Je vais vous parler d’un sujet que j’utilise très rarement, et j’ai été moi-même surpris que le Seigneur l’ait placé sur mon cœur. C’est en rapport direct avec notre service de Sainte-Cène.
Nous essaierons de comprendre la véritable signification de la Communion. Je suis certain que beaucoup d’enfants de Dieu ne réalisent pas pleinement ce que cela veut dire. Cependant, ce sujet ne sera pas théologique, mais, simple et pratique. Il descendra jusqu’au niveau de votre vie quotidienne.
Nous lirons d’abord dans l’Evangile de Matthieu, chapitre 26, versets 26 et 27, {Mt 26.26-27} puis, dans l’Evangile de Jean, chapitre 6, verset 53. {Jn 6.53} Nous parlerons sur ce sujet : Boire son sang et manger sa chair.
Il y a une signification profonde dans cette expression. Lisons encore dans l’Evangile de Matthieu, chapitre 20, versets 22 et 23. {Mt 20.22,23}
Ces trois passages différents sont pourtant liés ensemble et constitueront la base de ma prédication.
Vous avez remarqué que, dans l’un de ces passages, il est question de la demande de deux disciples et de leur mère à Jésus. Cette maman voulait que ses enfants aient une place d’honneur, et ses deux fils avaient les mêmes sentiments. Un jour, cette mère est venue vers Jésus et lui a dit : « Seigneur, j’ai une demande à te faire : je voudrais que tu permettes à mes deux fils de s’asseoir près de toi, dans ton royaume. Je voudrais qu’il y en ait un à ta gauche, et l’autre, à ta droite quand tu seras dans ton royaume. »
J’aurais aimé regarder le visage de Jésus lorsque, lui, a regardé cette mère.
Vous savez, le cœur de cette maman était rempli d’orgueil maternel. Elle voulait être capable de dire : « Voyez, ce sont mes enfants, mes garçons ! en voilà un, et voilà l’autre ! » Pour une maman, c’est très compréhensible, mais le Seigneur savait ce qu’elle ne savait pas ; alors, il leur a posé une question :
« Est-ce que vous êtes capables de boire la coupe que je dois boire ? » Leur réponse m’a toujours surpris, ils ont donné une bonne réponse, mais je ne crois pas qu’ils aient saisi les conséquences de leur réponse. Quand Jésus leur a demandé : « Etes-vous capables de boire la coupe que je vais boire », ils ont répondu sans hésitation : « Oui, nous en sommes capables. » J’aurais voulu être là pour surveiller le visage de Jésus quand il leur a répondu : « En effet, vous boirez de ma coupe, mais si seulement, vous saviez ce qu’il y a dans cette coupe. » Il ne leur a pas dit exactement ce que je viens de vous dire, mais je suis persuadé que c’était là sa pensée.
Il leur a seulement dit : « Vous boirez de ma coupe » ; mais il a pensé en lui-même : « si vous saviez seulement ce qu’il y a dans cette coupe »...
Un jour, le Seigneur s’est assis autour de la table de la Sainte-Cène ; il a mis une coupe de vin devant ses disciples en leur disant : « Ceci est la nouvelle alliance en mon sang ». Remarquez ce qu’il a dit en leur tendant la coupe : « Buvez-en tous. »
Qu’y avait-il dans cette coupe ? Je ne parle pas du liquide ; nous savons très bien ce qu’il y avait dans la coupe, c’était tout simplement du vin, mais je parle de ce que cette coupe représentait. Elle représente la mort du Seigneur, mais quelles étaient les conséquences de sa mort ? Jésus leur dit : « Buvez-en tous », autrement dit : « Chacun d’entre vous, vous allez en boire, mais il y a une autre signification : « Buvez tous tout le contenu de cette coupe. » Il a voulu dire : « Tous, vous boirez de cette coupe », et aussi, vous boirez tout, « vous la viderez ».
Maintenant, vous n’allez pas le faire ce matin ; je ne veux pas dire qu’il vous faut vider la coupe, ce serait vraiment trop pour vous. Evidemment, le Seigneur avait une petite coupe, et sa pensée était qu’ils devaient boire tout ce qu’il leur offrait.
Cette coupe ne représente pas seulement la mort et la crucifixion de Jésus, cette coupe représente aussi toutes les souffrances que Jésus a endurées. Quand il a demandé à ses disciples : « Etes-vous capables de boire ma coupe » voilà ce qu’il voulait dire : « Etes-vous capables de participer aux souffrances auxquelles, moi, je vais participer ? Serez-vous capables de supporter qu’ils vous fassent ce qu’ils me feront, à moi ? Pouvez-vous me suivre dans la communion de mes souffrances ? » C’est pourquoi il a dit : « Etes-vous capables de boire ma coupe ? » Il y avait beaucoup plus dans cette coupe que du vin. En réalité, ce n’était que du vin, mais dans ce symbole, il y avait beaucoup d’expériences amères.
