Origine des Scribes. — Leurs fonctions diverses. — Leurs interprétations de la Loi. — La halacha. — L'agada. — La maison d'école. — Les disputes. — Les paraboles. — L'autorité des Rabbis. — Les devoirs des disciples. — Les fonctions des docteurs sont gratuites. — La tradition passe avant la Loi et le Scribe avant le prophète.
Le Nouveau Testament parle souvent, outre les Pharisiens et les Saducéens, de certains personnages qu'il appelle les « Scribes » ou les « Docteurs de la Loi ». Il ne s'agit plus ici d'une tendance religieuse, d'un parti au sein de la nation, mais simplement d'une fonction.
Les Scribes (Sopherim[1]) sont nommés plusieurs lois dans l'Ancien Testament, même dans les livres antérieurs à l'exil[2]. Ils étaient chargés, à cette époque reculée, d'écrire sur les rouleaux sacrés le texte de la Loi et de veiller à sa conservation. Mais les passages que nous venons d'indiquer leur supposent aussi des fonctions plus importantes et des pouvoirs plus étendus.
En effet, ayant pour mission d'écrire le texte, ils l'étudiaient, le commentaient, et on comprend que, peu à peu, ils aient pris une grande influence et soient devenus « Docteurs de la Loi » (Tannaïm). Esdras, qui était Scribe lui-même[3] et qui fut le restaurateur de la Thorah, contribua sans doute beaucoup à leur donner de l'importance[4].
Il est probable qu'au premier siècle, le titre un peu général de Scribe était employé dans un certain nombre d'acceptions diverses. Les Talmuds lui donnent plusieurs sens. Quelquefois le Scribe est simplement le lettré, par opposition à l'illettré[5]. Ailleurs, ce nom est donné à ceux qui enseignent la jeunesse ou qui rédigent certains actes, par exemple, la lettre de divorce[6].
Les Scribes remplissaient leurs fonctions les plus importantes dans le Sanhédrin, à la synagogue et à la maison d'école (Beth ha Midrasch)[7]. Ils assistaient aux séances, soit du grand Sanhédrin de Jérusalem, soit des Sanhédrins provinciaux, sans être nécessairement membres de ces assemblées[8], mais pour être consultés comme experts dans les questions difficiles.
A la synagogue, ils lisaient le texte et le traduisaient en langue vulgaire (Micra) ; ils exposaient les traditions et en montraient l'application (Mischna) ; enfin ils donnaient de l'Ecriture une explication mystique et allégorique (Midras)[9]. A la maison d'école, ils remplissaient les mêmes fonctions, avec cette différence qu'ici ils se préoccupaient davantage d'instruire et là d'édifier.
L'exégèse édifiante de la synagogue, où l'imagination du Scribe pouvait se donner libre carrière, s'appelait Agada. Celle de la maison d'école, qui était purement juridique, s'appelait, halacha. Nous avons déjà distingué dans notre introduction ces deux sortes d'enseignement.
Il est probable que, parmi les Scribes, les uns étaient plus propres à édifier et les autres à instruire, et qu'ils se divisaient d'eux-mêmes en juristes et en prédicateurs.
Ceux-ci étaient parfois plus fantaisistes encore que les juristes. Leurs explications, soi-disant édifiantes, étaient souvent burlesques et force d'étrangeté. Le sens simple de l'Ecriture ne leur suffisait pas. Ils avaient imaginé trois autres sens :
Hillel avait donné les sept règles de la Halacha ; nous les avons énumérées. On voulut donner aussi les règles de l'Agada.
Rabbi Eliézer s'en chargea et en trouva trente-deux. Il ne vaut pas la peine d'en parler. Si celles d'Hillel offrent, encore quelque intérêt, celles de R. Eliézer sont absolument insensées. Citons une seule de ces absurdités : on pouvait, dans la Sainte Écriture, remplacer un mot quelconque par un autre, pourvu qu'il eût la même valeur numérique ; par exemple, on était choqué de lire dans la Loi[10] que Moïse avait épousé une « Éthiopienne ». Alors on remplaçait le mot Kouchite (Éthiopienne) par les mots Jephath Maréh (Belle à voir). En effet, l'une comme l'autre de ces expressions donne en chiffres le nombre 738[11].
