Or que venons-nous de faire en constatant l’insuffisance des théories précédentes du salut de l’homme (sous la forme des conditions suffisantes de sa régénération morale) ? Nous n’avons fait autre chose que de critiquer et d’exclure les conceptions qui écarte l’expiation. Il ressort de, ce que nous venons de dire que les conditions suffisantes du salut sont dans l’expiation. Or qu’est-ce que l’expiation en fait ? et qu’est ce que l’expiation en principe1 ?
1 – Note marginale dans laquelle Frommel précise sa définition de l’expiation :Définition classique (catholique) : réparer une faute par une peine. Nous disons : souffrir par une faute et pour une faute s’il s’agit de souffrance physique. Nous ne disons pas réparer… nous ne disons pas : souffrir physiquement en compensation d’une faute morale parce que cela n’est pas. Il n’y a pas de commune mesure entre la faute morale et la souffrance physique. L’ordre moral n’est pas l’ordre physique. De l’un à l’autre il n’y a pas d’équivalence possible. Mais il y a un lien pédagogique. — Voilà pour l’expiation physique en quelque sorte. Mais on peut, on doit aller plus loin : lorsque la souffrance par ou pour la faute devient morale et volontaire (non subie mais voulue), alors on souffre de la faute commise, alors l’expiation devient réelle, alors on expie vraiment, parce que la peine est du même ordre que la faute (à une faute morale correspond une peine morale), et comme la faute était volontaire, la peine l’est aussi. Il y a possibilité, équivalence, l’expiation devient ou peut devenir une réparation. Cette réparation possible, c’est le repentir, qui est une peine morale et volontaire de la faute. Quelle relation y a-t-il entre la souffrance physique subie et les souffrances du repentir moral ? Une relation pédagogique et préparatoire. La première est là pour conduire à la seconde et il est à craindre que sans la première, la seconde n’aurait jamais lieu.
En fait l’expiation est l’indissoluble solidarité du mal et du malheur, du péché et de la souffrance. A ce point de vue, comme état de fait, l’expiation ne peut être niée. Elle est donnée dans les faits ; elle est une donnée de fait. Sans doute la solidarité du mal et du malheur n’est pas donnée dans les faits d’une manière intégrale ou absolue. Il y a des exceptions à cette solidarité et des insuffisances. Le malheur ne suit pas toujours immédiatement le mal ; la souffrance ne correspond pas toujours au péché. Malgré cette insuffisance et malgré ces exceptions, il y a assez de malheurs et de souffrances dans le monde, ils sont assez intimement et assez constamment attachés au mal ; nous sentons tous assez fortement cette connexion dans nos propres vies pour que nous puissions dire et soyons obligés de reconnaître que l’expiation est un état de fait.
Mais l’expiation n’est pas seulement un fait, elle est un principe ou une loi ; si vous préférez, un besoin et une nécessité morale. Comme principe ou comme besoin moral, elle se manifeste dans l’approbation que notre conscience donne au fait là où il se réalise, dans la protestation qu’élève notre conscience là où le fait ne se réalise pas. Nous protestons contre l’injustice, la violence, le mensonge triomphants. Le mal accompagné de bonheur et de succès nous apparaît monstrueux. Cela contredit en nous l’instinct le plus intime et le plus vital, celui de la justice et nous ne pouvons nous empêcher de postuler pour la méchanceté heureuse un jugement, c’est-à-dire l’expiation. Au contraire, nous saluons, avec un véritable soulagement de conscience le spectacle du mal accompagné de souffrance et de malheur. La solidarité de la souffrance et du mal nous apparaît comme le rétablissement de l’ordre moral dans le désordre de la liberté mauvaise. Il y a donc non seulement expiation en fait, mais expiation en principe ; nous aimons, nous approuvons les faits qui la révèlent ; nous nous scandalisons des faits qui la nient. Le principe ou la loi de l’expiation, qui n’est autre que le principe ou la loi de la justice dans l’une de ses applications essentielles, dépasse même de beaucoup en rigueur et en étendue ce qu’il y a d’expiation dans les faits. Cela est infiniment considérable.