Savez-vous ce que vous faites lorsque vous participez à cette coupe ? Quand cette coupe vous est tendue, c’est comme si le Seigneur lui-même vous la tendait, et vous disait : « Etes-vous capables de boire à cette coupe ? » Oh ! ne dites pas : « Evidemment, Seigneur, je puis en boire une bouteille... » Ce n’est pas ce qu’il veut dire. « Etes-vous capables de participer à ce que représente cette coupe ? » C’est la question pour vous. Savez-vous ce que vous ferez lorsque vous boirez cette coupe ? Vous direz simplement : « Oui, Seigneur, je suis capable de devenir participant de tes souffrances, que cette coupe représente. »
Placer notre main sur la coupe pour la prendre, c’est un témoignage, c’est notre promesse à Dieu que nous ne boirons pas seulement le liquide qui se trouve dans la coupe, mais que nous sommes prêts à absorber les conséquences de cette coupe. Pourquoi Jésus a-t-il dit :
« Etes-vous capables ? » C’est parce que, dans cette coupe, il y a des choses amères à boire.
Vous devez penser : c’est vraiment un drôle de message que le frère Beuttler nous donne !
Peut-être est-ce ma dernière visite, si la situation demeure ce qu’elle est...
Pouvez-vous boire de cette coupe ? Il y a quelques herbes amères dans cette coupe qui est là, facile à boire. Mais ce qu’elle représente, c’est difficile à boire ; c’est terriblement amer.
Et voilà la pensée de Jésus : « Buvez la coupe, tout le contenu, buvez-en tous et buvez tout. Que chacun d’entre vous devienne un participant de cette coupe, et buvez tout ce que je place dans votre coupe. »
C’est une vérité terrible, mais savez-vous que l’expérience de Jésus-Christ fut une expérience terrible ? Je parle de la Croix. Paul a dit : « Je me glorifie de la Croix de Jésus ». Certains chrétiens s’achètent une croix pour la mettre à leur cou ; d’autres, épinglent une petite croix en or au revers de leur veston. Est-ce là ce que Paul a voulu dire ? Non ; la Gloire de la Croix de Christ, ce n’est pas cela. Paul a voulu dire : « la gloire d’être crucifié avec Christ ». Etre crucifié, c’est quelque chose d’affreux, et votre crucifixion se trouve dans cette coupe, quand vous buvez un peu de son contenu, vous témoignez de votre bonne volonté d’être crucifié avec Lui. Cela, c’est un véritable service de Sainte-Cène, et malheureusement, beaucoup d’enfants de Dieu n’en savent rien. Tout ce qu’ils font, c’est de penser un petit peu à la mort de Jésus et, peut-être, d’essayer d’écraser une petite larme. Le Seigneur ne veut pas de vos larmes, ce sont des larmes artificielles. Il veut que nous buvions la coupe en expériences. Cela le glorifiera. « Pouvez-vous boire de cette coupe ? » Ils ont dit : « Oui, nous le pouvons ». Alors, Jésus a dit : « Buvez-en tous, et buvez tout de cette coupe, tout le contenu que j’ai placé dans votre coupe individuelle. »
Ne pensez pas que je vais vous demander si, réellement, vous voulez boire (je ne vais pas vous le demander). Vous vous le demanderez à vous-mêmes, mais si je demandais une réponse, publique, concernant votre bonne volonté, je pense que la plupart d’entre vous, vous diriez « Amen » ou « Alléluia ! » Mais, avant de dire : alléluia ! nous analyserons un peu plus le contenu de cette coupe.
Lisons dans Matthieu, chapitre 21, versets 8 à 11. {Mt 21.8-11}
Il n’a pas l’air si méchant, ce passage, penserez-vous. Il n’a pas l’air si amer, mais vous savez très bien que là n’est pas toute l’histoire.
La multitude est sortie pour voir Jésus. Ils ont dit : « Aujourd’hui, Jésus vient chez nous » et ils sont allés le long des rues, comme si la Reine d’Angleterre allait passer ! Ils ont mis leurs vêtements sur le chemin, ils ont jeté des fleurs et les petites filles sont venues pour apporter un bouquet à Jésus. Ils ont dit : « Nous sommes heureux de te voir, Jésus, tu es le Roi qui doit venir, tu es le prophète de Dieu. Tu es un bon prédicateur, personne n’a jamais aussi bien prêché que toi. Tu es l’homme que nous attendions depuis si longtemps. Alléluia ! alléluia ! alléluia ! »
Et, peu de temps après, le même groupe chantait quelque chose de différent...Jésus était prisonnier et Pilate disait : « Que ferons-nous de Jésus ? Alors la même foule a chanté un autre chant. Ils n’ont plus crié : « Hosanna ! », ils ont dit : « Crucifie-le, libère le meurtrier, et crucifie Jésus »...