Les premiers chrétiens ont pratiqué ces sortes de calculs. L'auteur de l'épître de Barnabas[12] conclut des 318 serviteurs d'Abraham que ce patriarche songeait déjà à la croix de Jésus-Christ. En effet, le nombre 18 s'écrit IH. C'est le nom de Jésus et 300 s'écrit T, ce qui représente la croix[13].
L'auteur de l'Apocalypse donne une énigme de ce genre à deviner à ses lecteurs, en leur proposant le chiffre 666. Nous avons aussi des exemples d'exégèse haggadique dans le Nouveau Testament[14].
Les Pères de l'Eglise raisonnèrent souvent de la même manière, et plus tard la Cabale ne sera pas autre chose que le développement des principes haggadiques posés dès le premier siècle par les Docteurs de la Loi.
C'était la maison d'école qui était le véritable centre d'enseignement des Scribes. Ils s'y trouvaient dans leur élément favori, l'interprétation juridique de la Loi, et y donnaient de vrais cours de casuistique[15]. On s'y réunissait d'ordinaire le jour du sabbat, après le service de la synagogue. Cette maison d'école pouvait être un bâtiment spécial affecté à l'enseignement. Elle pouvait aussi se tenir en plein air. A Jérusalem, le parvis du Temple ou quelque salle intérieure de l'édifice en tenait lieu journellement. Nous avons vu Hillel s'instruire dans l'école de Schemaïa et d'Abtalion. Lui-même ouvrit certainement une école rivale de celle de Schammaï et la laissa à ses successeurs. Son fils Siméon, son petit-fils Gamaliel y enseignèrent. Saul de Tarse grandit précisément dans celle de Gamaliel. C'est à l'école, en effet, que le jeune Scribe se formait à la discussion et recevait, après avoir fait ses preuves, l'horaah ou droit d'enseigner.
Les auditeurs se tenaient debout ou s'asseyaient à terre[16]. Le maître était dans une chaire ou sur un siège élevé[17].
Les discussions de la maison d'école dégénéraient souvent en disputes, et les Scribes qui étaient aux prises en venaient d'autant plus facilement aux outrages qu'aucune loi ne punissait l'insulteur. Du reste, le Juif n'a jamais su discuter froidement. Jésus s'est élevé contre ce débordement d'injures auquel tout le monde se laissait aller de son temps[18]. Les accusations de folie, d'ineptie, d'imbécillité étaient fréquentes ; le mot Raca, sans cesse prononcé[19]. Nous avons peine à nous faire une idée de l'âpreté de ces querelles et des sentiments de haine que les adversaires nourrissaient les uns contre les autres. Cette haine était entretenue par la fièvre des esprits et l'agitation constante du peuple arrivant peu à peu au paroxysme de l'exaspération contre l'étranger. Les Hillélistes et les Schimmaïstes furent entre eux plus acharnés encore que les Pharisiens et les Saducéens.
Ceux-ci devenaient fort étrangers les uns aux autres. L'opposition, entre eux de plus en plus tranchée, les séparait toujours davantage. Pour combattre il faut un terrain commun, et les Saducéens, enfermés dans le Temple, voyaient de moins en moins les Pharisiens confinés, de leur côté, dans les écoles. Ceux-ci alors se tournaient les uns contre les autres. Les simples nuances qui séparaient les partisans de Hillel de ceux de Schammaï créaient entre eux des scissions beaucoup plus profondes que s'ils avaient en toutes choses pensé différemment. L'Hilléliste méprisait le Saducéen, devenu presque infidèle. Il ne lui semblait plus même mériter d'être discuté ; mais le Schammaïste qui, a ses yeux, était encore fidèle, mais égaré, lui paraissait bien autrement dangereux. Il nous est parlé d'un jour où les Hillélistes et les Schammaïstes en vinrent aux mains : « Ce jour fut sinistre, dit un des Talmuds[20], comme celui où fut fait le veau d'or. Les Schammaïstes tuèrent quelques-uns des Hillélistes ». Un adage disait : « Elie le Thisbite lui-même ne pourrait apaiser les discordes des disciples de Hillel et de ceux de Schammaï. »
Il faut remarquer aussi l'absence complète chez les Juifs du premier siècle de ce que nous appelons l'esprit. C'est un des traits distinctifs de ce peuple. Les Talmuds ne nous citent pas une répartie heureuse, pas un trait plaisant, pas un mot spirituel prononcé par les Rabbis[21]. Il en est ainsi des nations et des familles chez lesquelles la préoccupation religieuse prime toutes les autres et prend un caractère exclusif.
