L'Esprit du Christ

21. Révélation de l’Esprit

1Co 2.4-15

Paul oppose ici l’esprit du monde à l’Esprit de Dieu quant à la connaissance de la vérité. C’est la recherche de la connaissance qui causera la chute de l’homme. C’est de l’orgueil venant de la connaissance qu’est sorti le paganisme: « Se disant sages, ils sont devenus fous ». (Rom 1.22). C’est dans la sagesse, dans la philosophie et la recherche de la vérité que les Grecs mettaient leur gloire. C’est aussi de la connaissance de la volonté de Dieu que les Juifs se glorifiaient, « ayant la règle de la science de la vérité dans la loi ». (Rom 2.17-20). Et pourtant quand parut Christ, « la sagesse de Dieu », (1Co 1.24), Juifs et Grecs furent d’accord pour le rejeter. Qu’il possède ou non une révélation divine, l’homme est incapable par sa propre sagesse de comprendre Dieu et sa sagesse. Son cœur séparé de Dieu n’aime pas à faire la volonté de Dieu et son esprit obscurci ne peut plus le connaître. Même lorsqu’en Christ parut « la lumière de Dieu » et son amour divin, les hommes ne virent en lui « ni beauté, ni éclat ». (Esa 53.2).

Dans l’épître aux Romains Paul traite de la confiance de l’homme en sa propre justice, et de l’insuffisance de celle-ci. Dans son épître aux Corinthiens, surtout dans les trois premiers chapitres, Paul démontre que toujours l’homme est incapable de saisir la vérité divine sans une lumière venant de Dieu, sans la lumière du Saint-Esprit. Il leur rappelle donc que la vérité de Dieu est un mystère spirituel, et qu’ainsi ce n’est que par une révélation spirituelle qu’il est possible de la comprendre.

C’est là de nos jours encore ce que chaque croyant a grand besoin d’apprendre et de savoir. A la réformation on a reconnu l’insuffisance de la justice de l’homme pour accomplir la loi de Dieu ; mais l’insuffisance de la sagesse de l’homme est loin d’avoir été si clairement reconnue. Quoique on admette d’une manière générale qu’il est nécessaire d’être éclairé par le Saint-Esprit, on voit soit par ce que l’Église enseigne, soit par ce qu’est la vie des chrétiens, que cette vérité n’a pas encore acquis l’autorité nécessaire pour réduire au silence la sagesse et l’esprit de ce monde.

Apprenons à redouter notre propre sagesse. « Si quelqu’un d’entre vous pense être sage en ce monde, qu’il devienne fou pour devenir sage ». (1Co 3.18). Quand l’Écriture nous dit que « ceux qui sont unis à Christ ont crucifié leur chair », elle entend aussi par là l’intelligence, « la sagesse charnelle », (Gal 5.24 ; 2Co 1.12). Quand je crucifie mon moi, je voue à la mort ma bonté, ma force, ma volonté, reconnaissant qu’elles ne valent rien, et je regarde à Christ pour recevoir de lui bonté, force et volonté. Il faut que je fasse de même quant à ma sagesse. L’intelligence de l’homme est ce qui le rapproche le plus de Dieu, mais le péché s’en est rendu maître et la domine. Un homme peut être sincèrement converti et pourtant ne pas se douter à quel degré c’est par son intelligence naturelle qu’il cherche encore à saisir les vérités divines ; et si tant de lectures de la Bible, tant d’enseignements bibliques produisent si peu de fruit quant à la sanctification pratique, c’est parce que la vérité n’a pas été enseignée et reçue par l’intervention efficace du Saint-Esprit.

Avons-nous compris, avons-nous cherché à comprendre que pour pouvoir saisir les vérités divines de la révélation, il faut un Esprit divin qui soit en correspondance directe avec ces vérités ?

Croyant ! Il ne suffit pas que la lumière de Christ brille à vos yeux dans sa parole, il faut encore que la lumière de l’Esprit rayonne en vous. Chaque fois que vous étudiez la parole, soit directement, soit en lisant quelque livre religieux, il faut que vous fassiez abnégation de votre propre sagesse, pour regarder avec foi à l’Esprit de Dieu. Soyez bien convaincu qu’il demeure en vous cherchant à maîtriser et sanctifier votre vie intérieure, à la soumettre entièrement à Jésus. Renoncez à votre propre sagesse pour attendre de Dieu la sagesse qu’il vous promet et qu’il vous enverra ; et vous pourrez alors témoigner « des choses qui n’étaient point venues dans l’esprit de l’homme, et que Dieu nous a révélées par son Esprit ». (1Co 2.9, 10).

Amen.

chapitre précédent retour à la page d'index chapitre suivant