Que s’est-il donc passé ?
La faiblesse humaine qui, à un certain moment pouvait dire : « Hosanna ! » et qui, quelque temps après pouvait crier : « Crucifie-le ».
Cela se trouve dans votre coupe. Vous souffrirez de la faiblesse humaine : Aujourd’hui, les gens sont pour vous. Demain, ils seront contre vous. Aujourd’hui, ils vous prennent dans leurs bras, ils veulent que tout le monde vous regarde, et le lendemain, ils vous jetteront dehors...
Dans votre coupe, il y a cette perversion de la nature humaine. Aujourd’hui, avec vous, demain, avec vos ennemis... Vous direz : « Seigneur, que veut dire cela ? Mes amis ne me disent plus bonjour, je ne comprends pas. Ils étaient mes amis, et maintenant, ils sont les amis de mes ennemis. Seigneur, donne-moi une explication ! » Oh ! elle est très simple : vous avez participé au service de Sainte-Cène, et vous avez mis votre main sur la coupe et vous avez dit : « Seigneur, je ne veux pas seulement boire le liquide, je veux boire de ta coupe en expériences » et vous avez bu, et le Seigneur vous a cru, et maintenant, voilà qu’il met quelque chose dans votre coupe...
J’aurais pu l’expliquer d’une toute autre manière. Ce n’est qu’une supposition.
Voilà un nouveau Pasteur. Supposons que ce soit ce Frère le nouveau pasteur. Je sais qu’il y a déjà quelque temps qu’il est là, mais supposons qu’il vient d’arriver, et le Frère fait le premier service. Tout le monde est venu, tout le monde veut entendre comment le nouveau pasteur prêche, et après la réunion, tout le monde veut lui toucher la main : « Dieu soit béni, frère ; vous êtes un homme de Dieu, vous êtes l’homme que Dieu nous a envoyé, et nous serons toujours derrière vous pour vous soutenir. »
C’est le premier jour, évidemment, et quelque temps plus tard (mais ces choses n’arrivent pas en France), c’est tout le contraire.
Les gens peuvent vous louer : « Vous êtes le meilleur prédicateur, j’aimerais tellement vous entendre encore ». Et puis, voilà que vous prêchez quelque chose qu’ils n’aiment pas, quelque « pilule » amère ; alors, tout change brusquement.
Cela se trouve dans la coupe, et ce n’est pas facile à absorber.
Jésus a souffert de la perversion de la nature humaine. Heureusement que Jésus savait ce qui était dans l’homme. Il les a entendus crier : « Hosanna ! tu es le prophète de Dieu ». Je ne pense pas que Jésus a dû répondre à leurs acclamations de la manière qu’ils auraient voulu : « Merci, merci, je suis si heureux que vous m’ayez reconnu ». Je ne pense pas que Jésus était très impressionné par ce qu’ils faisaient. J’aurais aimé l’étudier, alors que la foule criait : « Hosanna ! » Il a dû penser : Vous criez « Hosanna ! » mais je sais ce que vous allez faire plus tard. Pouvez-vous imaginer les sentiments du Seigneur même quand ils criaient « Hosanna ? » Il savait que dans d’autres circonstances, cela se transformerait dans le cri de : « Crucifie, crucifie ! »
Oh ! ne soyez jamais impressionnés par les louanges des hommes. Vous vous porterez bien mieux si vous les ignorez, parce que si vous faites ce qui ne leur plaît pas, leurs louanges se transformeront en toute autre chose. Si vous êtes trop heureux par leurs louanges, vous serez bien trop malheureux quand ils vous maudiront. Ainsi, il vaut mieux ne pas y faire trop attention. Savez-vous ce qui est écrit dans le livre d’Esaïe ?
« Tu as entendu beaucoup de choses, mais tu ne les as pas observées. »
Il y a eu beaucoup de choses auxquelles Jésus n’a pas fait attention ; il n’a pas fait attention à leurs cris d’hosanna. Il les a entendus, il ne pouvait pas ne pas les entendre, mais il n’était pas impressionné par cela. Il ne les croyait pas ; il savait ce qui était dans le cœur de l’homme, et la perversité de la nature humaine se trouvera également dans votre coupe, et dans la mienne...
Voilà pourquoi Jésus avait demandé aux disciples : « Pouvez-vous boire cette coupe ? » Ils ont dit : « Evidemment, nous pouvons boire, mais ils ne savaient pas ce qui était dans la coupe. Ils l’ont su plus tard, et je dois dire qu’ils l’ont bue.