Le docteur de la Loi était toujours entier dans ses appréciations, implacable dans ses jugements, absolu dans ses critiques. Son intelligence était étroite, son caractère raide, son orgueil insupportable et cette impossibilité de saisir les nuances, lui a laissé partout dans les documents qui nous ont été conservés quelque chose de lourd et de déplaisant.
Le docteur, du haut de la chaire, murmurait son enseignement à l'oreille d'un interprète, qui ensuite le répétait à haute voix à toute l'assemblée[22]. Cette singulière habitude nous explique la parole de Jésus : « Ce que je vous dis à l'oreille, prêchez-le sur les toits[23]. »
L'enseignement se faisait souvent en paraboles[24]. Il nous est dit de R. Meir : « Le tiers de son enseignement était la tradition, le tiers des allégories, le tiers des paraboles. » Nous citerons ici une de ces paraboles qui offre une ressemblance frappante avec une de celles de Jésus[25] : « A qui comparerons-nous R. Bon Bar Chajia ? Il est semblable à un Roi qui avait engagé plusieurs ouvriers. Parmi eux, il y en avait un qui s'acquitta de son travail d'une manière remarquable. Que fit le Roi ? Il le prit avec lui et se promena çà et là avec lui. Le soir venu, les autres ouvriers vinrent pour recevoir leur salaire, et le Roi donna à celui-ci la même somme qu'à ceux-là. Un des ouvriers murmurant disait : Nous avons péniblement travaillé tout le jour et celui-ci n'a travaillé que deux heures, et tu lui donnes le même salaire qu'à nous. Le Roi lui répondit : Il a plus travaillé en deux heures que vous en toute une journée. De même R. Bon a plus étudié la Loi en vingt huit ans qu'un autre en cent ans[26]. » Voici encore une de ces similitudes : « On peut faire une comparaison avec un Roi qui avait une vigne et qui avait trois ennemis. Que firent ces ennemis ? Le premier coupa les rameaux ; le second foula aux pieds les grappes ; le troisième arracha les ceps. Ce Roi est le Roi des rois, le Seigneur béni. La vigne du Seigneur est la maison d'Israël les trois ennemis sont Pharaon, Nébuchadnezar et Haman[27]. »
Les docteurs de la Loi possédaient sur leurs disciples un empire absolu. Leur autorité, qui n'avait aucun caractère officiel comme celle des prêtres, était en réalité beaucoup plus grande. Avant Hillel, ils ne portaient aucun titre spécial, mais, depuis ce docteur, on ne les nommait jamais sans faire précéder leur nom du mot Rabbi, dont nous avons fait Rabbin.
« Ils aiment à être appelés Rabbis, Rabbis[28] », disait Jésus. Un disciple, en effet, ne se serait jamais permis de saluer autrement son maître[29] ; et, entre eux, ils se désignaient aussi par ce titre[30]. Rabbi signifie : mon maître. Le mot Rab est un adjectif qui a le sens de grand ; employé substantivement il veut dire : le prince, le seigneur, le maître. On trouve aussi la forme Rabban[31]. Rabboni[32], dans le Nouveau Testament, n'est que la forme Rabban avec suffixe. Dans l'usage ordinaire, le suffixe de Rabbi perdit sa signification grammaticale ; le mot fut employé dans le même sens que Monsieur en français qui est dérivé de mon et de seigneur.
