« En ce jour-là on dira : Voici notre Dieu, nous l’avons attendu et il nous sauvera ; c’est ici l’Éternel, nous l’avons attendu ; nous nous égaierons et nous réjouirons de son salut. » Esa 25.9.
Ce texte nous offre deux précieuses vérités. Il nous dit d’abord, que c’est tout le peuple de Dieu réuni qui s’exprime ainsi, ensuite que c’est lorsque Dieu s’est révélé à son peuple que tous ont pu s’écrier avec joie : Voici notre Dieu ! C’est ici l’Éternel ! Voilà ce que nous avons besoin d’apprendre. Oh ! quelle puissance, quelle bénédiction on obtient quand tous s’unissent pour s’attendre à Dieu !
Remarquez que les mots « nous l’avons attendu » reviennent deux fois dans ce passage. Dans un temps de calamité, les cœurs de tous avaient été poussés à se réunir en. semble. Renonçant à tout secours humain, à tout espoir, tous s’étaient retournés d’un même cœur vers leur Dieu pour tout attendre de lui. N’est-ce pas précisément là ce qu’il nous faut dans nos Églises et nos réunions de prière ? L’état de l’Église et du monde ne le demande-t-il pas ? N’y a-t-il pas là des maux insurmontables pour la sagesse humaine ? L’Église de Christ n’est-elle pas affaiblie, paralysée par le ritualisme et le rationalisme, par le formalisme et la mondanité qui lui ôtent toute force ? Sa vie spirituelle n’est-elle pas menacée par le développement, l’excès de la culture intellectuelle, de la richesse et du plaisir ? Soit en pays chrétien, soit chez les peuples païens, l’Église ne se voit-elle pas incapable de se mesurer avec le débordement de l’incrédulité, du péché, de la dépravation générale ? Et pourtant n’avons-nous pas dans les promesses de Dieu, dans la puissance du Saint-Esprit, tout ce qu’il faut pour combattre le mal, pour donner à l’Église l’assurance qu’elle fait ce que Dieu attend d’elle ? Si nous savions nous réunir pour attendre de Dieu une effusion de son Esprit, n’est-ce pas là ce qui nous obtiendrait la grâce dont nous avons besoin ? Nous ne pouvons pas en douter.
Dans nos réunions, si nous nous attendions à Dieu d’une manière plus précise et définie, nous obtiendrions le même résultat que dans notre culte privé, c’est-à- dire la conviction plus profonde que Dieu, veut se charger de tort; le sentiment plus humble et plus habituel de notre entière incapacité, accompagné du besoin d’être toujours plus dépendant de Dieu : la conscience que l’essentiel est de donner à Dieu la première place en toutes choses; et l’assurance qu’après avoir entendu nos prières il accordera la délivrance au temps voulu. Le but de cette attente serait d’amener chaque membre d’une réunion de prière et d’édification à sentir mieux la présence de Dieu, en sorte qu’en se séparant, tous emporteraient la conviction d’avoir remontré Dieu lui-même, de lui avoir laissé, à lui directement, toutes leurs requêtes, et de n’avoir plus qu’à attendre en paix qu’il agisse avec puissance.
C’est de cette expérience-là que parle notre texte. Dieu intervient parfois d’une manière si frappante, que tous doivent s’écrier : « Voici notre Dieu ! C’est ici l’Éternel ! » Ces mêmes paroles se réalisent aussi pour ceux qui après s’être attendus à Dieu reçoivent une effusion nouvelle de l’Esprit de Dieu, et sentent si bien sa présence qu’ils doivent s’écrier avec une sainte adoration : « Voici notre Dieu ! C’est ici l’Éternel ! » C’est lit ce qui manque beaucoup trop dans nos cultes et nos réunions religieuses. Pour le pasteur fidèle, il n’est pas de tâche plus difficile, plus sérieuse et plus bénie que celle d’amener son troupeau à rencontrer Dieu lui-même. Avant de commencer sa prédication, le pasteur devrait chercher à mettre chacun en contact intime avec Dieu Quand Pierre entra chez Corneille celui-ci lui dit : « Nous voici tous présents devint Dieu. » {Ac 10.33} Voilà pourquoi ils étaient prêts à recevoir le Saint-Esprit. Attendre devant Dieu, attendre que Dieu se révèle à nous, s’attendre à Dieu, voilà la condition essentielle à laquelle Dieu manifeste sa présence.
Un groupe de croyants qui se réuniraient pour s’attendre à Dieu soit en s’édifiant mutuellement, soit en observant de courts intervalles de silence et qui ouvriraient leurs cœurs à Dieu pour recevoir ce qu’il aurait à leur révéler sur sa volonté, sur le mal à découvrir cri eux, ou sur leur travail et la manière de le faire ne tarderaient pas à pouvoir s’écrier : « Voici notre Dieu ; nous l’avons attendu et il nous sauvera. C’est ici l’Éternel ; nous l’avons attendu. Nous nous égaierons et nous réjouirons de son salut. »
« Mon âme, attends-toi à Dieu ! »