La coupe de Pierre fut très amère, et savez-vous qu’il est mort crucifié la tête en bas ? C’est une mort atroce.
Mais il y a encore autre chose dans cette coupe. Lisons Matthieu, chapitre 26, verset 56.
Vous voyez-là quelque chose d’autre. Nous allons prendre la coupe dans nos mains, boire de cette coupe, et cette coupe représente quelques expériences amères :
Nous lisons dans les Ecritures :
« Ils l’ont abandonné, et pris la fuite ».
Est-ce que vos amis ne vous ont jamais abandonné, au moment où vous aviez besoin d’eux ? Cela, c’est une expérience terrible.
Jésus était dans l’épreuve. Pierre l’avait renié, lui qui avait dit : « Je veux mourir pour toi », ce qui signifiait : « Jamais, je ne te renierai, jamais je ne t’abandonnerai »...Les hommes ont montré Jésus du doigt, et vous savez que s’ils l’ont montré du doigt, ils vous montreront aussi. C’est dans la coupe...
Ecoutez-les : « Celui-ci a dit : Je suis le Fils de Dieu-voilà l’hérétique, voilà l’homme qui nous cause des ennuis. Nous l’avons entendu de nos propres oreilles ». Ses disciples étaient auprès de lui. Quand ils ont vu que l’épreuve devenait sérieuse, ils se sont sauvés, ils l’ont tous abandonné, et ils ont laissé le Maître tout seul, accusé par ses ennemis, abandonné par ses amis...
Nous ne devons pas nous étonner que Jésus ait prononcé ces paroles : « Pouvez-vous, êtes-vous capables de boire de ma coupe ? »
Vos amis vous ont-ils abandonné au moment où vous aviez besoin d’eux ? et vous étiez si malheureux d’être abandonné ! Vous avez dit : « Seigneur, je ne comprends pas ; ils m’ont abandonné, je suis tout seul ; j’avais tellement d’amis ! qu’est-ce que cela veut dire ? » Eh bien, c’est simplement que, le dimanche, vous êtes venu à la Sainte-Cène et vous avez pris de la coupe et vous avez dit : « Seigneur, je la bois », et vous l’avez bue et le Seigneur pensait que vous étiez sincère. Ainsi, le Seigneur vous a laissé boire de cette coupe en expérience, et vous savez très bien que ce n’est pas si facile.
Le Seigneur est faussement accusé. Personne n’a-t-il jamais porté de fausses accusations contre vous ?
Je vais fabriquer une histoire : supposons que vous êtes le trésorier de l’Eglise. Vous êtes responsable des finances, et vous êtes absolument honnête. Un jour, vous avez acheté une voiture, justement le jour où l’Eglise avait eu une bonne offrande. Ils vous ont vu avec cette nouvelle voiture, et quelques-uns ont dit : « Vous avez vu sa nouvelle voiture ? Où pensez-vous qu’il a eu l’argent pour cela ? Je crois que je vais avoir une révélation...Savez-vous si on examine ses livres de temps en temps ? » Et avant qu’il soit longtemps, des gens vous montreront du doigt. Ce sont des situations bien pénibles.
Mais cela est dans la coupe...
Satan est le maître des accusateurs. Malheureusement, il reçoit quelquefois de l’aide des enfants de Dieu ! Jésus fut accusé de ce qu’il n’avait pas fait.
J’ai une bonne illustration, quelque chose qui m’est arrivé. Il y a des circonstances qui m’empêchent de vous dire la chose entièrement, mais je voudrais vous dire : Si vous prenez de cette coupe, et principalement, si vous êtes un prédicateur, ne soyez pas surpris si, dans la coupe, il y a de fausses accusations.
J’étais Pasteur d’une petite assemblée, et une sœur âgée a commencé à causer : « Frère Beuttler n’est pas honnête » (mais moi, je sais bien que je suis honnête !) Cette sœur a cru comprendre que je dirigeais mal l’Eglise, et que j’avais pris la responsabilité de certaines dépenses qui n’avaient pas été approuvées au préalable par l’assemblée. Elle en a parlé dans toute la ville : « Frère Beuttler dépense l’argent de l’Assemblée sans qu’elle le permette. » Ce n’était pas vrai, mais je ne pouvais pas courir dans toute la ville pour prouver la vérité...Nous avions eu une réunion d’affaires et l’Eglise avait voté quelques dépenses, mais la sœur n’était pas là. Au lieu de se renseigner, elle a levé le doigt de l’accusation.
