que la femme reste passive durant le rapprochement des corps. Si le mari aimant cherche la satisfaction de son épouse, de son côté, la femme se montre déterminée à procurer le bonheur à son conjoint. Aussi ardemment. Elle ne s’abandonne pas au bon vouloir de l’autre mais s’ offre activement et, à l’inverse du mari, se concentre sur son propre plaisir qu’elle souhaite vivement atteindre … pour lui. Ainsi, elle travaille à réaliser avec son partenaire l’harmonie sexuelle. Pas pour elle d’abord – ce serait pur égoïsme – mais pour le conjoint qui serait déçu de rester le seul bénéficiaire de l’acte d’amour. Il n’y a pas de plus grande joie pour un mari que d’amener sa compagne au paroxysme du plaisir.
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Au cours d’un entretien je reçus d’une épouse l’aveu suivant qui ne manqua pas de me surprendre :
– Je me refuse à désirer mon mari, me déclara-t-elle. Je m’efforce au contraire de rester insensible à ses caresses.
– Et pourquoi, s’il vous plaît ?
– Parce que Dieu a dit à la femme en Eden, pour la maudire : « Tes désirs se porteront vers ton mari » (Genèse 3.16). Il n’est donc pas de Dieu que je le désire un tant soit peu …
– Quelle erreur ! Et le travail n’est-il pas présenté à Adam comme une malédiction, un châtiment infligé à une créature rebelle ? L’homme doit-il s’abstenir de travailler pour autant ? Sûrement pas puisque la Bible condamne les paresseux. Le croyant travaille aussi bien que les autres mais il transforme la malédiction en bénédiction en accomplissant sa tâche « dans un esprit nouveau », comme « servant le Seigneur » (Colossiens 3.23-24). De même vous, aimez réellement votre mari et vos désirs seront purs. D’ailleurs, en réprimant vos désirs, êtes-vous sûre d’être agréable à votre conjoint, de l’aimer ? En vérité, que lui apportez-vous sur le plan intime ?
– Eh bien, je le laisse accomplir l’acte qui le réjouit et fais en sorte qu’il parvienne au plus vite à l’orgasme. Alors je suis heureuse de le voir satisfait … mais de mon côté, je ne veux rien éprouver dans nos rapports que je qualifie de charnels.
– Autrement dit, vous subissez votre mari acceptant de n’être, à ses côtés, qu’un instrument de plaisir à l’instar des prostituées. Vous semblez ignorer que rien n’est plus décevant pour un époux que d’être « seul à jouer », que de voir son épouse passive, sans réaction et sans joie, absente, s’offrant à contrecœur. Bien que physiquement satisfait, il éprouvera le sentiment de ne rien vous apporter, de profiter égoïstement de vous sans jamais vous voir partager son bonheur. L’acte sexuel ne lui laissera que regrets qui terniront sa joie. D’ailleurs, ne vous a-t-il jamais fait le reproche de ne pas vibrer avec lu ?
– C’est vrai !
– Et il a raison. Des victimes de l’infidélité m’ont avoué : « En me quittant, mon mari m’a dit : Toi, tu as toujours été de glace. Avec l’autre, c’est mieux. Au moins, elle participe … ». Ne décevez pas votre conjoint. Prenez plaisir à ses caresses et acceptez le bien qu’il vous procure. La Sulamithe ne s’écriait-elle pas : « Je suis malade d’amour … Je suis à mon bien-aimé et ses désirs se portent vers moi. Viens mon bien-aimé … Là, je te donnerai mon amour ». (Cantique des Cantiques 5.8 et 7.11-13).
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Ajoutons que la rencontre sera d’autant plus belle que les deux partenaires la vivront en communion avec leur Seigneur, chaque conjoint bénissant l’autre dans son cœur. La prière donne à l’acte intime toute sa dimension.
Alors parvenus à l’apogée du plaisir, ils se laisseront apaiser l’un près de l’autre dans une même gratitude. Ensemble, ils béniront le Maître pour ces instants d’ineffable communion, vrai don de Dieu, et ils s’émerveilleront en pensant à Celui qui, dans Sa Sagesse, a créé le sexe et permis de telles rencontres pour la joie et la solidité du couple.
DIALOGUE
1. – LUI : Etes-vous vraiment soucieux de procurer du plaisir à votre compagne sur le plan physique ? Votre épouse tire-t-elle quelque satisfaction de ces rapprochements ?
2. – ELLE : Participez-vous réellement et activement à la vie intime ou subissez-vous à contrecœur les relations sexuelles ? Que dit de vous votre mari au sujet de vos réactions ou de votre attitude durant l’acte intime ?
3. – ELLE et LUI : Désirez-vous vraiment que l’acte d’amour soit source de joie pour l’autre ? Sans vous laisser arrêter par les échecs du passé, placez votre confiance en Celui qui vous aidera à réaliser l’harmonie sexuelle. Bénissez-Le pour son action dans votre vie et votre foyer.