On a prétendu de nos jours que l’idée d’expiation était un vieux reste de paganisme et de barbarie ; que l’esprit moderne avait définitivement condamné l’expiation comme immorale et superstitieuse. S’il en ainsi, je dirais : tant pis pour l’esprit moderne ! Il enlève à la conscience le principe ou le besoin moral expiation ; qu’à lui ne tienne. Mais qu’il s’arrange aussi avec le fait de l’expiation. Qu’il prenne garde d’en faire disparaître jusqu’au dernier vestige ; car tant qu’un vestige subsiste de la solidarité du mal et du malheur, l’expiation subsistera en fait ; et le fait, soyez-en sûrs, demandera son principe, que la conscience humaine lui accordera toujours. Il n’est pas vrai d’ailleurs que ce qu’on appelle l’esprit moderne condamne le principe de l’expiation, puisqu’il revendique la justice, et que cette revendication est la gloire (la seule hélas !) de notre siècle. Or l’expiation n’est qu’une application de la justice qui réclame le jugement du mal. Cette application on peut l’oublier, on peut négliger de la faire valoir (et je crains bien que l’esprit moderne l’oublie et la néglige, ce qui assurément n’est point à son honneur) ; on ne peut néanmoins ni la négliger ni l’oublier toujours ; on ne l’effacera qu’en condamnant d’abord la justice ; et la justice demeurant, le moment viendra où la conscience réclamant son entière application, réclamera cette connexion de la souffrance et du péché, du mal et du malheur qui consomme la justice et qui est précisément l’expiation. Si donc on nie ou l’on raille l’expiation, ce n’est point par conséquence, mais par inconséquence au principe suprême de l’ordre moral ; ce n’est point parce que la conscience morale est en progrès, mais parce qu’elle est en recul ; parce qu’elle est devenue faible, impotente et myope. N’ayons donc peur d’un mot et d’une chose qui, je l’avoue, sont en discrédit aujourd’hui, mais dont le discrédit même, loin d’honorer notre époque, accuse sa faiblesse.
Laissant de côté les faits d’expiation, c’est-à-dire la connexion effective, historique, concrète du malheur et du mal — d’où nous avons pris notre point de départ, — examinons le seul principe de l’expiation (c’est-à-dire l’approbation aux faits qui la réalisent, la protestation contre les faits qui la nient). Ce principe est si peu irréel ou surérogatoire que j’en discerne l’origine jusque dans les premiers linéaments du sentiment moral et du sentiment religieux.
Qu’est-ce que le sentiment moral primitif ? Un sentiment de respect et un sentiment d’obligation, au fond deux mots différents pour une seule chose ce qui me fait moral, c’est que je respecte certaines relations, certaines activités, certaines impulsions de mon être, tandis que d’autres, que j’exerce ou que j’ai également, je ne les respecte pas. J’ai besoin de manger, j’aime manger, un bon dîner m’attire ; mais je ne respecte pas mon dîner ni l’amour que j’en ai. C’est une impulsion ou une activité moralement indifférente.
Au contraire, j’aime la vérité, j’ai besoin de la vérité (de la dire et qu’on me la dise) et, chose extraordinaire ! Ce besoin je le respecte, même lorsqu’il me blesse ou qu’il me nuit dans mes intérêts. C’est un besoin moral. Et ainsi des autres… Or qu’est-ce que ce respect ? De quoi est-il fait ? D’amour d’un côté, de crainte de l’autre. On aime ce qu’on respecte, mais on le craint, du moins en quelque manière ; on craint ce qu’on respecte, mais on l’aime, du moins en quelque manière (Kant). Le respect, c’est précisément la synthèse de l’amour et de la crainte ; l’affirmation que ce qui est craint doit être aimé, que ce qui est aimé doit craint.