Que pouvons-nous faire dans ce cas ? Pas grand chose. Vous buvez la coupe. Elle n’est pas facile à avaler ! Il y a des gens qui croient ce qu’on dit. Buvez la coupe, et continuez votre chemin...Vous aimeriez être Pasteur ? Eh bien, moi, je ne voudrais pas l’être ! Alors pourquoi en êtes-vous un ? Parce que j’ai été appelé à l’être. N’en devenez pas un si vous n’êtes pas appelé car alors, quand vous boirez la coupe, cela vous tuera. Si vous n’êtes pas appelé, le contenu de cette coupe vous tuera.
Croyez-moi, de cette coupe, on ne peut en boire qu’avec l’aide de la grâce de Dieu.
Vous savez que Pierre a renié le Seigneur, et voilà, Jésus va passer en jugement. Il n’y a qu’une petite distance entre Pierre et Jésus. Il fait froid et Pierre se chauffe les mains près du feu. Une jeune fille se met à parler : « Regardez cet homme, c’est l’un des disciples.
— De qui parlez-vous là-bas ?
— De vous !
— Je ne sais pas ce que vous voulez dire. Je ne connais pas cet homme », répond Pierre. Jésus a entendu et Il regarde son disciple. Quel regard que celui-là ! Jésus n’a pas dit un mot, il a regardé Pierre. Pouvez-vous imaginer comme le Seigneur était blessé profondément. Il est faussement accusé ; son seul réconfort, c’était la présence de son disciple et voilà qu’il l’entend dire :
« Je ne connais pas cet homme-là ».
Avez-vous jamais senti cette blessure ?
« Cet homme est un de vos amis, n’est-ce pas ? -Un ami ? Qui vous a donné cette étrange idée ? Je le connais vaguement, mais il n’est pas de mes amis... »
Que pensez-vous qu’il y ait dans cette coupe ? Il y a ce que je viens de vous dire, et bien d’autres choses encore ; cela signifie tellement plus que boire un liquide. Alors que nous approchons cette coupe de nos lèvres, nous témoignons que nous voulons boire de cette coupe, non seulement du contenu, mais également de ce qu’elle signifie.
« Buvez-en tous ! »
« Que chacun d’entre vous boive tout de la coupe. »
Rappelez-vous ce que Jésus a dit : « Si vous ne mangez la chair du Fils de l’Homme, vous n’avez point la vie en vous-même. »
Il a dit la même chose du fait de boire son sang, mais comme nous avons déjà parlé sur ce sujet, nous méditerons les paroles : manger sa chair
Il y a bien des choses que le Seigneur nous demande de manger, et je ne parle pas de poisson, ou de fromage, je parle des choses qui se présentent dans l’expérience de la vie, des choses que nous sommes obligés d’accepter, ou bien elles nous entraîneront loin du Seigneur, et nous ferons rétrograder.
Vous savez que marcher avec le Seigneur n’est pas la chose la plus facile, Jésus a dit que le sentier était étroit, et qu’il y en avait peu qui le trouvaient.
Lorsque nous mangeons le pain à la Table de la Sainte-Cène, nous rendons témoignage devant Dieu que nous sommes prêts à la communion de ses souffrances, alors, le Seigneur nous donne différentes choses à manger et certaines ne sont pas aussi bonnes que la pâtisserie française...
Nous allons prendre un exemple dans l’Evangile de Matthieu, chapitre 13, versets 53 à 57. {Mt 13.53-57}
Jésus a expérimenté, là, une souffrance et cette souffrance est liée à la pensée du texte : « manger sa chair. » Jésus a été discrédité par ceux qui le connaissaient le mieux. C’est l’expérience la plus étrange de la vie de Jésus. Jésus a fait des miracles ; il a enseigné comme personne ne l’a jamais fait. Il a donné la démonstration d’un ministère surnaturel. Il a marché dans la justice, comme personne n’avait marché avant lui. Alors, ils ont dit : « D’où lui viennent toutes ces choses ? Il ne peut pas être le prophète de Dieu, le Fils de Dieu, celui que nous attendons. » Et leur raison était très simple, aussi simple qu’insensée. Ils ont dit : « Nous connaissons son père, nous connaissons sa mère, nous connaissons ses sœurs, nous connaissons ses frères. Il ne peut pas être le prophète. Il est allé à l’école avec nous ; il a aidé son père à l’établi, et maintenant, il dit qu’il est le prophète de Dieu ! Il n’est pas le prophète de Dieu, nous le connaissons depuis son enfance... »
Ils ont discrédité Jésus pour la simple raison qu’ils connaissaient bien sa famille...
Peut-être n’avez-vous pas fait cette sorte d’expérience, mais vous la jerez, si vous entrez dans le ministère.