Il est remarquable que nulle part dans les Talmuds nous ne trouvions l'expression : Bon maître, employée par le jeune riche et repoussée par Jésus[33].
Souvent le maître donnait un baiser à son disciple, le disciple en donnait rarement un à son maître[34].
Les Rabbis prétendaient passer dans le respect et l'affection de leurs disciples avant leur père et leur mère, « Le respect de ton maître, disaient-ils, touche au respect de Dieu[35]. » « Si le père et le maître de quelqu'un ont chacun perdu quelque chose, la perte faite par le maître doit passer avant l'autre, et son disciple doit l'aider à retrouver ce qu'il a perdu. Car son père ne lui est utile que pour cette vie, son maître lui enseigne la sagesse et lui est utile pour le monde à venir ; mais si son père est lui-même docteur, alors la perte qu'il a faite doit passer la première. Si le père et le maître de quelqu'un portent chacun des fardeaux, il faut secourir son maître avant son père. Si le père et le maître sont en prison, il faut d'abord racheter son maître et ensuite son père, mais si le père est lui-même docteur, alors il passe le premier[36]. »
Partout les Rabbis s'adjugeaient la première place. Ils la prenaient d'eux-mêmes dans les repas auxquels ils étaient conviés. A la synagogue, ils s'asseyaient au premier rang et dans les rues, se faisaient saluer jusqu'à terre par leurs disciples[37].
Ce prestige se comprend lorsqu'on se souvient que ces docteurs réunissaient dans leur enseignement toute la science connue de leur temps. On peut dire qu'ils étaient à la fois avocats, pasteurs, médecins, docteurs ès sciences, docteurs ès-lettres, docteurs en droit et surtout en théologie.
Ils exigeaient de leurs élèves :
« R. Dostaï, fils de Janaï, disait au nom de R. Méir : « Celui qui oublie quelques parties de ce qu'il a appris, cause sa perte[38]. » « Chacun a pour devoir d'enseigner avec les mots mêmes dont s'est servi son maître[39], » et le plus grand éloge qu'on pût faire d'un disciple était celui-ci : « Il est comme une citerne enduite de ciment qui ne perd pas une goutte de ses eaux[40]. » Cette préoccupation exclusive nous fait comprendre comment les disciples de Jésus ont pu retenir de mémoire ses enseignements et nous les rapporter avec une si étonnante fidélité.
Les fonctions de Docteur de la Loi étaient gratuites. Hillel insistait particulièrement sur la nécessité de ne pas enseigner la Loi dans un esprit mercenaire. « Celui qui se sert de la couronne comme d'un outil passe bientôt[41]. » Nous avons raconté que ce docteur, dans sa jeunesse, ne pouvait payer la rétribution scolaire exigée par Schemmaïa et Abtalion. Il est permis de douter de l'authenticité de cette tradition ; car les preuves de l'absolue gratuité de l'enseignement rabbinique abondent. « Si quelqu'un accepte un prix pour rendre la justice, son jugement est sans valeur. » « Un témoignage payé est sans valeur[42]. » Nous savons avec quel soin saint Paul conservait sur ce point la tradition reçue et comme il tenait à évangéliser gratuitement.
Peut-être l'usage de payer une rétribution scolaire existât-il jusqu'à Hillel et fut-il aboli par lui, précisément parce qu'il avait eu à en souffrir. L'hypothèse est plausible, mais nous n'avons aucun texte à citer à l'appui. La plupart des Rabbins avaient un état qui leur permettait de gagner leur vie[43] ; nous avons dit que Hillel était fendeur de bois[44].