Envisagez le sentiment moral sous un autre angle, celui de l’obligation ou du devoir. Il se décompose de nouveau en deux affirmations opposées. Et ces deux affirmations sont celle de la liberté et celle de la nécessité. Le devoir est libre ou il n’est pas ; d’autre part cette liberté n’est pas une licence ; il y a dans le devoir un élément imposé qui est précisément celui de la nécessité. Je dois, je suis obligé ; je ne suis pas libre de ne pas l’être, mais je le suis de faire mon devoir, de pratiquer mon obligation. Réunissons et comparons maintenant ces deux faces sous lesquelles le sentiment moral primitif apparaît : respect et obligation, il nous donne les résultats suivants : crainte et nécessité, amour et liberté. Il y a donc dès l’origine du sentiment moral, une donnée transcendante au sujet moral ; il y a une crainte dans le respect, une nécessité dans l’obligation, qui constituent le caractère impérieux, inflexible, incoercible du devoir. Or cet élément transcendant, inflexible, impérieux du sentiment moral, qui exprime ce qui doit être, même lorsque cela n’est pas, c’est précisément la justice qui est, même lorsqu’elle n’est pas ; qui peut bien être violée, mais non pas anéantie qui maintient ses droits même lorsqu’ils sont contestés ou outragés ; la justice qui est la seule loi au sens absolu, la justice dont nous sommes serviteurs par la conscience et dont quelque chose nous dit qu’elle est et qu’elle sera absolument. Ce qu’elle est, nous, ne le voyons qu’en partie dans ces faits qui dénoncent la solidarité du mal et du malheur, c’est-à-dire dans les faits expiatoires ; ce qu’elle sera, nous le pressentons dans cet inflexible et sublime instinct du jugement que porte et formule notre conscience morale, c’est-à-dire dans une expiation absolue qui satisfera absolument l’absolue justice. Car, qu’on y regarde, on verra que le jugement, la certitude et la crainte d’un jugement à venir ne sont pas autre chose que la certitude et la crainte de l’expiation.
L’expiation (le principe de l’expiation, le besoin de l’expiation) tient donc par toutes ses racines dans le sentiment moral de l’homme. Elle n’en est pas une manifestation arbitraire, mais une expression légitime. On ne l’enlèvera du cœur de l’homme qu’en lui enlevant la certitude du jugement, l’idéal de la justice, la crainte dans le respect moral, et la nécessité dans le devoir, c’est-à-dire qu’on n’enlèvera à l’homme le besoin de l’expiation, qu’en le démoralisant parfaitement.
C’est sous cet angle et sous aucun autre qu’il faut juger les manifestations du besoin moral de l’expiation à travers l’humanité. En les examinant de près, on verrait qu’elles sont incessantes et innombrables, que, fragmentaires (à commencer par celles du petit enfant qui accepte et sollicite même la fouettée paternelle lorsqu’il a mal fait). Loin de constituer un phénomène morbide, elles ne font que rendre hommage à ce qui reste d’intact et de sain dans la nature de l’homme. On les retrouve jusque chez les malfaiteurs et les criminels qui recouvrent, ils le sentent bien, par l’expiation quelque chose de leur dignité humaine et la réclament pour apaiser leur conscience2.
2 – Voir Ch. Recolin, Solidaires, pages 96-97.