Vous savez que je viens d’une Ecole biblique et nos étudiants sont issus de différents foyers. Le Seigneur en appelle quelques-uns au ministère, quand ils sont encore chez eux, et notre expérience est celle-ci : il semble que Dieu n’appelle pas toujours ceux qui paraissent les meilleurs ; il n’appelle pas ceux qui ont les meilleures notes à l’école. C’est la raison pour laquelle Dieu nous a appelés, et quelquefois, le Seigneur appelle justement l’enfant qui est un problème dans sa famille.
Voilà que le jeune homme dit : « J’ai reçu un appel pour le ministère ; j’aimerais aller à l’Ecole biblique ». Alors, vous devriez les entendre ! « Toi, tu veux aller à l’Ecole biblique ? toi ? toi ? Si Dieu a besoin de toi, c’est que vraiment, il y a un grand besoin. Toi, à l’école, tu étais pis que les autres ensemble, et tu veux être un pasteur ! N’espère pas qu’on t’aidera pour devenir un étudiant. Si tu veux aller à l’école biblique, eh bien, tu la paieras toi-même. Tu seras le dernier que nous aiderons à y aller. Nous nous rappelons de toi quand tu étais grand comme une sauterelle, tu avais l’habitude de battre tes frères, et tu allais voler les pêches du voisin, et tu veux être dans le ministère ! On aura tout entendu. Il veut devenir un prédicateur ! »
Voilà ce qui est arrivé à beaucoup de nos jeunes gens. Quelle en est l’explication ? Un prophète n’est méprisé que dans sa patrie et dans sa maison.
Un jeune homme qui veut être dans le ministère aura la plupart du temps beaucoup plus d’opposition dans sa propre église que partout ailleurs. Pourquoi cela ? Vous pensiez que les gens diraient : « Gloire à Dieu ! Nous prierons pour toi, et en plus de cela, nous t’aiderons financièrement (oh ! il a déjà reçu toute l’aide nécessaire) ».
Bien sûr, ce n’est pas vrai dans tous les cas, mais c’est trop souvent vrai.
Pour ma part, je dois remercier Dieu pour le Pasteur que j’ai eu. Il savait que Dieu m’appellerait au ministère, avant que moi-même je le sache, et quand il a su que j’allais entrer à l’école biblique, il m’a fait monter sur la plateforme. Il m’a dit : « Maintenant, tu vas conduire les chants ; tu n’as pas beaucoup d’expérience, mais je vais t’aider. » Après cela, il m’a envoyé prêcher dans une autre église. Il a fait tout ce qu’il était possible de faire pour m’encourager. Mais, hélas ! ce n’est pas toujours comme cela. « Ainsi, tu penses que tu es appelé à prêcher ? Eh bien, n’espère pas monter sur cette plateforme. Moi, j’ai de l’expérience, et toi, tu es une petite sauterelle sans expérience. Tu n’auras aucun soutien de ma part... ».
Evidemment, j’ai exagéré la situation ; plus grande sera notre stature spirituelle, plus nous aiderons les jeunes à entrer dans le ministère. Notre véritable stature spirituelle est révélée par notre attitude avec les jeunes serviteurs de Dieu.
Jésus fut appelé au ministère et vous savez quelle fut la réaction de ses contemporains : « Mais qu’est-ce qu’il croit qu’il est ? Nous connaissons ses frères et ses sœurs sont du milieu de nous. Nous nous rappelons de lui quand il était à l’école. » C’est une vieille histoire d’être discrédité par ceux de qui nous attendions le plus...
Jeunes gens, si vous êtes aidés, remerciez Dieu, mais si vous n’avez pas cette aide, ne vous découragez pas. Votre Maître ne l’a jamais eue et ainsi, il est allé vers des étrangers qui l’ont accepté. Le serviteur n’est pas plus grand que son Maître...
Ne soyez pas surpris d’être discrédité. Vous méditerez cela quand vous mangerez le pain de la Sainte-Cène et ce sera difficile à avaler, bien sûr. Si vous êtes un jeune serviteur de Dieu et que vos frères vous fassent comprendre qu’ils ne vous donneront pas le moindre soutien, prenez le pain de la Sainte-Cène, mangez-le, et dites : Cela, c’est Sa chair, je dois manger tout ce qu’il a expérimenté lui-même. »
Jésus a été discrédité par ceux qui auraient dû lui faire du crédit. Vous mangez ce pain, et vous serez discrédité par les autres. Oh ! quel goût étrange ! et puis, cela ne veut pas descendre...mais vous serez obligés de le manger. Votre maître l’a mangé lui aussi.
Il n’a pas dit : « Que dites-vous sur moi ? Je suis appelé de Dieu. Je vais demander au feu du ciel de descendre et de vous consumer tous. Croyez-moi : le mieux est d’aller votre chemin. » Votre Maître est celui qui vous encouragera et c’est votre Maître qui vous donnera votre diplôme.
