Répudiant les erreurs de Schleiermacher concernant les rapports de Dieu avec le monde, la liberté morale, le principe du péché, tous points de doctrine qui réclamaient une révision radicale, les représentants de cette première tendance, qui ont illustré la théologie protestante en Allemagne durant la première moitié de ce siècle, n’ont voulu hériter du maître que la forte sève, l’impulsion énergique de la pensée et la foi vivante et personnelle en Christ, auteur unique du salut de l’humanité.
Les principaux noms à citer ici, sont :
Néander, qui disait avoir reçu de Schleiermacher pour la première fois l’idée mère de son grand ouvrage d’histoire ecclésiastique, que le christianisme est avant tout une puissance de vie ;
Ullmann, auteur d’un ouvrage qui a fait époque, et dont la filiation avec une des données principales de Schleiermacher est manifeste : Die Sündlosigkeit Jesu (septième édition, 1863) ;
Nitzsch (System der christlichen Lehre, 1829-1803) ;
Twesten (Vorlesungen über die Dogmatik der ev. luth. Kirche, inachevé, 1826-1837) ;
J. Müller, ardent adversaire des erreurs de Schleiermacher et de Rothe dans son ouvrage classique : Christl. Lehre von der Sünde (sixième édition, 1877). Sa dogmatique est restée inédite ;
Tholuck, fidèle champion de la cause évangélique et promoteur d’un grand mouvement religieux qui dépassa les limites de l’Allemagne, grâce moins à sa valeur scientifique qui était chétive qu’à la chaleur communicative de ses convictions chrétiennes (Die Lehre von der Sünde und vom Versöhner, huitième édition, 1882) ;
Liebner (Die Christl. Dogmatik ; aus dem christologischen Prinzip darnestellt, inachevé, 1849) ;
J.-P. Lange, dont l’ouvrage le plus méritoire a été une Vie de Jésus (Christl. Dogmatik, 1849-1852) ;
Dorner, qui survivra comme historien des dogmes plutôt que comme dogmaticien, subit plus que les précédents l’influence de Schleiermacher, en particulier dans sa christologie (System der christlichen Glaubenslehre, 1879-1881 ; Gesammelte Schriften aus dem Gebiet der System. Theol, 1883) ;
Kähler (Die Wissenschaft der christl. Lehre von dem ev. Grundartikel aus im Abrisse darg.), entend bien conformer la dogmatique à la confession de foi ecclésiastique, sous réserve de la conformité de celle-ci elle-même à l’enseignement des apôtres.