Ce que nous venons de voir pour le sentiment moral vaut pour le sentiment religieux. Là encore le besoin d’expiation est une donnée primitive. Si le sentiment moral est celui du respect et de l’obligation, le sentiment religieux est celui de la présence de Dieu. « Dieu sensible au cœur », voilà le sentiment religieux. Je ne m’occupe pas ici des relations réciproques du sentiment moral et du sentiment religieux, je ne demande pas si l’on peut donner à la crainte et à l’amour qu’implique le respect moral, la liberté et à la nécessité que suppose l’obligation morale un autre objet que Dieu, une autre origine et une autre sanction que Dieu ; en d’autres termes, je ne demande pas si le sentiment moral ne suppose pas le sentiment religieux. Je m’occupe de ce dernier seul en lui-même, et je dis que Dieu présent, que Dieu sensible au cœur implique nécessairement l’expiation. Je veux, certes, que le sentiment religieux culmine dans le sentiment de l’amour de Dieu ; que l’amour soit la plus haute expression, la plus haute manifestation de la présence de Dieu. Mais je nie que ce soit l’amour seulement, que ce puisse être un amour sans sainteté. Soyez-en sûrs, Dieu serait absent d’un amour d’où la sainteté serait absente. Dans cet amour, s’il était possible, ni l’âme, ni la conscience religieuse ne reconnaîtraient plus le Dieu vivant et vrai ; celui qui parle au fond de l’être humain et dont la première parole est une révélation de sainteté. « Mon âme a soif du Dieu vivant ! », s’écrie le psalmiste, et après lui toute âme religieuse. Or le Dieu vivant, c’est apparemment un Dieu qui vit, qui agit, qui se donne à connaître et à goûter, qui manifeste sa présence au cœur du fidèle et dans le monde. Or, s’il ne vivait de la sorte que par l’amour, cet amour serait un effrayant, un lamentable spectacle, un spectacle irréligieux au plus haut chef.
L’impunité de tout un monde plongé dans le mal, cette impunité dont quelques-uns se font une si douce idée, et qui résulterait du seul amour de Dieu, paraît une chose épouvantable, un pur scandale pour ceux qui ont soif d’un « Dieu vivant ».
« La vue du mal dont l’homme et les sociétés sont tourmentés est accablante pour l’âme. Elle se refuse à porter sans partage cette croix. Il faut que Dieu la porte avec elle. Fort de la pensée d’un Dieu rémunérateur et vengeur, d’un Dieu qui « surveille du lieu de sa demeure tous les enfants des hommes et qui prend garde à toutes leurs actions » (Psaumes 33.14-15), le croyant ne perd pas sa tristesse … mais cette tristesse cesse d’être de l’accablement … Dieu regarde, Dieu veille, c’est assez. Dans le désordre universel, l’ordre parfait est garanti. Dieu lui-même est l’ordre. Passez donc, torrent des iniquités humaines ; allez avec le sang des nations, avec les larmes des innocents, allez, avec le cri de vos victimes et le bruit de vos fureurs… Sous l’empire du Dieu vivant… l’ordre peut être fermement espéré, prévu à coup sûr, goûté d’avance ; il existe déjà, entier, parfait, par cela seul que Dieu existe, et que Dieu règne. Mais dans un monde sans Dieu, je veux dire sans un Dieu qui regarde et qui veille, dans un monde qui n’aurait d’autre Dieu que le fantôme des panthéistes, quel âme sérieuse ne serait pas écrasée du seul aspect de l’humanité ?… »
« Il ne faut pas craindre de le dire, la pensée d’un monde sans un Dieu qui punit, est une pensée désespérante. La vue de ses vengeances console, parce que ces vengeances, c’est la justice, et que, sans la foi à la justice, l’âme humaine est aussi incomplète que le corps lui-même est incomplet sans l’âme. Les châtiments de Dieu n’effrayent pas seulement, ils rassurent ; ils rassurent en effrayant ; ils constatent la présence de Dieu ; or, Dieu présent est le tout de l’âme3. »
3 – Vinet, Etudes sur la littérature française au XIX° siècle, II, pages. 95-97 de l’édition de 1915 — Comparer Wilfred Monod, Il régnera, page 229 et suivantes. Je plaindrais une âme qui ne sentirait pas cela.