Je ne puis prendre plus de temps pour ce verset. Mais je crois que certains d’entre vous avaient justement besoin d’entendre cela.
Allons un peu plus loin dans l’Evangile de Jean, chapitre 7, verset 5. {Jn 7.5}
Pardonnez-moi, chers amis, si je fais tant d’applications au ministère. La raison en est que, dans ce champ du ministère, cela s’applique très facilement. Cela peut s’appliquer à chacun d’entre nous à un certain degré, mais dans le domaine du ministère, ce degré est toujours le degré maximum. La première raison, c’est que Jésus lui-même était dans le ministère. On me dit quelquefois : « Frère Beuttler, pourquoi employez-vous tant d’illustrations sur l’Ecole biblique ? » C’est parce que j’ai vécu presque toute ma vie à l’école biblique. J’y suis resté 3 ans comme étudiant, et 21 ans comme professeur. C’est l’endroit où j’habite. Je ne suis jamais allé dans la marine, aussi je ne puis vous parler sur les bateaux ! et comme je ne prends pas mes illustrations dans les livres, alors je les cherche dans ma propre expérience.
Ainsi, Jésus était dans le ministère. Eh bien, même ses frères n’ont pas cru en lui. Non seulement, Jésus a été discrédité, mais il n’a jamais été cru. Cependant il disait la vérité.
Imaginez que vous êtes membre d’une famille de 7 enfants et vous dites que vous avez un appel au ministère. Les étrangers le croiront avant vos propres frères. C’est une situation qui se rencontre, et cela fait mal.
Il y a environ 10 ans, le Seigneur m’a demandé d’aller enseigner dans le monde. J’avais cherché Sa volonté pendant un an et deux mois, et voilà les mots que le Seigneur m’a donnés : « Va, et enseigne dans toutes les nations. » Et Dieu a commencé à ouvrir les portes, Il m’a envoyé dans le monde entier.
J’ai un bureau à l’école, et là, j’ai une grande carte du monde, où j’ai marqué toutes les routes que j’ai dû prendre, ce qui veut dire que j’ai fait environ 440 millions de km. J’ai subi de l’opposition de la part de ceux qui étaient le plus près de moi, et c’est la chose la plus étrange. J’ai toujours dépendu du Seigneur, en ce qui concerne les finances et un jour, des élèves ont dit : « Frère, nous voudrions vous aider dans votre prochain voyage, et nous vous donnerons plusieurs centaines de dollars. » Un des autres professeurs a entendu cela et a répliqué : « Vous ne devez pas donner d’argent au Frère Buttler pour ce voyage, il n’a qu’à rester ici ! » Ce professeur était une dame, et elle a tellement fait que les étudiants ont décidé de ne rien me donner, et pourtant, ils m’avaient dit que c’était Dieu qui les avait dirigés ! En cette circonstance, cela m’a fait mal et pourtant, cette dame était missionnaire elle-même, elle avait une volonté de fer, et maintenant, elle n’est plus parce qu’elle avait une volonté trop forte...Ces choses font mal. Je suis allé vers Dieu, et j’ai dit : « Seigneur, comment expliques-tu cette attitude ? »
Alors, le Seigneur m’a donné ce verset :
« Ses frères non plus ne croyaient pas en lui. »
Evidemment, dans « les frères », il y a « les sœurs »...
Alors, j’ai compris. « C’est ce qu’ils t’ont fait, à toi aussi, Seigneur, maintenant, je sens ce que tu as senti. Merci Seigneur de m’avoir permis de réaliser ce qu’étaient tes sentiments à ce moment-là. » Ainsi, j’ai agi sans aide et le Seigneur a trouvé un autre moyen.
Lisons dans l’Evangile de Jean, au chapitre 7, le verset 4. {Jn 7.4}
Jésus était incompris. Ses propres frères lui attribuaient de mauvais motifs. Ils pensaient qu’il désirait être loué par les hommes, être vu des hommes. Cela n’était pas vrai, mais ses frères pensaient ainsi. Quelquefois, je prends mes voyages comme des illustrations. Je ne fais pas cela pour me vanter, mais c’est afin de vous montrer les grandes choses que Dieu fait pour moi. Quelle source d’étonnement ce que Dieu est capable de faire !
Mais, de même qu’ils n’ont pas compris les motifs de son Fils, ils ne comprendront pas non plus les vôtres...
Dans l’Evangile de Luc, chapitre 8, versets 1 à 3, {Lu 8.1-3} il y a une pensée à retirer :
Voilà quelque chose d’humiliant, et c’est aussi cela ! « manger sa chair ».