Il ne fallait jamais faire passer son métier avant la science. Déjà le Siracide recommande de ne pas se donner exclusivement à un travail manuel et prise la bénédiction attachée à l'étude de la Loi[45]. Rabbi Méir disait « Donne-toi peu à ton métier et occupe-toi beaucoup de la Loi[46] », et Hillel lui-même : « Celui qui s'adonne trop au travail manuel ne deviendra pas Sage.[47] » Mais nous ne devons pas croire au désintéressement des Scribes. « Ils dévorent les maisons des veuves, disait Jésus-Christ, en affectant de faire de longues prières[48] » ; les Pharisiens sont « amis de l'argent[49] ». « Ils font tout pour être vus[50]. »
Nous avons parlé de l'autorité dont jouissaient les Scribes. Il est certain que leur orgueil, leur formalisme, leur affectation en imposaient beaucoup. A la longue, ils avaient pris dans le respect universel la place du prêtre. Ce n'était plus le Cohen que l'on allait consulter, c'était le Sopher. Ils avaient remplacé les prophètes. Et il se produisit alors un fait étrange : les décisions des Scribes finirent par avoir non seulement la même valeur que les paroles de la Loi, mais une valeur supérieure.
Les Talmuds abondent en passages où la tradition est préférée au texte de Moïse. « Les paroles des Scribes sont plus aimables que les paroles de la Loi, car parmi les paroles de la Loi les unes sont importantes et les autres légères ; celle des Scribes sont toutes importantes[51] ». « La négation du précepte des phylactères, qui est une violation de la Loi, n'est pas un péché ; mais celui qui placerait cinq sections (au lieu de quatre) et ajouterait ainsi aux ordres des docteurs serait condamnable. » « Les paroles des anciens sont plus importantes que celles des prophètes. »
La Thorah restait toujours à sa place, elle était divinisée ; personne ne songeait à diminuer son prestige ; mais la tradition la remplaçait et la dominait peu à peu. Il se passait chez les Juifs ce qui devait se passer dans l'Eglise chrétienne du moyen âge. Les commentaires inspirés que celle-ci donnera de la Sainte Écriture seront considérés comme plus importants que la Sainte Écriture elle-même. L'Eglise enseigne, dit le catholique, et non pas la Bible enseigne, et cependant les enseignements de l'Eglise ne sont, d'après lui, que la conséquence et le développement logique de ceux de la Bible. Elle renferme implicitement, dit-il, tout ce que l'Eglise a prescrit plus tard.
Un Juif du premier siècle ne pensait pas autrement. Le Scribe parlait au nom de Dieu, il accomplissait la Loi : Jésus a réagi contre cette formidable erreur qui a été commise dans toutes les religions, en disant : « Vous anéantissez la Loi de Dieu par votre tradition.[52] »
[1] Au singulier Sopher, du verbe qui, au pluriel, signifie compter « ceux qui comptent les lettres de la Loi. » Kiddushin, 30, 1; Sank., XI, 3; Kelim, XIII, 7; Jedajim, III, 2.
[2] II Sam., VIII, 17 ; XX, 25 ; II Rois, XII, 10 ; XIX, 2 ; XXII, 3.
[3] Esdras, VII, 6 et 11.
[4] Scribe, dans le grec du Nouveau Testament, se dit *** et Docteur de la Loi, *** ou ***. Au premier siècle ces termes étaient tous synonymes. (Matth., XXII, 35 ; Luc, VII, 30 ; X, 25, etc.) Josèphe appelle les Scribes *** (D. B. J., VI, 5, 3) et *** (Ant. Jud., XVII, 6, 2.) Nous trouvons aussi dans le Nouveau Testament les termes ; *** (Matth., VIII, 19) *** (Luc, V, 5 ; VIII, 24, 45 ; IX, 33, 49). Le docteur se faisait aussi appeler Père, *** Abba dans la Mischna, ou *** (Matth., XXIII, 9, 10) ; mais le nom qu'il préférait était celui de Rabbi. Nous en parlerons plus loin.
[5] Berakhoth, 45, 2.
[6] Sanh., fol. 17, 2. Il va sans dire que tous les Pharisiens actifs, militants étaient Scribes, mais la réciproque ne serait pas exacte. Tous les Scribes n'étaient pas nécessairement Pharisiens. Il pouvait se rencontrer des Scribes saducéens, quoique certainement en petit nombre.