Ainsi la sainteté de Dieu manifestée dans ses châtiments est encore la présence de Dieu. L’âme religieuse, réclame la présence de Dieu dans sa sainteté, autant que dans son amour. Or la sainteté divine châtiant et jugeant le coupable, c’est, sous un autre nom, l’expiation. Le besoin d’expiation est inhérent au sentiment religieux comme au sentiment moral. L’expiation religieuse est la grande consolation, le suprême recours de ceux qui n’en ont point d’autres. Et c’est à cette lumière, c’est sous cet angle qu’il convient de lire tant de témoignages historiques que rend à l’expiation l’histoire des religions. On les lit mal de nos jours en les interprétant exclusivement par la superstition et l’ignorance. Nous ne nions pas qu’il y ait en eux de la superstition et de l’ignorance nous prétendons seulement que leur racine maîtresse est ailleurs et qu’elle plonge directement dans le besoin de la présence d’un Dieu vivant et saint. Et nous pensons qu’on n’enlèvera le besoin religieux de l’expiation qu’en lui enlevant du même coup le sentiment religieux qui en est la source effective et constamment renaissante.
Ce dont nous convenons, par contre, c’est que le besoin religieux comme le besoin moral de l’expiation est un besoin variable et mobile au sein de l’humanité ; il peut décroître, diminuer et même, s’éteindre tout à fait au cœur de certaines générations (comme la nôtre, par exemple). Seulement cette décroissance et cette extinction ne prouvent point en faveur de la conscience morale et religieuse d’une époque (comme on se l’imagine parfois), mais en sa défaveur. Si elles prouvent ce qu’on appelle les progrès et les conquêtes de l’esprit moderne, il faut admettre que cet esprit moderne fait preuve de beaucoup de frivolité et qu’il est moralement et religieusement à marée basse.
Certes on comprendrait, sans l’excuser d’ailleurs, cette défaillance, cette superficialité du sentiment moral et religieux, refusant de se consommer par le besoin de l’expiation dans l’enceinte de la révélation naturelle. Là où Dieu n’est qu’imparfaitement connu, l’homme ne peut que l’être imparfaitement aussi, et là où ni Dieu ni l’homme ne sont vraiment connus, ni les exigences de la sainteté divine, ni celles de la faute humaine ne peuvent l’être non plus. On ne s’étonnera donc pas de voir le besoin d’expiation disparaître et s’éteindre en dehors de la révélation chrétienne.
Ce dont il faut s’étonner, ce qui stupéfie, c’est de le voir s’évanouir jusque chez les prétendus chrétiens. Ils n’ont donc pas lu les Evangiles, ils n’y ont donc pas vu l’absolue rigueur de la sainteté du Dieu de Jésus-Christ, ils n’y ont donc pas vu l’horreur et la culpabilité d’un péché qui va jusqu’au meurtre du saint et du juste ceux qui, l’Evangile à la main, mais l’Evangile loin du cœur et l’Evangile fermé, contestent la légitimité, la nécessité morale et religieuse de l’expiation ! Quoi ! Un tel péché et une telle sainteté, feraient un accord ensemble, se supporteraient mutuellement et, après s’être exclus et détestés en vivraient côte à côte paisiblement chez ses disciples ! A Dieu ne plaise que nous soyons de ceux-là! Nous reconnaîtrons plutôt, avec l’histoire toute entière, que le besoin d’expiation, jusqu’alors latent au sein de l’humanité et ne s’y faisant jour que d’une manière intermittente par des manifestations indistinctes, n’a reçu toute sa force et toute sa pureté que du christianisme, parce qu’il n’en a trouvé la raison suffisante, que dans le christianisme, dans la révélation de péché et de sainteté qui est dans l’Evangile. C’est un fait, ce n’est pas une hypothèse, que depuis Jésus-Christ, l’expiation (la chose et le mot), son besoin, sa nécessité morale et religieuse sont entrés dans la conscience humaine pour ne plus la quitter et que l’Eglise, à travers dix-neuf siècles, n’a pas perdu de vue un moment (si ce n’est aux heures d’affaissement religieux et dans quelques sectes bientôt disparues) le douloureux mais bienfaisant problème. Et les raisons en sont précisément celles que je viens de dire, à savoir qu’en Jésus-Christ pour la première fois, ont éclaté, face à face toute la rigueur de la sainteté divine et toute la hideur de la faute humaine.