Lorsqu’on devient dépendant de la générosité des autres, c’est quelque chose de difficile à apprendre, spécialement pour certaines personnes. De nature, je suis indépendant. Je préférerais, par nature, être affamé que d’accepter un repas gratuit. J’ai été élevé comme devant vivre indépendant, et puis, je suis entré dans le ministère. La chose la plus dure pour moi fut d’accepter une offrande. Cela touchait mon orgueil, ma fierté, et Dieu a dû m’ap-prendre à me soumettre.
Il y a quelques années, j’étais dans une église, et ils avaient décidé de me donner une offrande pour mes voyages. Le Pasteur a fait quelque chose de terrible. Il m’a dit : « A la fin de la réunion, Frère Beuttler, vous irez vous mettre à la porte, vous tendrez la main, et ceux qui le désireront vous donneront une offrande pour vous aider dans vos voyages. »
Alors, il a dit : « Nous allons prier et pendant que je prierai, le Frère Beuttler va aller à la porte. Il tendra ses mains vides et vous les remplirez. » Puis, il s’est levé pour prier, je suis allé vers la porte. J’y suis resté deux secondes, mais c’était trop pour moi ! J’ai passé la porte, j’ai couru dans la rue et je suis rentré le plus vite que j’ai pu. » Evidemment, je n’ai jamais rien reçu de cette église ! mais c’était bien trop dur pour moi. Vous pensez peut-être que j’étais fou. Peut-être aurais-je dû me laisser crucifier, mais ce soir-là, c’était trop dur. Il y a des choses affreuses. Je préférerais creuser des trous, et gagner mon salaire, mais voilà, nous sommes dans un travail qui nous oblige à certaines humiliations.
Jésus, l’homme entre tous les hommes, a dû être dépendant des autres, et surtout, de quelques femmes. Elles lui disaient : « Seigneur Jésus, où vas-tu manger aujourd’hui ?
— Nulle part.
— Eh bien, viens chez moi.
— Jésus, où vas-tu dormir cette nuit ?
— Je ne sais pas.
— Viens donc coucher à la maison. »
Quelquefois, personne ne lui demandait où il mangerait, ni où il coucherait, et lorsqu’il était affamé, le figuier ne produisait pas de figues, et lorsqu’il était fatigué, il n’avait pas un lieu pour reposer sa tête.
J’espère que je vous ai tous découragés d’entrer dans le ministère !
Maintenant, je vais vous apporter la conclusion de ce message. Il y a d’autres choses qu’on pourrait manger et boire, mais je ne vous en ai pas parlé, car si je vous les avait données, vous vous seriez évanouis, et je ne le veux pas. Ce serait trop pour vous.
Lisons, dans Hébreux, chapitre 12, verset 2. {Heb 12.2}
Savez-vous ce qui a permis à Jésus de supporter la Croix, et tout le reste ?
Quelqu’un dira : « C’est parce qu’il était le Fils de Dieu. » Ce n’est pas la bonne raison, et de toute manière, ce n’est pas la raison biblique.
C’est en vue de la joie qui lui était réservée qu’il a souffert la Croix.
Jésus a regardé à la joie et à la gloire. Il savait qu’au-delà de la souffrance, il y avait autre chose et c’est ce qui l’a rendu capable de supporter toutes choses.
Je vous rappelle Romains, chapitre 8, verset 18. {Ro 8.18}
Les choses dont je vous ai parlé représentent bien des souffrances, mais au-delà de ces souffrances, il y a la gloire. Ces souffrances apporteront une gloire dans l’éternité et la gloire à venir sera tellement plus grande que les souffrances présentes qu’il nous est impossible, actuellement, de faire des comparaisons humaines.
Voici un dernier verset : 1 Pierre, chapitre 1, versets 3 à 7. {1Pi 1.3-7}
Ces versets n’ont pas besoin d’explication ; ils s’expliquent tout seuls. Cela nous montre que, lorsque nous avons part à ses souffrances, nous devons nous réjouir parce que si, dans la foi, nous avons bu de la coupe et mangé de sa chair, étant devenus participants de ses souffrances, il y aura une récompense pour nous dans la gloire éternelle, qui aura comme résultats : la louange, l’honneur, et la gloire lorsque Jésus viendra.
Ainsi, buvons de sa coupe et mangeons de sa chair, non seulement symboliquement dans la Sainte-Cène, mais également par l’expérience, afin que toutes les promesses que Dieu a données pour nous soient accomplies.
Maintenant, que le Seigneur bénisse sa Parole dans vos cœurs et ainsi, que vous puissiez croître dans la connaissance de Dieu et : dans la connaissance de Notre Seigneur Jésus-Christ.
Dieu vous bénisse tous, Amen.