[7] Au pluriel Bathé-Midraschoth. — Quelquefois on comparaît poétiquement les rangs d'auditeurs aux rangées des ceps dans une vigne et on appelait l'école, la vigne. (Edyjoth, II.4.)
[8] Sanh., fol 17, 2. « Siméon Temanites jugea devant le Sanhédrin assis à terre. » En effet, le Scribe, consulté par le Sanhédrin, ne s'asseyait pas sur les mêmes sièges que les membres de cette assemblée, mais sur des sièges moins élevés.
[9] Actes, des Apôtres XV, 21 ; 1 Cor., XIV, 3, ***.
[10] Nombres, XII, 1.
[11] C'est au Targoum d'Onkelos que nous empruntons cette belle découverte. Voir Hausrath, op. cit., 1, 98 et suiv. et Gfroerer, op. cit., 1, 244 et suiv.
[12] Ch. IX.
[13] Voir Scherer : Revue de théologie de Strasbourg, année 1856 , P. 9.
[14] Galates. III, 16: IV, 22 et suiv. Ev. de Matth., XXII, 31-32.
[15] Josèphe, D. B. T., 1, 33, 2.
[16] Babyl., Sanhédrin, fol. 7, 2 ; Ev. de Matth., XIII, 2. Ce fut après la mort de Gamaliel que s'introduisit l'usage de s'asseoir pour les disciples. Sotah, ch. IX, hal. 15.
[17] Actes, XXII, 3.
[18] Ev. de Matth., V, 22.
[19] Babyl., Berakhoth, fol. 82, 2.
[20] Jérus., Schabbath, fol. 3, 3.
[21] Le passage de Galates, V, 12, ne saurait assurément modifier notre opinion.
[22] Babyl., Sanhédrin. fol. 7. 2; Babyl., Joma, fol. 82, 2.
[23] Ev. de Matth., X, 27.
[24] Ev. de Matth., XIII, 3.
[25] Ev. de Matth., XX, 1 et suiv.
[26] Jérus., Berakhoth., fol. 5, 3.
[27] Taahnim, fol. 54, 3.
[28] Ev. de Matth., XXIII, 7.
[29] Babyl., Berakhoth., fol. 27, 1.
[30] Jérus , Moed Katon, fol. 81, 1.
[31] Pirké Aboth. I, 16. Sotah, 9, 15. Jebamoth XVI, 7.
[32] Ev. de Marc, X, 51. Ev. de Jean, XX, 16.
[33] Ev. de Matth., XIX, 16 ; de Marc, X, 17.
[34] Judas trahit Jésus par un baiser. Il n'est pas probable qu'il agit ainsi sous prétexte de remplir un devoir ; il voulait seulement désigner le Christ à ceux qui venaient l'arrêter. (Ev de Matth., XXVI 49 ; Ev. de Marc, XIV, 45).
[35] Pirké Aboth, XIV, 12.
[36] Babamezia, II, 11. Il est curieux de rapprocher ces passages de cette parole de Jésus : « Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi n'est pas digne de moi. » Ev. de Matth. , X, 37.
[37] Ev. de Matth., XXIII, 6-7 ; Ev. de Marc, XII, 38-39 ; Ev. de Luc XI, 43 ; XX, 46.
[38] Pirké Aboth, III, 8.
[39] Edujoth, I, 3.
[40] Pirké Aboth, III. 8.
[41] Pirké Aboth, I, 13.
[42] Bechoroth, 14, 6.
[43] Voir Actes des ap., XVIII, 3 ; 1 Thess., II, 9 ; II Thess., III, 8.
[44] Voir livre I, chapitre VII.
[45] Ecclés., XXXVIII 24 ; XXXIX, II.
[46] Pirké Aboth, IV, 10.
[47] Id. II, 5.
[48] Ev. de Marc, XII, 40 et Ev. de Luc, XX, 47.
[49] Ev. de Luc, XVI, 1.
[50] Ev. de Matth., XXIII, 5.
[51] Jérus., Berakhoth, fol. 3, 2.
[52] Ev. de Marc VII. 9.